C'était bizarre de voir autant de monde dans le chalet, quand même. D'autant plus des visages qu'elle connaissait si peu... Un peu comme si, soudainement, ce chalet n'était plus temporairement sa maison, comme si elle résidait chez un parfait inconnu. Troublant. Oh, elle allait s'y habituer, bien sûr. Ce n'était pas bien grave, elle connaissait ce chalet comme sa poche à présent. Et sans doute que cela était bien naïf de sa part mais elle osait espérer que personne n'avait pris le jacuzzi d'assaut en ce début de soirée. Puisqu'elle comptait y passer un petit moment, oui. Surtout maintenant qu'elle venait de réaliser qu'elle n'avait pas profité de cette eau depuis un petit moment déjà. Autant en profiter pendant qu'elle le pouvait encore. Pas qu'elle ne pourrait pas trouver l'occasion d'apprécier les bienfaits d'un jacuzzi une fois ce jeu terminé mais peu importe. Enfilant rapidement son maillot de bain, s'enroulant dans son peignoir, elle se rendit jusqu'au lieu voulu et... Mickey. Qui lui proposait de lui laisser une place. Dans ce jacuzzi. Vraiment ? Elle s'était apprêtée à le dissuader de faire une telle chose mais trop tard, il s'était déjà décalé. D'accord. Hésitant quelques secondes, elle finit tout de même par se retourner, retira le vêtement qui cachait son maillot de bain puis entra dans l'eau sans perdre de temps, comme si l'eau parviendrait à dissimuler son corps si dénudé. Oh, elle se sentait très à l'aise avec son corps, ce n'était pas le souci. Non, à vrai dire, le truc, c'était que, hm... elle était dans un jacuzzi. Avec Mickey. Et ça, ça pouvait être un peu bizarre, en fait. D'autant plus qu'il commença à papoter et là... Pfiou. Finalement, il voulait bien qu'elle perde son temps avec lui. Enfin, avec lui plutôt que quelqu'un d'autre... La garder pour lui ? Elle ne serait pas contre, elle. Cela dit, commençant doucement à être troublée par ces dires, elle se mordilla la lèvre inférieure. Grimper sur lui plutôt que sur un autre ? Hm. Bah... d'accord. Cependant, elle ne pouvait pas s'empêcher de s'interroger quant à toutes ces paroles, qu'est-ce qui avait fait que...? Parce que leur dernière ''vraie'' discussion remontait un peu au prime quand même et on ne pouvait pas dire que ça s'était super bien passé. Elle était un peu paumée, du coup, la rousse. Fronçant les sourcils, laissant son regard papillonner dans les alentours, elle essaya d'assimiler tout ça. « D'accord... » souffla-t-elle tout de même, n'ayant rien de mieux à déclarer jusque-là. C'était troublant, tout ça. Autant cette situation que ce monologue et un peu tout, en fait. Mickey était troublant. « Je... ne sais pas tellement quoi dire. Je suis censée dire quelque chose en particulier ou... ? » Il s'était attendu à ce qu'elle réplique ou pas du tout ? Parce que si oui, elle allait devoir se creuser un peu les méninges pour trouver des paroles pas trop stupides. Puisque, là, vraiment, spontanément, elle était juste surprise et ne parvenait pas à transformer une quelconque réaction en paroles. Plutôt difficile de communiquer avec ça, n'est-ce pas.

