Valeri aurait certainement préféré que Sully ne remette pas sur le tapis ce qu'il s'était passé lors de la fin du prime. Sûrement parce que le biélorusse avait été quelque peu froissé dans son ego, et n'avait pas apprécié une telle réaction. Mais il n'était pas décidé de lui répondre. Pas pour le moment, en tout cas. Sûrement parce qu'il était bien trop occupé à vouloir lui faire goûter cette sauce qu'il avait confectionné avec les quelques tomates qui se bataillaient entre elles dans le réfrigérateur. Pour Sully, la cuisine était le domaine de prédilection du jeune garçon. Pourtant ce domaine, on lui avait bel et bien imposé, obligé, forcé. Il n'avait pas eu le choix de devoir travailler derrière un fourneau, vêtu d'un tablier. On lui avait pas laisser le choix. Sully laissa entendre qu'il avait du mal à l'imaginer être du genre à se laisser imposer quoi que ce soit. Le concerné haussa les épaules d'une façon nonchalante. « Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas sur moi, Sully. » laissa-t-il s'échapper furtivement de sa bouche, avant de finalement se décider à lui répondre. Il ne lui faisait part que de son ressenti. Qu'il n'avait pas apprécié. Il n'allait pas tourner autour du pot pendant des heures, de toute façon. Il eut voulu alors quelques explications, ce qui pouvait paraître légitime. N'importe qui à sa place serait désireux d'avoir une explication, ou deux, ou tout du moins quelques unes. Valeri ne tarda pas à rebondir sur les quelques mots explicatifs prononcés par l'américain. Il lui partagea ce que Lena lui avait dit, l'autre jour. Le fait que Sully lui avait dit de se méfier. De se méfier de lui, de Valeri. Il voulut aussi le rassurer quant au fait qu'il ne voulait rien lui faire, qu'il ne voulait rien tenter avec elle. Non. Peut-être que Sully ne le croirait pas. Tant pis alors, il aurait été sincère, pour la première fois, avec lui. Tant pis. Il peut ne pas le croire. C'était dans son droit. Valeri n'allait pas lui jeter la première pour cela. Non. L'américain vint alors lui confirmer les paroles qu'il avait bien dit à Lena. Il avait dit alors avoir été surpris d'avoir pu entendre Lena de le qualifier de certaines façons. De façon sûrement différente de la sienne. Il voulait ainsi la mettre en garde, la mettre en garde de Valeri et de ses intentions qu'il avait certainement eu bon de juger malsaines. Sully disait alors le croire. Ah ? Mais il ne contenta pas de lui dire qu'il le croyait. Il ajouta d'autres mots... Valeri n'était pas certain de comprendre ce qu'il voulait lui dire. Il cligna des yeux un instant. Il se disait être bien placé. Bien placé pour savoir que s'éprendre d'une personne demandait peu de temps. Valeri ouvrit doucement la bouche, avant finalement se rétracter lorsque Sully lui dit qu'il « disait ça pour lui ». Il haussa alors les épaules, un haussement plus d'une incompréhension que d'autre chose. « … mais je ne suis pas toi, moi. Je ne suis pas du genre à m'éprendre de quelqu'un... ce serait plutôt de personne dans mon cas. » lui fit-il remarquer. Mais il n'avait pas envie de revenir sur tous ces concepts anti-amour, anti-mariage, anti-sentiments, anti-amitié, anti-coeur... anti-tout. Il fuyait tout. Comme l'on pourrait fuir de la peste. Sully devait pourtant avoir déjà eu connaissance de la position du jeune biélorusse à ce sujet. Il n'avait donc pas besoin de la mise en garde de l'américain. Valeri lui parla d'un couteau et lui demanda s'il savait l'utiliser. A priori oui, selon les dires du concerné. Voilà ce qui était assez encourageant. Certes, il est vrai que Sully n'avait pas été très talentueux et très habile de ses mains, tout à l'heure, avec la maudite pâte à pizza. Mais là, il ne lui demandait pas grand-chose. Juste de couper en petit dé du jambon. Tout le monde savait faire ça, même les plus petits. Alors à moins d'avoir été doté de deux mains gauches à la naissance, il ne devait y avoir de problèmes. Il lui demanda alors s'il voulait prendre ce risque. « Oh le seul risque que je peux prendre, c'est que tu t'amputes un doigt avec le couteau... » lança-t-il, arborant un petit sourire amusé. Et il faut dire que cela n'était pas son problème en soi si Sully venait à se couper. Il lui lança alors un petit regard insistant, comme pour lui faire comprendre qu'il devait se lancer. Quant à Valeri, il s'occupa du fromage à couper en fine lamelles. « Et franchement, si tu n'y arrives pas, ce sera parce que tu ne feras aucun effort ! » souffla-t-il, tout en relevant la tête de son plan de travail et lançant un bref regard en direction de Sully. Enfin, qu'il fasse quand même attention à ne pas se couper... on ne sait jamais avec ce garçon... il semblait tellement peu habile de ses mains en cuisine. Valeri préférait rester méfiance, lui lançant alors quelques regards de temps en temps afin de s'assurer que Sully n'avait aucun problème dans sa tâche.

