C'était difficile à croire, surtout venant de moi, mais pourtant je devais bien avouer que ces quelques jours loin d'Hawaii m'avaient permis de m'aérer l'esprit. Oui, c'était bien moi qui était en train de vous faire cet aveu, moi qui pendant douze semaines avait soupiré avec envie en pensant à la plage, à l'océan, à la douceur du paysage depuis la lana'i de ma maison. Mais c'était pas vraiment de mon île que venait le souci à vrai dire, je crois que j'étais surtout très contrarié par la manière dont s'étaient déroulées les choses à partir de ce jour où j'avais accepté de revoir celui qui jadis avait été mon entraineur. Y'avait trop de non-dits, trop de reproches et de rancœurs pour que la conversation ait pu se dérouler autrement que mal, j'aurais du le savoir avant même d'accepter, je le savais sans doute au fond ... Mais je crois que j'avais ressenti le besoin de faire face. Le secret que j'avais défendu durant mon aventure Fake Lover n'était certes qu'un secret de polichinelle pour ceux qui me côtoyaient au quotidien, et ma retraite sportive et médiatique ne s'était bien entendu pas faite sans que j'entende mon lot de réflexions et de sous-entendus auxquels j'avais fait mon possible pour ne pas prêter attention, mais je crois que de déballer tout cela à voix haute m'avait fait prendre conscience que j'avais besoin de me confronter à certaines choses, et surtout à certaines personnes, si j'espérais laisser définitivement tout cela derrière moi. Et cela passait par l'homme qui m'avait indéniablement porté au plus haut, mais avait aussi bien vite fait de disparaitre quand j'étais retombé au plus bas ; Quand le vous ne remarcherez peut-être jamais ne s'était pas encore mué en vous remarcherez un jour, avec de la persévérance et beaucoup de patience. Alors après cela m'aérer quelques jours ne pouvait décemment pas me faire de mal, et c'est donc pleinement que j'avais profité de ces quelques jours à Philadelphie, dans la famille de Benjamin, pour fêter la nouvelle année. Et c'est bien plus serein que j'avais retrouvé Honolulu au début du mois de janvier.

Je restais de toute manière à côté de ça pas mal occupé, et parce que je savais que cela faisait partie de ces choses qui finiraient par s'estomper je prenais les choses comme elles venaient en tâchant d'en profiter. Bien évidemment que ma victoire du jeu télévisé n'avait pas simplement eu pour effet de faire remonter de vieilles rancunes, et fort heureusement d'ailleurs, parce qu'il aurait été fort désagréable d'avoir la victoire amère. Et ce jour-là par exemple, nous étions rentrés au port plus tôt que d'habitude, onze heures au lieu de treize heures, car Leilani et moi avions rendez-vous à la banque à midi précises, et aux vues des enjeux il était absolument hors de question d'être en retard. Et si j'étais ressorti aussi fébrile que ma jeune sœur de cet entretien - les banquiers avaient le chic pour vous faire monter la tension - je l'avais rapidement déposée sur le campus de l'université avant de prendre la direction de Waikiki beach. J'avais quitté l'eau il y avait quoi, deux ou trois heures à peine, mais déjà la volonté de nager me donnait presque des picotements dans les muscles ; J'étais un vrai poisson. Ou plutôt non, un dauphin. Ouais, c'était exactement la sensation que j'avais lorsque je me tenais debout sur ma planche de surf, à filer à toute allure entre les vagues. Tant et si bien que je n'avais pas vu le temps passer, et que l'après-midi était déjà bien entamée lorsque j'avais regagné la terre ferme ; Mais pour ce que cela changeait de toute manière, Ben ne rentrait jamais du boulot avant le début de la soirée, alors. Croisant les bras j'avais enfoncé mes pieds dans le sable, contemplant cette plage que j'aurais pu parcourir les yeux fermés tant j'y avais passé des heures entières à surfer ; J'y croisais toujours plus ou moins les mêmes visages suivant les heures où j'y étais, et fatalement j'avais sur ce sable le sentiment d'être absolument là où je devais être.

