Ces éliminations, Mado les redoutait depuis la semaine dernière, depuis dimanche dernier en fait, puisque toute la semaine durant, elle avait angoissé pour des candidats qu'elle appréciait et qui s'étaient retrouvés en danger à l'issue des notes données au prime précédent. Alors bien sûr, le fait de savoir que les éliminés pourront rester s'ils le souhaitent avait un coté rassurant, mais tout de même, elle préférerait que les candidats nominés de qui elle était la plus proche restent en jeu. C'était humain. Fut en premier lieu sauvé Mason, chose dont elle n'avait pas tellement douté, dans la mesure où les nominations lui avaient toujours plutôt bien réussi. Puis ce fut Emilien, pour qui elle se réjouit, étant donné qu'elle commençait à l'apprécier et que ça en faisait au moins un de sauvé sur le couple qu'il formait avec Ezra, le frère de la française. Ezra dont le sort restait pour le moment incertain. Fut ensuite sauvé Mickey, chose également peu étonnante, car ça n'était pas non plus la première nomination qu'il avait à son actif. Puis bientôt, la première élimination. Celle de Bob. Ah non. Non, non, non. Voilà qui n'allait pas pouvoir être possible, parce que clairement, Mado ne voulait pas être séparée de son partenaire. Tous les deux, ils avaient partagé bien trop de choses pour que ça se termine ainsi. Elle voulait le garder près d'elle. Elle voulait que perdure ce symbolique partenariat. Elle s'était habituée à lui, l'avait pris sous son aile, l'avait apprécié, l'avait même adoré au final. Et tout était fini. Enfin, en théorie seulement. Parce que Bob avait été son partenaire pendant dix semaines et que rien n'effacerait cela. Toujours est-il qu'il s'approcha d'elle, d'une Mado complètement déboussolée par ce départ qu'elle n'attendait pas, ou auquel elle avait préféré ne pas penser. Leur discussion dans la chambre lui revenait à l'esprit, tandis qu'il prit la parole. Il sortit une paire de ciseaux, et dans l'état qui était celui de la française, elle ne comprit pas immédiatement ce qu'il comptait faire. Mais lorsqu'elle le vit couper une mèche de ses cheveux, ses cheveux sacrés et qu'elle avait eu tant de mal à supporter au début de leur relation, elle ne manqua pas de s'étonner. Il venait sérieusement de faire ça ? Lui qui tenait tant à ses cheveux ? « Oh mais, Bob, tu ... » Non, elle n'en revenait toujours pas. D'autant plus qu'il manipulait maintenant une sorte de médaillon, qu'il ouvrit, dont il sortit une photo qu'il remplaça par sa mèche de cheveux. Et là, il lui expliqua. Et Mado fut décontenancée par la suite. Elle était bouleversée, en fait. Bouleversée d'avoir droit à un tel cadeau, elle qui avait été si amère avec lui au départ. Il lui offrait un objet important pour lui, alors qu'elle ne le méritait probablement pas. « Je ne suis pas sûre de pouvoir accepter » souffla-t-elle, d'une voix faible et émue. C'était trop beau, trop symbolique, et elle en était presque gênée. Il la serra contre lui et elle le laissa faire, riant légèrement à ses prochains propos, mais ayant bien du mal à ne pas pleurer, parce que bordel, elle perdait son partenaire, un partenaire en or, qui le lui prouvait une fois de plus ce soir. « Oui, je sais combien tes cheveux te sont précieux, et crois-moi j'apprécie le geste, surtout son symbolisme ... Peut être que ça me portera bonheur, oui, on peut toujours l'espérer. » Elle ne pouvait évidemment pas lui promettre d'atteindre la finale, parce qu'elle n'avait pas la prétention de penser que c'était chose évidente dans l'immédiat. Mais