Un nouveau prime, pour ne rien changer je suis seul sur le plateau pour annoncer le début, les autres me rejoindront plus tard. « Bonsoir et bienvenue sur ce quatrième prime de Fake Lover l'émission la plus regardée d'Irlande et de France. La semaine dernière, l'équipe Connor, la mienne s'est révélé être la plus forte aux jeux de Cupidon. Ils sont mis une candidate en danger et les membres de son équipe se sont retrouvés sur le banc des nominés. Ils sont quatre et un seul partira ce soir. Soumis au votes du public c'est à vous que revient la lourde tâche de sauver votre candidat préféré. » L'image des nominés apparaît sur l'écran dernière moi. « Pour sauver Nadan c'est le 1, pour Ithaque le 2, pour Peyton c'est le 3 et enfin pour sauver Isis il faut presser le 4. Une fois de plus les candidats ne vont pas s'ennuyer puisque Cupidon leur a réservé un programme haut en couleur, ça et nos fameuses rubriques, vous n'êtes donc pas couché je vous préviens. Allez, ne perdons pas de temps je vous laisse avec Cupidon qui va vous expliquer cela. »

Un nouveau prime allait bientôt débuter, un prime que j'espérais plus agréable que le précédent. Mais de toute évidence ça ne pouvait pas être pire. Je n'ai pas mis très longtemps à choisir ma tenue. Une tunique noire, très courte qui couvre un petit short de la même couleur. Du noir un peu comme mon humeur de ces derniers jours, les chaussures sont très haute mais ce n'est pas vraiment un problème en soit. Je fume comme à mon habitude avant de rejoindre le plateau. Pour une fois, je suis l'une des premières arrivées. C'est rare, je choisis une place de choix légèrement sur le côté et je guette la porte d'entrée. J'ai rendez-vous ce soir, j'ai rendez-vous avec Fitz et si j'avais demandé qu'il me garde une place c'est plutôt l'inverse qu'il se produit alors du coup je l'attends. J'entends Connor énoncer le prénom des nominés. J'ai une petite pensée pour Nadan et Ithaque que j'aime beaucoup, les deux autres je ne les connais pas vraiment. Ce soir l'un d'entre eux partira. J'entends ensuite qu'une activité nous attend et je m'attends au pire. Même si ce n'est pas flagrant j'ai un short sous ma tunique donc ça devrait aller selon les activités. J'espère qu'on sera au calme pourtant, oh oui, un peu de calme ne serait pas de refus. Je patiente sagement.

Quatrième prime. Quatre de trop, peut-être. Sûrement. Bref, tu n’avais pas vraiment l’occasion de regretter, au final. Ta semaine fut tout aussi bizarre que la précédente. Toi qui croyais que tu n’allais pas te remettre de ce qui s’était passé lors du dernier prime, tu te sentais finalement mieux. Grace à Mado. Non, ce n’était pas une blague. Elle t’avait pardonné, contre toute attente. Et tu ne pouvais lui être que reconnaissant. Ce qui était sûr, c’était que ta partenaire t’avais surpris. Mais peu importe. Un dizaine de minutes avant que le prime ne commence, tu avais enfilé un débardeur –la température te le permettait enfin- avec l’inscription « douche bag » dessus, au cas où certains n’avaient pas encore compris l’idiot que tu étais. L’autodérision était en quelque sorte une sorte de spécialité chez toi, hm. Tu avais mis un jean bleu clair, tes chaussures bleu marine, et tu n’avais pas pris la peine de prendre soin de tes cheveux. Pour changer. Mains dans les poches, seul, tu te diriges alors jusqu’au plateau, avec un sourire peut –être un peu trop crétin ornant ton visage. Pour quelle raison ? Aucune idée.

