Parler. Dans l'état actuel des choses, il en était tout simplement incapable. Il avait perdu, le temps d'une fraction de minute, toute faculté langagière. Il était comme devenu aphone, sans voix, sans pensée, ou avec trop de pensées. Des pensées qui s'agitaient de tous les sens, de tous côtés. Il ne pouvait pas parler. Il ne le pouvait pas, il le savait. Il était trop tôt pour parler, beaucoup trop tôt. Il ne pouvait pas parler, il ne voulait pas parler... pour se protéger. Pour se protéger lui, et lui seul. Il avait évoqué brièvement des faits, des événements qui se seraient déroulés dans sa vie. Comme par exemple son départ pour Paris. Une envie de voyager, disait-il. La réalité était tout autre qu'un désir de changement ou d'un échappatoire. Il tenta de lui expliquer plus ou moins bien (surtout moins bien que plus bien, d'ailleurs) les conséquences de ces événements. Il restait malgré flou, trop flou dans ces mots, dans ces paroles, dans ces gestes. Il le savait, mais il était dans l'incapacité de s'exprimer plus, d'en dire plus. Il était devenu cet être muet, ne réussissant plus à matérialiser ses pensées avec des mots qu'il prononcerait. Son regard s'échoua alors sur la brosse à dents. Il lui fit alors une remarque à ce sujet, comme pour clore de manière bien trop maladroite cette conversation. Il venait d'y mettre la parenthèse finale, en abordant alors un nouveau sujet de conversation. Il était un peu maladroit dans ses mots, et tentait de plaisanter un peu. Un peu. Juste un peu. Un tout petit peu. Son petit air amusé s'échappa alors précipitamment lorsque Lena prit la parole. Elle ne semblait pas amuser par son petit numéro. Tant pis. Elle disait alors ne rien entendre. Lui aussi en principe n'entendait rien. Il fronça légèrement les sourcils, en agitant doucement la tête de gauche à droite puis de droite à gauche, lorsqu'elle lui demanda s'il essayait de lui faire comprendre qu'elle avait mauvaise haleine. Non. Ce n'était pas cela. Évidemment, non. Elle émit finalement l'hypothèse qu'il cherchait à clore cette discussion. Elle comprenait, enfin c'était ce qu'elle venait de lui dire et qu'il avait cru comprendre. Il baissa la tête, avant de laisser quelques mots s'échapper dans un murmure. « Je suis désolé... ». Un léger soupir s'échappa de sa bouche. Il se disait alors désolé. Désolé, il ne savait pas vraiment pourquoi. Pourquoi il venait de lui dire cela. Désolé de ne pas réussir à lui parler, désolé de clore cette conversation maladroitement, trop maladroitement. Désolé. Tout simplement désolé. Désolé pour tout. Il releva la tête, lui demandant alors de ne rien dire. Au fond, il se doutait bien qu'elle ne dirait rien. Elle n'était pas ce genre de fille, Lena. Elle n'était pas le genre de filles à colporter toutes les confidences, ou ce qui y ressemblaient. Non. Lena valait mieux que ce genre de filles-là. Il hocha alors la tête lorsqu'elle prenait la parole. Elle ne dirait rien, et il le savait. Oui. Il le savait. Il pouvait donc dormir sur ses deux oreilles, comme elle le disait. Oui. Il pouvait. Il resta silencieux, n'osant plus bouger, n'osant plus parler. N'osant plus rien faire tout simplement. Elle lui disait alors de se pousser. Il y avait ce petit « bon » qui connotait une pointe d'agacement. Il n'aimait pas trop cela. Il n'aimait pas cela ce 'bon'. « Euh... oui, oui... pardon ». Ainsi comme la jeune femme venait de lui demander, il se poussa. Il se sentait soudainement un peu idiot. Un peu embêté. Il observa un instant le reflet de Lena dans le miroir, alors que celle-ci entreprit le lavage de ses dents. Il se gratta la nuque, puis se racla la gorge. « Tu veux peut-être que je quitte la pièce pour te laisser tranquille ? Enfin... je ne sais pas. » lâcha-t-il alors. Oui. Peut-être qu'après cette courte discussion, elle n'avait plus envie de lui parler, ni même de le voir. Il ne savait pas. Au fond, il ne voulait pas que ce soit le cas. Non.