Elle ne savait plus comment se comporter avec lui. C'était difficile. Parce qu'il lui avait dit des choses, notamment d'arrêter de perdre son temps, comme si c'était ce qu'elle faisait, vous savez. Alors elle ne savait plus trop comment elle devait agir en sa présence. Elle lui avait pourtant déjà dit : elle ne souhaitait pas s'imposer. Et s'il ne voulait plus d'elle, elle ne l'embêterait pas. Et puis, ensuite, il y avait eu cette interview, des réponses auxquelles elle avait naïvement cru alors que ce n'était peut-être plus d'actualité, qu'il ne devait plus en penser le moindre mot. Ce moment de la semaine passée avait changé pas mal de choses, n'est-ce pas. Elle ne savait pas où se tenait la différence, avec précision. C'était simplement que peu importe à quel point elle pouvait en avoir envie, elle n'avait plus le droit de l'embrasser. Peut-être qu'elle n'avait plus le droit non plus de le toucher. Elle ne savait pas. Mais qu'ils se retrouvent en cette soirée, dans ce jacuzzi, et qu'il lui dise toutes ces choses... C'était perturbant, bien sûr que ça l'était. La rousse ne s'était pas attendue à ça, loin de là. Alors elle ne savait pas non plus quoi lui répondre, rien ne lui venait, tout ce qu'elle était capable de faire, c'était être là pour une imbécile, sans savoir quoi répliquer. Troublant. Heureusement, quelque part, il ne s'attendait pas à ce qu'elle parle à son tour. Tant mieux. Vraiment. Parce que, là... Oh mais ce n'était pas tout, non, puisqu'il reprit la parole, avouant avoir rêvé d'elle. Ah ? Ce n'était pas normal que son cœur s'affole autant pour une information pareille, n'est-ce pas. Pourtant, ça ne l'empêcha pas de s'agiter, tandis que Mickey, lui, continuait ses petites révélations. Elle traversait souvent ses rêves apparemment. Et ses pensées aussi. Oh. Elle ne parvenait plus à détourner son regard, qui était accroché à la vue de son visage. Avec cette terrible incapacité à regarder ailleurs. Rester à sa place, oui. Ne pas s'enflammer, oui. Parce qu'elle avait vite fait de se faire des films, quand même. Et toujours aussi silencieuse, elle l'écouta parler d'obsession. Oh, vous savez, dans le domaine, elle était plutôt douée aussi. Et il conclut, avouant ne pas savoir où ils en étaient. Oui. Compréhensible. Elle ne savait pas non plus. Ils étaient bien avancés, avec ça. Ne pouvant toujours pas dévié la direction de ses iris, elle ouvrit la bouche, en prévision de quelques paroles mais rien ne trouva son chemin jusque-là. Hm. La deuxième tentative s'avéra déjà plus payante. Bien. « Je... ne sais pas. Je veux dire, je ne sais pas où on en est, c'est... je... Hm. Est-ce qu'on... doit vraiment trouver des mots pour expliquer ce qui se passe entre toi et moi ? » Parce que cela risquerait de s'avérer plutôt difficile. Donc ils pouvaient se contenter de juste, hm... bah, elle n'en savait rien. Rester comme ils étaient ? Continuer d'agir comme ils le souhaitaient ? Oui, enfin, le problème, c'était qu'elle ne savait plus comment se comporter en sa présence. Qu'avait-elle droit de faire, au juste ? Elle ne savait pas. À nouveau, elle se mordilla la lèvre inférieure. Elle allait devoir arrêter de faire une chose pareille avant de se blesser la lèvre, comme une idiote. Ça serait bête qu'elle se mette à saigner, quand même. À la place, elle joua avec ses doigts, tout en s'enfonçant un peu plus dans l'eau. « Je pense souvent à toi, moi aussi et... » Et rien, en fait. Et ce n'était pas qu'elle pensait à lui, c'est qu'elle y pensait trop souvent. Elle le savait en plus, elle en avait parfaitement conscience, c'était ça le plus perturbant. « L'autre jour, tu as dit que... tu n'aimais pas ce que tu étais en train de devenir ? Est-ce que c'est à cause de moi, en quelque sorte ? Parce que je ne veux pas que tu deviennes quelqu'un que tu n'aimes pas ou que tu ne souhaites pas être et... ça paraît super égocentrique, là, je le sais. » Léger soupir. « Je ne veux pas te changer. J'ai envie de t'aider, autant que possible, à vaincre tes peurs mais je ne veux pas te changer...» Parce qu'elle l'appréciait comme il était, qu'il n'avait pas à devenir quelqu'un d'autre. Elle en disait sans doute trop, en fait, là. Si ça se trouve, ça faisait partie des choses auxquelles il ne pensait déjà plus, peut-être que ces quelques paroles n'étaient plus d'actualité non plus. Et sans doute que tout ceci serait terriblement plus simple si elle ne ressentait pas l'envie de s'approcher de lui, juste pour être plus proche, pour se blottir contre lui, pour profiter de ces contacts qu'elle aimait tant. Mais non, elle ne pouvait pas alors elle tenait en place. Pour combien de temps ? Bonne question.

