dimanche dix neuf mai deux milles treize | Il fait chaud. Enfin il faut chaud dans ce costume de pingouin. Et encore, c'était le plus cool qu'il avait trouvé dans les maigres boutiques de son patelin. Mais il l'aimait bien. Mais il avait chaud. Bref, trop de truc à la fois. Donc la seule choses logique à faire, c'est de se désaper. Et puis on s'en fout nan? Il était sur une plage. Même si elle est fausse, y'a de quoi piquer une tête plus loin.

Bref, d'un instant à l'autre, Hadatt se retrouva à dévaler le faux paysage marin en courant autant que ce peut. En fait, il était en train d'enlever ses vêtements en même temps mais galérait à ouvrir sa chemise sans caser les boutons (putain elle lui avait coûté un bras alors pas question de la bousiller le premier soir, on verra demain pour la pourrir). Sur son chemin, se profila la silhouette douce et pulpeuse d'une femme, de dos, face à l'étendu d'eau. Et là ce fut comme un spasme :

Sans pouvoir s'en empêcher, il n'arrêta pas sa course et attrapa la gonzesse par en dessous les genoux et la porta comme une mariée. Qu'importe qui s'était ou quoi, un bain de minuit (ou de une heure et un quart) ca se partageait sans modération.

« Banzaï ma biche ! J'espère que tu sais nager ! » lança-t-il, courant dans l'eau, se fichant d'avoir toujours son pantalon et elle, sa robe à paillettes.

J"ai beau m'être débarrassé de mes collants quand je suis allée au toilettes avec Rhys tout à l'heure et bien j'ai toujours aussi chaud. Cette robe noire est beaucoup trop serrée, et mes doc se révèle être un enfer. J'ai bien proposé à mon partenaire de piquer une tête mais il n'a pas son maillot. C'est bien dommage. J'ai dû boire trois litres depuis que je suis entrée. J'ai profité de ma vessie vide pour la remplir, c'est le but voyez-vous. Je suis tout bonnement entrain de discuter avec mon partenaire, on en finit plus de parler lorsque je sens qu'on m'agrippe. Je me mets à hurler. Un homme vu la carrure, et les poils aux bras. Pauvre fille sinon. Il se met en mouvement le mec, j'avais même pas capté. « Banzaï ma biche ! J'espère que tu sais nager ! » Quoi ? Hein ? Oui. Non. Je ne sais plus. Je crois que oui. « Arrête tes conneries, j'vais couler avec mes doc martens. » Quoi qu'avec mes nichons aucun risque. De toute façon ça ne l'arrête pas. Je remue la tête vers lui. « T'es qui toi d'ailleurs ? » Un vieux, c'est tout ce que je constate. Et pas le temps de répondre qu'on est dans l'eau. Avec ma robe. Il faut chier, il aurait pu attendre que je me désape au pire. J'vais galérer à la retirer, ça va coller, ça va être catastrophique et tout. Non mais il déconne. Je bois la tasse. L'eau est dégueulasse. Elle a un goût de produit ménager. Oui j'ai déjà avalé des produits ménagers, comme tout le monde quoi. Je remonte à la surface, mes chaussures n'ont pas tenue le choc. Elles ont perdu le jour, morte au fond de l'eau. « Tu sais que si tu avais demandé gentiment, j'aurais enlevé ma robe sans rechigner. » J'suis comme ça. On me demande, je me désape. Je ne suis pas compliquée. Même plutôt simple. Mes seins ont déjà fait le tour de la toile. La faute à Bam et à son paris stupide. Une vieille histoire, pas si vieille que ça.

Avec Hadatt, si tôt penser, si tôt fait, même s'il s'agit de quelque chose de totalement stupide et qui pourrait enerver les gens autour de lui. En l’occurrence ici, la petite brune au bonnet E qui gigotait entre ses bras. M'enfin, pas le temps pour elle d'en placer un autre qu'elle fini la tête dans l'eau, sans n'avoir rien demander. Allait-il se faire arracher les yeux à coup d'ongles manucurés telles des griffes? Ou tout simplement rendre un immense service en l'arrachant à un habitant trop relou? What ever.