Il ne saurait pas exactement pourquoi avait prononcé ces trois pauvres mots. Cinq pauvres syllabes qui s'étaient échappées de sa bouche. Je suis désolé. Il pouvait trouver diverses explications à cela. Des tentatives d'explication avortées dans son esprit. Elle lui disait alors d'arrêter. Juste un mot, c'était échappé de sa bouche. Un. Un seul. Pas un son de plus. Arrête. Il lui dessina un bref hochement de tête. Il allait arrêter. Il ne comprenait pas pourquoi elle lui disait cela, à vrai dire. Pourquoi voulait-elle qu'il arrête ? Et que voulait-elle qu'il arrête ? Le fait de se dire désolé ? Certainement, il ne savait pas. Il ne savait plus trop, mais il voulait effacé toutes ces interrogations. Ce n'était pas grave s'il ne comprenait pas ce qu'elle eut voulu lui dire à l'aide de ce mot. Non, ce n'était pas grave... Puis elle lui disait qu'elle n'allait rien dire au sujet de ces pseudo-confidences. Il se doutait bien au fond de lui qu'elle ne lui dirait rien. Mais il avait comme cette nécessite d'être rassuré. Et les quelques mots qu'elle avait pu lui prononcer avait eu l'effet escompté. Elle le somma alors de se pousser, de lui laisser la place. Il y avait ce bon qui avait rythmé cette phrase, ce bon qui ne sonnait pas très mélodieusement. Non. Il se poussa malgré tout, comme elle lui avait demandé. Son regard se posa sur le miroir, la regardant alors se brosser les dents. Il n'y avait rien de si extraordinaire à admirer, c'était certain. Il se sentait malgré tout un peu idiot, gêné, ou penaud. Il se gratta la nuque, montrant alors ce méli-mélo de sensation gênée. Il lui demanda alors si elle voulait qu'il quitte la pièce, afin d'y être tranquille. Il ne savait pas vraiment, à vrai dire pourquoi il avait dit cela, ou pourquoi il avait émis cette hypothèse. Cette hypothèse comme quoi il la dérangeait. Au fond, très au fond de lui, il ne voulait pas qu'elle lui dise qu'il la dérangeait et qu'elle voulait qu'il quitte la pièce sur-le-champ. Elle prit alors la parole. Son regard s'échoua sur son visage, écoutant un brin silencieux les paroles qui s'échappaient de sa bouche. Elle ne voulait pas qu'il quitte la pièce, et elle préférait qu'il reste. Il ne devait donc pas s'occuper d'elle, et faire ce qu'il avait à faire. Donc se laver, se brosser les dents et refaire son bandage qu'il avait défait avant d'aller se coucher, la veille. C'est vrai, elle n'avait pas tort. Ce serait bête qu'il s'en aille... à cause d'elle, comme elle venait de lui faire la remarque. Elle ajouta alors que s'il voulait prendre une douche, elle s'en irait. Enfin, « elle pouvait sortir ». Il hocha la tête, se grattant la joue quelques instants. Il entrouvrit la bouche, comme pour chercher ses mots. Ou plutôt la réponse qu'il allait pouvoir lui donner. « Je vais rester alors. » souffla-t-il, dessinant un timide sourire sur ses lèvres. « En plus, je crois que je vais avoir besoin de toi pour mon bandage, à la cheville, tu sais. Je dois t'avouer que tu te débrouilles bien mieux que moi... ». La veille par exemple, il avait cru que la bande qu'il utilisait pour sa cheville se rebellait contre lui. Il avait beau tourner, tourner, et encore tourner autour de sa cheville, la bande semblai vouloir se faire la malle. Il n'avait pas la patience et la délicatesse tant demandé pour faire son bandage, il faut avouer. Il était plutôt assez brusque dans ses gestes. Ce qui n'aidait pas franchement sa cheville. Il devait se rendre à l'évidence que Lena se débrouillait alors bien mieux que lui. Il mettait le temps de quelques paroles sa fierté et son ego démesuré pour lui faire cette confidence. Évidemment, il n'allait pas la forcer à l'aider. Il ne voulait pas non plus abuser de sa gentillesse. Il finit par faire quelques pas en direction de la baignoire. « Je crois que je vais plutôt prendre un bain qu'une douche... ça m'évitera de me casser la figure dans la cabine de douche. Enfin, tu peux rester. Oui, reste. » souffla-t-il alors, alors qu'il se mit à laisser couler l'eau de ce qui allait être son bain d'ici quelques minutes.