Beaucoup de choses au sujet du biélorusse étaient ignorés par Sully. Mais pas seulement, par tous aussi. Tout le monde ignorait beaucoup de choses à son sujet. Qui le connaissait vraiment ? Lui, peut-être. Oui, voilà. Il était le seul à détenir tous ces secrets. Il intriguait beaucoup l'américain, c'était tout du moins ce que ce dernier lui fit remarquer. Intriguer. Il ne faisait pas cela pour intriguer n'importe qui, n'importe quel quidam. Non. Il s'en fichait d'intriguer. Être intriguant ? Etait-ce quelque-chose de bien en soi ? Être intriguant et intrigué, était-ce bon ? Non. Peut-être pas. Il ne savait pas vraiment. Valeri était un halo de mystère que quiconque aura du mal à percer, cette bulle aux parois bien trop épaisses. Alors ainsi, il intriguait Sully. Intriguait beaucoup. Il se contenta alors de lui lancer un bref regard. Intriguer quelqu'un, ce n'était jamais quelque-chose de bien, si ? Il n'avait pas envie de se poser trop de questions à ce sujet. Valeri ne pouvait pas mettre sous silence les interrogations de Sully, au sujet de la fin du prime. Il ne devait certainement pas être surpris par la réponse du concerné. Qui disait ne pas avoir apprécié. Qui aurait apprécié, à sa place ? Personne, certainement. Sully avait des pensées malsaines à son sujet, au sujet de Valeri. Des pensées pipées par la réalité inventée par le biélorusse. Ce dernier voulait d'ailleurs le rassurer. Il n'avait pas de mauvaise intention à l'égard de la jeune femme, Lena. Non. Il ne lui voulait pas de mal. Valeri avait conscience d'avoir pu lui donner de mauvaises impressions, lors de leurs conversations précédentes. Oui. Il en avait conscience de toute cela. L'américain vint alors le mettre en garde, lui disant que de s'éprendre d'une personne pouvait se faire si rapidement, et si simplement. Parait-il qu'il disait cela pour lui. Non. Il n'avait pas besoin de lui donner ce genre de conseil. Valeri n'était pas ce genre de garçon de s'amouracher de la première venue. Il ne l'avait jamais été. Jamais. Jamais de sa vie. Cela ne manqua pas de faire réagir vivement le jeune homme. Le biélorusse se contenta d'esquisser un vaguement haussement des épaules. Il y était jusqu'à présent, alors pourquoi n'y arriverait-il plus ? Pourquoi ce serait différent, ici ? Non. Il n'y avait pas de raison que ça lui arrive. Il le savait. Il était bien plus fort que tout cela, il avait été formaté à fuir tous ces concepts inventés par les romantiques transis. Valeri vint alors à lui demander de couper le jambon. Une tâche qui n'était pas bien difficile. N'importe qui pourrait le faire. Même le plus imbécile de la saison. A priori, il ne pourrait rien arriver à Sully. Si ce n'est de s'amputer un doigt, mais ce serait avoir deux grandes mains gauches. Il lui raconta alors qu'il avait déjà failli perdre sa main, en renversant de l'eau bouillante dessus. Un léger sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Après un petit regard insistant, finalement Sully décida de se lancer dans sa mission. Bien. Très bien. Valeri, quant à lui, s'occupa du sort du fromage. De temps à autre, il lança quelques regards bien vaillants en direction