J'en étais même venu à me demander s'il ne s'agissait pas simplement d'une impression due à ce sentiment de familiarité, qui avait retenu mon attention sur la silhouette qui passait un peu plus loin ... Mais non, elle me disait véritablement quelque chose. Fronçant les sourcils j'avais hésité un instant, me demandant si j'avais bien vu, mais lorsque je n'avais finalement plus eu de doute je m'étais exclamé « Naukana ! » Oui, c'était bien Betty que je croyais avoir reconnu et que j'interpelais depuis mon petit coin de plage. Et il n'y avait rien d'irrespectueux dans le fait de la désigner de son patronyme ; C'était chose courante chez nous, c'était plus affectueux qu'autre chose. Et pour l'heure c'était pas ce qui me préoccupait, non à vrai dire à cet instant ce qui retenais surtout mon attention c'était la tignasse de la jeune femme « Kate Moss a appelé, elle aimerait bien récupérer ses cheveux. » n'avais-je pu m'empêcher de la taquiner gentiment. Parce que oui, Betty était bel et bien blonde, là, face à moi. Pas étonnant que j'ai mis un moment avant de réaliser de manière vraiment formelle que c'était elle que j'avais en face de moi. Et j'étais pas en train de dire que ça ne lui allait pas, mais bon forcément sur le coup ça surprenait un peu, c'était comme s'il m'avait pris l'envie soudaine de couper ma tignasse pour ne laisser que deux pauvres millimètres de cheveux sur mon crâne, chose qui ne m'étais pas arrivée depuis mes douze ou treize ans, hm. « J'ai failli pas te reconnaitre de loin, heureusement que j'ai l’œil. » que j'avais fini par ajouter tout en m'avançant enfin pour séparer les quelques mètres qui nous séparaient encore l'un de l'autre. Je savais bien que je lui avais promis de la voir bientôt, et je n'avais pas oublié, mais il est vrai que jusqu'à mes courtes vacances à Philadelphie que n'avais pas eu une minute à moi, et je recommençais en fin de compte seulement maintenant à retrouver ma tranquillité.

Putain, quand je pense à cette foutue émission j'ai tellement la rage. Non mais c'est vrai quoi, c'était cool de voir le monde un peu, l'Irlande, la France, tout ça, l'envers du décors, les coulisses, le plateau, le nid, mais sérieux, je me suis faite dégager et quelques jours plus tard un des cons qui étaient nominés avec moi se décide à partir ! Genre le mec il pouvait pas le faire plus tôt pour que je reste plus longtemps ? Non ! Pauvre tâche. Enfin, d'un autre côté, je m'emmerdais grave, bon je me suis fait des potes, je crois, et j'en ai retrouver un ancien, mais globalement je me suis fait chier. En plus ma Nasty me manquait vachement. C'est drôle, je crois que je me suis jamais autant attachée à quelqu'un avant elle, cette bonne grosse chienne. Enfin si, il y a eu l'autre, le malade mental qui m'a mise six pieds sous terre, mais disons que j'essaye de l'oublier. Enfin bref, j'étais un peu en colère contre Zoran mais disons que l'eau à coulé sous les ponts et que je lui en veut plus. Après, c'est pas comme si j'étais amie avec lui et que j'avais l'intention de le revoir un jour, donc on s'en fout que je lui en veuille encore ou pas, mais je préfère que les choses soient claires dans mon esprit. Au moins, en ayant été éliminée au milieu de l'aventure j'ai pu me prendre de longue vacances en France, ce pays chelou, et je me suis bien marrée à les regarder devant ma téloche dans mon hôtel. N'empêche c'est drôle de passer de téléspectatrice à candidate puis redevenir simple spectatrice alors qu'on connait l'envers du décors. Je crois que comme je les connaissais un peu plus ou moins tous je me suis encore plus éclatée à regarder l'émission et pour être totalement franche, je regrette pas du tout d'avoir participer. Bah si je l'avais pas fait j'aurais surement jamais retrouvé Akela. D'ailleurs je me dis que c'est quand même une putain de drôle de coïncidence qu'on se retrouve dans une connerie pareille. Enfin, que moi je m'y retrouve, ok, ça passe, c'est crédible, mais l'y voir lui c'est un peu étonnant. Le truc le plus fou dans tout ça c'est qu'il a gagné ce con. Qu'est-ce que j'étais fier de lui sur le coup quand j'ai vu que c'était lui, putain ! Hawaï était en fête, moi je vous le dis. Et bizarrement depuis ce temps-là, j'avais pas pu le revoir une seule fois. Enfin, j'imagine qu'il a dû