« Navré, mais même si je suis pas gentleman ni même timide, je demande jamais à une dame de se déshabiller sans lui avoir offert un verre avant. » répondit-il avec un sourire malicieux s'étalant sur son visage. Il retira sa paire de lunettes souillées par l'eau, puisqu'il n'arrivait plus à voir au travers. « Et puis c'est original comme présentation nop? Je suis Hadatt. »

Même si l'eau rafraichissait légèrement, il était clair que le décor sentait le faux à plein nez. Bien dommage, il se serait mieux senti dans un veritable paysage marin, et pas une camelote de studio de ricains.

Clairement il s'en tape de mes pompes. Il ne me répond pas non plus quand je lui demande qui il est bon. Bon ça va, je ne vais pas lui arracher la tête. Au pire, mes chaussures ils les récupéreront lorsqu'ils videront la piscine. De toute façon, elles n'étaient pas à moi. Je m'en serais bien servie parce les miennes elles font un peu la tronche depuis le temps que je les ai mais pas grave, j'vais pas pleurer pour une paire de chaussures, y'a plus grave dans la vie. En plus il fait chaud alors j'vais pas me plaindre. Je lui fais juste remarqué que s'il avait voulu je l'aurais retiré ma robe, chose qui le fait immédiatement réagir. Bah tiens. Comme par hasard. Navré, mais même si je suis pas gentleman ni même timide, je demande jamais à une dame de se déshabiller sans lui avoir offert un verre avant. » Je ne peux pas m'empêcher de sourire. « J'imagine que c'est mieux si elle la retire elle même. Tu me dois un verre par contre, et de l'aide aussi du coup... » Je lui offre mon dos pour qu'il m'aide à la retirer parce que ça colle et j'ai l'impression qu'elle a rétrécit dans cette eau chloré. J'vais m'amuser pour m'en débarrasser déjà qu'elle était ultra moulante. « Et puis c'est original comme présentation nop? Je suis Hadatt. » Je le conçois. Ainsi donc mon agresseur avait un prénom. Un prénom étrange ais un prénom c'est toujours ça. « Monroe, enchantée. » Je réponds dans un sourire. Bon et bien dès que je me serais débarrassé de ma robe, ça ira mieux. « Pourquoi moi Hadatt ? Avoue, c'est ma robe à paillette qui t'as tapé dans l'eau ? Ou tu t'es dit qu'il y aurait peu de chances que je coule avec des airbags pareil. T'as joué la sécurité, je comprends. C'est pas faux d'ailleurs, t'as pas idée à quel point ça peut être utiles ces trucs... » Oh bah il doit bien en avoir une petite idée justement. J'ai tourné la tête en sa direction, il faut bien meubler le temps qu'il m'aide.

Camelote d'américains ou pas, ça faisait plaisir de se baigner dans un semblant de point d'eau. Dans sa contrée, il était fortement déconseillé d'aller piquer une tête dans l'océan tellement elle est glacée et dangereuse, et puis bon, y'a pas de belles filles en bikinis sur ses plages à lui... Et puis il a été exclu de la piscine municipale. Ne demandez pas pourquoi, vous ne préfériez pas savoir.. Alors c'était la chance pour lui de pouvoir barboter ailleurs que dans son bain. Et en charmante compagnie, ce qui n'est pas souvent évident dans sa salle de bain puisque la baignoire est minuscule.

« Alala, les femmes, toujours besoin d'un mâle. » fit le professeur en s'avançant vers sa malheureuse victime pour ouvrir la fermeture de sa robe, ou du moins essayer. C'qu'elle est coincée la saloperie. « Quoi? Moi je pensais que t'allais couler à pic au fond de l'eau avec ces trucs... - Monroe? C'est cool ! Tu vas pas me sortir l’anecdote de ta vie ou tes parents sont fans de Marylin alors ils t'ont appelé comme ça, hein? - Après je t'aurais sauvé, et j'aurais été ton héros pour la vie ! »

Bon blague à part, sa connerie de robe, ça s'ouvre pas. Pour une raison inconnue, la fermeture ne voulait pas descendre et ce n'était pas les doigts de bourrin de ce très cher Hadatt qui allait changer la donne. Alors, il dégagea la nuque de la jeune femme et se pencha pour essayer de forcer la chose avec ses dents. Okay, c'était pas classe, c'était bizarre mais c'était sa réponse à tout : quand il n'arrivait pas à ouvrir un paquet de gâteaux, c'était avec ses dents. Alors ça va marcher avec elle. D'ailleurs, ça marche !

