Encore toi ?! Une voix masculine venait déranger la blondinette de l’émission alors que cette dernière était en train d’espionner ses petits camarades dans l’espoir de découvrir un indice intéressant sur un secret ou bien sur autre chose. L’identité des traîtres par exemple. Jaileen connaissait cette voix et en se tournant, ses doutes étaient confirmés. Croisant ses bras sous sa poitrine, telle une nana autoritaire qu’il ne fallait surtout pas déranger, voilà qu’elle prenait la parole sur un ton un petit peu sec. « Moi aussi je suis contente de te voir Cosmas. » Ce type alors, elle ne le comprendrait jamais. Il passait son temps à commenter des choses sur son blog et en direct live il en devenait presque odieux. La jeune femme finissait par reprendre son activité. Elle avait bien mieux à faire que de parler avec lui. Surtout s’il avait envie de reparler de ce fameux baiser. Que voulez-vous, il n’avait pas de second degrés, elle n’y était pour rien s’il s’était fâché après sa petite réflexion. De toute façon, c’était la vérité. Niklas, lui, n’avait pas hésité une seule seconde à jouer le jeu offrant un véritable baiser langoureux à la demoiselle lorsque Cupidon le lui avait demandé. Valeri n’avait même pas eu besoin de l’angelot pour jouer les amoureux et embrasser à pleine bouche la petite anglaise. A croire que le fils du vieillard était prude. Tu trouves des trucs intéressants, au moins ? Bon et bien apparemment il avait envie de parler. La demoiselle haussait les épaules avant de déclarer : « Pas vraiment, pour le moment tout le monde est en train de se réveiller et de vaquer à des occupations inutiles donc bon, ce n’est pas la joie on va dire. »

Bon, Cosmas il était peut-être mignon et tout le tralala, mais ce qu’il pouvait être con tout de même. Enfin, ce n’était que les pensées de la blondinette. Il fallait bien avouer que leur première rencontre ne s’était pas très bien passée, mais bon tout le monde commençait à connaître Jaileen et à savoir qu’elle était une adepte du second degré. Elle n’hésitait d’ailleurs pas du tout à lui montrer qu’elle n’était pas franchement contente de le voir ici, mais qu’elle n’y pouvait rien. Tout le plaisir est le mien. Elle lui adressait un autre sourire hypocrite avant de continuer de regarder les écrans tout en scrutant les différentes pièces, avant de faire une petite remarque sur les activités que les autres candidats étaient en train de pratiquer. Rien de bien palpitant. Si la blondinette s’attendait à une petite réflexion de mauvais goût, elle avait le droit à une question à la place. Tu es là depuis longtemps ? Surprise, elle venait reposer son regard sur lui avant de répondre : « Une petite heure déjà. Je scrute les autres en train de se réveiller, ce n’est pas très intéressant, mais on peut découvrir des indices à tout moment. » Elle haussait les épaules, se concentrant à nouveau sur l’un des écrans, fronçant très légèrement les sourcils. « Pourquoi t’as voulu participer à cette émission ? » Ouai, finalement, la vie de son colocataire l’intéressait. Enfin, elle pouvait en savoir plus sur lui et démasquer son secret donc, autant lui poser de petites questions, même si l’ambiance n’est pas au beau fixe entre eux deux.

