Ici, on mangeait un peu ce que l'on voulait. Et en règle générale, je suis quelqu'un qui préfère faire attention à ce qu'il avale, afin de surveillé toutes ces contraintes qu'une mauvaise alimentation peut apporté. L'obésité, le diabète, le cholestérol et encore X autres choses de ce registre. Alors, puisqu'en ce moment même je n'avais rien à faire, j'irais observer la salle de sport un peu plus en détails. À quelques pas de la piscine je me fraie donc un chemin jusqu'à notre salle de fitness qui paraît totalement déserte. Je compte le nombre de machines posées d'un coin à l'autre de la pièce. Des machines de musculation, en majorité. Je suis pas vraiment fan de ces façons-là de s'adonner au sport. À la rigueur je préfère courir alors peut-être userai-je un jour d'un des tapis de course. Au mieux je soulèverai aussi quelques altères, mais c'est tout. Le grand miroir est certainement là pour des candidats qui auraient le rythme dans la peau, des candidats qui en somme ne seraient pas comme moi. Je n'avais aucun équilibre, et je savais écouter la musique et la découper mais jamais me caler en même temps que son rythme. Et ainsi j'en venais à me demander qui dans ce nid savait danser. Mais pas de la danse de débutants comme sur la piste de danse d'un baptême ou d'une cérémonie de mariage, de la vraie danse spectaculaire. Le genre de prestation qui nous tire des applaudissements instinctifs, non pas des acclamations surjouées. J'avançais aussi vers les CDs posés près de la chaîne stéréo et commençais à fouiner pour voir ce que la production nous avait laissé. Par curiosité, j'allumais la chaîne et appuyais sur play. C'était un bon moyen de savoir ce que le candidat précédent avait pu écouter en venant ici. Même si dans le fond c'était probablement inutile de retenir quelque chose de cet ordre-là. Alors j'appuyais sur le bouton, et une des dernières chansons populaires et souvent diffusées en radio commença également. L'Oppa Gang truc, ou la chanson au nom imprononçable et qui prenait la tête à tout le monde. Je baissais le volume avant que mes tympans ne cèdent sous la voix insupportable de ce coréen. « Quel genre de sport peut-on bien vouloir faire là-dessus ? Je me demande bien de qui cette idée vient tiens... » Et oui, jusqu'à preuve du contraire, c'est bien seul que je parlais.

Ca doit bien faire dix bonnes minutes que je suis là, devant la salle de sport, j’attends. J’attends quoi au juste ? J’en sais trop rien. De rentrer peut-être. Je suis habillée, en plus. Petit top, petit short, basket. Je suis trop classe comme ça, je suis absolument magnifique, tellement que je pourrai me sauter dessus si j’en avais envie. Oui, c’est ironique. Parce que voilà, au niveau des mes cheveux c’est n’importe quoi, et que ça me saoule d’avance. Faire du sport ? Pas mon truc. Vraiment pas. J’en ai jamais vraiment fait. J’ai la chance de pouvoir manger tout et n’importe quoi sans prendre de kilos. Enfin ça c’est ce que je croyais encore il y a une semaine, parce que mon dieu ça a bien changé. On dirait que j’ai bouffé trois McDo’ en trois jours, que j’ai avalé un sumo limite. Bon, évidemment j’abuse un peu, mais je n’aime pas cette sensation, me sentir.. « ballonnée » tout ça. C’est n’importe quoi. Du coup, je suis là, j’essaie de rentrer, hein, j’essaie vraiment. Mais rien n’y fait. J’arrive pas trop à enclencher la poignée. En plus je suis sure qu’il y a quelqu’un à l’intérieur. La honte quoi. Encore on pourrait maigrir grâce au skate – ma spécialité en gros – je ne dis pas, mais les tapis de course, LA DANSE, mon dieu, mais non ! s’il y a effectivement quelqu’un il va se foutre de ma gueule, c’est clair. Voilà. Mais, alors que je suis toujours à attendre devant cette porte que j’ai eu le temps de reluquer des centaines de fois depuis que je suis là – un bon dix minutes – j’entends une musique à travers la porte. Oui, il y a bien quelqu’un. À moins que ce soit un fantôme, mais je sais pas pourquoi, j’en doute très légèrement. Ce serait étonnant, non ? Un fantôme. J’y crois pas, moi, aux fantômes. Je pense que l’âme s’éteint en même temps que le corps, du moins dans ce monde-ci. Bref, j’arrête mes délires et pousse la porte. Israel. Qui se parle à lui même. « Je me le demande aussi, tiens. » que je réponds à sa question. Il me voit, je lui souris. Je m’approche davantage de lui. « La bibliothèque, la salle de sport.. serais-tu, donc, cultivé et sexy ? Et beau aussi, tant qu’on y est. » non parce que c’est possible de voir le même mec entre les livres et entre des machines de sport ? Je suis étonnée.