pavel

Pavel et moi sommes partenaires. Pavel et moi formons un «couple» dans l’aventure. Pavel et moi. Je crois que j’aurais peut-être du rester jusqu’à la fin du prime d’hier, puisque j’avais effectivement manqué une information primordiale. Celle sur mon nouveau partenaire. Je ne pensais plus du tout à cette facette du jeu pour tout avouer, faut croire qu’en une semaine, je m’étais habituée à être seule. Je n’arrive pas trop à le croire, mais surtout, je ne sais absolument pas comment aborder la situation. Surtout que bon, je viens à peine de l'apprendre de la bouche d’India, puisque la veille j’avais décidé d’errer jusqu’aux écuries, où je m’étais finalement endormie. Parce que j’en avais trop en tête. Parce que je ne savais plus précisément comment agir. Face à Cian, face à Pavel. Je me suis mise dans une situation bien délicate et c’est aujourd’hui que je m’en rends bien compte. Je décide de passer la soirée à la bibliothèque, me disant qu’un peu de lecture me changerait les idées, mais faut croire que non. Je traîne tout de même avec moi un livre sur George Washington avant de me dire qu’il serait temps que je retourne à ma chambre, et surtout voir Pavel. Parce que bon, c’est un stupide de l’ignorer de la sorte, qu’on doit parler lui et moi et que... Je ne veux pas qu’il croit que je l’ignore parce qu’il est mon nouveau partenaire. Enfin, bref. J’entre finalement dans la chambre pour le retrouver sur notre lit, maintenant. C’est un peu étrange tout de même. Je ne suis pas entrain de me plaindre, simplement, je ne suis pas encore persuadée que se soit la meilleure idée. Je dépose mon livre au coin de ma table de chevet et vient m’asseoir sur le lit. On ne va pas se coucher toute suite de toute façon, il est relativement tôt. Je le fixe un moment, comme si le chat avait manger ma langue. Une Nicola qui ne parle pas, ça a quelque chose de louche à ce qui paraît. Pourtant, je ne sais simplement pas comment l’aborder. Mais j’imagine que si je reste silencieuse encore un instant, se sera Pavel qui prendra la parole. « Bonsoir... Partenaire. » Je ne ridiculise pas la chose, simplement, je me demande qu’elles étaient les chances que cela se produise. « Je l’ai appris il y a seulement quelques heures... Je me suis éclipsée du prime trop rapidement hier... » J’annonce en haussant les épaules. Je ne souris pas vraiment, les traits de mon visage son plutôt neutre alors que je continue à regarder Pavel. Je crois qu’on a beaucoup de chose à se dire, à s’expliquer lui et moi, et je ne sais pas par quoi commencer. « Pavel... Je tiens à te dire que je n’aurais pas du t’ignorer comme je l’ai fait la semaine dernière. Sérieusement, ce n’était pas le bon comportement à avoir, et je m’en rend compte maintenant. » J’admet mes tords, c’est déjà ça. Je ne sais pas s’il s’attend à d’autres excuses de ma part. En fait, je ne sais plus vraiment ce qu’il attend de moi. Certes, il me désire toujours autant, ou peut-être plus maintenant depuis le petit incident de la semaine dernière, mais est-ce tout ?