de l'américain. Il voulait s'assurer que tout se passe bien. Alors qu'il reporta son attention sur sa tâche culinaire. Une mélodie vint alors accompagner ce silence studieux. Il fronça les sourcils quelques secondes, avant finalement de secouer la tête. Il avait sûrement dû rêver, ou alors Cupidon avait trouvé ça drôle de faire son intervention dans la cuisine. Sans trop s'attendre, Sully s'approcha de lui, déposant le couteau qu'il avait entre ses mains. Selon ce dernier, le baiser de la dernière fois leur avait donné des idées. Valeri ne l'espérait pas. Et sans s'y attendre, il vint l'embrasser. Le jeune garçon ouvrit grand les yeux et cligna un long moment. Il se gratta la nuque, avant de secouer doucement la tête. Sully disait retourner à son jambon et Valeri... resta un instant silencieux. « Tu n'étais pas obligé de le faire, tu sais. ». Il n'était pas obligé de l'embrasser. Après tout, il n'allait pas pleurer de perdre un peu d'argent dans sa cagnotte... Il se munit, une nouvelle fois, du couteau et coupa le fromage. Le biélorusse restait un peu désarçonné par ce baiser si... si inattendu et non désiré. Un léger soupir s'échappa de sa bouche, tant dit qu'il continua de couper le fromage jusqu'à se couper très légèrement au doigt. « Eh merde ! … Tu me troubles, Sully, tu vois... » souffla-t-il en se dirigeant vers l'évier où il passa son doigt sous l'eau. Évidemment, Sully ne le troublait pas. Il tentait d'ajouter un peu d'humour à ce moment. Certes, cela pouvait être un peu maladroit.

Sully dans une cuisine. Il est certain que celui-ci semblait être une catastrophe. Une sorte de Mr. Bean qui se serait échappé de l'un de ses épisodes et se serait grimé en beau garçon pour cacher son physique ingrat. Un Mr. Bean qui se serait naturalisé amerloque, qui plus est. Mais il n'échapperait pas à la tâche culinaire que le biélorusse lui avait attribué. S'il pensait pouvoir y échapper, il faisait bien fausse route. Valeri ne le laisserait pas se défiler de la sorte. Ce serait bien trop simple autrement. Il n'avait qu'à pas faire l'erreur d'entrer dans cette cuisine, et de le regarder avec une trop grande curiosité. Il n'avait qu'à s'en prendre à lui-même. Puis... il ne pouvait pas renier le fait que le biélorusse tentait de faire des efforts, certes des efforts que certains jugeront de petits, mais ils étaient quand même présents. Comme certains le diraient : un petit pas pour l'homme, un grand pour l'humanité (ou amitié, dans ce cas-ci). Non. Évidemment, il n'avait pas ambition de devenir ami avec cet homme. L'amitié. Un concept bien trop fade aux yeux du biélorusse. Un concept dont il ne connaissait plus la valeur. Lorsque tous deux s'attelèrent à leur tâche respective, une musique vint meubler ce silence bien studieux. Une musique que Valeri commençait à connaître. Ca ne devait être que la deuxième ou troisième fois qu'il l'avait entendu. La semaine passée avec Jaileen et Opaline (l'intrus), mais aussi avec Lena. Et là, maintenant, en compagnie avec... Sully. Il y aurait comme qui dirait une couille dans le pâté dans cette situation présente. Une grosse couille. Sully et Valeri étaient... des