Aujourd'hui est un jour tout particulier, on est le neuf novembre et pour Callan et moi cette date signifie énormément. Je tiens à marquer le coup, j'ai envie de lui faire plaisir qu'on célèbre cette soirée comme on a toujours eu l'habitude de le faire chez nous. En général on sort et on va dîner au restaurant, sauf qu'il n'y a pas de restaurant dans le village. J'ai décidé de me mettre derrière les fourneaux, et c'est assez rare pour que ce soit souligné. Je ne suis pas mauvaise qu'on se le dise, je n'aime simplement pas ça. J'ai passé deux heures à confectionner le repas, de l'entrée au dessert, j'ai fait des cocktails, des mises en bouches, une entrée, un plat, un dessert raffiné. J'ai mis beaucoup de coeur à l'ouvrage. Et j'ai pris soin de mettre la main sur l'auberge, j'ai comme qui dirait réservé les lieux que j'ai totalement investie en allant par refaire la déco pour l'occasion. J'ai disposé un voilage rouge, vestige de la soirée cabaret j'ai détourné des chandeliers qui traînaient ici et là, j'ai dressé une jolie table sur la table en bois du salon de l'auberge. J'ai placé des coussins sur le sol afin de le rendre praticable et confortable. Il va de soit que j'ai fait un effort tout particulier sur ma tenue aussi. Un peu plus tôt dans la journée j'ai déposé un mot sur l'oreiller de Callan l'invitant à me rejoindre dans l'Auberge vers vingt heures trente. Je termine à peine d'allumer les bougies lorsqu'il fait son entrée dans la pièce. Joyeux Anniversaire mon amour... Callan et né en mai, ce n'est pas son anniversaire, pas celui qui marque le jour de sa naissance du moins, mais ce jour est symbolique pour lui, pour moi, pour nous. Je lui tends un verre, et passe mon bras autour de son cou pour l'embrasser.

On est le neuf novembre, cette date est spéciale, si spéciale que je suis légèrement sur les nerfs. Je n'arrive pas à savoir si je suis ravi ou non. Cette date est géniale, elle est le symbole d'une renaissance, un nouveau départ. Le début d'une nouvelle vie, et ce renouveau date de sept ans. Sept ans que cette histoire est terminée. J'ai eu envie de passer la journée avec Candace puisqu'elle a une saveur particulière pour nous, sauf que je ne l'ai pas vu. Je ne sais pas où elle est passée, je n'arrive pas à mettre la main sur elle, et j'ai beau demander, personne ne semble l'avoir vu. Elle a comme disparu de la surface de la terre. Je commence à devenir dingue. Par hasard, je décide d'aller m'allonger parce que je commence à avoir mal à la tête et finalement je découvre un mot signé de la main de ma femme. Et instantanément un sourire se dessine sur mon visage bien que je n'ai rien lu encore. Je le prends et découvre qu'elle me donne rendez-vous dans l'auberge vers vingt heures trente et qu'elle m'interdisait d'essayer de me trouver avant cela, tout en m'intimant de ne pas fréquenter les lieux de vie. Un p.s m'ordonne de me faire beau aussi. Elle me fait sourire. Alors du coup je décide de rester là, je lis un peu, et puis ensuite je me rends sous la douche et me mets sur mon trente et un. J'arrive à l'auberge dans les temps, et d'ailleurs lorsque je passe la porte, elle est encore entrain d'allumer des bougies. C'est superbe, vraiment, j'apprécie la surprise du fond du coeur. « Merci ma puce... » J'attrape le verre qu'elle me tend, elle passe son bras autour de mon cou et m'embrasse. Je passe ma main autour de sa taille et réponds à son baiser avec tendresse. On se détache l'un de l'autre, enfin pas totalement puisque finalement je garde mon bras autour de sa taille. Je sens son cocktail à base de vodka qui m'a l'air délicieux. « A nous, à ces sept ans ensemble, à ça... Encore merci pour ça ma chérie... » Je crois que je lui en serais éternellement reconnaissant, parce que j'imagine que sans son talent et celui de son père je ne serais pas ici aujourd'hui. On trinque et on boit. Excellent, mais ça ne m'étonne pas, elle a toujours été doué pour mélanger de l'alcool. J'embrasse sa nuque. « Qu'est-ce que tu nous as préparé ? » Je demande finalement ce qui est paradoxal puisque je n'ai pas vraiment envie de la lâcher.