Il est bien temps que j’approche Pavel, qu’on parle et qu’on mette certaines choses au clair. Je sais, je n’ai pas agit de la meilleure façon qui soit la semaine dernière, mais j’ai tout de même mes raisons, je n’aurais pas arrêté de lui parler s’il n’y avait pas quelque chose qui clochait. Et puis y’a toute cette situation de partenaire qui, je dois l’avouer, me surprend encore beaucoup et me laisse bien perplexe. Comment ne pas l’être. Et voilà que je retrouve Pavel sur notre lit et que je me décide enfin à parler. En fait, je crois que j’étire un peu le moment avant les excuses. Et Pavel ne semble pas très réceptif. Il semble même plutôt fermé à ce que je lui dirai. « Autre chose ? » Bon ça va, j’arrête de tourner autour du pot, de parler de notre nouveau partenariat. Je sais qu’il attend des excuses, mais je ne sais pas exactement comment les prononcer. Et pourtant je me lance, sans pour autant en dire trop. Et la réaction de Pavel ? Il soupire. Et moi je le fixe. Je le regarde se redresser, s’asseoir face à moi dans la même position que je suis. Plus moyen d’éviter nos regards, nous sommes l’un en face de l’autre. Ça sonne presque comme une confrontation. Il s’exprime, non mais qu’il continue. Je comprend bien qu’il semble terriblement perdu. Et bien, nous sommes deux dans ce cas. Je l’ai frustré. En fait, je ne pensais pas que mon comportement de la semaine dernière l’avait autant perturbé. Je ne m’attendais pas vraiment à ça. Il semble carrément agacé, alors que je suis plutôt calme. Pour l’instant. Parce qu’on sait jamais avec Pavel, faut dire que par le passé, il a souvent soulevé en moi plusieurs frustration lui aussi. « Je joue à rien Pavel. » Pourquoi est-ce que tout le monde pense que je joue à un jeu en ce moment. Enfin, quand je dis tout le monde, je parle de Cian. Et de Pavel maintenant. « Ce n’est pas un jeu... Et t’as raison, c’était un peu incompréhensible comme comportement de ma part. Mais en fait, j’ai juste eu peur... et honte, en quelque sorte. Pas de ce qui s’est passé entre nous, mais plus de la situation entourant tout ça. Tu vois, le lendemain du prime, je me suis réveillée à moitié nue, dans le même lit que toi et je ne me souvenais même pas clairement de ce qui s’était passé. Et plus les souvenirs me sont remontés à la mémoire, plus je me suis dit que j’avais fait une folle de moi. » Et pas qu’un peu. Est-ce qu’il peut comprendre à quel point s’était embarrassant tout ça. Et combien ça ne me ressemblait aucunement d’agir de la sorte. « Et à la place de venir t’en parler, je n’ai pas eu le courage. Alors j’ai un peu fuis tout ça... Et j’ai fait comme si rien n’était arrivé. Ce qui est particulièrement enfantin de ma part. Faut croire que je perd en maturité depuis que je suis ici. » Oui, parce que ça aussi on me le reproche. Surement avec raison. Je soupire finalement, parce que je n’ai pas fini, non ce n’est pas tout. Mais il n’aimera pas la suite. Je sais que ce que j’ai à lui dire ne lui plaira pas, parce que je commence à bien le connaître Pavel, malgré tout. « T’as conscience que si je n’avais pas été saoule se soir là... Jamais je n’aurais agit de la sorte... Je veux dire, le baiser et tout. » Je baisse finalement le regard, puisque finalement, je ne supporte peut-être pas de le regarder droit dans les yeux, de cette façon aussi intense qu’il a l’habitude de le faire. Mais je dis la vérité. Si je n’avais pas été aussi enivrée, je ne l’aurais probablement jamais embrassé de cette façon. Je ne vis pas dans le déni, je ne fais que dire les faits. J’en ai eu envie, je ne suis pas entrain de le nier. Mais il y a une nuance entre en avoir envie, et le faire. Nuance que l’alcool ne semble pas voir.

