Valeri buvait une gorgée, sans grimacer. Il faut dire qu'il tenait assez bien l'alcool. Il faut dire que c'était un peu... génétique. Entre papy qui était le pilier du bar et papa qui ne quittait pas la table sans son petit verre de liqueur. Ils n'en étaient pas pour autant des alcooliques. Il fallait bien se réchauffer quand l'hiver était rude et que seule la cheminée diffusée toute sa chaleur à travers la maison. Et sur cette vague anecdote familiale, Valeri expliqua que s'il était là, dans ce jacuzzi, c'était bel et bien pour les raisons évoquées par la jeune femme. Il ne pouvait pas se passer d'elle. Il rêvait d'un moment intime en tête à tête, juste elle et lui. A vrai dire, cela était tout simplement faux. Il n'avait jamais pensé une seconde, une minute même, passer du bon temps avec la jeune femme. Il n'était même pas fichu de savoir s'il l'appréciait vraiment bien, ou si c'était juste un voile nommé « sympathie » qu'il voulait jeter sur le relation. Tout cela était compliqué quand même. Les relations de Valeri n'avait jamais été simple. Ici comme là-bas d'ailleurs. A croire, que son truc à lui était le compliqué. Il venait de se rapprocher de la jeune femme, tout en évoquant ces raisons. Après avoir bu une gorgée, il redonna la bouteille à sa propriétaire initiale, Brune. Cette dernière en but une gorgée, avant de venir jouer avec son doigt sur le torse dénudé, il observa du coin de l’œil le chemin de ces doigts quelque peu tactiles. Son regard vint trouver refuge dans les yeux sombres de la jeune femme. Un léger rictus en coin étira légèrement ses lèvres, lorsqu'elle évoqua une peur. Peur de faire des jalouses. Vraiment ? Ca l'amusait. « Dans ce cas, tu n'as pas peur de te faire des ennemies ? » reprit-il. En toute logique, s'il risque de faire des jalouses, ces fameuses jalouses n'apprécieront donc pas Brune. Ce n'était qu'une simple logique.

Pour sûr que j'étais déjà bien trop alcoolisée pour me rendre compte que la partie devenait de plus en plus dangereuse, et que jouer avec le feu ne vous faisait pas gagner que des amis. Je lui donnais un point pour le tatouage, oui. Au fond, je me demandais bien ce qu'il voulait dire, ou dans quelle langue il était rédigée. Je parlais Français, Espagnol et Anglais, et de toute évidence il ne s'agissait d'aucune de ces trois langues. Mes doigts avaient donc parcouru son torse, plus amusée qu'autre chose, venant s'échouer sur son épaule avant de dévaler son bras. Je caressais par la suite la surface inégale de l'eau. Des bulles éphémères se créaient entre mes doigts avant de finalement éclater une demi seconde plus tard. Mais je n'y prêtais plus vraiment attention pour tout vous avouer. Oh non. Cette situation m'amuse. Notre jeu m'amuse. Nous ne sommes pas complices, du moins il ne me semble pas. Non, je crois juste que nous testons chacun les limites de l'autre, et ce depuis le moment où nous nous étions rencontrés. Oui, depuis notre premier petit déjeuner ensemble jusqu'à ce soir dans ce jacuzzi. Nous testions jusqu'où nous pouvions tenir. C'était étrange. Jamais je n'avais vécu quelque chose de similaire, mes relations étant toujours plus amicales qu'autre chose. Certaines personnes ne me reconnaitraient pas. Mais j'étais différente. Je n'étais plus la même que celle que j'étais il y a quelques années. J'avais vécu entre temps. Ou presque. Ses yeux se plongèrent un instant dans les miens avant qu'il ne reprenne la parole. « Dans ce cas, tu n'as pas peur de te faire des ennemies ? » un léger rictus se dessina alors sur mes lèvres. Mes mains rejoignirent la bordure du pantalon du brun, avant de déboutonner tout doucement celui ci, dévalant la fermeture de sa braguette. Mon sourire s'étira. « Ça répond à ta question ? »