Jaileen aurait largement préféré être toute seule pour pouvoir observer les différents écrans qui se trouvaient devant elle, mais non il avait fallu que Cosmas, le grand brun à l’égo surdimensionné, face son apparition ici juste pour l’enquiquiner. Elle allait finir par croire qu’il s’amusait à la suivre, qu’il ne pouvait plus se passer d’elle. Enfin, tout ceci ne serait pas vraiment étonnant parce que tout de même elle avait un physique plaisant à ce que les gens lui disaient. Elle se trouvait banale, mais ne le disait pas, certainement par fierté. Elle préférait jouer les nanas hautaines que se retrouver en bas de l’échelle sociale. Elle n’avait pas envie de se fondre dans la masse. Remarquez avec son statut, c’était un tout petit peu normal. Je vois surtout que tu es obnubilisée par la fusée de ton partenaire. Un air choqué sur le visage, voilà qu’elle tournait la tête en direction du jeune homme se trouvant à côté d’elle. Obnubilée par la fusée de son partenaire ? Il n’était tout de même pas en train de parler de … Beurk. Elle fronçait les sourcils, mettant une petite grimace à l’appui avant de prendre la parole : « Je peux savoir pourquoi tu dis ça toi ? Valeri n’est même pas sur l’écran que je regarde et puis n’essaye pas de me faire passer pour une pucelle en chaleur alors que t’es le seul dans cette pièce à avoir pensé à cette partie de l’anatomie d’un homme. Ce n’est pas parce que tu es, très certainement, porté sur la chose que tout le monde doit l’être. » Elle se tournait ne lui prêtant plus aucune attention. Enfin, jusqu’à ce qu’elle décide d’en savoir un petit peu plus sur lui et surtout pourquoi il a voulu faire cette émission. Qui te dit que je l'ai voulu ? On est pas tous comme toi. Parce qu’en plus il était con. « Et bien parce que si tu ne voulais pas il te suffisait de dire non, personne ne t’as obligé à venir ici. Et puis justement si t’es là c’est bien qu’il y avait un petit côté en toi qui voulait venir. » Elle ne relevait pas le fait qu’il venait de la provoquer encore une fois, elle se contentait de rajouter : « Ou alors t’es là pour fuir un homme. En fait je te vois bien gay, j’sais pas il y a un petit truc bien trop féminin chez toi, c’est étrange. » Ouai bon là, cette histoire partait un petit peu loin.

Pas sur l'écran ? Et ça, c'est la tronche de qui ? Certainement pas la mienne. Il désignait de son index un écran qui montrait le réfectoire et plus précisément Valeri. La blondinette levait les yeux vers le plafond. Non, mais ce n’était pas parce que son partenaire était sur l’un des écrans qu’elle était forcèment en train de l’observer. Il faisait un petit peu ce qu’il voulait et puis de toute façon, elle le voyait assez souvent pour ne pas le regarder sur un écran. Elle poussait un soupir d’exaspération. « Parce que j’étais en train de regarder cet écran peut-être ? Non. Avant de parler, tu ferais mieux de te renseigner mon gros. » Non, mais sérieusement, qu’il s’occupe de sa vie et puis basta. Enfin ce qu’elle venait lui dire n’avait pas l’air de le toucher étant donné qu’il reprenait de plus belle : D'après ce que j'ai entendu, vous êtes tout de même assez liés ... D’après ce qu’il avait entendu dire. Intéressant tout ça. La jeune femme avait hâte de savoir ce qu’il avait entendu parce que des ragots il y en avait des tonnes qui circulaient. Enfin, elle avait tout de même un petit peu peur parce que peut-être qu’il était dans la régie lundi matin et qu’il avait eu l’occasion de tout voir. Cependant, elle ne montrait pas qu’elle était inquiète et venait juste demander sur un ton hautain : « Et je peux savoir ce que tu as entendu dire alors ? Non parce que j’aime bien être au courant lorsqu’on parle de moi en fait. » Tout de même, c’était frustrant. Cosmas finissait par prendre la mouche suite aux propos de la jeune femme. Tu connais ma vie ? T'es dans ma tête, peut être ? Non. Alors ta gueule. Alors là, il commençait à aller un petit peu trop loin. Jaileen voyait rouge. Elle allait finir par lui foncer dans le lard, il n’allait rien comprendre le pauvre. Enfin, avant tout, il continuait : Il y a quelque chose qui s'appelle le besoin, sinon, même si je pense que ce mot doit t'être bien étranger, vu comment t'as l'air pourrie gâtée. Pourrie Gâtée ? Alors là c’était la meilleure, d’ailleurs, elle venait lui rire au nez avant de lui cracher son venin : « Premièrement, baisse d’un ton avec moi avec je ne suis pas ta pote. Deuxièmement, je n’ai pas manqué de respect une seule fois donc tes insultes et tes remarques à trois balles tu te les gardes. Sinon, il n’y a que la vérité qui fâche donc j’en déduis que j’ai touché un point sensible de ta petite personne et je vais me faire un malin plaisir de découvrir très bientôt ce que tu caches. » Des menaces ? En quelques sortes. Elle se faisait la promesse de le démasque, de connaître son secret pour pouvoir ensuite le narguer par la suite. Bon sinon sur son orientation sexuelle, c’était comment ? La demoiselle était prête à parier qu’il était gay. J'ai bien mieux à faire dans ma vie que de me soucier de ce genre de problèmes, ne t'inquiète pas pour moi. Et je passerais donc le bonjour à ma femme, et à mes deux enfants. C'est gentil de ta part. Le pauvre. En plus il ne s’assumait pas. « Beaucoup d’homos font ça lorsqu’ils n’assument pas vraiment, mais ne t’inquiète pas je te pardonne. Je peux même t’aider à extérioriser tout ça si t’as besoin hein. » Ouai j’étais en train de le narguer là.