Ca allait devenir le rituel du Dimanche, le casse-tête dominical. Comment s’habiller pour le prime ? Comment ne pas paraitre trop tâche ? Comment essayer d’être ‘beau’ ? Tant de questions. Trop de questions. Et comme chaque Dimanche, il se disait qu’il prendrait la résolution de demander de l’aide à Emmeline. Après tout, elle est une fille, elle doit bien s’y connaître en matière d’habits, n’est-ce pas ? Mais comme chaque Dimanche, il oubliait, ou plutôt il n’osait pas lui demander. Pour ce soir, il opta pour un costume, quelque chose de classe, mais de très simple. Pourquoi faire compliqué de toute façon ? Ce n’était qu’un prime. Alors il se contenta de mettre une chemise blanche, une veste bleue légèrement cintrée et un pantalon noir. Et pour les chaussures, il prit la première paire qu’il lui tomba sous les mains. Une paire de mocassin noire. Pour l’une des rares fois, il ne boutonna pas sa chemise entièrement, laissant alors détaché quelques boutons, juste deux pour être plus précis. Il finit alors de se préparer dans la salle de bain. Se coiffant et se gominant les cheveux. Il s’inspecta une dernière fois dans le miroir, puis partie en direction du plateau. Il ne savait pas vraiment si des personnes étaient déjà rendues, ou non. Mais ce n’était pas grave. Il entra donc dans la cage aux fauves, façon de parler. Il n’y avait encore personne d’arrivé. Alors, Emilien s’assit sur l’un des canapés. Il joua nerveusement avec les boutons de sa veste, levant les yeux tantôt sur l’écran qui était noir, tantôt sur l’entrée du plateau.

En tenant compte du prime d'ouverture ayant eu lieu il y a trois semaines, ainsi que des deux primes qui l'avaient suivi, on pouvait logiquement en déduire que le prime qui allait débuter dans quelques instants était le quatrième. Mine de rien, le temps passait vite et ce, malgré la présence plus que désagréable de certains candidats qui avaient le don de rendre cette cohabitation plus que difficile. On ne percevait absolument aucune bonne volonté chez certains, s'en était aberrant. Mickey ne pouvait, en plus de cela, compter sur personne pour maintenir l'ordre et la propreté dans le nid comme il s'employait à le faire, de son côté. En vain, puisque cela ne durait jamais bien longtemps, le désordre et la saleté rappliquant aussi vite que l'anglais à l'entente du nom de Stephen King. Mais s'il vivait si mal cette aventure, c'est aussi parce que son Angleterre natale lui manquait terriblement. Sa vie était là-bas, et il avait beaucoup de mal à se faire au dépaysement. Rien que cette semaine, la chaleur s'était littéralement abattue sur le Drôme et l'anglais avait bien cru y laisser sa peau. C'est qu'il n'y était pas habitué, il fallait le comprendre. Et par ailleurs il espérait le retour des intempéries sous peu. Bien. Puisque l’occasion s'y prêtait et qu'il lui faudrait rejoindre prochainement le plateau, Mickey effectua un petit détour par sa chambre avant de se diriger vers sa penderie. Là-dedans, il lui fallut trouver une tenue pour ce soir et comme il n'était guère difficile ni ne prêtait de réelle attention à ce qu'il se mettait sur le dos, il opta pour ce qui lui tomba sous la main. Un ensemble relativement classe, sans pour autant trop en faire. Tout lui en somme. Une fois habillé, il s'octroya un rapide coup de peigne et se mit en route. Il lui sembla être quelque peu en avance, sans doute avait-il été plus rapide pour s'habiller que les autres fois. Arrivant sur le plateau, il constata qu'effectivement, il avait eu tort de marcher aussi vite puisque rares étaient les candidats déjà présents sur celui-ci. Et bien il allait faire ce qu'il faisait à chaque fois alors, c'est-à-dire attendre. C'est tout ce qui s'offrait à lui, et puis, au moins il avait le luxe de choisir son siège. Fidèle à ses petites habitudes, il prit soin de nettoyer ce dernier, une fois son choix effectué, avec une lingette qu'il jeta ensuite. Et il prit place, en silence, non sans soupirer longuement. Il s'était juré une chose : en cas de défis ce soir, interdiction de faire des folies une fois encore. Et surtout, il allait contrôler sa consommation d'alcool puisque la semaine dernière, ça ne lui avait pas grandement réussi. À éviter, surtout, le rhum. Ah oui ça, plus question d'y toucher. Jamais.

