Sixième Prime et on recommence pour une nouvelle semaine de folie. « Bonsoir et bienvenue sur ce sixième prime de Fake Lover l'émission la plus regardée d'Irlande et de France. Cette semaine l'alarme des secrets a retentit deux fois, un nouveau binôme a été démasqué et Cameron a ainsi deux secrets supplémentaires à son actif. Quant à Alecia, son buzz s'est soldé par un demi échec, il faut persévérer. Enfin autant faire se peut puisque ses cibles se retrouvent nominés ce soir. En compagnie deux autres candidats que vous avez désigné la semaine dernière. » L'image des nominés apparaît sur l'écran dernière moi. La même image qui tourne en boucle sur les écrans de télé. « Pour sauver Nadan c'est le 1, pour Luce le 2, pour sauver Cameron c'est le 3 et enfin pour Isis c'est le 4. Ce soir, deux candidats quitteront définitivement l'aventure. C'est triste mais c'est comme ça. » Et ouais c'est le jeu, il faut bien les virer les uns après les autres parce qu'il nous faut un gagnant. Y'a Machine qui me dit de lancer Cupidon. « Ce soir Cupidon a prévu d'occuper votre soirée avec une petite activité qui risquera de bousculer les choses. Alors on l'écoute, c'est à toi mon pote. »

Il reposa l’œuvre dont il s'était saisi un peu plus tôt, Nostromo de Joseph Conrad, et quitta la bibliothèque, empruntant une démarche cavalière jusqu'au plateau sur lequel il arriva peu de temps après. Mickey avait beau avoir perdu un temps précieux en fin d'après-midi dans la salle de bain, en compagnie d'Emmeline, voilà qu'il parvenait à être à l'heure. Au fond cet homme était réglé comme du papier à musique. Alors voilà, même quand il pensait se mettre en retard, il n'en était au final rien. Oh il n'allait pas s'en plaindre, puisque du coup il pouvait une nouvelle fois choisir son siège avant que ses petits camarades ne viennent poser leurs fesses un peu partout. Son regard en capta un au milieu du plateau et donc, il opta pour celui-ci, passant sa fameuse lingette comme il le faisait toujours. Puis il prit place, silencieusement, attendant ainsi l'arrivée des autres candidats. C'est alors que l'anglais repensa à ce qu'il s'était passé deux heures plus tôt. Son vif échange avec Emmeline n'avait franchement rien arrangé entre eux et il savait pertinemment que ce soir, l'ignorance serait de mise plus que jamais. Mais ce n'était pas comme s'il attendait qu'on vienne lui tenir compagnie, lui qui était rappelons-le un éternel solitaire. Maintenant, si quelqu'un se risquait tout de même à l'accoster, il ne l'enverrait sans doute pas balader car malgré tout ça, il demeurait de bonne composition ce soir. Point d'amertume, point de colère. Il se surprit juste à serrer le poing mais ce devait être nerveux. Oui, certainement. Ce n'était pas comme si tout ceci lui faisait quelque chose. On parlait de Mickey là quand même. Dans son accoutrement dépareillé et un brin excentrique qui piquerait probablement les yeux de plus d'un téléspectateur, il se demandait maintenant ce que la production leur réserverait. Oh, pourvu qu'il y ait un minimum d'action de prévu sans pour autant qu'il ne risque l'attaque cardiaque. Il quêtait juste qu'on se focalise un peu plus sur le jeu, ce qui en somme n'était pas espérer qu'on lui décroche la lune.

