J'ai mal au coeur. Je crois que j'ai mal digéré le bourbon d'Elliot, il faut dire que je ne me rappelle pas quand j'ai mangé pour la dernière fois. J'ai besoin d'une douche. Il fait jour, je porte toujours ma robe du prime dernier. Elle traîne sur le sol, j'ai ôté mes chaussures que je tiens dans mes mains. J'ai mal aux pieds. J'ai rarement mal aux pieds pourtant mais là, ce matin j'ai mal. J'ai besoin d'une douche. J'ai besoin de voir Callan aussi. Alors au lieu de me rendre dans ma salle de bain, ce qui serait totalement logiqu, je me rends jusqu'à la sienne. Elle est nettement moins loin du bistrot qui plus est. Avec un peu de chance je l'y trouverais. Et lorsque j'arrive jusqu'à l'étage, que je pénètre dans cette vieille salle de bain j'aperçois son reflet dans le miroir. Il porte une serviette de bain qu'il a noué autour de sa taille. Il est encore humide. Il doit sortir de la douche. Et là, il se rase. Je laisse tomber mes chaussures sur le sol, devant la porte d'entrée. J'arrive dans son dos, il m'a vu. Je ne souris pas, je n'ai pas envie de sourire. Je pose mes mains glacée contre son dos, je me colle à lui, posant ma tête contre son omoplate. J'ai l'air d'un chat, un chat se frottant contre son maître afin de réclamer des caresses. Je suis incroyablement tendre et tactile ce matin. Il sent bon. Je caresse son dos avec délicatesse. J'embrasse son omoplate. « Tu étais où cette nuit ? » Je demande dans un murmure. Je continue de l'embrasser délicatement, j'attends qu'il me réponde. Et puis finalement, je lâche la bombe. « J'ai baisé avec William... » J'annonce de la même manière que j'aurais pu dire. Je me suis acheté de nouvelles chaussures hier. Une banalité en somme. Et même si je guette sa réponse avec impatience même si je parais indifférente. Je l'observe par delà le miroir, par dessus de son épaule. Alors Callan, qu'est-ce que tu dis de ça ?

Je n'ai pas vraiment dormi, j'ai somnolé quelques instants sur le canapé dans la bibliothèque de la mairie. J'ai passé beaucoup de temps sur les ordinateurs, j'ai fait pas mal de choses. Des choses que je n'aurais pas pu faire sans mes talents d'ingénieurs. Bref, je n'ai pas vu le temps passé, je me suis rendu compte qu'il était tard, ou tôt que lorsque j'ai vu le jour se lever par la fenêtre de la mairie. Alors, finalement je me suis dit que je dormirais plus tard. Il est trop tard de toute façon, je ne trouverais pas le sommeil. Bientôt Candace va se réveiller, débarquer dans la cantine attendant que je me mette aux fourneaux. Pas de temps à perdre, je prends la direction de l'école des garçons et plus précisément de la salle de bain. J'attrape des vêtements rapidement et file sous la douche. Bien sûr, comme à chaque fois, elle est déserte. Je me déleste de mes vêtements et rentre dans la douche. J'actionne le jet d'eau chaude et y reste un moment. Je me sèche rapidement et noue une serviette autour de ma taille. J'observe mon reflet dans le miroir, j'ai besoin de me raser. J'applique de la mousse sur mon visage, et commence à passer le rasoir lorsque un bruit se fait entendre. Je regarde dans le miroir et remarque Candace, dans la robe qu'elle portait au prime. Etrange. « Qu'est-ce que tu fais dans cette tenue ? » Je demande doucement. Qu'est-ce qu'elle fait dans cette tenue à cette heure, et dans cette salle de bain qui n'est vraisemblablement pas la sienne. Je continue de faire glisser le rasoir sur ma peau, le nettoyant régulièrement lorsque je la sens se coller contre moi. Elle est incroyablement douce et féline. Elle sent l'alcool aussi. Elle boit beaucoup depuis que nous sommes ici. Mais je m'abstiens de tout commentaire, je suis mal placé pour dire quoi que ce soit à ce sujet. Elle m'interroge de toute façon. « A la Mairie, j'avais des choses à vérifier... » Elle continue de m'embrasser, de me caresser le dos avec tendresse. Je ne vais pas me plaindre de toute façon. Et là, alors que j'étais sur le point de terminer mon rasage, elle m'annonce qu'elle a baisé avec William. Ma main dérape, je m'entaille la peau. « Putain ! » Je grogne, après mon entaille et parce que ça pique, que le sang coule, pas par rapport à la remarque de Candace que j'ignore totalement puisque je m'essuie le visage avec une serviette pour ôter les restes de mousse afin de nettoyer la plaie.