Il ne savait pas vraiment où avait-il réussi à en venir à l'hypothèse qu'il la dérangeait. C'était peut-être dû au ton qu'elle avait pu employer lorsqu'elle lui avait demandé de se pousser, ça devait être ça. Oui, en y réfléchissant, ça ne pouvait être que ça. Il s'était senti gêné, et de trop. Après quelques-mots prononcés par la jeune femme, Valeri décida de rester. Oui, il lui dit qu'il restait là. En plus de cela, il aurait sûrement un peu besoin d'aide pour son bandage. Lena se débrouillait bien mieux que lui. Il se demandait même qu'elle était son secret. Lui, il devait faire des centaines de tours, pour au final tout défaire parce que le bandage ne ressemblait à rien. Et il faut dire que le jeune homme n'était pas patient. Pas du tout, même. Il ne l'obligerait pas non plus. Il se débrouillerait autrement, si elle n'acceptait pas de lui venir en aide. Il ne lui en voudrait pas pour cela. Elle trouvait peut-être ça embêtant, « chiant » de l'aider, de s'occuper de sa maudite cheville. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres lorsque Lena énonça quelques mots. Elle l'aiderait volontiers, avait-elle dit. Il était content, heureux (enfin même si cet adjectif pouvait être un peu fort pour le coup), ravi qu'elle ne refuse pas et qu'elle accepte. Qu'elle acceptait volontiers, qui plus est. En parlant de cette blessure, de cette cheville, la jeune femme voulut savoir si la douleur se faisait moins ressentir à présent. Il haussa les épaules. « Quelque fois, la douleur me lance encore beaucoup, mais ça va un peu mieux... ça a l'air de dégonfler un peu d'ailleurs. Mais je suis certain que d'ici quelques jours, je pourrais de nouveau sauter comme un cabri ! » lança-t-il confiant. Ce n'était plus que l'attente de quelques jours. Ou quelques semaines. La notion de 'quelques' étaient assez flou à vrai dire. Cela pouvait très bien dire deux jours ou trois, comme il pouvait signifier une dizaine de jours. Il restait quand même positif au sujet de la guérison de cette vilaine blessure. Il n'ignorait d'ailleurs quel nom propre portait cette demoiselle blessure. Peut-être ne préférait-il pas le savoir, en fait. Valeri laissa entendre qu'il préférait prendre un bain, plutôt qu'une douche. Pour la raison première qu'il ne tomberait pas dans la cabine de douche. Certes, ça ne lui était pas arrivé jusqu'à présent, mais sait-on jamais. Il préférait être prévoyant, cette fois-ci. Puis comme ça, Lena pouvait rester. Rester avec lui. C'était ce qu'il voulait. Qu'elle reste. Valeri fit alors couler l'eau de son bain. La voix de la jeune femme retentit une nouvelle fois dans la pièce. Il tourna alors la tête en sa direction. Elle disait adorer les bains. Les bains plein de mousse. Ça faisait donc un nouvel élément à ajouter à la liste des choses dont Lena raffolait. Une liste fictive. Valeri ne s'amusait pas à tenir une liste. Non. Ce serait trop absurde. Le bain le relaxerait. Elle n'avait pas faux sur ce point. Il en avait besoin, de relaxation. Ce n'était pas qu'il se sentait oppressé, ou tout simplement stressé, ou soucieux, mais... un petit peu, avec les événements de ces derniers jours. Elle eut alors une idée. Elle voulait lui créer une 'ambiance jolie'... avec des pétales de fleurs et des bougies. Un petit sourire mi-amusé