J’essaie le plus possible de bien expliquer ce qui s’est passé dans ma tête la semaine dernière, et pourquoi je l’ai ignoré comme je l’ai fait. Il veut des explications, et il a raison, il les mérite. Ce n’est pas particulièrement et je ne veux surtout pas que mes paroles soient mal interprétées en fait, parce que ça pourrait certainement arriver. Jusqu’à un certain point, on peut dire que Pavel et moi avons un sacré problème de communication depuis le début. Et je ne pense pas être la seule fautive face à se problème, bien que je prend mes parts de responsabilité. Tout comme j’admet avoir agit comme une gamine. Faut assumer dans la vie, même si ce n’est pas toujours la chose la plus agréable à faire pour notre égo. Et en parlant d’égo, je crois que celle de Pavel a été particulièrement touché. Je me trompe peut-être, mais cette réaction face à tout ça. Je ne m’attendais pas nécessairement à ce qu’il réagisse de cette façon. Mais je sens le besoin de lui faire comprendre que sans l’alcool, nous n’aurions pas fait ce qu’on a fait. Je ne l’aurais surement pas embrassé aussi... fougueusement. Je revois encore les images qu’on a montré sur le prime. « J'ai l'impression que t'assumes que dalle, mais bon, c'est pas comme si ça me surprenait non plus... » Je soupire. Mais il s’attendait à quoi au juste ? Que je lui saute dans les bras et que je lui demande de retirer ses vêtements pour qu’on reprenne là où on a arrêté lorsque je me suis mise à me vomir les tripes ? « Enfin j'imagine que j'ai de quoi m'estimer heureux, ouais, t'aurais très bien pu prétendre que je t'ai droguée au GHB ce soir-là, ou qu'une entité maléfique a pris possession de ton corps... vraiment je m'attendais à tout. » Je fronce les sourcils, relevant immédiatement les yeux pour le regarder. Non mais c’est quoi cette connerie. « Tu crois vraiment que j’aurais été capable d’inventer une telle histoire ? Sérieux ? » Pour qui est-ce qu’il me prend. Je n’ai jamais pensé qu’il était un monstre. Je n’ai jamais prétendu une telle chose. D’accord, je ne l’ai pas toujours vu d’un bon oeil et je l’ai toujours trouvé un peu trop entreprenant envers moi, mais de là à dire ce genre de chose. Non, mais non. « Et toi... t'as conscience que si t'avais pas subitement été prise d'une envie de vomir, on aurait très probablement couché ensemble, hm ? » Je pince les lèvres, figée durant un moment. « Oui. » Oui, j’en ai conscience. Je n’ai jamais prétendu le contraire non plus. Je ne verrais même pas pourquoi je le ferais, puisque c’est ce qui serait arrivé. J’ai bien vu le images. Je me suis vues aller, et je me souviens même l’avoir désiré. « T’aurais eu ce que tu désirais... J’imagine que tu dois en vouloir à tout cet alcool de m'avoir fait vomir hein ? » Non mais il l’a toujours dit. Il veut me sauter. Ses intentions ont toujours été claires, plus que ça même. Alors j’imagine bien qu’il ne devait pas être content de me voir partir et le repousser pour aller vomir. « T’aurais pas préféré m’avoir un peu plus en état ? » Je lui demande, parce que ça me bloque. Il va dire que je n’assume pas, mais ce n’est pas du tout ça en fait. « Je ne suis pas entrain de dire que tu as profité de moi Pavel. Je ne suis pas non plus entrain de dire que je n’avais pas envie qu’on couche ensemble ce soir là. Mais merde, tu voyais bien que je n’avais pas toute ma tête. Seulement m’étendre sur mon lit, ça ne t’as pas traversé l’esprit que c’était la meilleure chose à faire ? » Je m’emporte un peu, mais bon, si on se parle, autant se parler franchement après tout.