Je savais qu'il allait trouver étrange que je me balade dans ma robe de Prime. Mais c'est logique, et je ne tarde pas à le lui faire comprendre. Enfin pas toute suite, ce n'est pas important, je lui répondrais plus tard. De toute façon, je suis trop occupé à embrasser son dos, j'ai toujours aimé son dos. Il est musclé, il est parfaitement dessiné, il est très bien sculpté. Je le caresse, je commence à partir de ses épaules, descends le long de ses omoplates, poursuis jusqu'à ses reins, son bassin, le haut de ses fesses et remonte jusqu'à ses épaules à nouveau. J'ai envie de lui. Je pense qu'il doit bien s'en rendre compte. Je suis plus sensuelle que jamais. Je lui demande où il a passé la nuit. La mairie, j'aurais dû y penser. « Je t'ai rejointe dans ton lit, mais tu n'y étais pas. » Et non, à la place j'ai trouvé un William tout excité de mes petites attentions particulières. Mais j'évite de le lui dire, je pense que ma révélation est suffisante. Il ne dit rien, par contre, il a un mouvement de recul et s'entaille la peau. « Tu vois que tu es jaloux... » Je lance dans un murmure, avant de cesser de le toucher. Il s'essuie et je me dirige vers la petite armoire à pharmacie, j'en sors de quoi désinfecter la plaie et de la pommade cicatrisante ainsi qu'un pansement étanche. Je retire la serviette qu'il maintient contre sa gorge ensanglanté. « Laisse moi faire mon amour. » J'applique du spray et je vois à son visage que ça pique légèrement. Je nettoie le tout et applique le pansement. C'est superficiel, il va avoir une belle cicatrice pendant plusieurs jours mais ça passera. Je pousse le tout, j'attrape son visage avec douceur et embrasse sa mâchoire. Il est tendu. Je passe sur ses lèvres que j'embrasse avec douceur, elles sont incroyablement douces. Je lis un mélange de colère et de déception dans son regard. « Tu as confiance en moi Callan ? » Je demande finalement, au bout de plusieurs minutes, brisant ce silence qui s'était installé. Tout ce passait dans le regard, il en a toujours été ainsi entre nous. Depuis notre première rencontre. On ne pouvait pas se parler ouvertement, pourtant, on s'est rapidement compris. Et là je préfère m'assurer que c'est vraiment le cas.

Ma question ne trouve pas de réponses. Mais j'ai l'habitude. Je ne m'en formalise pas. Je la connais depuis si longtemps que ça ne devrait pas me paraître étrange. Je la sens pourtant différente. Je crois qu'elle me teste. Je crois qu'elle voulait s'assurer que je sois toujours autant accro à elle. C'est un jeu, ça ressemble tellement à un jeu que ça me met hors de moi. Et sa réplique sur la jalousie me fait sortir de mes gonds. « Mais bien sûr que je suis jaloux Candace. Tu es ma femme putain. Ma femme. Et tu m'annonces que tu t'en es fait un autre. C'est normal d'être jaloux parce que je t'aime Putain ! » Je me moque de réveiller qui que ce soit, elle m'exaspère. Et je pense qu'elle s'en est rendu compte. Je n'ai fixé longtemps dans le miroir. Je sais que c'était un jeu et je suis bêtement rentré dedans. J'ai poussé la porte et j'y suis entré. Je me suis énervé. Je maintiens la serviette blanche contre ma gorge qui saigne toujours. Et je ne remarque même pas qu'elle a quitté mon dos puisque déjà elle revient avec du spray antiseptique et de quoi nettoyer la plaie. Je me recule du petit meuble et la laisse faire. Elle ne met pas très longtemps à nettoyer le tout. Je fixe le vide derrière moi. Et je me contracte lorsqu'elle pose ses mains de part et d'autre de mon visage. Je me raidis encore lorsqu'elle embrasse mon visage. Et baisse les yeux vers elle, je réponds tout de même à son baiser et encercle sa taille par automatisme. Et parce que je l'aime comme un fou. Malgré son manque total de délicatesse. Est-ce que j'ai confiance ? Je ne sais même pas pourquoi elle pose la question. « Évidemment. » Je la sers un peu plus, et appuie ma tête contre son épaule. Je soupire. Elle va finir par me rendre dingue. « Tu pues le bourbon, ma puce c'est simplement atroce. » Je sais que je ne suis pas le mieux placé pour dire cela, mais bon. J'ai encore le goût dans la bouche, mélangé à la menthe fraiche de mon dentifrice c'est particulier.