Sûrement devait-il remercier son inconscient de l'avoir guidé jusqu'à cet endroit, jusqu'à ce salon de massage et par conséquent ce jacuzzi. A présent, il se trouvait dans l'eau. Lui qui n'affectionnait pas tant que cela cet élément. Tout cela pour une récompense promise par la jeune femme. Par Brune. Il fallait vraiment la vouloir cette bouteille, ou tout simplement vouloir s'amuser. Tout comme cette histoire de bain de minuit et du fait qu'il ne pouvait pas se passer d'elle, ces quelques remarques avaient eu le loisir de l'amuser un peu plus. Il n'était pas sérieux en prétendant cela. Il n'avait jamais été proche de la jeune, ni complice avec elle, et encore moins attiré par elle. Elle était pourtant jolie, Brune. Certes, il y avait des filles bien plus belles qu'elle. Ce détail physique était souvent son importance pour le jeune homme. Il avait reporté son attention sur ce visage qu'il pouvait détailler avec précision à présent. Elle prétendait qu'il risquerait de faire des jalouses. Vraiment ? A croire qu'il y avait des choses qui se disaient au sein du nid, sans même qu'il en soit tenu au courant. A moins que ce n'était qu'une plaisanterie. Dans ce cas là où il y aurait des jalouses, Brune serait donc plus ou moins détestée par ces mêmes filles. Détestée ou mal-aimée. Qu'importe, le sens était le même. Ces filles-là ne la porteraient donc pas dans leur cœur. En soi, des ennemies. Sans un mot, Brune s'était rapprochée de lui, posant ses mains sur son pantalon et le déboutonna. Il pouvait percevoir un sourire étirer peu à peu ses lèvres, au fur et à mesure de son geste. Elle lui demanda alors si ça répondait à sa question. Il dessina une légère moue sur son visage. « A vrai dire... pas vraiment... » souffla-t-il, un brin joueur. Tout ceci n'était qu'un amusement, un jeu. Entre eux, ça avait commencé par un jeu enfantin. Mais il fallait croire que les enfants avaient grandi bien trop vite... laissant place à un divertissement permettant de dévoiler leur limite, leur faille. Valeri se munit de la bouteille, buvant une très brève gorgée avant de le tendre à la jeune femme. Pendant ce temps, il se débarrassa de son jean. Il laissa le tissu dévoiler peu à peu ses longues jambes dénudées. Le pantalon retrouva la surface de l'eau agitée où il flotta, Valeri reporta son attention sur Brune. « Autant se débarrasser de ce surplus vestimentaire... Oh, à moins que tu voulais le faire toi-même ? » lança-t-il, un brin provocateur. Allez, ce n'était qu'un jeu. Un jeu qui n'était pas aussi sain que le premier. Mais ne dit-on pas que les enfants grandissent trop vite ?

De toute évidence, le jeune homme n'était plus le seul à avoir le droit de boire à cette bouteille puisque je ne m'en privais pas non plus. J'avais d'ailleurs maintenant bien trop bu pour me rendre compte de ce que je faisais. Et à cet instant là, ça ne me gênait absolument pas. Non, j'en venais même à m'amuser en la présence de Valeri, ce qui était bien une première. Enfin pas vraiment. Mais il est certain que je n'aurais pas pensé que nous en arriverions à ce stade là, jamais. Et quel stade, puisque j'étais dans l'incapacité de prédire ce qu'il pourrait par la suite se passer, et quelque part, ce n'était pas plus mal. Parce que je m'en fichais. Parce que je me contentais de vivre l'instant présent. Je n'allais en aucun cas être surprise, en aucun cas être déçue ou heureuse. Je me laissais simplement aller, là, comme ça, mon instinct dictant mes pas. Chacun d'eux. Alors, après avoir fait courir mes doigts sur le torse du jeune homme, mes mains avaient pendant quelques instants agrippés le pantalon de celui ci, le déboutonnant dans un premier temps. Un sourire s'était esquissé sur mes lèvres, comme sur les siennes. « A vrai dire... pas vraiment... » continua-t-il amusé. Et amusée, c'était exactement ce que j'étais. Tout ceci n'était qu'un jeu. Une sorte de cap ou pas cap muet, un jeu interdit aux risques infinis mais qui pourtant continuait d'attiser ma curiosité certainement autant que la sienne. Il se chargea ainsi de retirer définitivement son pantalon, chose qu'il aurait de toute évidence du faire il y a bien longtemps puisque se rendre dans un jacuzzi vêtu de la sorte n'était pas vraiment commun. Enfin je crois. Du moins pour les gens normalement constitués. « Autant se débarrasser de ce surplus vestimentaire... Oh, à moins que tu voulais le faire toi-même ? » mes lèvres s'étirèrent de nouveau avant de se rapprocher dangereusement de celles du jeune homme, venant les effleurer alors que mon souffle chaud s'évaporaient lentement contre celles ci. « Disons que j'aime mieux te voir prendre les devants. » mes yeux scrutèrent un instant les siens.