J’ai un peu de la difficulté à accepter que Pavel pense que je suis capable d’inventer des histoires sur son dos. Non mais sérieusement, je serais la dernière personne à parler de cette manière et à faire ça. Je n’aurais aucune raison de le faire premièrement et de plus, je sais bien qu’il n’aurait pas fait ça. Je ne le considère pas comme un monstre, je ne l’ai jamais considéré de la sorte. « J'en sais rien Nicola, je sais pas okay ? » Je soupire. J’aurais préféré qu’il me dise que j’avais raison et que ça ne faisait aucun sens. Mais bon. Et oui, j’ai conscience que si je n’avais pas subitement été malade, on aurait couché ensemble lui et moi. Je le sais, et je l’assume. Enfin... Je me permet simplement de lui faire la remarque qu’il ne devait pas être content de ne pas avoir obtenu ce qu’il souhaitait. C’est à dire moi. Non mais quoi, j’ai raison non ? Pourquoi est-ce qu’il fait cette tête ? Parce que c’est lui qui n’assume plus en fait. Sérieux, il a la mémoire courte ou il ne se souvient plus m’avoir dit à quelques reprises qu’il ne s’intéressait qu’à mon cul. « Ouais, ouais ça m'a fait chier que tu stoppes tout comme tu l'as fait, j'vais pas dire le contraire ce serait te mentir. Mais ça m'a plu non plus de te voir au plus mal dans la salle de bain ensuite, sur le moment je t'en ai voulu et en même temps... » en même temps quoi Pavel ? Non mais qu’il continue, c’est plutôt intéressant. J’arrive plus à le suivre. J’arrive tout simplement plus à savoir ce qu’il pense et c’est tellement énervant. Il doit penser la même chose de son côté, je sais pas. « J’arrive tellement pas à te suivre... » Ça me désespère. Et je ne peux m’empêcher de lui communiquer ce certain désespoir. « T'sais quoi laisse-tomber, pense ce que tu veux. » Je lève les yeux en l’air, face à cette réplique. Pourquoi j’ai le sentiment que c’est un reproche ? Non mais on dirait presqu’il est vexé. Moi je me demande encore pourquoi lorsqu’il a vu l’état dans lequel j’étais, il n’a pas plutôt jugé bon de me coucher. Ça aurait clairement été la meilleure chose à faire. Et je viens même lui répéter que je ne suis pas entrain de prétendre qu’il a abusé de moi ou de la situation. On sait jamais, avec lui, il pourrait me le reprocher après. « Euh... non ? » Cette réponse ne m’étonne aucunement en fait. C’était prévisible. Pourquoi aurait-il fait une telle chose. « D’accord. » Je ne sais pas quoi dire d’autre. C’est tellement chiant tout ça et j’ai l’impression qu’on avance à rien. On fait du surplace depuis le début de la conversation. « On est entrain de se prendre la tête pour un truc qu'a au final même pas eu lieu... » Je plonge mon regard dans le siens me disant qu’il n’a pas tord pour le coup, même si je me doutais que cette discussion n’allait se dérouler sur un terrain d’entente. On ne voit pas la chose de la même façon, on ne sait pas ce qu’on veut, ou plutôt comment réagir face à ce qui s’est produit dimanche dernier. Moi c’est comme ça que je le vois. « T’as raison... Ça donne rien d’argumenter à propos de ça. » On a pas couché ensemble, fin de l’histoire ? Si seulement ça pouvait être aussi simple en fait. Je fixe Pavel alors qu’il reprend la parole, ce qu’il insinue ne me plait pas vraiment. Il vient de dire que ça donnait rien de se prendre la tête, sauf que voilà qu’il m’attaque à nouveau en quelque sorte. Mais pourquoi est-ce qu’il agit comme ça avec moi ? C’est vraiment énervant. « Arrête... Arrête. » Je gesticule, les bras devant, pour qu’il arrête de parler, bon dieu. Je vais finir par me lever et partir. S’il continue, c’est réellement ce qui va se produire. Et il trouvera encore le moyen de me reprocher