Je ne sais pas trop pourquoi je suis là à cette heure là. Peut être qu'il est trop tôt pour que je dorme, non c'est même certain ça. Sauf que je ne risque pas de trouver quelqu'un dans cet endroit. Qui viendrait se faire masser à une heure pareille ? Franchement ? Et bien, vraisemblablement la personne qui vient d'actionner la cloche de l'entrée. Je bondis de ma taille sur laquelle j'étais assise et je cours presque jusque l'entrée. Il ne faudrait pas que ce visiteur ne pense la même chose que moi et qu'il s'en aille. Oh non, ce serait dommage, vraiment dommage. Et je tombe sur Oliver. Quelle bonne surprise. Je crois que je suis si contente que je souris un peu trop. Pourtant c'est un sourire sincère. « Bonsoir. Tu te balades ? Tu cherches quelqu'un ? Si c'est le cas ne cherche plus je suis ton homme. Enfin, non j'suis pas un homme, j'suis même carrément une femme. enfin ça se voit. Dis, tu crois que tu pourrais me rendre un service ? » Oliver il est super gentil, il va sans doute bien vouloir me rendre ce service, d'autant que c'est un service de rien du tout. Un petit service qui ne demande pas trop d'efforts. Etre là. Juste là. C'est tout. C'est pas grand chose. C'est juste que je n'aime pas être seule alors bah. Ce sera mieux qu'il reste. Il ne doit pas avoir mieux à faire de toute façon. Enfin vu l'heure j'en doute quand même. Mais bon ce serait mieux que j'attende sa réponse avant de tirer des conclusion ou de me faire des idées. Oui ce serait bien mieux.

Le sommeil s’est fait la malle, et je suis dans mon lit, les yeux grands ouverts, fixant le plafond avec un intérêt plutôt soutenu. Oh, c’est tellement passionnant, ça aurait dû réussir à me faire perdre conscience au bout d’un moment, mais non. Mon état d’éveil le prouve. Vêtu de mon unique bas de pantalon et d’un boxer, je me lève finalement, en quête de… de je ne sais pas, en fait. J’enfile un chandail, puis quitte le dortoir, marchant sans direction précise. Les lieux sont déserts, et le Nid, complètement silencieux. Vu l’heure, ça ne m’étonne pas. J’avise le salon de massage, me disant que l’endroit sera surement vide. Hm, il est vrai qu’un petit tour dans le jacuzzi ne me ferait pas de tort… À peine ai-je entrouvert la porte qu’une silhouette vient à ma rencontre, d’une façon si enjouée et énergique que je marque un pas de recul, par simple réflexe de protection. Il faut dire que cette candidate s’impose, de par sa présence, et par ses mots, surtout. Elle envahit ma bulle personnelle. « Bonsoir. Tu te balades ? Tu cherches quelqu’un ? Si c’est le cas ne cherche plus je suis ton homme. Enfin, non, j’suis pas un homme, j’suis même carrément une femme. Enfin ça se voit. Dis, tu crois que tu pourrais me rendre un service ? » Trop de phrases, trop de questions, trop de mots. Il faut que je me ressaisisse un instant avant d’être capable de lui répondre, le temps de tout analyser. Et que je me décide, à savoir si j’accepte, ou non de lui rendre service. Car n’ayant aucune idée de la nature du dit service, et vu l’heure tardive, je suis légèrement sceptique sur la chose, et inquiet. Intrigué, aussi, mais ça, je ne vais pas le dire. « Hm, je cherchais rien en particulier, seulement quelque chose à faire pour chasser l’insomnie… » Et c’est vrai. J’ai tellement peu l’habitude d’être incapable de sombrer, une fois la nuit venue, que je tourne en rond comme un chat sauvage mit en cage. Je fatigue de ne pas être fatiguer! « Et c’est quel genre de service? » que je lui demande, incertain. Non, mais c’est quand même dans mon droit légitime de savoir, avant de prendre une décision… non?