hommes, deux hommes, Cupidon devait bien le savoir ça. Il faut croire que le baiser de la semaine dernière leur avait donné des idées. Oui. Valeri n'aurait pas préféré à vrai dire. L'américain vint alors à l'embrasser. Déstabilisant un peu le jeune garçon. Il n'était pas obligé de le faire. Oh ça non. Valeri ne lui en aurait pas voulu de ne pas l'avoir embrassé. Oh ça non. Il ne manqua pas d'ailleurs de lui faire la remarque. L'américain reprit alors la parole. Il aurait pu, comme il venait de lui dire. Il aurait même dû, certainement. Il aurait aussi très bien pu partir du principe que Valeri perde de l'argent ne lui importait peu. Parait-il qu'il n'était pas de ce genre-là. Ah ? Il n'était pas comme ça, lui fit-il remarquer. « Tu sais ça n'aurait pas eu trop d'importance que je perde un peu d'argent. Ce n'était pas comme si un jour, je pourrais les toucher de mes propres yeux... ceux-là aussi je n'y verrai jamais la couleur. » souffla-t-il, avant de hausser légèrement les épaules. Il lança un bref regard en direction de Sully, avant finalement de se remettre à sa tâche culinaire. Un léger soupir s'échappa de sa bouche, alors qu'il se munit une nouvelle fois de son couteau, et là... ce n'était pas un drame qui arrivait, mais ça y ressemblait. Il laissa entendre que Sully le troublait, et que c'était sûrement pour cette raison qu'il venait de se couper. Il passa aussitôt son doigt sous un fin filet d'eau. L'américain lui dit alors de s'en remettre. « Je vais essayer... » souffla-t-il, tout en gardant son doigt sous l'eau. Son interlocuteur vint alors lui apporter un torchon, et il le somma de presser sa petite plaie avec. Et surtout d'éviter qu'il tourne de l’œil. Valeri fit donc comme il lui avait indiqué, il pressa son doigt contre le torchon, et reporta son attention alors sur l'homme. « Ce serait plus de ta faute si je risquerais de tourner de l’œil... » lança-t-il, un brin amusé. Il lui adressa alors un petit clin d’œil quelque peu évocateur. « … je vais aller mettre un pansement, et pendant ce temps, tu t'occupes de ton jambon ! Ne profite pas de mon absence pour te la couler douce, hein. ». Puis quoi encore. Il avait cru qu'il était en colonie de vacance, ici ? Il se trompait. Valeri disparut alors quelques minutes, ne prenant pas la peine d'ôter le tablier qu'il avait mis. Il n'en avait pas pour longtemps, de toute façon. Juste le temps de se rendre dans la salle de bain et de se trouver un pansement, un petit pansement. Comme celui qu'il venait de trouver. Il fronça légèrement les sourcils en inspectant de plus près ledit pansement. Il était rose, très rose... et bariolé de quelques fantaisies bien féminines.  Ne voulant pas perdre son temps, il fut contraint de le mettre, avant de se désinfecter préalablement la plaie. Il lança un regard un peu perplexe sur son doigt enveloppé de ce pansement. Après cet intermède, il regagna la cuisine et présenta son doigt à Sully. «  Avec un doigt pareil, il n'y a pas de raison que tu ne succombes pas aux charmes de ce doigt si... girly. » s'exclama-t-il, avant de reprendre sa place. « Tu n'as pas fait de bêtises pendant mon absence quand même, hein ? ».