quelque chose. « Je t’ai dit que j’assumais ? T’as pas compris cette partie ? T’as pas compris la partie où je disais avoir eu envie de toi aussi ? » Il n’entend que ce qu’il veut entendre. Pourtant, ça devrait lui avoir fait plaisir. « Et tu veux bien laisser Cian en dehors de tout ça ? Ma relation est déjà bien assez compliqué avec lui comme ça. Parce que oui, ça ne me plait pas qu’à cause de notre petite histoire de dimanche dernier, Cian se distance de moi. Ça m’embête vraiment même. Mais ce n’est pas la question là. Et je n’ai jamais prétendu vouloir oublier ce qui s’est passé, même si bon, ce n’est pas mon souvenir le plus glorieux, qu’on soit clair. » Boire et vomir mes tripes, ouais, on repassera pour le côté glamour. J'imagine que ce que je viens de lui dire à propos de Cian ne lui plaira pas, mais je m'en fous. Je n'ai pas terminé en plus de ça. Non je suis sur une lancé. Il voulait des réponses à ses questions, c'est à mon tour de vouloir des réponses. « Mais qu’est-ce que t’attends de moi Pavel ? » J’en ai un peu marre d’être dans le néant de la sorte. « Parce qu’il y a deux semaines, tu te donnais comme mission de me fourrer et là, t’es entrain de prétendre que tes motivations ne sont plus les mêmes. Alors tu peux me reprocher bien des trucs, d’accord, mais soit un peu cohérent toi-même. » Je m’emporte beaucoup trop. Je parle, je suis énervée. Je ne parle pas nécessairement fort, mais ma voix se fait tranchante sur les dernières phrases, comme si l’énervement prenait le dessus de moi. Je ne sais pas comment on va arriver à être partenaire si on est incapable de s’entendre sur aucun point. Ce n’est pas ce que je désir, je ne veux pas que les choses soient ainsi entre lui et moi, puisque je pense vraiment qu’on pourrait s’entendre. Mais tout me dépasse en ce moment. Tout. Je comprend plus rien. Je ne me comprend plus moi-même.

Pourquoi tout est toujours aussi sérieux entre Pavel et moi ? Y’a-t-il un moment où nous allons réussir à ne pas nous prendre la tête avec des histoires qui n’en finissent plus ? Je ne suis pas entrain de prétendre que se sont des conneries, parce qu’au finale, ça me préoccupe beaucoup cette histoire. Et je ne veux pas oublier ce qui s’est passé comme je ne tiens pas absolument à ne plus en parler. Mais passer à autre chose pourrait aussi être bien. Autant pour lui que pour moi. Nous n’avons pas couché ensemble, comme l’a mentionné Pavel, c’est tout. Sauf que finalement, sa question à propos de tout ça ne me plait pas, ou plutôt, elle me faire réagir rapidement et je me met à parler. De Cian. Parce que c’est vrai qu’à cause de dimanche dernier, et des images qu’a montré Monroe, ça n’a pas aidé à ma relation avec Cian. Enfin, relation, je sais pas, mais ce qui se passe entre nous. Bref. Pourquoi je parle de tout ça avec Pavel aussi. Ça ne le concerne pas et surtout, ça ne semble clairement pas lui plaire. « Je suis censé me sentir mal pour toi, là ? Parce que ton gars prend ses distances, j'dois compatir ou... ? Non mais juste pour savoir, quoi. » Je soupire, mon dieu, pourquoi il prend ce que je viens de lui dire de cette façon. J’aurais du me la fermé, mais je n’avais pas réussi à le faire, et voilà, Pavel était à nouveau énervé. « Non... non. » Ce n’était pas du tout ce que je voulais prétendre. Il n’avait qu’à pas parler de Cian en premier en fait. « Mais okay, on arrête de parler de lui alors. » Bon, tant mieux, parce que je ne ressens pas non plus le besoin d’étaler mes problèmes et comment je me sens face à Cian avec Pavel. Ça serait carrément étrange et inconfortable. De toute façon, une question me brûle les lèvres et comme nous sommes plongé