être pas mal occupé, donc je me suis pas trop inquiétée, enfin si un peu, je croyais qu'il m'avait à nouveau oublié, faut dire que j'aime bien retrouver des anciens potes, rien que pote quoi, parce que j'en ai pas tellement, donc autant garder un oeil sur ceux qu'on recroise par hasard, surtout quand ils deviennent relativement célèbres et qu'ils sont pleins aux as après avoir gagné une émission de télé-réalité. Non, mais je suis pas une salope à ce point, hein, je vais pas rester amie avec lui que pour ses beaux yeux et son argent, même si je pourrais. Non, je l'aime bien en vrai. Je l'ai toujours bien aimé, depuis qu'on est ados en fait, je crois même que j'étais un peu amoureuse de lui quand j'étais jeune, je le connaissais grâce à sa soeur avec qui j'étais pote à l'époque. En tant que grande conne, j'ai même pas essayé de la retrouver, faut dire que j'imagine assez nos vies être à l'opposé l'une de l'autre, donc à moins qu'un pur hasard nous réunisse comme avec Akela, j'avais absolument pas l'intention de retrouver Keona. En plus, faut dire que j'avais pas vraiment le temps, d'abord j'ai pris des vacances en France, fallait bien que je profite un peu du fait d'être sur place, et puis en suite, même en ayant été relativement invisible et éliminée à la mi-saison, j'avais quelques fans à contenter et on m'avais invitée dans quelques émissions de radios hawaïennes. Donc bref, entre le retour de l'émission et ma vie d'avant, ma chienne, le boulot tout ça, bah j'avais pas la tête à aller retrouver une vieille amie, même si on avait été plutôt proches dans le temps. Quand je pense au boulot d'ailleurs, il faut dire qu'il y a eu carrément plus de monde au salon pendant presque un mois, genre il voulait tous me voir et se faire tatouer par moi, grande maîtresse de l'art ancestral du tatouage. Et puis là, en ce moment, c'est retombé. Tant mieux dans un sens, au moins je peux un peu respirer. Non mais c'est vrai, la célébrité c'est un peu fatiguant quoi ! Enfin, célébrité, c'est vite dit. D'ailleurs, à l'heure actuelle, là, sur la place, je peux marcher et bronzer tranquille, tout le monde s'en bat le steak. Je sais pas si je dois bien le prendre ou pas, genre on m'a oubliée quoi, mais je préfère pouvoir être seule que d'être entourée d'admirateurs bizarres aux têtes de pervers qui veulent des autographes et plus si affinité. Et si ça se trouve en fait ils me reconnaissent juste pas, bah ouais, je suis plus brune je suis blonde ! Couleur qui va à merveille avec ce qu'il y a dans mon crâne, n'est-ce pas ? Je trouve ça moche en vrai, je sais même plus pourquoi je me suis teins les tifs, je peux être tellement conne par moment. C'est là que j'entends un gars m'appeler. Il devait pas mal me connaître pour ne m'appeler que par mon nom de famille et puis là, je le vois. Akela. J'avais Nasty avec moi et elle le connaissait pas donc elle a commencé à se lever. « Tu bouges une griffe j'te l'arrache, capiche ? » Ouais, c'est l'amour fou entre elle et moi. Elle se rallonge dans le sable et je me dirige vers le beau gosse qui vient de m'interpeller. « Tiens, comme on se retrouve. J'pensais pas tomber sur toi ici. » Je crois que cette phrase était à double sens, même si je m'en suis pas rendue compte tout de suite. En fait c'était un peu ironique, surtout sur le fait qu'on se retrouve "par hasard" sur une plage d'Hawaï au même moment comme on s'était revu pour la première fois depuis longtemps dans Fake Lover. Là il me fait une remarque sur mes cheveux. « Pff. Ils sont dix mille fois mieux sur moi que sur elle. » Je lance ça pour me vanter mais il a raison, je devrais lui rendre parce que ça me va pas tellement, enfin ça dépend des jours. Il me dit qu'il a faillit pas me reconnaître. « Faut penser à contrôler ta vue de temps en temps quand même, c'est que tu te rajeunis pas, mon vieux. » Moi aussi je peux le taquiner s'il veut, hein. « Alors, quoi de neuf ? Il parait que t'a gagné Fake Lover, ça t'fait quoi ? » Ouais, je sais pas, tu ressens p't-être un truc particulier quand tu gagnes une émission, ou alors c'est comme quand t'as un an de plus, ça fait rien du tout, juste plus de rides surement. En tout cas, je peux pas dire que je suis mécontente de le voir, au fond il m'a peut-être un peu manqué, mais rien qu'un peu alors.