se dessina sur les lèvres du jeune garçon. C'était bien la première fois que quelqu'un lui proposait quelque-chose comme cela. Des bougies... et surtout des pétales. Ca faisait peut-être un peu trop... trop... enfin ? Ca faisait peut-être trop 'romantique' les pétales, non ? Valeri ne savait pas. Ne savait plus à vrai dire. « Bonne idée... » souffla-t-il alors. Ce n'était franchement pas dans ses habitudes d'accepter quelque-chose de la sorte. Il fallait croire que la douleur lui faisait tellement mal qu'il disait n'importe quoi. Ou peut-être pas. Enfin, elle avait bon dos cette douleur. Il pouvait se cacher derrière elle. « Enfin... pour les bougies, ne t'embête pas avec les pétales. » lança-t-il, alors. Il ne manquerait plus qu'elle parte dans le jardin et parte à la cueillette de nombreuses pétales. Non. Des bougies, c'était déjà bien suffisant. « Puis, tu pourras me chanter une chanson, aussi, hein ? J'ai toujours rêvé de prendre un bain accompagné de musique. ». Un bain musical. Pourquoi pas. Puis, le temps que Lena sera partie chercher les bougies (et les pétales, si elle y tenait vraiment), il en profitera pour se dévêtir et de se glisser dans le bain. Comme ça, ni vu, ni connu... elle ne l'aurait pas vu nu. Pourtant, la nudité n'était pas un sujet qui le dérangeait. Pas en théorie.

Un bain. Après sa journée rude de la veille, et de sa nuit quelque peu agitée, un bain ne pourrait lui faire que le plus grand bien. Ca le relaxerait, comme la jeune femme lui faisait remarquer. Oui. Il pourra ainsi se relaxer, se détendre, et mettre dans un petit coin de sa tête endormie ses pensées qui vagabondaient dans son esprit. Oui, voilà. Il fera ça. Le temps d'un bain, il mettra toutes ses pensées de côté. Lena lui proposa alors d'ajouter à ce bain une ambiance jolie. Elle lui proposa alors des bougies, mais aussi des pétales qu'elle aura préalablement ramassé dans le jardin. Valeri fut quelque peu déconcerté par cette idée, par cette proposition. Il devait avouer que ce n'était pas tous les jours qu'on lui faisait part de cette idée. Une idée qui était bien loin des concepts proscrits par le jeune biélorusse. Aucune fille jusqu'à présent ne lui avait proposé une telle 'ambiance' pour son bain. Non, aucune. Sûrement parce qu'elles devaient toutes se douter que Valeri était bien loin d'être un grand sentimental, qui accordait beaucoup d'importance à ce genre de détail. Sans fleur, sans bougie, c'était tout aussi bien. Pourtant, sa bouche articula quelques mots. Bonne idée. C'était une bonne idée. Il ne savait pas comment il avait vraiment pu énoncer ces quelques mots. Ça ne lui ressemblait pas. Pas vraiment. Il tenta alors de rattraper ces mots qui s'étaient échappés comme des voleuses. Bonne idée pour les bougies. Les pétales, elle n'était pas obligée... il trouvait ça affreusement... hum... il trouvait ça... il  n'arrivait pas à trouver le mot pour décrire cela. Enfin, sûrement ne trouvait-il pas ça à son goût. Il proposa aussi qu'elle lui chante une chanson. Ca lui ferait très plaisir ça. En plus, il avait toujours rêvé de ces ambiances musicales pour accompagner l'un de ces bains. Elle proposa alors d'aller chercher Brune. Elle avait une superbe voix, enfin ça elle le supposait. Brune. Il dessina une légère moue à l'évocation de ce prénom.  