Blaise

Le roi des cuisines, c'était lui ! Ou pas, d'ailleurs. En effet, si, au tout début de l'aventure, Robbie avait ressenti le besoin de faire des efforts pour varier son alimentation, il fallait bien avouer que, dans ce domaine, il était un véritablement assisté de la vie. D'ailleurs, ce qui le soulageait un peu, c'était sans doute que la plupart des autres habitants ne parvenaient pas à produire un constat plus glorieux pour leur propre cas. C'est donc muni d'une simple assiette de pâtes, le plat typique du piètre cuisinier, que le candidat se dirigea vers la salle à manger. Bien sur, il ne s'attendait pas à voir grand monde, à cette heure, tout le monde devait avoir déjà mangé. D'autant que ce n'étaient pas les évènements qui se déroulaient dans le Nid qui allaient troubler le rythme des habitants, pas de contre temps à l'horizon. Cependant, le nouveau, Blaise, était là. On pouvait bien dire qu'il n'avait pas fait une très bonne première impression à Robbie. En effet, à rester dans son coin, assez cassant et limite méprisant, le jeune homme ne s'était pas senti très à l'aise à son contact la première fois. Néanmoins, il tenta de ne pas rester sur ses a priori, le Londonien posa son assiette sur la table et dit à son camarade, avec sans doute moins de bonne humeur et d'entrain qu'il le faisait pour les autres. « Bonjour. »

Les jours passaient et ne se ressemblaient pas dans le fameux nid d'amour. Petit à petit je parvenais à faire mes marques aux seins de la maison, je n'avais cependant toujours pas eu l'occasion de rencontrer chaque habitant... Il fallait dire aussi que le huit-clos grouillait d'habitants hauts en couleurs...

L'appel de la faim avait finit par me conduire vers la salle manger d'où un délicieux fumet se dégageait. Je reconnus alors l'un des habitants qui avait été sauvé par le public lors du prime.


▬ Bonjour.


Attiré par la délicieuse odeur je décidais de m'approcher.


▬ Il n'y en a pas pour moi? Demandais-je tout naturellement.

Robbie avait vu son camarade arriver, il ne fut donc pas surpris d'entendre sa voix juste à coté de lui. Visiblement, le jeune homme semblait moins farouche qu'au prime précédent, puisqu'il engagea la conversation assez naturellement. Dans d'autres circonstances, le mannequin aurait été très jovial, cherchant à intégrer son colocataire au mieux dans l'aventure. Seulement, il en avait assez d'être trop gentil, de passer pour la bonne poire. Si, au final, c'était pour porter les autres en finale et être le dindon de la farce. Dans cet esprit, le nouveau candidat ne lui avait pas paru particulièrement sympathique. Et si le Londonien était tout sauf rancunier, il mettait un point d'honneur à tenir sa résolution... au moins quelques minutes et ne pas accueillir son camarade les bras ouverts comme il le faisait d'habitude. Jetant un œil à son assiette, le jeune homme décida de laisser parler son coté bisounours et lui répondit. « Bien sur. Bienvenue à la soupe populaire pour ceux que Cupidon ne daigne pas nourrir ! » Et il posa sa fourchette dans l'assiette.

Tout content de me voir ouvrir l'assiette de pâtes, je n'hésitait pas un moment avant de plonger ma fourchette dedans et porter les pâtes à ma bouche... Avant de me mettre à grimacer de dégout.


▬ Haaa mais c'est dégeulasse, elles sont trop cuites! Vociférais-je.


Sur ces mots, je reposais ma fourchette avant de me tourner vers l'habitant.


▬ Je suis sur que c'est pour ça que les autres t'ont nominé... T'as essayé de les empoissoné avoue!

Robbie eut un mince sourire en voyant son camarade porter les pâtes à sa bouche. Après tout, il le savait très bien, seule une petite élite partageait ses gouts culinaires ! Visiblement, Blaise n'en faisait pas partie, puisqu'une réaction assez expressive ne se fit pas attendre. Levant les yeux au ciel, le Londonien répondit. « C'est parce que tu ne sais pas apprécier les plats originaux ! Ca met en avant le goût du pesto... enfin, libre à toi d'aller manger tes pâtes au beurre, affreusement banales et communes, avec le troupeau des habitants qui trouvent ton prénom trop rigolo. Hein. » Oui, les blagues vaseuses n'avaient échappées à personne, même pas aux nominés. A la seconde réflexion, le jeune homme se renfrogna un peu. Ce n'était pas exactement ce qu'il avait considéré comme le plus beau moment de son aventure et, qui plus est, cet événement était encore assez frais. Bref, l'humour de Robbie était assez limité de ce coté là. « Je dénoncerai plutôt ma volonté de ne pas baiser comme une bête trop tôt dans le Nid. Enfin bon, sur ce point, tu m'as l'air plutôt motivé. Tu m'étonnes, après deux semaines... Donc pas de soucis pour toi, tu pourras rejoindre le club des mecs en chaleur. »