Je ne vais pas vous dire que je regrettais une seule seconde ma participation à Fake Lover, puisque ce n'était pas le cas. A vrai dire je pense que Camille et Danaé étaient à eux deux des raisons suffisantes au fait que je cette aventure m'avait été bénéfique - et le chèque encaissé sur mon compte en banque, aussi, on ne va pas se mentir - mais fort heureusement ils n'étaient pas les seuls. En fait, je crois que ce jeu avait aussi accompli l'exploit de m'assurer une toute dernière fois ce que je savais déjà : il n'y avait pas d'endroit sur terre où je me sente plus à ma place qu'à Hawaii. Maintenant que j'en avais été privé durant trois mois je pouvais l'affirmer avec vigueur, jamais on ne me ferait quitter mon rocher pour autre chose que des vacances ou de coutres périodes, même pas pour tout l'or du monde. Et puis, qui l’eut cru, mais Fake Lover m'avait aussi permis de renouer avec une ancienne connaissance en la personne de Betty. Se trimballer jusqu'à l'autre bout du globe pour retrouver quelqu'un qui vivait pourtant à quelques dizaines de kilomètres de moi en temps normal, tout au plus. Si ce n'était pas avoir de la veine, je ne savais pas ce que c'était ... Mais de la veine je n'en avais pas manqué puisque j'avais terminé l'aventure sur la plus haute marche du podium, contre toute attente, en particulier la mienne. Et c'était bien Betty justement, que je croyais avoir reconnu sur la plage tandis que je laissais le soleil se charger de sécher ma peau humide, après une séance de surf qui outre le fait d'être amplement méritée était aussi et surtout relaxante au possible. Il n'y avait rien de plus relaxant que ça, à mon avis ... Bref, étant en plus de bonne humeur c'est sans aucune hésitation que j'avais interpelé Betty jusqu'à ce que se retournant elle semble me remarquer, ou me reconnaître, à son tour et s'avance à ma rencontre, abandonnant près de sa serviette un chien qui m'arracha un sourire. Je fondais littéralement devant les boules de poils quelles qu'elles soient, c'était l'une de mes faiblesses. Au grand damne de Benjamin qui devait maintenant cohabiter avec deux chiens, en plus de moi. Enfin bref. « Tiens, comme on se retrouve. J'pensais pas tomber sur toi ici. » Faut dire que l'île restait grande, malgré tout, et preuve en était que nous avions réussi à vivre une décennie entière dessus sans nous recroiser. Et puis Waikiki Beach n'était pas la plage que je préférais pour ce qui était du surf ... Mais elle avait le mérite d'être proche du centre-ville, et aujourd'hui je n'avais pas cherché plus loin, bien que. « Je surfe rarement ici, trop de monde. Trop de touristes, et pas assez d'espace. » C'est sûr que surfer en devant faire attention à ne pas estropier un baigneur ce n'était pas l'idéal, je vous prie de me croire. Pour ces raisons je préférais le North Shore, mais puisque changer momentanément mes habitudes m'avait permis de retomber sur Betty je n'allais pas m'en plaindre. Même si j'avais eu un certain mal à la reconnaître au premier regard, force était de le constater. « Pff. Ils sont dix mille fois mieux sur moi que sur elle. » A vrai dire je ne pensais pas que la chose soit comparable, à bien y réfléchir, mais soit. « Faut penser à contrôler ta vue de temps en temps quand même, c'est que tu te rajeunis pas, mon