Et voilà, le premier vrai prime de l'aventure, ça a quelque chose de solemnel, toujours. Et il est sur le point de débuter. Un dernier baiser à ma petite femme et me voilà prêt à faire mon entrée. « Bonjour et bienvenue sur ce nouveau prime de Fake Lover, l'émission préférée des français, irlandais et qui est entrain de conquérir le territoire américain. Le taulier dans le genre et on peut dire que les audiences sont particulièrement bonne alors continuer... » J"suis obligé de parler d'audience même si à dix heures trente c'est particulièrement bizarre. Quoi qu'il en soit il faut continuer. « Voilà une semaine que les candidats sont entrés dans le jeu et déjà des tensions sont apparues. Maudit conseil des habitants, mais d'un côté c'est marrant, continuez les gars vous faites grimper l'audimat. » On me dit qu'il serait temps que je parle des nominés. Ah oui c'est vrai. . « Evidemment cette semaine les candidats sont passés au confessionnal pour nominer deux couples, quatre d'entre-eux se retrouvent donc sur la sellette. Pour voter pour Isla c'est le 1, Roese le 2, pour Seth le 3 et enfin Sandro le L'un d'entre eux quittera l'aventure ce soir... »

Déjà une semaine d'écoulée dans le nid. Une semaine majoritairement placée sous le signe des rencontres, présentations et autres formalités par lesquelles tout le monde avait dû passer ces derniers jours. Eh oui, en début d'aventure évidemment, impossible d'y couper. C'était la procédure, en quelque sorte. Lena de son côté avait fait la connaissance de bon nombre de ses camarades, pour la plupart très gentils. Bon, certaines personnes étaient quand même un peu étranges, au point de lui faire limite peur. Mais globalement tout s'était bien passé, si on mettait de côté quelques malheureux incidents qui lui avait valu de belles frayeurs. Oui mais pourquoi rester là-dessus... Elle préférait autant se concentrer sur le prime de ce matin, dont elle ne savait rien du déroulement pour le moment. En même temps c'est un peu normal, puisqu'il n'avait pas encore commencé. Oui, bien sûr. En attendant Lena était parvenue à se mettre en retard, puisque vingt minutes avant le grand lancement elle était loin d'être prête. Pas maquillée, pas coiffée. C'était à se demander ce qu'elle avait fichu pour être autant à la bourre. Et bien, elle était incapable de le dire. Sans doute avait-elle laissé filer l'heure. Ce devait être ça. Et donc il ne fallait pas perdre d'avantage de temps à présent. Sa tenue dégotée - une petite robe simple mais efficace -, la danoise passa entre les mains des maquilleurs et coiffeurs qui avaient maintenant pour tâche de la rendre présentable en un rien de temps. Et dix petites minutes plus tard, Lena pouvait respirer de nouveau et se tranquilliser un peu. Beh ça ne l'aurait pas trop fait, quand même, si elle s'était pointée sur le plateau après tout le monde. Heureusement elle n'aurait pas besoin de se faire remarquer ce matin, de quoi rassurer la jeune femme qui détestait plus que tout attirer l'attention de cette manière. Et donc à priori, sauf rebondissement de taille dans les prochaines secondes, elle pouvait tranquillement rejoindre le plateau désormais. Et en chemin, la danoise eut une pensée pour les quatre nominés de la semaine. Elle n'avait pas tellement eu l'occasion de beaucoup les croiser puisque certains s'étaient apparemment faits discrets. C'est dommage, pensa-t-elle. Dire qu'une première élimination aurait lieu en fin de soirée... Elle n'avait pas hâte, vraiment pas. La jeune femme se posa sur un siège non loin de là, et attendit. Simplement. Soit qu'on vienne la tirer de cette solitude passagère, soit qu'on daigne l'informer à propos du prime. L'un ou l'autre, peu importe, tant qu'on l'occupait un peu. Car elle s'ennuyait vite, mine de rien.

C’est déjà le deuxième prime de l’aventure. Je ne l’attendais pas si rapidement. La semaine est passée trop vite. Je n’ai pas hâte d’être sur le plateau. Je n’ai pas hâte de retrouver tout ce bruit, toute cette foule. J’espère que tout va se terminer rapidement. Je suis angoissée à l’idée de me retrouver au milieu de tant de personnes. Je ne sais pas si les autres sont aussi angoissés que moi, en même temps ils n’ont aucune raison de l’être. Alors je me ronge les ongles quand tout le monde se prépare. Je n’ai pas envie de mettre une robe, je n’en ai plus mis depuis que j’ai douze ans, et depuis ce temps-là, j’ai eu le courage de dire à ma mère que ses robes elle pouvait se les mettre là où je pense. Je lui ai à peu près dit quelque chose comme ça. Je m’emporte, et je deviens vulgaire, c’est toujours ce qui arrive quand je pense à ma mère, quand je parle d’elle. Je n’ai pas tellement envie de me maquiller non plus, je ne l’ai jamais fait de ma vie et je n’ai pas envie de commencer maintenant. Mon visage restera le même avec ou sans toute cette peinture. Mais je me sens mal à l’aise au milieu de toutes les filles qui ont passé des heures à se préparer. Je me sens trop à part, j’ai peur d’avoir fait quelque chose qu’il ne fallait pas. Toutefois je troque mon jean contre un pantalon plus habillé, pour ne trop détonner au milieu de toutes ces robes, et je sors une chemise blanche de ma valise, que j’enfile. J’estime être présentable, je n’ai pas envie d’en faire plus, je n’estime pas cela nécessaire et je n’en ai pas envie. L’heure venu, je me dirige vers le plateau, comme tout le monde. J’essaie de ne pas prêter attention à tout ce qui nous entoure, je risquerais facilement d’être déstabilisée. Sans un mot je m’assois sur la première place que je trouve libre, sans dire un mot.