C'était tout de même étrange de se dire qu'il rêvait d'elle, qu'il pensait à elle. Souvent. Elle était dans son esprit. Peut-être que, parfois, quand elle le voyait de loin, il pensait à elle. Peut-être qu'il pensait à elle avant de s'endormir, ou en se réveillant le matin. Cela lui faisait plaisir. Étrangement, oui, cela lui plaisait bien, qu'il pense à elle. Qu'il rêve d'elle. Qu'elle ait une place de choix dans son esprit. C'était peut-être tordu, elle n'en savait rien mais cela réchauffait son petit cœur, comme si un rayon de soleil ne brillait que sur elle. Il rêvait d'elle... Elle se demandait dans quelle situation elle se trouvait, dans ses rêves. Comment elle était, ce qu'elle disait, ce qu'elle faisait... Toutefois, elle n'eut pas le temps de s'interroger davantage sur le sujet puisqu'il lui posa une question. Où ils en étaient. Ce qu'ils étaient l'un pour l'autre. Elle n'en avait aucune idée. Ou peut-être que si. Peut-être qu'elle avait sa petite idée de la façon dont elle le voyait, mais comment avouer quoi que ce soit dans le genre ? Mieux valait rester dans le ''flou'', non ? C'était peut-être le mieux. Parce qu'en mettant des mots sur leur relation, ils instauraient une limite, en quelque sorte. Soit ils étaient amis, soit ils étaient... plus, soit ils étaient moins. Mais une fois qu'ils auraient posé une étiquette sur ce qu'ils vivaient, alors leur relation serait limitée. Du moins, Emmeline voyait les choses ainsi. Donc elle préférait ne pas trouver de mots, cela permettait d'agir comme ils le voulaient, c'était mieux. Mickey semblait d'accord avec cela. Une bonne chose. « D'accord. Tant mieux... je suppose. » Non ? C'était mieux sans étiquettes, bien mieux. Oui, voilà. Puis elle avait avoué qu'elle pensait à lui, elle aussi. Puisque c'était vrai. Bien entendu qu'il hantait ses pensées. Comment cela pourrait en être autrement hein ? Il occupait même trop son esprit à son goût. Elle ne devrait pas penser autant à lui. Même s'il disait qu'il pensait à elle, qu'il rêvait d'elle, elle ne pouvait pas s'enlever de la tête qu'elle se faisait des idées, des films et qu'elle allait forcément finir par se faire du mal toute seule avec ça. Elle avait ensuite déclaré qu'elle ne souhaitait pas le changer. Ça paraissait évident, non ? Elle l'appréciait exactement comme il était, vraiment et jamais elle ne souhaiterait changer sa personnalité, il était parf... très bien comme il était. Mais c'est vrai, il changeait. Du moins, il évoluait, il dépassait ses peurs. Il ne changeait pas du tout au tout non plus, il ne devenait pas totalement une autre personne. Mais oui, elle avait cru comprendre que cette réaction involontaire de la semaine passée l'avait pas mal secoué, en quelque sorte. Chose qu'il confirma en affirmant que bien qu'il souhaitait être près d'elle, il se refusait d'agir ainsi pour ne pas céder à des pulsions. Ah. Mais il avait envie d'être près d'elle hein ? Et de la toucher, de l'embrasser... De l'embrasser. Comme jeudi... Non, elle ne pouvait pas se replonger dans ce moment, pas maintenant, surtout pas maintenant. Parce qu'il voulait se retenir, qu'il refusait d'être irrespectueux envers elle... Ah. D'accord. Donc, hm... ça voulait dire qu'il n'allait plus la toucher mais concernant ses progrès par rapport à ses troubles...? Il ne pouvait pas ne plus toucher qui que ce soit, non ? Oui, elle s'inquiétait de ça, là. Peut-être qu'il se contenterait d'échanger