Désolé, hein "meuf". Parce qu’en plus il se mettait à parler comment le Niklas maintenant. Un rictus moqueur venait alors se dessiner sur les lèvres de la jeune femme. Ce rôle de gros dur lui allait tellement mal. Elle ne disait rien gardant ce constat pour plus tard, pour une autre fois afin de l’humilier encore un petit peu plus. D’ailleurs, ce qu’elle était forte dans ce genre de petit jeu. Il pouvait s’attendre à avoir des surprises dans les jours à venir. Niveau vengeance, la demoiselle n’était pas née de la dernière pluie. Bien au contraire. Je tâcherais de faire attention la prochaine fois, promis. Un nouveau rictus venait prendre place sur le visage angélique de la jeune femme. « Tu viens toi-même d’admettre qu’il y aura une prochaine fois. Monsieur a donc envie de passer du temps en m’en compagnie. J’en suis flattée. » La conversation venait porter sur le moment plus qu’intimiste que la petite anglaise avait passé avec son partenaire en début de semaine. Seule Opaline devait être au courant, mais il était certain qu’elle n’en avait parlé à personne. Ce n’était pas son genre. Valeri ? Non, il n’aurait rien dit lui non plus. Il avait bien trop peur de ce qui pouvait arriver par la suite. Quoi que les hommes avaient toujours pour habitude de se vanter de ce genre de chose. Enfin, il n’y avait pas eu non plus grand-chose. Pas de bisous, pas de câlins, juste quelques caresses par ci, par là. Tu n'as qu'à demander à n'importe quel autre candidat, je pense que les trois-quarts d'entre eux sauront te répondre. Restant toujours aussi impassible face aux accusations dont elle faisait l’objet, elle se contentait de hausser les épaules et de concentrer ses pupilles sur l’un des écrans. « Pour que les autres puissent me répondre il faudrait qu’il se soit passé quelque chose déjà. » Elle continuait de nier en bloc. De toute façon cela ne regardait en rien Cosmas et puis il risquait de finir par être jaloux. Et puis la suite venait. Ouais bah heureusement que tu l'es pas, ma pote, hein. Ouai, heureusement. Amuses toi à m'examiner et à me suivre si ça te chante parce que t'as rien d'autre à faire de ta vie que de fantasmer sur moi ou ton binôme ; par contre, ne m'en veux pas si je te dis que tes secrets à toi, j'm'en tamponne juste un peu. Non, mais il était vraiment stupide celui là non ? Elle venait lui rire au nez avant de répondre : « Non, mais mon mignon pour que je fantasme sur toi encore faut-il que je sois attiré par un mec qui embrasse comme un poisson visqueux et surtout un mec qui soit potable parce que là franchement ce n’est pas du luxe, n’importe quel autre mec du nid est bien mieux taillé que toi. » Ouai bon ce n’était peut-être pas la vérité, mais elle n’allait pas lui dire le contraire pour lui faire plaisir. Des conseils de coming-out venant d'une lesbienne ? Que ça me touche. Tu ne m'en voudras pas, par contre, si je te dis que je préfère les seins, hein. J'ai pas envie de m'attirer tes foudres. Alors là c’était la cerise sur le gâteau. Elle se levait de son siège pour s’approcher de son interlocuteur, prenant une voix suave et mielleuse : « J’veux bien mettre le dégout que j’ai pour toi de côté afin de te prouver que je suis tout sauf lesbienne, mais le truc c’est que tu risques de devenir accro à ma petite personne par la suite et je ne suis pas certaine que ta femme, ou ton mari hein, n’approuve ces images de toi en train de prendre ton pied avec une nana comme moi. » La provocation était un jeu à double tranchant. Un jeu auquel Jaileen aimait bien jouer. Ça t'arrive de faire autre chose que d'emmerder tout ton monde ? Sa question ? Elle n’en avait rien à foutre et n’y faisait même pas attention.