Ce n'était pas qu'il ne l'appréciait pas, mais il la voyait déjà bien assez comme ça. Enfin, si elle apportait une bouteille avec elle comme la dernière fois, pourquoi pas. Boire dés le réveil n'était peut-être pas une bonne idée. Non. Lena lui expliqua alors qu'elle chantait comme une casserole et que ce ne serait pas joli. Pas joli du tout. Il haussa alors les épaules, peu persuadé par les dires de la jeune femme. Elle lui dit alors qu'elle le laissait réfléchir, le temps qu'elle aille chercher les idées. Il hocha alors la tête de haut en bas. Bonne idée. « Oui, faisons comme ça ! » lâcha-t-il alors. Il pourra se dévêtir de ses habits et il ne le verra même pas dénudé. Il lança un regard en direction de la porte de la salle d'eau. Sortie que Lena venait de prendre afin d'aller chercher les bougies. Pendant ce temps, Valeri mit du savon moussant dans son bain. Ainsi, une grande pellicule de mousse se forma à la surface de son bain. Il retira son débardeur qu'il laissa tomber par terre, ainsi que son short et son boxer. Non loin de lui, sur une chaise, il y posa sa serviette. Situé de cette façon, il pourra la récupérer lorsqu'il sortira de son bain. Une fois tout installé et prêt, le biélorusse se laissa glissé dans le bain bien chaud. Il fit alors bien attention de ne pas trop s'appuyer sur sa cheville douloureuse lorsqu'il tenta de poser son pied contre la paroi du bain. Le tout, tout en faisant attention de ne pas glisser dans le bain et de se cogner la tête contre le rebord de la baignoire. Ce serait terrible quand même.. quelle fin atroce. Non. Il ne lui arriverait aucun mal. Non. Alors qu'il se laissa glisser entièrement dans son bain, il put entendre un léger cri ou un petit boucan sonore derrière lui. Il attendit de s'être installé confortablement dans la baignoire pour jeter un regard, et il put apercevoir Lena. Oh... Euh.... Gênant. Comment un garçon comme lui pouvait-il être gêné de cette situation ? Être nu devant une autre ne le dérangeait pas, pourtant. Il se pinça les lèvres, se gratta la nuque et déposa son regard sur le visage de la jeune femme. Il ne savait plus vraiment que dire, ni que faire face à cette situation. Ce fut Lena qui tenta en vain de relancer la conversation. Elle semblait tout autant gênée et embarrassée que lui par ce petit incident. Elle aurait dû toquer, elle n'avait rien regarder, elle lui jurait ça. Il entrouvrit quelques secondes la bouche... « Ce n'est pas grave Lena... ce sont des choses qui peuvent arriver... hum. J'aurais sûrement dû être plus rapide. » souffla-t-il finalement. Il tenta de dessiner un petit sourire. L'un de ces sourires qui voulait dire : ce n'était pas grave. S'il avait été plus rapide, ça n'aurait sûrement jamais arrivé. Il n'était que le seul fautif, certainement, dans cette histoire qui sera vite oubliée. Elle sera vite oubliée, n'est-ce pas ? D'ici quelques heures, de cette histoire, ils en riront tous les deux. Ce n'était pas grave. Ce n'était rien. Oui. Alors que la jeune femme s'approcha en sa direction, il reprit la parole. Un petit air évasif et pensif s'était épris de sa voix. « Et j'ai bien réfléchi... je veux que tu me chantes une chanson... mais tu n'es pas obligée, bien entendu. » laissa-t-il s'échapper alors de sa bouche.