« C'est d'la camelote ces trucs dis donc. » dit-il, le tout en brandissant la laguette de la fermeture et en ouvrant la robe qui sera importable à l'avenir. « C'est pour ça que je préfère quand elles se déshabillent elles-même, les femmes. »

« Alala, les femmes, toujours besoin d'un mâle. » En fait non, mais c'est toujours mieux de faire croire aux hommes qu'on a besoin d'eux, et puis c'est plus sexy quand même. D'ailleurs je secoue la tête. J'ai beau sourire, il ne peut pas me voir puisque je lui tourne le dos. « Des années sur le marché et tu n'as pas encore compris que c'était une tactique inventée par les femmes pour flatter l'ego des hommes ? » Et accessoirement leur demander tout et n'importe quoi. C'est beaucoup plus simple quand ils ont l'impression d'être indispensable, l'homme et sa psychologie. Je vous jure. bref. « Quoi? Moi je pensais que t'allais couler à pic au fond de l'eau avec ces trucs... - Monroe? C'est cool ! Tu vas pas me sortir l’anecdote de ta vie ou tes parents sont fans de Marylin alors ils t'ont appelé comme ça, hein? - Après je t'aurais sauvé, et j'aurais été ton héros pour la vie ! » Je ris. Bon ça y est je l'aime déjà. C'est précipité ? Ouais et alors le coup de foudre ça vous dit quelque chose ? Non mais sérieusement, ce mec est génial non ? Bon, clairement je ne vais pas lui dire, pas toute suite mais bon j'en pense pas moins. « Non mais t'as bien regardé la taille de ces trucs ? Faudrait j'sais pas, que je me fasse percer un sein par une arme pour que ça coule et encore. Mais bon si tu veux j'peux faire semblant pour que tu puisses te la jouer héros, on est à Hollywood après tout. » Et puis si ça peut l'aider à se sentir mieux moi j'veux bien tant qu'il me laisse pas trop longtemps sous la flotte, ça va de soit. « Oh non, Marilyn n'a rien à voir là dedans, mes parents étaient défoncés. Tous les deux, ça sonnait bien et voilà, fin de l'histoire. » Et voilà c'est déjà pas mal. D'ailleurs en général quand je raconte ce genre d'histoires bah on remue la tête et on me regarde avec compréhension, genre, d'accord j'ai pigé c'est pas de ta faute si t'es complètement chtarbé ma pauvre fille. Bah voilà c'est pour ça. Bon par contre, il fout quoi avec ma robe ? Il l'admire ou bien ? J'comprends tout à coup que ça va puer la merde quand il dégage mes cheveux. Et voilà, Terminator le tueur de robe est arrivé. Elle est niqué, non mais totalement. « C'est d'la camelote ces trucs dis donc. » Ouais, comme s'ils nous filaient de la merde dans la prod, j'en doute. « Ou peut être que t'es juste un bourrin ! T'es bon pour me racheter une robe » C'est une supposition, juste comme ça, je ne vois pas du tout de où je peux la tenir. Peut être parce qu'il a des morceaux de robes dans ses mains. Je m'en débarrasse comme je peux, ça colle cette merde en plus. « C'est pour ça que je préfère quand elles se déshabillent elles-même, les femmes. » Je me retourne pour lui faire face, c'est là que je me dis que j'aurais mieux fait de porter un soutif ce matin. Tant pis, j'imagine qu'il a déjà vu plus d'une paire de nichons dans sa vie. Enfin j'espère pour lui quand même. « Première soirée et t'as réussi à me mettre à poil, la prochaine rencontre c'est quoi ? » Je suis en droit de me poser des questions. La prochaine fois je ne sortirais pas sans mes nippies en strass.