quelques contacts avec quelqu'un d'autre... Oui... D'accord... Bon... Elle dévia finalement son regard, le posant sur l'eau, supposant que c'était mieux si elle arrêtait de le fixer, d'autant plus s'il ne souhaitait plus l'approcher de trop près. Il ne faudrait pas que la tentation se fasse plus grande encore, n'est-ce pas. « D'accord... Donc... ça veut dire qu'on évite tout contact physique, c'est bien ça ? » Apparemment, oui. Ça allait être dur, ça. Très très dur, vraiment. Parce que même sans l'embrasser, même sans vouloir se remettre dans la même situation que la semaine passée, il était certain qu'elle avait... besoin de le toucher, même si ce n'était que passer ses doigts sur son épaule. Ça lui semblait impensable de se dire qu'elle n'allait plus le toucher, se blottir contre lui. Jamais. Mais si c'était ce qu'il voulait, après tout... Oui, elle faisait ce qu'il voulait. C'était terrible de voir qu'il pouvait faire tout ce qu'il voulait d'elle et qu'elle ne bronchait jamais. En temps normal, elle détesterait toute personne lui imposant cela, mais là... Là, c'était différent, tellement différent. « Parce que, je ne sais pas, juste un câlin, ce n'est pas... trop, si ? » Elle voulait juste estimer la chose hein, elle s'interrogeait, c'est tout. Parce que, vraiment, ne plus le toucher du tout, même en la plus chaste des étreintes... Elle respecterait ses limites, bien sûr, elle ne lui imposerait jamais une chose qu'il ne souhaitait pas partager. Même si, elle, en avait très très envie. Elle ne ferait rien, vraiment. Oui.

Privée de contacts physiques avec Mickey... Probablement la pire des punitions, des tortures que l'on pouvait lui imposer. C'était presque amusant de voir comment, en quelques semaines seulement, elle était parvenue à désirer toujours un peu plus de se trouver dans ses bras. Ou de partager quelques baisers avec lui. Ceci pourrait d'ailleurs être mal-interprété ou être mis dans le même panier que certaines envies que les autres pouvaient partager avec quelqu'un qui leur plaisait mais c'était loin d'être le cas. Le plus innocent toucher lui plaisait vraiment, l'épanouissait. Il n'était pas question de se retrouver à nouveau au-dessus de lui, fougueuse, passionnée, à capturer ses lèvres jusqu'à ce que ça dérape, non, du tout. Elle pouvait se contenter de peu, dans le fond. Étonnant, la connaissant. Elle qui ne parvenait jamais à se contenter pleinement de ce qu'elle avait, elle qui avait toujours besoin d'autre chose... Eh bien, pas là. Tenir sa main lui suffirait. Poser sa tête sur son épaule lui suffirait. Les petites choses, c'était l'important, n'est-ce pas ? Alors elle pourrait se satisfaire de petites choses avec Mickey. À vrai dire, ces petites choses devenaient de grandes choses avec lui. Même si un simple toucher pouvait avoir l'air banal, commun, avec lui, c'était le contraire et cela suffisait à l'affoler complètement, pensées, cœur, la totale. Alors se savoir soudainement privée de contacts, tout ça parce qu'elle était... attirante à ses yeux, qu'elle ne le laissait pas indifférent, c'était... troublant. Autant que savoir qu'il n'était pas indifférent à sa petite personne, physiquement parlant. Et même si cela risquait d'être vraiment dur, elle allait lutter contre ses envies afin de ne pas le toucher, de rester à sa place, de ne pas esquisser le moindre mouvement en sa direction. Elle comprenait. Et elle ne comptait pas le forcer, de toute