J'ai la tête posé contre son épaule lorsqu'il commence à s'énerver, je le regarde à travers le miroir. Nos yeux ne se lâchent pas, pourtant je reste silencieuse et impassible. Il doit penser que c'était la réaction que je recherchais, sans doute. Il m'aime, ça je le sais. Je l'ai toujours su. Il m'a aimé depuis le début, depuis le premier instant où nos regards se sont croisés. Ça parait stupide et cul-cul, mais notre rencontre est loin de l'être. Je dépose un baiser contre son omoplate et pars en direction de l'armoire à pharmacie. Il saigne, et la serviette qu'il a déposé contre son cou commence à s'imbiber de son sang. Je me déplace rapidement et le retrouve face au miroir inerte. Je le force à se décaler du meuble avec délicatesse afin de pouvoir m'occuper de lui tranquillement. Sa raideur m'agace, pourtant je fais comme si tout allait bien, je fais comme rien ne me dérangeait. Je ne joue pas l'indifférente cette fois. Je joue à la femme aimante et dévouée. C'est ce qu'il attend de moi en ce moment. Il a besoin que je le rassure, pourtant je n'ai pas le sentiment de devoir le faire. Il n'aurait pas dû être touché par tout ça. Je me sens obligée de le lui demander s'il a confiance en moi. Sa réponse est positive. Il me sert un peu plus contre lui. Je pense qu'il a compris. Sa tête s'échoue sur mon épaule, lourdement. Je passe mes mains autour de son cou, caresse ses cheveux. Il se plaint de mon haleine. Il plaisante ou quoi ? J'ôte mes mains de ses cheveux, lui griffant la nuque au passage, pas très fort, puis me décale l'obligeant à se redresser. « Excuse moi de t'incommoder mon amour... » J'exagère légèrement avec un sourire hypocrite. Je me tourne en direction du miroir. J'observe un instant le petit meuble, il n'y a rien d'autre que ses affaires. Parfait. J'attrape sa brosse à dent, y étale du dentifrice, le sien évidemment et commence activement à parfaire mon haleine. Bien que cela ne sera sans doute pas suffisant. Il est toujours derrière moi. Je m'interromps une seconde afin d'ôter la fermeture éclaire de ma robe, puis reprends. Elle est largement ouverte, je la maintiens tout en me rinçant la bouche. Je range le tout, remets tout en place et puis me tourne à nouveau. Et lui souris. Un sourire sincère. Je l'embrasse furtivement puis lui tourne le dos afin de me diriger vers les douches. Je laisse glisser ma robe sur le sol. Et rapidement je me trouver nue. Je pénètre dans la douche et l'actionne, puis me tourne à nouveau vers Callan. « Tu attends quoi pour me rejoindre ? » Je demande alors que je suis entrain de me mouiller les cheveux. C'est tellement agréable.

