FT. ALECIA

Neila avait faim, terriblement faim et donc pour ça elle n’avait qu’un seul choix : manger. Et oui il parait que c’était une très bonne manière de guérir ce maux dont souffrait son estomac. D2jà qu’elle n’était pas bien épaisse, si en plus elle se privait de manger elle finirait surement aux urgences en moins de deux. Ou entre quatre planches, horrible. C’est sur cette pensée morbide qu’elle se leva en quête de nourriture, elle ouvrit d’abord quelques placards de la cuisine mais n’y trouva rien qui lui plaisait, alors elle se souvint de ce qu’elle avait une fois trouvé derrière la porte, dans le coin de la pièce : le cellier. Elle l’ouvrit et eut l’impression d’être tombée au paradis, en effet ici il y avait assez de paquets de chips pour tenir un siège ! Aller, presque. Elle attrapa un paquet de Grills et l’ouvrit avant de faire rentrer pas moins de quatre chips dans sa bouche en même temps. Et c’est ce moment-là que choisis une candidate pour entrer. Neila tenta un sourire amusé avant d’avaler ses chips, assez difficilement d’ailleurs. « Tu veux des chips ? » fit-elle en tendant le paquet. Espèce de goulafe.

Un mot qui me caractérisait le mieux selon mes amis ? Peut-être qu’en deux mots c’était tout simplement faisable et très évocateur du type de personne que j’étais. Grosse bouffie de base, oui, vous pensez que mon physique je le dois à de longues heures de sports combinées à une alimentation uniquement basée sur de la salade verte sans sauce ? Non mais vous me prenez pour qui ? J’étais chanceuse, mère nature avait décidé d’être généreuse avec moi en me permettant de ne pas avoir une mauvaise morphologie qui me rendrait obèse et couverte de cellulite avant la trentaine, il se trouve que j’avais eu trente ans il n’y a pas longtemps et que j’étais au meilleur de ma forme. Il m’arrivait très rarement de faire attention à ce que je mangeais et c’était lorsque je prenais vraiment un peu de poids comme pendant les fêtes de Noël parce que je mangeais comme dix sur cette période de l’année. Croyez-le ou non mais je mangeais très souvent de la junk food, dans mon travail je n’avais jamais vraiment le temps pour me préparer des repas diététiques de toute manière, entre deux interventions ma collègue d’ambulance et moi-même prenions un petit truc rapide au subway ou McDonald du coin et ça nous faisait notre journée. Dans cette émission je ne comptais pas faire plus d’efforts pour autant, bien au contraire je débarquais aujourd’hui dans le cellier avec comme objectif de me trouver un truc apetissant à manger, peu importe le nombre de calories, je voulais juste un truc qui me donnerait une satisfaction optimale. Une fois dans le cellier je croisais une jeune métisse qui me regardait amusée, je lui adressais un petit sourire ne me rappelant déjà plus de son nom que j’avais probablement entendu lors de mon entrée. « Tu veux des chips ? » Bonne idée, je n’en avais pas mangé depuis une éternité. « Avec plaisir… » Je plongeais ma main dans le paquet prenant quatre ou cinq chips, ni une ni deux je m’asseyais sur le congélateur. « Oh… Moi c’est Alecia ! »

Manifestement la candidate n'avait pas noté le fait que Neila venait de s'empiffrer comme une affamée, ce qui fit plaisir à la danseuse, bien évidemment. La candidate plongea la main dans le paquet de chips après avoir accepté l'offre de Neila avec plaisir. Après quoi elle s'installa sur le congélateur et Neila s'installe en face, sur un petit meuble. « Oh… Moi c’est Alecia ! » Neila sourit, elle semblait sympathique en tout cas et elle espérait tout naturellement ne pas se tromper sur sa première impression. « Neila. » fit-elle simplement avant de replonger la main dans le paquet de chips, elle avait la chance de ne pas grossir car elle dansait beaucoup trop pour ça, elle était certaine que si elle arrêtait suite à une blessure ou pour une autre raison elle allait commencer à gonfler à la vitesse de l'éclair, après tout elle mangeait beaucoup, souvent et ce n'était que rarement sain.