Peut-être que l'alcool commençait à se faire sentir. Il ne savait pas vraiment. Combien de gorgée avait-il ingurgité ? Deux, trois, quatre, ou peut-être plus ? Il ne savait pas, il ne savait plus. A vrai dire, il avait arrêté de compter dés la première gorgée. Il s'était laissé embarqué dans ce cercle quelque malsain, suintant le vice. Il était bien trop joueur pour ne pas apprécier cette partie. Quand on se délecte de tout, n'importe quel moment était propice à une sorte d'amusement. Il lui souriait. D'un sourire joueur, d'un sourire amusé. Oui, cette situation l'amusait. Que venait-il de lui dire ? Il ne savait plus trop. Ses mots prononcés n'étaient qu'un vague souvenir. Un souvenir bien trop éphémère pour s'en remémorer. Ah si... Il n'était pas convaincu. Convaincu parce que Brune venait de faire. Pour lui prouve qu'elle n'avait pas peur de se faire des ennemies. Parce que Valeri fera des jalouses, cette nuit. Oui, voilà... ça lui revient à l'esprit maintenant. Il se décida finalement d'enlever son pantalon complètement. Sûrement aurait-il dû le faire dès le début, avant d'entrer dans l'eau. Il était trop tard pour réfléchir à des actes qui avaient déjà été produits. On revenait toujours sur nos erreurs faites, pourtant on sait très bien qu'on ne pouvait pas les corriger. Il lança quelques mots à l'attention de Brune. Gardant toujours ce même sourire amusé au bout de ses lèvres. Il présupposait qu'elle aurait sûrement voulu prendre les choses en main. Qu'elle aurait voulu le faire elle-même, d'enlever son jean. Il put lire un sourire s'afficher sur ses lèvres alors qu'il prenait la parole. Quelques mots sortirent de sa bouche... Elle disait alors qu'elle aimait mieux le voir prendre les devants. Un rictus en coin se greffa sur les lèvres de Valeri. Silencieux, il laissa ses mains se balader sur le corps mi-dénudé de la jeune femme. Posant ses mains sur sa taille, il les laissa descendre doucement. Tout doucement. Jusqu'à trouver refuge sur les bordures de son slip de bain. Il ne cilla pas, observant les pupilles de la jeune femme. Quelques centimètres devaient les séparer. Il pouvait sentir son souffle venir s'abattre sur sa peau, et sentir son doux parfum. Ses lèvres vinrent, sans réfléchir (à moins que l'alcool le faisait réfléchir bien plus qu'à son habitude...), se joindre aux siennes avec véhémence. Il l'embrassa un peu trop fougueusement, un peu trop langoureusement... A vrai dire, pouvait-on juger un baiser d'être « un peu trop » ? Il la colla un peu plus contre lui, pouvant sentir sa petite poitrine contre lui. Après un certain, il recula alors légèrement son visage. « Comme ça ? Ou ce n'est pas assez ? » demanda-t-il dans un murmure.