Candace ne réagit pas, mais de toute façon ce n'est pas son genre d'envoyer tout valser et d'essayer de hurler plus fort que moi. On ne s'est jamais vraiment engueulé, ça ne va pas commencer aujourd'hui. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle s'énerve, au contraire. Et même si je suis toujours tendu, face à l'énervement son silence m'aide à m'apaiser. Et lorsqu'elle me demande si j'ai confiance, je me dis que je n'ai rien compris. Je le comprends en croisant son regard. Alors je me repose sur elle, mais il y a cette odeur affreuse, l'alcool qui vient me chatouiller les narines. J'ai encore le goût âpre dans la bouche, j'ai l'impression d'avoir passé la nuit à boire et je déteste cette sensation. Ces souvenirs qui refont surface. Je déteste ça. Et lorsque je lui fais la réflexion sa réaction se fait sans attendre. Elle me griffe lorsqu'elle ôte ses mains de mes cheveux qu'elle caressait avec douceur. Elle est sarcastique pourtant, elle se brosse les dents, avec ma brosse, forcément. Ça m'est égale. Je l'observe un instant, et puis j'ôte le pansement qu'elle m'a collé, je déteste ça et ça tire. J'espère que ça a arrêté de saigné. J'examine la plaie, ça a l'air mieux. Elle se retourne et m'embrasse. Je n'avais même pas vu qu'elle avait ouvert sa fermeture éclair, le pan de sa robe me griffe légèrement. Et puis rapidement, elle s'éloigne, elle va sans doute prendre sa douche. Et même si je commence m'apprête à étaler ma crème hydratante, je la regarde s'éloigner à travers le miroir. Elle se déshabille, elle est sublime. J'applique la crème sur mon visage alors que le jet se met en marche. Je suis sur le point de commencer à m'habiller lorsqu'elle me demande quand je vais me décider à la rejoindre. Je me retourne tout sourire. « J'ai déjà pris ma douche mon amour, tu sais. » J'annonce léger, sans cesser de sourire. Mais j'avance néanmoins vers elle, doucement, très doucement. Je ne suis qu'à un mètre d'elle, à un bras tendu. Je me mordille la lèvre inférieur. Et finalement je laisse tomber la serviette sur le sol et avance vers elle. J'attrape le premier gel douche que je trouve, un truc pour fille au lait d'amande douce, je l'étale sur mes mains et les passe sur elle. Avec douceur. Elle n'est plus sous le jet, on a changé de position et l'eau s'abat sur mes cheveux et coule le long de mon dos. Je commence par laver ses épaules, son cou, ses bras, je descends ensuite sur sa poitrine sur laquelle je m'arrête plus longuement. La massant avec douceur. Je remets ensuite un peu de produit sur mes mains, et reprends sur son dos, l'attirant ainsi contre moi. J'en profite pour l'embrasser, langoureusement. Je descends sur ses fesses, ses cuisses. Je me détache malgré moi de ses lèvres puisque je fais glisser mes mains sur son ventre. Son bas-ventre et descends encore. Je suis si concentré que je n'arrête pas de l'observer, dans les yeux. Je presse mes doigts un peu plus contre son intimité. Et puis m'arrête afin de faire disparaître les résidus de gel douche. Mes doigts retournent l'effleurer, je les glisse en elle, ils vont et vienne en elle, plus ou moins rapidement. Et de mon autre main, l'attire contre moi. Je l'embrasse avec passion.

Callan ne me regarde plus, il s'apprête à appliquer de la crème sur le visage. Il le fait toujours après s'être rasé et c'est bien plus agréable. Il prend soin de lui, sans en faire trop. Sans non plus passer plus de temps que moi dans la salle de bain. Il fait juste ce qu'il faut à mon sens. Je suis sous la douche, j'allume le jet, je me place de façon à lui faire face. Je l'observe un instant et l'invite à me rejoindre. On a rarement l'occasion de prendre des douches ensemble à la maison, ça arrive mais pas aussi souvent que je le souhaiterais. Je pense que si je ne l'avais pas invité à venir il se serait habillé et aurait peut être quitté la pièce. Je n'ai pas envie qu'il continue à être en colère, ni qu'il soit refroidi par ma soudaine révélation. Il se rapproche tout de même malgré sa remarque. Je plaque mes cheveux en arrière. Je suis satisfaite pourtant mon visage est dénué de toute expression. Tout ce passe dans le regard, une fois de plus. Je reste silencieuse alors qu'il se délaisse de sa serviette qui était jusqu'à présent nouée autour de sa taille. Je garde mes yeux rivés aux siens. Et lorsqu'il attrape un gel douche je lui laisse la place sous le jet qui continue de couler puisque j'ai bien compris ce qu'il s'apprête à faire. Je le laisse faire, les bras ballant, je soupire alors que ses mains glissent sur moi avec cette douceur qui le qualifie tant. Je frissonne sous ses doigts. Il