Un nouveau prime allait débuter, le sixième. Je suis mêlée entre l'idée de me dire que c'est passé à une vitesse folle ou l'idée que les choses se traînent. En tout cas une chose est sûr, le temps ne file pas à la même allure ici qu'à l'extérieur. Et pour cause, je me suis habillé un peu trop en avance ce soir. J'ai choisi une robe en soie rose. Je ne suis pas fan de cette couleur d'ordinaire mais je trouve que ça rends plutôt bien. C'est une robe de la production, je suis allée fouiller dans le cellier, dans les anciennes tenues qu'ils nous ont proposés pour la soirée Saint-Valentin, si je n'ai pas craqué dessus pour la soirée en amoureux je trouve qu'elle est parfaite pour ce soir. J'ai attaché mes cheveux très simplement. Une queue de cheval rien de plus ordinaire, je n'avais pas envie d'être gênée par mes cheveux ce soir. J'ai mis des chaussures ouvertes et je me rends compte que ce n'était pas une si bonne idée puisque le sol est humide. Pas grave. Je m'attarde un moment pour fumer une petite cigarette et puis rentre sur le plateau. Je suis l'une des première arrivée. Ce soir je suis seule, pas de Myles à l'horizon, je l'ai croisé il n'y a pas longtemps mais on a pas prévu de s'y rendre ensemble. On verra bien. Je m'assieds en tout cas. Les nominés ce soir, je m'en fiche un peu. Enfin, j'aimerais bien que Cameron se tire, surtout avec son comportement mais j'ai l'impression que son départ pourrait être assez catastrophique pour Harlow. Je m'avance peut être mais bon. J'aimerais bien ne pas avoir à tester cette configuration cette semaine.

Dimanche. Ce prime allait clôturer cette semaine. Semaine qui avait un goût d’étrange, d’interdit et de défendu. Semaine à oublier ? Il ne savait pas. Il ne savait pas, encore une fois. Il semblait être tombé dans ce tourbillon d’incompréhension. Il n’avait qu’une seule crainte ce soir-là. Que ce prime soit aussi amer que le précédent. Peut-être que ce prime-là sera mieux. Peut-être… il y avait une certaine appréhension qui venait se loger au creux de son ventre. Et comme chaque dimanche, cette même rengaine. Cette même chanson. Chemise ou tee-shirt ? Veston ou veste cintrée ? Oui, en fait non. Cette semaine, il se contenta de prendre les premiers habits qu’il put trouver. C’est-à-dire une chemise blanche, un pantalon d’une couleur rouge et ses petites bretelles. A vrai dire ce détail vestimentaire ne vous intéresse guère. Après s’être habillé, un dernier passage obligé par la case salle de bain. Il inspecta quelques minutes sa tenue, passa un peu de gel dans ses cheveux pour replacer les quelques mèches rebelles, et repartit dans sa chambre. Il enfila sa veste grise et partit sans attendre en direction du plateau. Plus il s’approchait du lieu, plus cette sensation de nœud au niveau de l’estomac s’intensifiait. Il avait peur ? Peur de quoi ? Que craignait-il ? Il ne savait pas lui-même. Il se douterait bien que ce prime ne se passerait pas comme celui de dimanche dernier. A moins que le destin en ait décidé autrement. Cela, il ne l’espérait pas. Il espérait juste pouvoir passer une bonne soirée. Il entra dans les lieux qui semblaient être encore calme. Les candidats commençaient à venir. Il faut dire qu’il n’y avait pas encore foule et heureusement. Emilien s’installa sur l’un des canapés qui étaient encore libre, s’installant dans un petit coin. Un soupir soucieux s’échappa de sa bouche. Vous savez un de ces soupirs soucieux qui n’aspirait à rien de bon. Il espérait malgré cela, malgré toutes les appréhensions, passer une bonne soirée, et en bonne compagnie surtout.