Nouveau prime. Le quatrième, non ? Hm, sans doute. Honnêtement, Mado ne tenait pas les comptes, et elle avait trop peu de repères spacieux et temporels au sein du nid pour être certaine de ça, alors disons qu'elle allait partir du principe qu'elle n'en avait juste rien à foutre, et qu'ainsi, qu'on soit au quatrième ou bien au dixième prime ne changerait pas grand chose à son existence. Ouais, voilà. Ce soir, la jeune femme attendait beaucoup de la Production. Premièrement, elle ne voulait pas se faire chier, et avoir droit à un programme improvisé et simplement destiné à meubler la tranche horaire. Non, c'était tout bonnement hors de question. Deuxièmement, elle espérait qu'ils seraient épargnés d'insolites défis qui pourraient mener à quelques incidents, genre des gifles maladroites, hm. Enfin, elle voulait du jeu, et du vrai. Pas des décisions à la con que des amateurs prendraient n'importe comment. En bref, elle attendait beaucoup de ce prime et avait déjà prévu de faire un malheur si celui-ci ne la contentait pas. C'est en tout cas vêtue d'une tenue sans grande prétention qu'elle pénétra sur le plateau, un peu désabusée il est vrai. Comme si elle s'attendait déjà au pire, en somme. Elle ne passerait pas le prime auprès de Fitz, qu'elle préférait ce soir laisser aux griffes d'une autre. Disons que ça ne l'amusait pas des masses ces conneries. En plus, elle avait l'amère sentiment d'avoir créé un froid entre Fitz et elle, et ça la contrariait. Elle était en colère. Contre elle-même, pour le coup. Et du coup, oui, le mieux était assurément de rester loin de lui ce soir. Elle ne prendrait même pas le risque d'approcher, non, sait-on jamais qu'il soit très, très rancunier. Du coup, elle s'assit de façon un peu hasardeuse près de Mickey. Sa compagnie n'était pas la plus agréable de toutes, mais au moins, elle serait probablement au calme pour la soirée. « Ah ouais, quand même » commenta-t-elle, au vue de la tenue du jeune homme, franchement classe dans le genre. « T'as pas juste l'impression d'être un prof' de philo de cinquante piges quand tu portes ce genre de trucs ? » Ou peut être pas si classe que ça, ouais.

J’ai trop peur du prime de ce soir moi. Et si Peyton partait qu’est-ce que je ferai moi ? Personne serait aussi gentil, et puis avec qui j’allais me retrouver en plus ? Ah non moi je voulais pas qu’il parte, c’était hors de question. Du coup j'ai même pas envie de faire un effort pour me changer ce soir, ça sert à rien. Je me sentirais trop perdu s'il part après. J'ai même pas trop envie d'y aller au prime moi, je vois pas pourquoi on nous oblige à chaque fois, surtout qu'après je suis obligé de me coucher tard et je suis trop fatigué le lundi après. Ils pourraient quand même terminer le prime un peu plus tôt pour que j'arrête de me coucher après minuit quand même, je crois qu'ils se rendent pas trop compte eux. Ils s'en fichent bien que je manque de sommeil moi, ça leur est complètement égal. Mais enfin bon j'ai pas le choix alors je veux pas me faire gronder, j'aime pas ça, ça me donne envie de pleurer quand les gens me crient dessus. Alors je suis les autres sans grande conviction jusqu'au plateau et je prends place à mon tour. J'espère que ça va pas durer trop longtemps quand même pour que je puisse aller me coucher tôt moi.