m'attire contre lui, mes mains agrippent ses fesses que je presse avec intensité. Il m'embrasse une nouvelle fois, nos langues dansent un ballet qu'elles connaissent par coeur. Je me tends sous ses caresses, me cambre légèrement sans quitter ses lèvres. Mes mains parcourent son dos, elles remontent, j'agrippe ses cheveux. J'ai toujours été très sauvage. J'ai envie de lui, mon corps bouillonne. Je n'ai pas besoin de le lui faire comprendre, il s'en rend rapidement compte. Il me connait par coeur, il connait mes réactions. Nos lèvres se détachent, il cesse son activité et me hisse contre lui. Mes jambes enroulant sa taille. Puis avec vigueur me propulse contre le mur de la douche, glaciale. Surprise, je grogne légèrement. Il ne mets pas bien longtemps à me posséder, je suis à lui, je m'abandonne totalement à lui. Je le laisse mener, et il est plus vif qu'il ne l'est habituellement. Plus il met de l'intensité sans ses mouvements de bassins, et puis je m'agrippe à ses épaules. Je ne lâche pas un seul instant ses yeux, son regard est glacial. Il est plus violent que jamais et mon dos se heurte chaque fois un peu plus contre le mur. Mes soupirs sont tantôt de plaisir et tantôt de souffrance, il me fait mal. Et je vois dans ses yeux qu'il y prend un plaisir malsain. Le plaisir est si intense pourtant qu'on finit par jouir, à peu près ensemble. Et lorsque c'est terminé, il me laisse tomber sur le sol. Comme une merde. Je garde mes mains autour de son cou, il saigne d'ailleurs. Alors je m'étire vers sa plaie, et avec ma langue essuie le sang qui coulait encore. Je m'essuie l'extrémité de la bouche puis plonge mon regard dans le sien. « Ça t'es arrivé combien de fois ? » Je demande sans plus d'explication, je présume qu'il a compris. Mais au cas où, je poursuis. « Deux, trois fois ? » Je souris. Et l'embrasse une dernière fois avant de murmure à son oreille. « Tu n'as pas fini de souffrir Callan. » J'hausse les épaules et le contourne pour retourner sous le jet. Je ferme les yeux et profite de l'eau brûlante qui s'abat sur moi.

Candace est une garce. Ce n'est pas nouveau, mais ce matin plus encore. Je devrais la laisser là, l'exciter et partir, jouer au salop un peu. Elle m'a fait souffrir, elle m'a fait mal mais sans moque totalement. Je lui fais confiance, c'est certain, mais elle m'a déçue. Pourtant, j'ai accouru lorsqu'elle m'a demandé de la rejoindre. J'ai pris soin d'elle, j'ai commencé à lui procurer du plaisir, simplement parce qu'elle a cette emprise sur moi. Je suis amoureux d'elle, elle me tient, elle me torture et pourtant, je m'apprête à lui faire l'amour. Ce que je ne tarde d'ailleurs pas à faire. A force d'attiser son désir c'est le mien qui a grimpé. Elle est nue, elle me fait tourner la tête. Je l'attrape dans mes bras. L'embrasse avant la coller contre le mur violemment, sans ménagement. Elle pousse un cri face à la surprise, et je la pénètre, sans la moindre douceur. Nos regards restent ancré l'un dans l'autre. On ne fait pas l'amour, on baise, ni plus ni moins. C'est sauvage et ça ne mérite pas d'autre terme. Il n'y a aucun amour dans mes gestes, mon regard est glacial, haineux. Elle l'a remarqué je pense. Elle soupire. Elle ne tient pas en place, elle se cambre. Je jouis en silence contrairement à elle. Et lorsque j'ai fini mon affaire. Je laisse tomber, heureusement qu'elle avait fini elle aussi, sinon c'était pareil. Je crois que je m'en serais mangé une d'ailleurs. Elle est violente. Mais là, bizarrement, elle sert ses bras autour de mon cou, et je la vois se pencher vers mon cou. Je ne sais pas ce qu'elle s'apprête à faire jusqu'à ce que je vois avec du sang au coin des lèvres. Merde, j'ai rien senti. Mais après tout, la salive c'est sans doute plus cicatrisant que ces produits de merde. De toute façon je m'en fiche. Je suis en colère mais je ne l'ai pas en horreur non plus. « Quoi ? » Je ne comprends pas bien ce à quoi elle fait référence jusqu'à ce qu'elle annonce des chiffres. « Trois fois. » Je la déteste, je la déteste à cet instant précis. Quelle garce. Sa réplique suivante me cloue littéralement sur place, mais pourtant, je joue l'indifférent. Je sors de la douche, nu, je dégouline mais peu importe. Je me dirige vers mes fringues et me rhabille en vitesse. Je range mes affaires, rapidement, sans un regard pour ma femme je prends pourtant la peine de m'adresser à elle avant de quitter les lieux. « Amuse toi bien Candace, et quand tu auras fini de te faire sauter à droite et à gauche, tu me préviendras d'accord ? » Je soupire et quitte la pièce. Je crois que Branca pourra avoir plus de pancakes que prévu ce matin.