elle se battrait, défendrait sa place, et rendrait honneur à leur couple. Mais voilà que Bob disait ne pas avoir tellement l'intention de rester. Il n'en fallut évidemment pas davantage pour que Mado sourcille. Quoi ? Mais non, hein, il ne pouvait pas lui faire ça. Car autant elle pouvait supporter qu'il soit éliminé, autant elle ne voulait pas qu'il s'éloigne, hein. Il disait ne plus rien avoir à faire ici, et ça lui faisait mal. Parce qu'il semblait se sentir mal aimé, et qu'il est vrai que tout le monde n'avait pas toujours été très tendre avec lui ici. Bob était pourtant quelqu'un de bien, quelqu'un de magnifique. Il n'avait pas été traité comme il le méritait. « Et comment je suis censée faire sans toi ? Tu te rends compte que je vais me sentir abandonnée ? J'ai besoin de toi, Bob. Tu sais que j'ai besoin de toi. » Peu importe le temps qu'il restait à Mado au sein de ce jeu, la concernant, elle comptait bien rester dans le nid jusqu'au bout, pour soutenir les derniers candidats. Mais si Bob n'était plus là, ça aurait bien moins de sens de rester durablement. « Si tu ne veux vraiment pas rester, promets-moi de reconsidérer la chose un peu plus tard. » Sous entendu : au cours des trois prochaines semaines. Il pourrait revenir, car Mado, qu'elle soit encore en jeu ou pas, serait toujours là elle. Et elle aimerait qu'il revienne, qu'ils concluent cette aventure ensemble, comme ils l'avaient commencé. Sans lui, ce ne serait décidément pas pareil. Et lorsqu'il reprit la parole, elle soupira lourdement. « Je ... oui, Bob, oui. Mais c'est surtout moi qui devrais m'inquiéter. Te savoir à l'extérieur, ça va vraiment me perturber, tu sais. Alors je veux que tu fasses attention à toi, quoi que tu ressentes le besoin de faire en sortant d'ici, qui que tu comptes aller voir ... » Elle pensait à Isis, au fait qu'il puisse vouloir la revoir, ce qu'elle comprendrait, à condition qu'il soit prudent. « Bob, je suis désolée d'avoir été si exécrable en début d'aventure ... J'ai été très injuste avec toi et je m'en veux encore beaucoup aujourd'hui. Parce qu'en apprenant à te connaitre, j'ai appris à t'apprécier. Parce que tu es quelqu'un de formidable et que j'ai fini par me dire que je ne méritais pas un partenaire comme toi, que je n'en étais tout simplement pas digne. Je te demande pardon pour toutes les fois où j'étais sur les nerfs et où je te l'ai fait payer ... Pour ma fixette sur tes cheveux, l'épisode de la chambre, pour celui de la piscine, celui de la douche ... Pour toutes ces fois où je t'ai donné des raisons de me détester. Je suis également désolée qu'on ne t'ait pas toujours apprécié à ta juste valeur ici. Ils ne te connaissent pas comme je te connais, alors oublie-les. » Elle parlait notamment de Mickey, qui s'était plus d'une fois acharné sur lui et qui devait probablement se réjouir du départ de Bob. Si tel était le cas, qu'il le fasse en silence, parce qu'il pourrait amèrement regretter de s'en vanter devant Mado. Oui, c'est certain. « Par rapport à ton pendentif, moi je n'ai rien à t'offrir, si ce n'est mon amitié éternelle. » Et elle était sérieuse. Quand elle offrait son amitié, c'était pour de bon. Enfin, seulement quand on s'en montrait digne. Mais lui, il lui avait plus d'une fois prouvé qu'il en valait la peine. Alors oui, c'était plus symbolique qu'autre chose, mais il fallait qu'il sache qu'elle resterait son amie, où qu'il soit, qu'il revienne ou pas. Loin des yeux, loin du cœur ? Non, ça n'était pas dans ses principes. Quant au reste, savoir qu'Ezra était sauvé lui faisait naturellement très plaisir. Même si bon, c'était dommage pour Emmeline. A noter que le nouveau partenaire de Mado se trouvait être Emilien. Oh. Pas sûre qu'elle ose dormir avec lui, par contre. Ce serait un peu étrange, sans doute.

