ODESSA & JAILEEN
12.06 à 21h24



Cette première nomination ? Jaileen la vivait assez mal. Elle ne comprenait pas pourquoi elle et pas quelqu’un d’autre. D’accord il fallait bien y passer un jour, mais le plus tard serait le mieux. Pour dire la vérité, ce n’était pas d’être nominé qui la chagrinait à ce point, mais d’être sur la sellette à cause d’une bande de vilain qui devait, très certainement, avoir peur d’elle pour la sacrifier et essayer ainsi de l’écarter, de la mettre sur la touche. La blondinette essayait de ne pas trop y penser, mais il y avait toujours quelqu’un pour lui rappeler sa situation. Il y avait Sandro quoi. D’ailleurs, à chaque fois qu’elle croisait son regard, elle avait l’impression qu’il était en train de la narguer. Elle se faisait peut-être des films, très certainement d’ailleurs, mais elle avait tout le temps envie de lui demander des explications. Il fallait qu’elle mette son côté impulsif de côté et qu’elle prenne sur elle. Ce qu’elle faisait d’ailleurs pour éviter un nouveau débordement, comme lors du dernier prime lorsque Sydney avait crié sur tous les toits que la petite anglaise avait le béguin pour son partenaire. Jaileen avait besoin de se retrouver seule un petit peu, ou du moins avec beaucoup moins de personne que si elle restait à l’intérieur du nid. Ayant toujours une âme d’enfant, elle prenait tout naturellement le chemin du terrain de jeu. Il commençait à faire nuit, mais au moins il faisait bon. Elle n’avait pas trop chaud. Elle zigzaguait entre les jeux pour enfant avant de venir poser ses fesses sur l’une des balançoires qui se trouvait là. Comme une petite fille, elle commençait à se balancer, allant de plus en plus long, manquant même de tomber à un moment. Cela la faisait rien, voire éclater de rire. Enfin, c’était tout de même dangereux, mais elle s’en moquait royalement.

La blondinette ne s’arrêtait plus de se balancer et de monter de plus en plus haut. Elle rigolait comme une petite folle, ne prêtant même plus attention à ce qui se passait tout autour d’elle. Elle ne remarquait même pas qu’une jeune femme arrivait. Il s’agissait d’Odessa, la jolie petite rouquine de l’aventure. Les deux demoiselles avaient eu l’occasion de faire connaissance la semaine précédente lors d’une petite séance de sport où les compliments de l’une, comme de l’autre, avaient résonné dans toute la salle de fitness. Elle ne la remarquait que lorsqu’elle prenait la parole. « Ca va ? » Sa voix la faisait très légèrement sursauter, mais rien de bien méchant. Elle perdait de la vitesse et de la hauteur pour venir à la rencontre de sa partenaire avant de stopper sa course folle d’un petit geste sec à l’aide de ses pieds sur le sol. Sourire aux lèvres, elle l’observait de la tête aux pieds. « Très bien, je te remercie. Et de ton côté ? » C’était la moindre des politesse de lui retourner sa question. L’anglaise avait la tête qui lui faisait mal d’être montée si haut à une vitesse folle. Cependant, elle ne venait pas se plaindre. De toute façon, contrairement à ce que les autres pouvaient bien penser, ce n’était pas ses habitudes.

« Ca va oui, je m'ennuie un peu alors je suis partie faire un tour... Jpeux m'installer à côté de toi ? Tu préfères peut-être rester seule ? » Et bien dans ce cas, elles étaient deux. Jaileen aussi était là parce qu’elle s’ennuyer. Parce qu’elle voulait être seule aussi, mais surtout parce qu’il n’y avait rien à faire à l’intérieur du nid. Enfin, elle voulait être seule était faux. La blondinette voulait seulement un petit peu plus de calme et elle pouvait très bien avoir du calme en se trouvant en compagnie d’une jeune femme. De toute façon Odessa n’avait pas l’air d’être une véritable tornade. Jaileen acquiesçait d’un signe de la tête et adressait un sourire complice à sa camarade. « Bien sûr que tu peux t’installer à côté de moi. De toute façon, la balançoire ne m’appartient pas donc je ne peux pas t’interdire de venir ici et puis en plus, tu ne me dérange pas du tout. En fait, je trouve que c’est un petit peu plus joyeux d’être à deux que toute seule. » La petite anglaise continuait de se balancer très légèrement, ses mains autour des cordes, jusqu’à ce qu’elle se lève comme une furie pour venir se mettre devant son interlocutrice. Elle parlait trop, c’était certain, mais au moins, pas le temps de s’ennuyer. « J’peux te pousser ? Tu sais comme lorsqu’on était petite et qu’on jouait avec d’autres enfants au parc y’avait toujours quelqu’un pour nous pousser car nos pieds ne touchaient pas le sol. » Oui, elle retombait en enfant.