Je m’installais tranquillement sur le congélateur. Si un candidat entrait dans le cellier et qu’il désirait prendre des patates surgelées comment ça se passerait ? Si j’étais d’humeur peut-être que je bougerais mes fesses pour qu’il puisse se servir sinon il trouverait bien autre chose à se faire à manger. Quoi ? Je ne suis pas cruelle, on ne mange juste pas des frites à 15h45… C’est comme manger un bol de céréales à trois heures du matin franchement, okay, mauvais exemple je l’avais déjà fait. Vous aurez compris l’idée quoi ! Je me présentais tout en croquant une ou deux chips à la jeune femme que je ne connaissais pas, il me semblait l’avoir croisée furtivement hier mais je n’en gardais pas un souvenir très prononcé, signe que nous n’avions pas vraiment échangé. « Neila. » Je souriais, j’aimais bien son prénom, je le trouvais très original et j’adorais l’originalité. Passons, après avoir avalé ma petite poignée de chips j’entamais la discussion. « Que viens faire une fille aussi jolie que toi dans une aventure comme celle-ci ? Tu n’as pas besoin de Fake Lover pour trouver l’amour non ? »

La candidate sentait que son estomac était un peu moins contracté par la faim, peut être que si elle était moins flemmarde elle prendrait plus le temps de manger à midi et au matin et donc ne mourrait littéralement pas de faim à quatre heure et ce TOUS les après-midi, c’était un peu triste quand même, qu’elle ne retienne pas la leçon. « Que viens faire une fille aussi jolie que toi dans une aventure comme celle-ci ? Tu n’as pas besoin de Fake Lover pour trouver l’amour non ? » Oh déjà, elle notait le compliment, ce qui la fit sourire mais sinon non, elle n’était pas là pour trouver ce qu’elle n’avait jamais trouvé en vingt-et-un an : l’amour. Alors attention, elle avait déjà eus des relations avec des hommes mais jamais elle n’avait éprouvé de réels sentiments, de ceux dont on parle dans les livres et dans les films. « Merci pour le compliment. » Fit-elle d’abord avec un sourire sincère. « Ensuite, si je suis ici c’est pour gagner. Bon comme tout le monde tu vas me dire mais les septante milles euros me seraient bien utiles pour monter mon école de danse ! » Plus qu’utile, même, les prix sont tellement exorbitants à Londres… « Et toi alors ? J’imagine que ça doit être la question classique ‘pourquoi t’es là’ mais ça m’intéresse de savoir. » Et puis elle est la première personne à qui Neila pose la question.

Manger quelques chips me permettait de me rendre compte que je n’avais plus vraiment faim, c’était une nouvelle fois un moment de gourmandise et lui piquer quelques chips de son paquet avait suffi à réduire mon envie de manger toutes les sucreries les plus grasses au tapis. Hors de question que je prenne le moindre petit gramme dans cette émission, je me refusais à être l’une des candidates que l’on voyait rejoindre l’aventure toute belle, mince et que l’on retrouvait dehors un mois plus tard avec huit kilos supplémentaires et une réputation ruinée. Je ne serais définitivement pas cette fille-là. « Merci pour le compliment. » Je souriais, elle était vraiment magnifique comme fille, je me doutais bien qu’elle n’était pas ici pour s’attirer les faveurs des garçons, elle n’en avait clairement pas besoin à moins peut-être d’être négligée sur le plan hygiénique ? Je ne sentais aucune odeur nauséabonde, j’étais dans le faux. « Ensuite, si je suis ici c’est pour gagner. Bon comme tout le monde tu vas me dire mais les septante milles euros me seraient bien utiles pour monter mon école de danse ! » Sa réponse m’intéressait, ainsi elle souhaitait ouvrir une école de danse ? C’était quelque chose qui m’intéressait énormément, j’aimais les gens passionnés. « Tu fais de la danse ? » Je la toisais du regard me cambrant pour lui piquer une dernière petite poignée de chips, promis, après j’arrêtais. « Et toi alors ? J’imagine que ça doit être la question classique ‘pourquoi t’es là’ mais ça m’intéresse de savoir. » La question habituelle qu’on ne pouvait pas vraiment oublier pour une première rencontre dans Fake Lover. « C’est la question qu’on a le temps de tous perfectionner je pense… Mais si je suis là c’est en majorité pour prendre l’air, sortir de mon quotidien et faire des choses en accord avec ma personnalité, je suis une fille tarée qui n’a pas une vie à la hauteur de mes ambitions. » Je ne parlerais pas de mon fils avec Neila, j’avais toujours l’impression que l’on m’accordait de la pitié et je m’y refusais.