façon. En quoi ses envies pourraient être plus importantes que ce qu'il ressentait, hein ? Alors elle allait respecter sa décision. Ça serait dur pour eux deux, apparemment... Enfin, peut-être que c'était juste une bonne excuse pour instaurer une certaine distance après avoir ressenti un terrible ennui à l'égard de la rousse... C'était marrant comment elle n'avait pas l'habitude de se remettre en question, en général... En général, oui. Avec Mickey, ça ne relevait pas de la généralité. « Oui, bien sûr, je comprends. Si tu penses que c'est mieux comme ça alors il n'y a aucun souci, je comprends... » Elle tenta même d'esquisser un sourire, pour appuyer ses paroles. Faire la tronche risquerait de rendre le tout encore plus difficile et elle ne souhaitait pas lui imposer cela. Lui imposer ses ressentis, en l’occurrence. Ou ses envies. Ses besoins. Juste de pouvoir être proche de lui hein, n'allez pas imaginer des choses. Toutefois, elle avait posé une question, concernant un simple câlin. Vous savez, le genre chaste et innocent, qu'elle pouvait partager avec un peu tout le monde... même si c'était bien mieux avec Mickey, c'est vrai. Une simple étreinte, rien de plus. Ça ne devrait pas être de trop, ça, si ? Elle le regarda réfléchir, se demandant si elle n'avait pas fait une connerie en l'interrogeant. Puis il déclara que ça ne devrait pas être de trop. Tant que cela restait un câlin. D'accord. C'était une bonne nouvelle, non ? Ça voulait dire qu'elle pourrait peut-être avoir droit à un câlin de temps en temps ? Ah, c'était terrible, elle avait l'impression d'être en cure de désintoxication, là. Cela dit, il ajouta qu'il était à ''surveiller de près''. Non, elle n'y croyait pas une seconde. Alors elle pencha légèrement la tête sur le côté, ses yeux innocents focalisés sur son visage. « Non, tu ne l'es pas. Tu n'as pas besoin d'être surveillé. Je pense sincèrement que tu t'accordes trop peu de confiance, là. Et je pense aussi que tu as bien plus le contrôle que tu ne souhaites le croire. Tu es toujours le même. Et je dis ça positivement. Tout ce qui a changé, c'est que tu as découvert que tu peux ressentir des choses comme... le désir. Mais au fond, ça ne change rien à ta personnalité. Ou au fait que tu n'es pas comme certains hommes... Ou encore que tu me respectes trop pour tout ça. Tu le dis toi-même, n'est-ce pas. Je suis persuadée que tu es capable de te contrôler, c'est même une certitude. Je pense que tu as juste... peur parce que tu as expérimenté quelque chose de nouveau, que tu t'es confronté à l'inconnu. Et je comprends. Cela dit, si tu t'en éloignes maintenant, alors ça voudra dire, quelque part, que tu t'enfermes à nouveau dans une peur, non ? Avoir peur d'aller trop loin donc s'empêcher d'agir tout court... Et je crois que tu t'es prouvé que tu es capable de dépasser et de surmonter tes peurs. Ce qui revient à avoir un sacré contrôle de soi, non ? » Elle esquissa un léger sourire, supposant être dans le vrai. Du moins, de son point de vue hein. Elle disait tout ça comme ça. Elle ne le voyait vraiment pas se laisser emporter par quelques envies et aller plus loin, comme ça, soudainement. Parce qu'il était quelqu'un de bien, notamment. Et rien que ça parviendrait à le retenir d'agir selon ce que cette nouvelle découverte pourrait lui inspirer. Il ne croyait peut-être pas en lui mais Emmeline, elle, croyait en lui. Vraiment. « Enfin, après ce que j'en dis hein... Et