dans cette discussion qui finalement ne s’annonce pas du tout comme je l’avais prévu, je me dis que le moment est plutôt bien choix. Parce qu’après tout ce qu’on vient de se dire, je ne sais plus quoi penser. J’étais déjà perdue avant, mais là, c’est plutôt le brouillard dans ma tête. Je veux des explications. Je veux savoir ce qu’il attend de moi. Et qu’il se montre un peu plus cohérent, parce que ça ne fonctionne pas. Sa façon d’agir avec moi a tellement changé durant les dernières semaines. « Pour un mec qui n'aurait que cette idée-là en tête, la logique voudrait pas que je me sois jeté sur toi depuis longtemps là ? Pourtant comme tu le vois, nous sommes assis l'un en face de l'autre et mes mains sont posées sur le matelas, au lieu par exemple de glisser sous ton pull. » Hm. Et je répond quoi à cette affirmation moi ? Parce que dans un sens, il a raison. Mais ça ne m’explique pas pourquoi il n’agit plus de la même façon. Puisque je suis persuadée qu’il y a deux semaines, il aurait déjà été entrain d’essayer de me retirer mon haut. Alors il ne veut plus que seulement coucher avec moi ? C’est ce qu’il est entrain de dire ? « J'comprends que t'arrives pas à saisir, et à vrai dire, moi non plus je capte plus grand chose... » C’est d’avance ça. Si lui ne comprend plus rien, on va faire comment pour s’en sortir ? « Je sais pas quoi te répondre, là en fait. Mais tu sais, par rapport à ce que je t'ai dit juste avant, c'est pas parce que je ne fais rien que je n'en ai pas envie. Enfin j'pense que tu t'en doutes. » Je cligne des yeux à plusieurs reprise, le fixant, dans un silence légèrement pesant. J’aurais tellement aimé qu’il m’éclaire. Mais il ne sait pas. Et oui, je m’en doute bien avec ce qu’il a dit, qu’il a encore envie de moi. « Je m’en doute bien, oui. » Je me contente de dire simplement. « Est-ce que je dois avoir peur que tu me sautes dessus durant la nuit vu que nous allons dormir ensemble ? » Peur. Je ne sais pas pourquoi j’ai employé ce mot là. Je n’ai pas peur de Pavel. Et je suis certaine que ce mot ne lui plaira pas. « Pas peur... Enfin... » Il comprend ce que je voulais dire. Parce que j’appréhende ce truc de partenaire. Ou plutôt, je n’ai aucune idée à quoi m’attendre. Comment ça se passera. « Tu serais quand même revenue vers moi si on avait pas été désignés partenaires et donc contraints à partager le même lit, hm ? » Voilà, en parlant de même lit. Je me laisse tomber sur le côté, sur notre lit, alors que j’étais assise en tailleur depuis le début. Mes yeux sont toujours posés sur Pavel, ma tête venant se placer confortablement sur une des oreillers. « Je ne me suis pas sentie forcé à venir te parler. Qu’on soit partenaire ou non, j’avais déjà dans la tête de venir vers toi pour régler la situation. » Je dis en soupirant, fermant les yeux un instant, me demandant si nous avons réellement réussi à régler la situation comme je le dis. « Pavel... » J’ouvre les yeux à nouveau, pas certaine de savoir ce que je veux lui dire. « J’ai vraiment envie qu’on s’entende bien toi et moi... Je veux qu’on soit de bons partenaires l’un pour l’autre. Je veux avoir confiance en toi, comme je veux que t’aies confiance en moi. » Et je suis terriblement sincère en ce moment. « Je... T’en penses quoi ? C’est possible ? » Je ne suis pas trop naïve, mais j’ai franchement l’impression que c’est possible. Y’a moyen qu’on s’entende bien sans se prendre la tête. Je ne dis pas de tout effacer et de recommencer, mais notre relation est depuis le début plutôt boiteuse, on arrive pas à être d’accord, on ne pense pas de la même façon. Mais j’y crois, c’est possible, la bonne entente entre lui et moi.