Je crois que je n’ai jamais aussi bien dormi que depuis que j’ai adopté le lit de Cameron. Et lui à l’intérieur aussi, évidemment. Sa présence à mes côtés à quelque chose d’apaisante. Cette présence ne règle pas toutes mes angoisses et mes problèmes, mais elle m’aide tout de même à garder mon calme. J’ai l’impression qu’il a plus de contrôle sur ma personne que j’en ai moi-même, ce qui est plutôt étrange à dire. Mais justement, je ne le dis pas, je garde tout pour moi. Déjà que j’ai fais de gros efforts la dernière fois et je lui donne une chance, comme il me l’a demandé. Et ça va, je suis plutôt contente de lui avoir donné cette fameuse chance. Bref, je dors comme un bébé, ne me rendant même pas compte qu’il a déserté le lit, ce qui habituellement a le don de me sortir de mes rêves. Puisqu’il fait froid lorsqu’il n’est plus là. Mais pas ce matin. Sauf lorsque j’entend mon prénom, au loin. Puis des lèvres m’embrasser doucement. J’en suis presque à me demander si je ne suis justement pas entrain de rêver. « Ma puce... Réveille toi. » Ah ça, ça a le don de bien me réveiller. C’est quoi ce surnom ? Je garde pourtant les yeux fermés, mon visage d’ange encore lisse et parfait. « Ma puce ? » Je mumure, pourtant on peut très bien discerner le ton interrogatoire dans ma voix. Un léger son rauque sort de ma gorge simplement pour me plaindre, parce que je n’ai pas envie de me réveiller. Je viens donc lentement, sans ouvrir les yeux encore, me rapprocher de lui, collant comme je le fais si souvent, mon corps dénudé contre le sien, adorant le contact de sa peau contre la mienne. « C’est un surnom dégueulasse. » Je suis encore accrochée à ce surnom. Le pire c’est que ce n’est pas si horrible comme surnom, je suis juste d’humeur un peu bougonne ce matin. J’inspire profondément, mon visage se nichant contre son cou, il en a l’habitude, je fais toujours la même chose. Et c’est finalement l’odeur du café qui me chatouille les narines qui me fera ouvrir mes lourdes paupières, venant par le fait même déposer un baiser contre la mâchoire de Cameron. « Y’a du café ? » Je ne sais pas d’où ça sort, mais soudainement, je suis beaucoup plus intéressée.

Je ne me gêne pas pour faire comprendre à Cameron que je n’aime pas trop son petit surnom. En fait, il ne me dérange pas tant que ça, mais j’aime bien répliquer, j’en ai envie ce matin. « J'ai le droit de t'appeler comme je veux, t'es ma femme... » Un fin sourire s’affiche sur mes lèvres s’effaçant aussi vite qu’il est apparu alors que j’ai toujours les yeux fermés. Cette histoire de mariage, on va en parler encore longtemps ? Non mais je crois que je suis capable d’en rire un peu plus aujourd’hui que la soirée même. « Oh homme viril, je suis tout à toi. » dis-je faiblement et sur le ton de la plaisanterie alors que je me colle doucement contre lui. Faut avouer, sa phrase faisait un peu macho non ? T’es ma femme, je fais ce que je veux de toi. Évidemment, je sais que tout cela est une blague, et c’est pourquoi je pousse le jeu un peu plus loin. Je me fais tout de même douce, mon visage enfoui dans son cou, caressant son torse, décidant enfin d’ouvrir les yeux en sentant l’odeur délicieuse du café. Je serais presque prête à me lever pour du café mais je n’ai pas le temps puisque Cameron prend le contrôle et me fait basculer, déposant des baisers à l’infini sur mon corps, ce qui me fait rire doucement, profitant de ses lèvres sur ma peau. Je relève les couvertures pour bien nous couvrir pour ne pas être à la vu de tous. Ça ne me plait plus de nous exploser, faut croire que les choses ont bien changé. « Du café, des crêpes, du pain, des croissants frais, du jus d'orange, de la marmelade, pleins de bonnes choses rien que pour toi. » Mes mains caressent sont dos tendrement alors que je l’écoute me dire tout ce qu’il a apporté. « Je ne mange pas beaucoup le matin... » Oui, enfin, voilà. Y’a pas vraiment d’autre manière de lui dire ça à lui. Mais je crois que je vais me forcer, parce qu’il voulait me faire plaisir et j’apprécie l’attention. « Mais je vais prendre un croissant... et du café. » Le café était primordial. Mais en attendant, il n’arrête pas avec ses baisers et c’est plutôt agréable. Je passe ma main dans ses cheveux, il n’apprécie pas vraiment ce geste en général, mais moi j’aime ça. Alors je le fais. « Toi, t’as l’air affamé pour quelque chose de différent des crêpes... » Je ris à nouveau, venant prendre possession de ses lèvres le forçant ainsi à rapprocher son corps du mien.