je dis juste ça comme ça, je ne veux pas te convaincre de quoi que ce soit, ou t'influencer ou autre. Je comprends ta décision et tu sais que je l'accepte. Je... ça serait juste dommage que tu aies peur de commettre un faux pas à chaque mouvement, tu vois. » Vivre dans la peur, ce n'était pas très agréable, elle supposait. Et depuis de nombreuses semaines maintenant, elle avait prouvé qu'elle était prête à l'aider à surmonter tout ça, n'est-ce pas. Pas égoïstement, non. Elle acceptait sa décision, vraiment. Et elle ne disait pas ça pour qu'il change d'avis afin qu'elle puisse en profiter. Du moins, osait-elle espérer que tout le monde avait bien compris les choses ainsi. « Ou peut-être que j'aurais juste dû la fermer, en fait. » Elle haussa les épaules, lèvres pincées. Ouais, ça aurait pu être bien, ça aussi, éventuellement, hein.

Quand elle y pensait, c'était tout de même dingue. Il y a un mois et demi de ça, il n'aurait probablement pas supporté le moindre toucher. Rien que l'idée aurait pu le mettre mal à l'aise, elle en était persuadée. Comme ce moment qu'ils avaient passé dans la chambre, quand Emmeline avait été prise d'une soudaine envie de dessiner sur le bras de quelqu'un et qu'elle avait fait allusion à un simple câlin, si elle se souvenait bien. Autant dire que sa réaction ne s'était pas faite attendre hein et ça n'avait pas été une réaction positive, loin de là. Et maintenant, après tout ce chemin, voilà où il en était. Là, avec elle. À vouloir éviter tout contact. De peur, elle supposait. C'était perturbant, d'une certaine façon. Se dire qu'elle lui faisait de l'effet au point qu'il préférait cesser totalement de la toucher plutôt que... qu'aller trop loin ? Oui mais non, ceci n'arriverait pas. C'était même impensable, à vrai dire. Il s'agissait de Mickey, après tout. Quand elle l'avait rencontré, il avait eu un ressenti bien différent sur la question des contacts physiques alors c'était un peu difficile de se dire qu'à présent, il craignait d'aller trop loin. Surtout avec elle. Ça lui semblait insensé d'avoir un tel impact sur lui. C'est vrai qu'elle se demandait presque comment il parvenait à être aussi... enfin, à penser à elle, à rêver d'elle. Elle lui avait déjà dit : elle n'avait rien de spécial. Vraiment rien du tout. Pourtant, avec lui, elle avait l'impression que c'était tout le contraire et c'était troublant. Il finirait forcément par se rendre compte de ça, qu'il y avait des demoiselles bien plus uniques qu'elle sur cette planète, des demoiselles bien plus intéressantes, sans aucun doute et quand il réaliserait tout ça... Ah, elle préférait ne pas y penser. Elle avait encore plus peur de le décevoir, du coup. Et peut-être qu'elle n'était vraiment pas la meilleure chose pour lui. La preuve, il décidait finalement de cesser de la toucher, comme s'il faisait un pas en arrière après tout ce qu'il avait dépassé. Oh, ce n'était peut-être pas plus mal qu'il partage quelques touchers avec d'autres personnes et beaucoup moins avec elle. Peut-être que cela lui permettrait de réaliser quelque chose, peu importe quoi. Perturbant. Bref, elle avait exposé son avis, supposant qu'il avait peur et qu'il pourrait facilement s'enfermer dans cette peur, s'il continuait à penser ne pas pouvoir se contrôler. Puisqu'il le pouvait. Oui, elle était persuadée qu'il le pouvait. Cela dit, elle ne souhaitait pas l'influencer avec quelques paroles, non, non, du tout. S'il