Spoiler:

« Tant mieux alors ! Et tu as raison, en effet, seul c'est un peu ennuyeux ! » Bien évidemment qu’elle avait raison la jolie petite blonde. Elle avait toujours raison, mais elle n’allait pas jouer les vantardes et le crier sur tous les toits. Elle se contentait de sourire. Un petit sourire sûr et confiance. Odessa prenait place aux côtés de sa camarade et elle aussi elle commençait à se balancer d’avant en arrière. C’était bien trop tentant quand on venait poser ses fesses sur une balançoire. Et puis, soudainement, l’anglaise se levait pour venir demander à la rouquine si elle pouvait la pousser comme lorsqu’elles étaient deux adorables petites filles et qu’elles ne touchaient pas encore le sol avec leurs pieds pour se balancer seules. Elle acceptait, mais venait tout de même mettre Jaileen en garde. « Oh oui, avec plaisir ! Mais pas trop haut quand même, j'ai vite la nausée... C'est pas glamour, je sais mais bon, je préfère te prévenir tu comprends... » La blonde ne pouvait s’empêcher de glousser alors qu’elle venait se mettre derrière sa colocataire. « Je vais essayer de ne pas te faire monter au septième ciel alors, ce serait dommage que tu me fasse un shampooing naturel aux extraits de ton dîner. » Petite phrase stupide et qui surtout ne servait à rien, mais nous sommes gentils, nous n’allons pas relever le niveau très bas de cette tirade. Jaileen attrapait les cordes de la balançoire sur laquelle était Odessa pour les tirer vers elle avant de les lâcher et de venir légèrement appuyer dans le dos de la rousse pour la pousser. Tout doucement puisqu’elle ne voulait pas toucher les étoiles. « Alors, remise du prime ? Tu n'as donc pas le béguin pour ton partenaire ? » Et bam, voilà qu’elle venait poser la question qui fâche. Jaileen essayait tout de même de rester sympathique. Elle haussait les épaules, continuant de pousser sa camarade. « Disons que ce prime était riche en rebondissement pour ma poire. Je ne m’attendais pas vraiment à être sur le banc des nominés et encore mois à ce qu’on m’invente des sentiments pour Valeri. Il est gentil et tout, je ne dis pas le contraire, mais je suis loin d’en être amoureuse ou un truc dans le genre si tu vois ce que je veux dire. »

Elles étaient plutôt rigolotes toutes les deux. L’une à pousser l’autre tout en discutant. Elles ressemblaient à ces adolescentes trop grandes pour faire les folles sur les balançoires, mais à peine mature et qui s’échangeait des confidences pour faire comme les grandes. Première confidence. Odessa n’était pas du genre à aimer toucher les étoiles sur un truc qui se balançait de haut en bas, d’avant en arrière et qu’elle était plutôt du genre à vomir assez facilement. Tant pis pour elle, Jaileen n’irait pas l’amener au septième ciel alors et au moins, elle ne prenait pas le risque de prendre une douche de vomi en plein sur la tête. « Me faire monter au septième ciel ? Pour sûr, ce n'est pas comme ça que tu y arriveras... » Un sourire amusé s’emparait des lèvres de la blondinette. « J’imagine qu’il me manque un petit, ou un gros d’ailleurs, quelque chose pour espérer te faire monter au septième ciel, mais de toute façon, laisse-moi te rassurer, ce n’était pas mon objectif. »[i]Elle terminait sa tirade en laissant échapper un rictus amusé alors que sa camarade continuait : [i] « Quant au shampoing, en effet, si je peux éviter... » Là, elle ne disait rien, mais n’en pensait pas moins. Si elle pouvait éviter de vomir partout et surtout sur la petite anglaise, alors c’était parfait. Sinon, voilà qu’elle venait poser la question à éviter. Voilà qu’elle abordait un sujet délicat. Valeri. « Oui, je vois ce que tu veux dire... Après, c'est la production, ils font dire ce qu'ils veulent aux images, surtout avec des commentaires de ce genre... Quant à ta nomination, je ne sais pas ce qui est pire. Se faire nominer par les traîtres ou se faire nominer tout seul... » Elle grimaçait tout en continuant de pousser sa camarade, ne se rendant pas compte qu’elle commençait à l’envoyer de plus en plus haut au fur et à mesure. « Le pire c’est que je n’ai jamais rien dit au sujet de mon partenaire. Aucune allusion comme quoi il pourrait me plaire ou un truc dans l’genre. Enfin, j’ai juste dit qu’il était mignon, mais c’est la vérité, je ne vais pas dire qu’il ressemble à un poulpe sans ventouse et pas vidé de son encre alors que ce n’est pas le cas tout de même. … Sinon, crois-moi il vaut mieux se nominer seul. Je ne cesse de chercher qui a bien pu me faire ça et pourquoi et je ne trouve aucune réponse. C’est frustrant si tu veux tout savoir. »