« C'est bien ma puce, c'est bien de reconnaître l'autorité de ton homme. » Et voilà qu’il recommence avec ma puce ! Il a pas comprit le message. Mais ça va, je ne dis rien. Même que je pense que je pourrais m’habituer. Oui, je suis entrain de penser ça. « Oui... Mon homme... » Je parle faiblement alors que je me serre contre lui. Je n’y crois pas que je viens de lui dire ce genre de chose. Je suis peut-être encore un peu endormie finalement. Avec un peu de chance, il n’a pas entendu. Je ne viens pas non plus de lui faire une déclaration d’amour, mais cette marque de possession ne me ressemble en aucun cas. Je me colle contre lui, comme pour lui faire changer les idées, alors qu’on parle de café et du petit déjeuner qu’il m’a apporté au lit. Je crois que c’est bien la première fois que ça m’arrive. Mais en même temps, comme je ne mange pas le matin, ça m’arrange plutôt bien habituellement. Mais je fais un effort ce matin. Un croissant ne va pas me tuer. C’est ce que je me répète constamment en ce moment. Et puis, je n’ai pas trop à y penser puisque Cameron est au dessus de moi, s’attardant sur chaque parcelle de ma peau, ce qui est particulièrement agréable. Il me chatouille un peu avec ses baisers, laissant quelques rires s’échapper de mes lèvres. Je me rend bien compte qu’il n’a pas vraiment envie de manger pour le moment et ça m’amuse un peu. « De toi toujours... Tu me rends fou Harlow. » Me dit-il alors que je l’ai attiré vers moi pour l’embrasser passionnément. Il me rend folle aussi, faut pas croire le contraire. Mais bon, pour l’instant j’ai bien l’impression qu’il est sur sa lancé, et je ne suis pas vraiment entrain de l’arrêter non plus. « Je n’avais pas remarqué... » Je souris contre ses lèvres alors que mes mains caresse son dos avec douceur et une certaine envie. En fait, j’ai très bien remarqué en ce moment que je le rendais fou. Bon, alors est-ce que ça veut dire qu’on laisse tomber le petit déjeuner ? « Harlow... » Oui je sais, j’ai comprit. Pourtant je continu de l’embrasser, ne pouvant pas plus m’en empêcher. « Cameron... » Je mentionne son prénom de la même façon, une de mes mains descendant contre ses fesses. « Mon café va être froid... » J’ajoute, amusée en me reculant légèrement, souriante. Ouais, c’est pas le temps de s’envoyer en l’air. Et on est en plein jour et y’a des gens dans la pièce tout de même. « Soit pas frustré. » Je dépose un baiser sur le bout de son nez, ne pouvant pas vraiment bouger étant en ce moment sous lui. Il va devoir me servir mon café, c’est ce que je viens de lui dire. J’arrête pas de sourire, je me sens un peu garce de lui faire ça mais bon, je me ferai pardonner un peu plus tard, il ne devrait pas trop s’inquiéter.

Il m’a entendu. Merde. J’aurais peut-être du me la fermer. Ce genre de possession, de lui dire qu’il est mon homme, c’est tellement pas moi. En fait, tout mon comportement des derniers jours avec lui ne me ressemble pas. Toujours à chercher à l’embrasser à chaque fois qu’on est près de l’autre. Ou même de là à chercher sa présence aussitôt que nous ne sommes pas dans la même pièce. Ça commence à être un peu pathétique. Tout ça parce qu’il m’a demandé une chance. Et que j’ai décidé de la lui donner. Parce qu’au fond, je savais que je n’allais pas pouvoir me passer de lui. Je n’ajoute rien à sa remarque, il semble amusé, moi ça ne m’amuse pas vraiment. Mais je retrouve mon sourire rapidement de toute façon, comme je me retrouve rapidement sous lui, alors qu’il profite de mon corps, se permettant de déposer une tonne de baiser où bon lui semble. Je ferme les yeux et je profite, finissant par l’entrainer près de moi pour pouvoir l’embrasser comme il se doit alors que je sais bien que ce n’est pas le genre de chose à lui faire. Il va rapidement perdre le contrôle, alors que mon petit déjeuner attend lui. Mais bon, j’en profite aussi, caressant ses fesses, l’embrassant passionnément. Est-ce qu’il va arrêter ? Non, c’est moi qui va devoir le faire. Et c’est tout sourire que je me détache de lui, accrochant mon regard au sien. « Allumeuse ! » Je ris légèrement face à cette accusation. « Moi, jamais ! » Comment ça je ne suis pas crédible ? Il se résine finalement à se lever pour aller chercher le plateau posé par terre, j’en profite pour enrouler le drap autour de moi, histoire d’être un peu plus habillé. « Et un café tout chaud pour la petite demoiselle... » Je saisis la tasse qu’il me tend, m’étirant pour déposer un rapide baiser sur ses lèvres, comme ça. « Merci... » Je souris faiblement, trempant mes lèvres dans le café juste assez chaud, le regardant se débarrasser du plateau, me laissant tout de même un croissant que je ne mangerai surement pas. Il s’allonge à mes côtés et juste à la façon dont il prononce mon prénom, je sais déjà d’avance que je n’aimerais pas ce qu’il va me dire. « Il va falloir que tu te prépares à l'éventualité que je vais être nominé, et que je risque de partir... » Je soupire. Ah non, mais c’est quoi cette manie de parler des nominations et du risque d’être éliminé. Je déteste avoir ce genre de conversation. Je reste silencieuse, prenant une nouvelle gorgée de café avant de déposer ma tasse sur la table de chevet. Je viens m’allonger en face de lui, mon visage à quelques centimètres du sien. Doucement, mon index vient caresser sa mâchoire, sa joue, son nez, puis dessinant le contour de ses lèvres. Je plonge mon regard dans le sien, j’ai l’impression que les battements de mon coeur accélère. Ça doit être dans mon imagination. « Tais-toi. Je ne vois même pas de quelles nominations tu parles... » Oui voilà, je ne veux même pas en entendre parler. Je sais, c’est idiot comme réaction. Mais je ne veux pas y penser. Je ne veux pas penser à la possibilité de son départ. « Et embrasse moi. » Finalement, je n’ai plus envie de boire mon café. Je veux juste qu’il m’embrasse. Je veux juste être avec lui.