Tu venais effectivement de couper une de tes mèches de cheveux. Pour Mado, rien que pour Mado. Tu avais vraiment fait ça. Histoire de lui montrer que non, elle n’était pas n’importe qui. Qu’elle comprenne qu’elle n’était pas seule, jamais. Qu’elle sache tout peins de choses qu’elle pourrait voir à travers cette mèche de cheveux. Du moins, t’aimerais que ce soit le cas. Qu’elle se rappelle de tout ce que tu avais pu lui dire ces dix dernières semaines rien qu’en regardant ce médaillon. C’était le but. Tu tenais à elle, et elle devait le savoir si ce n’était pas déjà le cas. Tu lui glissas alors le médaillon dans la main de Mado. Aux dires de cette dernière, tu secouas légèrement la tête. « Si, tu peux accepter. C’est à toi maintenant. Juste… promets-moi de ne pas oublier ce que je t’ai dit. Tu mérites tout le bonheur du monde, et tu es quelqu’un de bien Mado. Peut-être la personne la plus lunatique que j’ai pu rencontrer dans ma vie (petit rires) mais aussi l’une des meilleures, qui a beaucoup de choses à offrir. Tu… tu ne peux définitivement pas te détester. T’en as pas le droit. T’en as plus le droit. » Tu faisais référence à une de vos discussions datant de plusieurs semaines. Tu n’oubliais pas. Elle se considérait comme un monstre. Si ce n’était plus maintenant, c’était dans le passé. Mais le fait qu’elle puisse penser ça d’elle-même t’attristait. Parce qu’elle ne l’était pas. Elle n’avait pas vécu des choses faciles dans la vie, et elle avait réussi à surmonter tout ça. Mado ne pouvait pas se considérer comme un monstre. Elle ne l’était pas. « Et si c’est le cas, regarde ce médaillon, et souviens-toi que j’arrive à capter les pensées à travers les océans, et je viendrai en France rien que pour te botter le cul. Alors ne t’avise plus de penser ce genre de choses. Sois heureuse. » Oh, c’était une menace comme une autre, mais le fond était bon. Ce n’était difficile à comprendre, tu te souciais de Mado et de tout ce qu’elle pouvait ressentir. Bien évidemment. Tu la serres ensuite dans tes bras, doucement. Elle allait te manquer. Vraiment. Tu avais passé dix semaines à ses côtés, et voir sa tête, lui parler, dormir à ses côtés… Tout ça était devenu une habitude. Peut-être une trop mauvaise habitude, car maintenant tu allais devoir faire sans. « Tu as vu, finalement tu as réussi à les couper, ces cheveux… Ton but est atteint. » dis-tu en riant légèrement, faisant référence à votre première discussion pour le moins explosive. « Evidemment que ça te portera bonheur. Ce sont des cheveux magiques que tu as entre tes mains ma chère. » Malgré le fait que tout se bousculait dans ta tête, dans ton cœur, tu ne perdais pas le nord, et encore moins ton sens de l’humour douteux. Oui, tu te sentais mal. Pour tout pleins de choses. Parce que tu avais peur de sortir. Parce que tu te rendais compte que finalement, tu ne servais à rien. Chose qui ne changeait pas vraiment de d’habitude, finalement. Tu lui annonces ensuite que tu n’as pas l’intention de rester dans le nid. Et aux paroles de ta partenaire –ex-partenaire, hm – tu ne peux pas t’empêcher d’avoir un pincement au cœur. Tu déposes de nouveau un baiser sur sa joue, et tu secoues doucement la tête. Ce qu’elle venait de te dire te touchait. Vraiment. « Et moi, comment je vais