Au cours de l'absence de la jeune femme, il en profita pour préparer son bain bien comme il le souhaitait, puis se dévêtit de tous ses habits pour se glisser dans l'eau. Mais il fallait croire qu'il n'avait pas été assez rapide puisque Lena l'avait surpris sur le point de prendre place dans la baignoire. Évidemment, il ne s'attendait pas à ce qu'elle revienne aussi rapidement. Quant à elle, elle ne devait sûrement pas s'attendre à le voir dans une telle posture -ou tout du moins de le voir dénudé. Elle n'avait peut-être pas vu grand-chose, juste une paire de fesses à l'air. Enfin, ça restait un peu gênant comme moment. Pourtant, Valeri n'était pas le genre de garçon qui était complexé par son physique, ni gêné par la nudité. Par la nudité des autres, ou de la sienne. Après tout, il s'en fichait. Il se fichait des regards des autres, et il savait bien que les parties bien trop intimes étaient floutées lors des montages. Alors, il n'y avait pas de crainte à avoir. La nudité était loin d'être tabou. Pourtant, il restait assez gêné et décontenancé par ce bref incident. Le temps de quelques secondes, un léger silence s'installa entre les deux jeunes gens. Qui semblaient tout autant gênés l'un comme l'autre. Valeri prit la parole. La rassurant alors en lui disant que ce n'était rien. Que ce n'était pas grave. C'était des choses qui pouvaient à arriver à tout le monde. A lui, comme à elle. Comme à n'importe quel autre candidat. Il ne fallait pas qu'elle s'en veuille pour ça. Après tout, ce n'était qu'une petite paire de fesses bien blanches qu'elle avait pu apercevoir. Il n'y avait pas de quoi en faire toute une histoire, même si ceci restait assez gênant pour le jeune garçon. Il aurait dû être plus rapide. En agissant plus rapidement, tout ceci ne serait pas arrivé. Oh ça non. Lena lui promit alors que ça n'arriverait plus, et qu'elle ferait attention à l'avenir. Un léger sourire se dessina très légèrement sur les lèvres de Valeri. Ce n'était pas grave. Après quoi, il lui fit part de sa réflexion. Il avait eu le temps de réfléchir pendant son absence et il voulait qu'elle chante, qu'elle lui chante une chanson. Qu'elle lui fredonne quelques notes, une mélodie. Elle lui avait pourtant dit qu'elle chantait comme une casserole. Malgré cette information, il voulait qu'elle chante. Mais il ne la forcerait pas, de toute façon. Lena s'assit sur le bord de la baignoire, posant un regard sur le jeune homme. Ce dernier ne put s'empêcher de lever la tête en sa direction, observant alors chaque trait qui dessinait le visage de la jeune femme. Elle ne semblait pas avoir refusé sa requête. Elle lui expliqua alors que les seules chansons qu'elle connaissait étaient celles de Disney. Elle lui demanda alors si ça le dérangeait. Sans un mot, il agita doucement la tête de gauche à droite. Non, ça ne le dérangeait pas. Elle voulut alors savoir s'il avait une préférence... une préférence pour l'une des chansons de Disney. Une chanson de Disney qu'il aimait particulièrement. Disney... Disney... Il entrouvrit alors la bouche, laissant un petit son s'échapper de sa bouche (un 'euh' plus précisément). « Je... je n'ai pas vraiment de préférence en matière de Disney, je n'en ai pas regardé tant que ça, je dois t'avouer... » souffla-t-il alors. Il se gratta la joue quelques secondes, venant déposer un peu de mousse sur cette partie de son visage. Des Disney, il n'en avait jamais regardé. Mais il aurait eu peur qu'elle trouve ça honteux qu'une personne n'en ait jamais regardé. Il paraît que les Disney étaient des grands classiques, qui ont bercé l'enfance de nombreuses personnes. De tous les enfants, sauf Valeri. Il préféra alors lui avouer qu'il n'en avait pas regardé tant que ça. Cela laissait donc entendre qu'il en avait vu quelques-uns. Il espérait malgré tout qu'elle ne lui demanderait pas de lui citer ces dessins animés qu'il aurait vu. Oh, mais ! Il eut alors une idée... « ...tu n'as qu'à me chanter ta chanson préférée de Disney. » reprit-il alors, en dessinant un sourire sur son visage. Oui, voilà.