Après son entorse à la cheville passée, voilà qu'à présent, il se coupa le doigt. Valeri n'allait pas sortir de cette aventure. Il fallait croire que le hasard était contre lui, pour le punir de certaines choses. Des faits dont le concerné ignorait clairement. Depuis le début de l'aventure, il s'était quand même assez bien tenu... si on ne tient pas en compte ses débordements avec Jaileen et Brune. Il était même un candidat sage et exemplaire -si bien même on pouvait trouver sûrement bien plus exemplaire que lui. Par inattention, il s'était donc coupé le doigt. Une petite entaille qui n'était pas bien méchante. Un peu d'eau, un pansement et le tour sera joué. Oui. Il n'allait pas en mourir de cette blessure. Il survivait à la douleur de sa cheville, alors celle d'un pauvre doigt qui saignait, il réussirait à survivre. Et après les malheurs de Sophie, on pourra écrire les malheurs de Valeri. Il préférait s'amuser de la situation, en prétextant que son interlocuteur le troublait. Il devait sacrément le troubler pour qu'il parvienne à se couper le doigt. Mais ce n'était pas vrai. Qui pourrait croire les paroles de ce jeune garçon ? Si vous y avez cru, vous êtes bien crédules, sachez-le. Le jeune biélorusse ne put s'empêcher d'y ajouter un petit commentaire, quelque peu connoté. Ce dernier haussa des épaules lorsque Sully lui fit une brève remarque. Il finit alors par lui expliquer qu'il allait chercher un pansement, pendant que l'américain devra continuer sa tâche culinaire. Sur le chemin de la sortie, il crut alors entendre la voix de Sully s'élever dans la pièce. S'il n'était pas revenu d'ici cinq minutes, il appelerait le SAMU. Qu'il fasse donc. Valeri s'aventura dans la salle de bain. Mission : trouver un pansement. Il fouilla quelques instants dans les tiroirs avant de trouver des pansements. Ce n'était pas tant un pansement comme il se l'imaginait... il était assez colorée, assez extravagant et très rose. Très-très rose. Il parierait que ça devait être à une fille à l'esprit encore trop enfantin. Ce genre de filles qui désespérait beaucoup Valeri. Il n'avait pas envie de s'éterniser ici, alors il désinfecta sa plaie et se mit le pansement. Il était l'air plus... ridicule qu'autre chose, il fallait avouer. Il paraît que le ridicule ne tuait. Encore heureux. Il pouvait affirmer que cette expression était juste, dés maintenant. Le ridicule ne venait pas de le tuer. Il revint alors dans la pièce où Sully semblait s’affairer sur l'établis avec son couteau. Le jeune garçon ne pouvait pas perdre une seconde, et lui montra avec une fierté ironique son pansement. Il était presque sûr que Sully succomberait au charme de son magnifique doigt dans la minute à venir. Irrésistible selon l'américain. Valeri n'en doutait guère. Il lui demanda alors s'il avait piqué ce pansement à Hello Kitty. « Hum, j'aurais plus dit à une des candidates... » souffla-t-il, en laissant sa voix en suspend. Une des candidates qui aurait un esprit enfantin, gamin... Il avait quelques noms en tête, mais il préféra se taire. De peur que ses dires se retournent contre lui, un jour ou l'autre. On ne sait jamais. Il y avait des caméras partout, il manquerait plus qu'on l'enregistre et qu'un jour, ses paroles soient diffusées, ou pire encore qu'une certaine polémique serait créée autour de ces quelques mots. Oui, il préférait se taire. On évite la guerre froide de peu. Quant au jambon, le concerné avait terminé le découpage de celui-ci. Une petite moue de satisfaction se peignit très brièvement sur le visage du biélorusse. Bien. Il lui proposa alors même de s'occuper du fromage, à sa place. Excellent idée, tiens. Le brun hocha la tête de haut en bas, avant de croiser les bras. « Je te superviserai comme ça. » lâcha-t-il, alors. Il prit alors un petit air d'autorité. Evidemment, il n'était pas sérieux dans son air. Il n'allait pas non plus prendre son rôle très à cœur, même s'il en serait capable. Alors que Sully s'attela donc à sa nouvelle mission, Valeri fit une place sur l'établi où il finit par s'y asseoir. Il n'avait pas non plus envie de rester trop longtemps debout. Il lança un regard tantôt sur le couteau, tantôt sur le visage concentré de l'américain. Il resta un long moment silencieux, avant d'émettre un petit commentaire. « J'ai cru comprendre que t'aurais le béguin pour une nana... ». Il ne faisait référence qu'à ces images qu'il avait pu voir lors du prime. Oh, il se renseignait juste. Puis pourquoi n'y aurait-il que les filles qui aurait le droit d'aborder ce genre de sujet. C'était un peu réfractaire de ne vouloir attribuer ce genre de conversation qu'à la gente féminine. Il est certain que ce n'était pas le genre de Valeri à aborder ce type de conversation. Ce serait quoi son type de conversation favoris à lui, d'ailleurs ? Vous le savez, vous ?