ne souhaitait plus la toucher, eh bien... eh bien, d'accord. Elle ferait de son mieux pour respecter les limites, ces nouvelles limites destructives et profondément frustrantes, certes. C'était ainsi, voilà. Elle ne souhaitait pas le brusquer, de toute façon. Ou être vue comme la nana qui veut absolument le convaincre de continuer à l'embrasser, parce que ce n'était pas la personne qu'elle était. Et qu'elle ne lui demandait rien de tout ça. Enfin si, mais non. Elle ne voulait pas pousser leur relation dans cette direction puisqu'elle appréciait ce qu'ils avaient. Exactement ce qu'ils avaient déjà. Même si ça incluait des disputes pour pas grand chose. Elle n'en demanderait pas davantage. Mickey l'informa alors qu'il ne lui ferait jamais de mal. Oui, elle le savait. Du moins, elle pouvait s'en douter. Puis il continua, évoquant de nombreuses choses. Notamment le fait qu'il avait vraiment apprécié ce qu'ils avaient vécu ensemble. Il n'était pas le seul, c'était certain. Sensationnelle ? Ah, non, elle n'était pas certaine de l'être. Elle ne l'était pas, à vrai dire. Comment pourrait-elle l'être ? Toutefois, cela lui fit esquisser un sourire timide. Sensationnelle... Mais ce n'était pas tout, non, puisqu'en plus de lui faire oublier le monde qui les entourait (oh, s'il savait que ça fonctionnait dans les deux sens, ça), il se laissa ensuite aller à quelques confidences sur un éventuel plus. Plus, oui... Un plus tendre et doux avec Mickey... Et elle ne pouvait pas se permettre de penser à ça parce qu'il faisait déjà beaucoup trop chaud dans ce jacuzzi et que juste non, son imagination n'avait pas le droit de s'emballer maintenant. Et toutes ces paroles étaient... Oh, il n'y avait même pas de mots. Disons que sortant de la bouche de Mickey, cela rendait ces quelques phrases encore plus... captivantes, hm. Mais elle ne pouvait pas y penser, non, non, elle n'y pensait pas, voilà. D'autant plus qu'il semblait mal à l'aise d'en avoir dit autant, ce qui le rendait terriblement mignon et tout ce qu'elle aurait voulu faire, là, c'était déposer un baiser sur ses lèvres, histoire de lui montrer tout le bien qu'elle pensait de cette idée d'être, hm, tendre et doux avec elle... Mais elle ne pouvait pas. Tout comme elle n'avait pas le droit de le toucher. Frustrant. Cela dit, elle ne parvint pas à retenir son pied, qu'elle posa doucement sur son genoux, qu'elle secoua quelque peu comme pour l'inciter à la regarder, à ne pas être embarrassé par ce qu'il venait de dire. Oui, bon, d'accord, ça devait faire partie des interdictions alors elle retira son pied sans tarder, se redressant légèrement pour s'éviter de recommencer. « Personne ne m'a dit quelque chose d'aussi adorable depuis très longtemps... » Oui, elle trouvait cela mignon, vraiment. Et elle en était touchée, à vrai dire, qu'il puisse dire tout cela. « Mais on n'a pas besoin d'y penser, tu sais. Je pense qu'on est loin de tout ça... » Très loin, même. Non ? À part l'incident de la semaine passée, ils étaient quand même loin d'un moment aussi intime, n'est-ce pas ? Du moins, elle en avait l'impression. Et puis, ce n'était pas ce qu'elle voulait avec lui, pour le moment. Enfin, si, mais... mais non. Ils n'étaient pas rendus là, voilà. Cette conversation devenait un peu bizarre, quand même. Et elle était à moitié nue, dans ce jacuzzi... Et c'était pareil pour Mickey. Et ils avaient vraiment choisi le mauvais endroit pour parler de ça.