Callan fait son entrée, il a suivit mes instructions puisque comme d'habitude, il est particulièrement élégant. J'apprécie cette qualité chez lui. Il fait toujours attention à lui, et peu importe le nombre des années qui s'écoulent, il est toujours parfait. Un sourire illumine son visage, je crois que je l'ai surpris. Il faut dire que ce n'est pas dans mes habitudes d'organiser ce genre de surprises. Je prends souvent des réservations au restaurant puisque ça ne me demande pas réellement d'effort mais il est celui qui cuisine pas l'inverse. Mais j'ai choisi de faire un effort parce que c'est un jour particulièrement fort pour lui. Je ne tarde pas à m'avancer vers lui, des verres à la main. Je lui en tends un pour pouvoir passer mon bras autour de son cou. Je ne tarde pas à l'embrasser, ma main se glisse dans ses cheveux. Il me fait frissonner. Nos lèvres ne semblent plus vouloir se détacher pourtant, il le faut. Tout va refroidir. On trinque. Il me remercie, il n'a jamais cessé de le faire. Je l'embrasse à nouveau. « On a fait que notre travail tu sais... » Sans doute plus que je ne l'aurais dû, plus longtemps aussi, parce que finalement je n'aurais sans doute pas dû le faire. Et puis bon, il a pas mal trinqué sur le coup. Je bois une gorgée de mon cocktail sans doute un peu trop chargé en vodka. Il m'interroge quant au dîner. « Quelques petites choses, tu verras... » Je joue les mystérieuse, lui attrape la main et le conduit juste à côté de la table. Je me dirige vers le tourne-disque, la musique se met en marche, il s'agit de la vie en rose d'Edith Piaf. Cette chanson est superbe. Je le rejoins, récupère son verre et le pose sur la table. « On danse... » Oui, j'ai très envie de le sentir contre moi. Je me dis que c'est peut être l'un de nos derniers instants privilégiés ici. Je pense que je les choses changeront si'il venait à partir. Ce ne sera pas définitif puisqu'il me restera que quelques semaines, je suis loin d'avoir le profil d'une gagnante de télé-réalité, et à vrai dire ça ne m'intéresse pas tant que cela. On se retrouvera, je n'ai aucun doute là-dessus, il est un repère, un repère essentiel, ici, dans notre vie de tous les jours aussi. Mes bras entour son cou, je dépose ma tête contre son épaule et on tournoie. « Sept ans ce n'est pas une bonne année, tu penses qu'on survivra à ça ? » Fake Lover, ça change des vies, je ne suis pas persuadé qu'on risque énormément parce que notre couple est solide, néanmoins il subsiste toujours un doute. Un énorme doute. Et malgré tout, malgré ce qui peut être perçu mon couple m'importe énormément, le sort de Callan m'importe. Mon regard capte le sien alors que je glisse ma main contre son col que j'ouvre. Je déboutonne le haut de sa chemise, et embrasse son torse. « Je t'aime. » Je murmure entre deux baisers.

Je sais que c'était leur travail et que je les payais en conséquence mais avec d'autres personnes je pense que cette histoire aurait eu une fin totalement différente. Je le sais. Elle a beau minimiser le tout ça ne change rien au faite que je leur en serais toujours reconnaissant, à elle comme à son père. Peut être que ça me tient plus à coeur puisqu'elle est devenue ma femme peu de temps après ça, peut être parce que sans toute cette histoire on ne se serait pas rencontrés. Je lui demande ce qu'elle m'a concocté parce que les odeurs qui me parviennent m'allèchent. Pourtant, elle met le repas de côté, quelque chose dans son regard me contrarie. Elle ne semble pas être comme d'habitude. Je la laisse me guider vers la table qu'elle a aménagé, mais au lieu de s'asseoir comme je l'aurais pensé, elle nous met de la musique et m'invite à danser. Elle se colle contre moi, et au lieu de me regarder, elle pose sa tête contre mon épaule. Mes mains entourent sa taille, on est si collé que je sens son coeur battre contre le mien. La musique est une chanson d'Edith Piaf, je comprends parfaitement les paroles, je parle très bien le français. C'est l'une des premières langues que j'ai appris. Elle est belle, les paroles sont magnifiques. Je me laisse aller lorsqu'elle me pose une question qui me déroute un moment. Si bien que je reste silencieux quelques instants. « Oui, bien sûr. Je ne te quitterais pour rien au monde, tu le sais... » On a vécues des choses particulièrement forte, et jamais rien ne nous a séparé, ce n'est pas une émission de télé-réalité qui pourrait le faire. Non, j'en doute fortement. Et puis, elle semble assez satisfaite de cette réponse puisque je sens sa main se glisse sous ma chemise, elle la déboutonne et embrasse mon torse. « Candy... » Je souffle, elle m'observe, nos regards ne semble plus se lâcher alors qu'elle m'embrasse toujours. Elle me dit qu'elle m'aime. « Je t'aime... » Et j'ai tellement envie d'elle. Elle est féline, elle est tellement belle aussi. Ses mains se font plus pressante. On ne danse plus réellement, on se mouve, elle bouge lascivement contre moi, et plus les secondes passent et moins j'ai l'impression que le diner qu'elle a préparé sera honoré. Mes mains parcourent son corps remontant légèrement sa robe par la même occasion. Et puis tout va très vite. Je l'embrasse, je la soulève dans les airs et l'obligeant à entourer ses jambes autour de ma taille. Je me débarrasse de ma chemise et échoue sur le canapé. « Je n'ai pas envie de partir... » Elle est sur moi, assise à califourchon, j'ai cessé de l'embrasser, mes mains sont posés sur son visage que je tiens entre mes mains. Mes yeux accrochent les siens. On s'embrasse à nouveau...