Alors que j'essayais au possible de faire disparaitre le goût de pâtes toutes molles de ma bouche, la tirade du brun me laissa sceptique et je ne pus m'empêcher de répliquer.


▬ Mais qu'est-ce qui te fais croire que je suis en chaleur? Prends pas tes fantasmes pour des réalités mon vieux.


Sur ces mots je lui lançais un clin d'oeil avant de me lancer à l'assaut du frigo et trouver quelque chose de mangeable. Je ne parvins qu'à mettre la main sur deux pots de yahourt que j'ouvrais à contre-coeur... Ce n'étais pas vraiment le déjeuner rêvé.

A la base, Robbie avait voulu mettre sa rancœur de coté. Après tout, ce n'était absolument pas son genre, chercher à pousser les autres à bout et ne pas s'entendre avec son entourage. Cependant, le personnage que représentait Blaise l'intriguait beaucoup. Il était le premier à vraiment le déranger, à le faire sortir de ses schémas classiques. Réalisant tout cela, le jeune homme décida de se calmer un peu. Ses tensions étaient un peu moins tendus, il lui sourit d'une manière un peu plus franche. « T'as raison... » C'était une forme de capitulation de sa part, sans doute. Il le camoufla néanmoins par un sourire gêné et une nouvelle réplique « … les pâtes ne sont pas terribles. A ton tour de me montrer ce que tu sais faire des des yaourts ! »

Mon égo fus plus que flatter de mon collocataire capituler devant moi et à son défi je répondis tout simplement.


▬ Facile!


Sans plus hésiter un instant, je me dirigeais vers les différentes étagères de la cuisine que j'ouvrais une à une à la volée à la recherche des ingrédiants souhaités. Après avoir mit la main dessus je revins vers le brun. Saisissant le miel, j'en déposais une bonne cuillièrée dans chaque yahort nature que j'agrémentais ensuite de céréales. Enfin, je plantais une cuillière dans chaque pot et lui en tendit un.


▬ Tada! Yahourt à la Blaise, spécialité garantie 100% succulente! Un large sourire s'était dessiné sur mon visage, sans plus attendre je plongeais ma cuillière dedans que je rapportais ensuite à ma bouche me délectant de ma préparation.

A vrai dire, sur le coup, Robbie fut un brin dubitatif en observant son camarade effectuer son mélange hasardeux. Néanmoins, lorsqu'il le gouta, le jeune homme devait bien avouer que c'était délicieux. Ne voulant pas trop flatter son interlocuteur de peur qu'il ne prenne la grosse tête ou qu'il le considère comme un allié acquis dans le Nid, le Londonien répondit. « Ouais, pas mal. Tu marques un point. Quand j'aurai gagné le jeu et que j'aurai décroché le pactole, je t'engagerai sans doute pour m'en faire de temps en temps. Je ne voudrai pas que tu sois trop déprimé par la défaite, tu comprends... » Le mannequin adressa un large sourire à son camarade. Évidemment, il plaisantait. Le fait d'avoir été nominé lui montrait bien que ses jours dans le Nid d'Amour seraient toujours comptés, quoi que l'on puisse lui dire à ce sujet.

Un large sourire de satisfaction s'étala sur mon visage lorsque l'habitant sembla apprécier ma préparation presque instantannée. Sa réplique quand à elle déclancha un léger rire chez moi.


▬ Tu veux pas plutôt dire, que quand j'aurais gagné, je te ferai l'honneur de pas t'oublier et de temps en temps te faire l'un de mes yahourts miracles!


Je déclanchais ainsi un nouveau rire avant de m'attaquer à nouveau à la mixture que je trouvais personellement délicieuse. Je savais qu'il était tout comme moi, il avait été nominé une fois, et j'espérais obtenir le même sort que lui vendredi soir.


▬ Tu crois que je vais partir vendredi?