Bon, et bien, déjà une semaine de passée ici. Peut-être la dernière, d’ailleurs. Et presque que de mauvaises rencontres. Presque. Ta partenaire, elle, était une candidate fantôme. Tu l’avais à peine vu. Mais ça ne te dérangeait pas plus que ça, au final. Si ça te faisait une personne de moi à qui parler, ça t’arrangeait même. Tu t’habillas assez rapidement pour te rendre au prime. Un jean, une chemise, un gilet, un bonnet, et le tour était joué. Pas besoin de te regarder dans un miroir pour tcheker si tout allait bien, tu te rends directement sur le plateau. Tu te fichais pas mal d’être bien habillé ou non, de plaire aux gens ou non. T’étais habitué à t’habiller avec une chemise, et un bonnet. Alors tu n’allais pas changer tes habitudes. Bref. Une fois sur le plateau, seul, tu ne fais pas trop attention aux personnes qui sont déjà là.

Ca fait une semaine qu'elle est dans le jeu, comme les autres d'ailleurs. En une semaine, elle ne sait pas si elle a réussi à prendre ses marques. Avec les caméras, oui, elle les a déjà oublié. Avec les autres, c'est peut-être une autre affaires. Bien que toute ses rencontres jusqu'ici ce soient bien passées. En même temps, elle n'est pas du genre à chercher les ennuis. Elle ne voit le mal en personne. Elle peut-être gênée en présence de certaines personnes, mais jamais par méchanceté. Ou jamais parce qu'elle trouve certains méchants. Au contraire, elle veut être amie avec tout le monde. Non pas qu'elle veut, elle espère. C'est un truc inné chez elle, instantané, par fait exprès. Elle ne veut pas non plus trop se faire remarquer. Ce n'est pas son but d'être sous les feux des projecteurs. Ce qu'elle souhaite : faire un parcours dans le jeu plus qu'honorable ; faire son petit bout de chemin dont elle sera fière. Le prime va bientôt commencer. Elle s'est levée tôt pour avoir le temps de se doucher. Puis de se maquiller légèrement. Puis se coiffer en arrière. Pour enfin finir par enfiler une robe bleue rayée blanche, dans le style marin. Une robe qu'elle apprécie beaucoup, restant dans le même style de ses robes habituelle. Un peu vieillotte. Un peu années 50. Elle est comme qui dirait stressée par contre. Elle ne sait pas trop de quoi sera fait ce prime. Elle s'attend au pire, en fait, elle ne sait pas pourquoi. Elle a l'habitude de les regarder ces moment-là, pas de les vivre. C'est donc avec beaucoup d’appréhension qu'elle débarque sur le plateau. Ses mains serrées. Ses lèvres pincées. Et ses grands yeux bleus scrutant l'assemblée.

Putain de dilemme que celui de choisir une tenue. J'suis pas Karl et je n'ai aucun style vestimentaire. Généralement je prends ce qui est propre et ça m'évite de me prendre la tête. Mais pour le prime, je ne peux pas me contenter de prendre le t-shirt qui pu le moins. Du coup je galère un peu. Au final je trouve une chemise, j'ajuste la tenue d'un short d'une couleur étrange, pompes blanches aux pieds et histoire d'ajouter un peu de classe, je mets une cravate. Une première et donc une grosse merde également. Celle-ci n'est sans doute pas mise correctement étant donné que je me suis contenté de faire un gros nœud, mais tant pis. L'heure du prime approche et je finis d’ajouter les dernières touches à ma tenue trop swagy. En réalité je ressemble à un bouffon qui a voulu se la jouer classe. Peu importe. Les gens s'agitent, l'heure approche et moi je traîne des pieds. Je ne sais pas pourquoi, mais ce soir, je ne suis pas motivé. Il y a des jours avec et des jours sans. Aujourd'hui, c'est sans. De mauvaise humeur, je tire un peu la tronche. Comme un gamin à qui on a refusé une sucette. Il est enfin l'heure et je vais rejoindre les autres. Silencieux, je reste dans mon coin.