Sully proposa de prendre la relève pour achever la tâche culinaire que Valeri était entrain d'entreprendre avant de se 'blesser' avec ce couteau. Le biélorusse lui indiqua alors qu'il pourra le superviser pendant qu'il sera entrain de couper le fromage. L'américain ne semblait pas convaincu par les propos tenus par le biélorusse. Pour lui porter la poisse ? La confiance règne, dit-donc. Il semblait ne pas être désireux d'avoir, lui aussi, un pansement rose à son tour. « Ca t'irait pourtant si bien... » souffla-t-il, avant de prendre place sur l'établis. Il n'avait pas envie de rester debout, à rien faire. Alors, qu'il préféra s'asseoir. Il soulagera, de cette façon, sa cheville qui commençait à se faire un peu moins douloureuse. Parait-il qu'il avait une entorse. Il souhaitait que la rupture avec dame Entorse se fasse très rapidement. Il resta un court instant silencieux. Observant les gestes effectués par Sully. Valeri ne put rester silencieux plus longtemps que ce bref instant. Il lui posa alors une question, qui aurait très certainement surpris plus d'un. Il ne faisait que de se renseigner au sujet de ce « béguin pour une nana ». Il avait très brièvement vu les images lors du prime. Il ne s'était guère intéressé sur les images diffusées, bien trop fier que son exploit avec Lena soit diffusé lors de ce même moment. Valeri faisait comme tout le monde. Il posait des questions indiscrètes, et fouiné là où il ne fallait pas. Oui. Valeri était comme tout le monde, au fond. Ce n'était pas spécialement ce type de conversation auquel on pourrait apprêté au jeune biélorusse. Bien au contraire. Ce serait une conversation qui en tant normal le laissait indifférent. Indifférent, peut-être l'était-il au fond. Oui. Il s'en fichait de savoir. Apparemment, elle avait un prénom. Cette nana. Il s'en fichait de ce détail, Valeri. Peu importe son prénom, elle restait une fille, une nana, une gonzesse, une pisseuse, une casse-couille, une michetonneuse. Sully ajouta qu'il n'aimait pas parler de 'béguin'. Valeri soupira, levant les yeux en l'air. Ce qu'il était rabat-joie. La prochaine, il lui demandera s'il lui a ramoné la cheminée. Ça lui plaira peut-être mieux comme expression ça. Oui, il fera ça, tiens. Ainsi, il disait aimer beaucoup Ismène. C'était l'autre-là. La fille au potentiel comique inexistant et aspirant à revêtir le titre de miss Cucul -qu'elle se rassure, elle doit bien avoir de la concurrence. Valeri fit alors semblant de s'intéresser aux propos tenus par l'homme, hochant de temps en temps la tête. Une magnifique personne. C'était ce qu'il disait. Valeri n'était guère du même avis. Enfin soit. Il haussa les épaules lorsqu'il semblait s'adresser à lui. Il laissa s'échapper un bref « hum » avant de reporter son attention sur le fromage. Ça devait légèrement le dépasser. Peut-être. Certainement. Oui. Sûrement. Il se demandait alors ce qu'il se cachait derrière cette curiosité si soudaine. « Oh... j'essayais juste de m'intéresser un peu... de faire des efforts, quoi. » souffla-t-il, en restant quelque peu évasif dans ses propos. Lorsqu'il vit que l'américain avait fini la découpe du fromage, il descendit en toute légèreté de son perchoir afin de ne pas retomber mal sur sa cheville. Valeri prit un peu de farine qu'il tamisa sur l'établi et y posa alors la pâte qu'il (ils ?) avait étalé, il y a de cela quelques minutes auparavant. Il apporta alors la casserole où la sauce tomate les attendait et se prépara à l'étaler sur la pâte. Alors qu'il s'apprêtait à le faire lui-même, il reporta son attention sur l'américain. « Tu sais... Lena aimerait que l'on soit amis, elle me l'a dit. Et ça avait l'air de lui tenir à cœur... » souffla-t-il. Il finit par étaler la sauce tomate sur toute la patte, replia les bords de la pizza. « Je te laisse mettre le jambon et le fromage ! ». Voilà. Autant qu'il l'aide et qu'il finisse à mettre la garniture sur cette fameuse pâte.