faire sans toi, hm ? Ne t’inquiète pas, t’as ton frère ici. T’as Fitz. Ne te sens pas abandonnée. Parce que ce n’est pas le cas. Je t’abandonne pas, j’ai.. j’ai juste besoin de sortir d’ici, de remettre mes idées en place, faire le point. » Oui, c’était vraiment toi qui venait de dire ça. Toi, Bob. Mais c’était le Bob qui se sentait mal. Le Bob qui se remettait en question. Sûrement pas le Bob au meilleur de sa forme, en somme. Tu soupiras légèrement en pensant à tout ça, et tu finis par hocher la tête. « Je te promets. Je reviendrai, au moins une fois. Pour toi. Mais promets-moi de ne pas m’oublier. » Oh oui, ça serait con qu’elle t’oublie. Bref. Tu caresses doucement sa joue. « Ne plus te voir tous les jours, ça va me manquer… Tu vas me manquer. » T’étais sincère. Maintenant, c’était une évidence pour toi de voir au moins une fois par jour Mado. Mais là, tu allais sortir. Et tout allait être différent. Vraiment. Et tu ne savais pas si tu t’en sortirais au début. Tu souris de plus belle aux paroles de la belle brune. Tu hochas doucement la tête. Tu ferais de ton mieux. Du moins, tu essayerais. « Ne t’en fais pas pour moi… Je suis un grand garçon. Je peux encaisser pas mal de choses. » Vraiment beaucoup de choses, en fait. Et tu gardais tout ça pour toi. Tu ne le vivais pas forcément bien, mais tu ne gémissais pas à tout bout de champs. Bref, t’espérais tout de même que ta sortie ne serait pas signe de rejet. Encore. Et puis Mado te fais un petit discours. Et tu en aurais presque les larmes aux yeux si tu ne te retenais pas. Ton regard est dans le sien, et un fin sourire est sûr tes lèvres. Elle n’avait pas à s’excuser. Tout simplement parce que tu ne lui en voulais pas. Pour rien de tout ça. Surtout que tout n’était pas de sa faute. « Arrête… Je n’accepte pas tes excuses. Tout simplement parce que tu n’as pas à en faire. Je te rappelle que tu t’adresses à l’homme qui t’as baffé. » Oh oui, vous aviez dit que vous ne reparleriez plus, de cet épisode, mais tu avais tendance à en rire maintenant. « Et puis sans tout ça, l’aventure aurait été ennuyante, non ? Et on n’en serait pas là où on en est aujourd’hui. Alors… merci pour la personne exécrable que tu as été, mais encore plus merci pour la personne formidable que tu es…Quant aux autres, il impotent peux. Je sais. » Pourtant, tu ne pouvais pas t’empêcher d’être blessé et blasé. Mais tu ne le montrais pas. Bref, ce qu’elle t’avait dit t’avait touché, et fait plaisir. Parce que tu ne t’attendais clairement pas à ce qu’elle dise quelque chose de la sorte. « Je suis pas l’homme le plus facile du monde, et tu n’es pas la femme la plus facile du monde… mais on fait plutôt une belle paire ensemble, finalement. » fais-tu remarquer dans un petit rire. Oh oui, ça avait été prouvé maintes et maintes fois. Votre « couple » était parfait, et tu n’avais rien à y redire malgré votre parcours assez foireux, finalement. Et ce que te dis ensuite Mado n’aurait pas pu te faire plus plaisir. Un séjour aux îles Fidji n’était rien à côté de ça. Un immense sourire s’empare de tes lèvres. « C’est déjà beaucoup plus de ce que n’importe qui pourrait attendre. » Oui, son amitié était précieuse, c’était tellement évident. Et t’étais content de l’avoir. Quant au prime, il était désormais finit. Ce qui signifiait que tu ne devais pas tarder à partir. Malheureusement. « Je.. Je vais devoir y aller, je pense. J’aurai toujours place dans mon lit à mon retour, hein ? » demandes-tu comme pour te rassurer. Alors que ce n’était évidemment plus ton lit. Bon.