Cela faisait déjà quelques semaines que l'aventure avait commencé, et Mado avait, à l'occasion de ce sixième prime, envie de faire une folie. Oui, vraiment, une folie. Quelque chose de fou, ou en tous les cas de peu habituel la concernant. Peut être parce qu'elle estimait ne s'être pas suffisamment lâchée ces derniers temps et qu'elle voulait voir si la nouveauté était susceptible de lui aller. Alors oui, définitivement, elle décida de faire une folie. Et quelle folie ! Car tandis qu'elle cherchait quoi se mettre histoire d'éviter de débarquer en jogging - ce qui, pourtant, lui aurait drôlement facilité la tâche - voilà qu'elle tomba sur une jupe. Dans ses affaires, oui. Alors, hm, cette jupe ne lui disait rien. Mais alors rien du tout, hein. Et pour cause, si elle lui appartenait bel et bien, il est certain qu'elle ne l'avait jamais portée. En effet, cette jupe faisait assurément partie des quelques fringues qu'elle avait emmené mais qu'elle n'avait jamais tellement prévu de porter. Pourtant, il y avait eu cette robe noire, qu'elle avait porté lors du diner de la Saint-Valentin. Ce fut une folie, ça aussi. Et donc, ce soir, elle avait cette envie folle de porter une jupe. Oui, vraiment. Et oui, c'était suffisamment rare pour être souligné, voire acclamé. Bref. Elle enfila donc sa tenue et prit la direction du plateau, se sentant ceci dit aussi à l'aise que si elle savait que son collant étant coincé dans sa jupe ... Heureusement que ça n'était pas le cas. Parce que oui, bon dieu, elle avait vérifié. Pas folle, la guêpe. Quoi que. Sur place, elle s'assit sur l'un des sièges, seule, et promena son regard sur les candidats déjà présents. Et puis elle souffla. Putain les gars, elle portait une jupe là. Rose, la jupe, en plus. Quelqu’un avait prévenu le Vatican ? Ah ouais non, ils galéraient ces temps-ci, parait-il.

J'attrape doucement la main de Bob, le regarde avec un sourire apaisé sur les lèvres et finalement je m'élance sur le plateau. J'avoue que c'est une entrée différente des précédentes, puisqu'il est souvent beaucoup plus à l'heure que moi. Mais ce soir est un soir spécial, où je risque une fois de plus ma peau dans le nid alors j'ai le droit de faire des petits écarts et d'entrer main dans la main avec le jeune homme si j'en ai envie. Je me dirige, toujours accompagnée de mon camarade, vers l'une des banquettes et m'assois, après avoir bien fait attention à ce que la caméra ne puisse pas appercevoir ma petite culotte et à ce que ma robe ne se froisse pas. « Hum, tu veux pas boire quelque chose ? », parce que moi, j'avoue que je préfèrerai avoir quelque chose pour me rafraîchir, actuellement. Je me lève, regarde Bob avec un sourire pour savoir ce que je vais pouvoir lui rapporter d'ici quelques secondes.

Je suis fatigué. Est-ce que je pourrais pas aller dormir plutôt que d’assister au prime pour une fois d’ailleurs ? J’ai pas très bien dormi cette semaine alors maintenant je suis fatigué. Pourquoi est-ce qu’on est obligé d’y aller au prime déjà ? Moi j’ai pas envie et puis j’ai d’autres choses à faire. Alors bon j’espère qu’on va faire des jeux, parce que j’ai pas envie de passer la soirée assis dans un canapé s’il se passe rien. J’ai pas envie de m’ennuyer en fait, parce que ça va encore plus me fatiguer, et bon personne a envie que je m’endorme pendant le prime non plus. Alors j’espère qu’on aura des trucs marrants à faire. Un jour on avait eu des jeux c’était marrant mais depuis plus rien. Enfin bon, il faut que je quitte mon pyjama apparemment, j’ai pas le droit d’aller sur le prime comme ça. C’est dommage, enfin puisqu’il le faut j’enfile un jean et un autre t-shirt et puis voilà je suis prêt. Comme d’habitude je suis les autres jusqu’au plateau et je m’installe un peu au hasard. Je m’en fiche à côté de qui je suis tant que je peux m’asseoir, parce que là je suis vraiment, mais vraiment trop fatigué. Peut-être que pour une fois ils feront un prime un peu plus court ce serait bien, parce qu’ils se rendent pas trop compte qu’ils chamboulent toutes mes habitudes. Et puis en plus généralement il se passe même pas des trucs intéressants pendant le prime.