vieux. » Écartant théâtralement les bras en signe d'impuissance face à la situation, j'avais néanmoins souri d'un air amusé. Ce n'était pas non plus comme si j'étais sérieusement vieux ... Je n'avais que trente ans, après tout. Et pas le moindre cheveux blanc ça je pouvais vous le garantir. On blanchissait très tard dans la famille de toute façon, ou tout du moins ma mère et mes oncles, mon père n'avait pas vraiment eu le temps de blanchir, ni même de vieillir. « Alors, quoi de neuf ? Il parait que t'a gagné Fake Lover, ça t'fait quoi ? » Ce que ça me faisait ? J'avais toujours trouvé cette question un peu piège, ce que ce soit un proche, un journaliste ou un parfait inconnu qui me la pose, j'avais toujours la sensation que l'on attendait ma réponse au tournant ... Ce qui dans le cas des journalistes était très certainement le cas à vrai dire, ils étaient bien tous les mêmes. Mais là il s'agissait de Betty, et je doutais fortement qu'il en soit de même. « Il paraitrait, ouais. » Il paraitrait même que je n'en étais pas peu fier, étant donné les mastodontes que j'avais en face de moi en finale. A vrai dire je me demandais toujours autant comment j'avais pu passer devant quelqu'un d'aussi charismatique que Pavel, ou d'aussi adorable que Camille ... Mais j'avais fini par comprendre que c'était le genre de question qu'il valait mieux que je ne me pose pas, et que je me contente de profiter de la situation qui était la mienne. « Et ça fait que, c'est hyper pratique, en fait. Genre, je ne fais plus la queue au cinéma et je reçois des places gratuites pour des matchs de basket que je n'irai de toute façon jamais voir ... et le plus jeune de mes neveux est persuadé que j'ai un clone qui vit en Europe et qui est devenu célèbre, normal quoi. » Je crois que si je devais recevoir un dollar à chaque connerie que je racontais, il y a déjà au moins dix ou quinze ans que je serais millionnaire, au moins. Et tant de conneries pour ici dire qu'au final cela n'avait pas changé grand chose à ma vie, d'avoir gagné Fake Lover ... Enfin si, un peu au début quand même, on ne va pas se mentir, mais cela retomberait doucement, j'en ressentais déjà les premiers effets. Ce qui n'était pas plus mal à vrai dire, car je n'avais aucunement l'intention de rester plus que de raison dans la lumière des projecteurs comme certains anciens gagnants de l'émission ... Je crois que j'avais simplement envie de retrouver ma petite vie rapidement en fin de compte, agrémenté des quelques avantages que l'émission avait apporté. « Et toi alors, qu'est-ce que tu as fait depuis ta sortie ? » Oui, j'étais curieux, et oui, je préférais parler d'elle plutôt que de moi ... D'autant plus qu'avec les interviews ayant suivies ma sortie du jeu, j'avais eu l'impression de ne faire que ça, parler de moi, et de virer narcissique contre ma volonté. C'était bien assez, maintenant. « Faudra que tu viennes manger à la maison un soir, quand Keona sera là. Ça lui fera plaisir de te revoir. » Même si cela faisait toujours bizarre de revoir ses anciennes connaissances de lycée des années après, et de se confronter aux choix faits et aux chemins empruntés par chacun, parfois bien loin de ce qu'on avait imaginé. Lorsqu'il s'agissait de personne que l'on avait considéré comme des amis c'était rarement désagréable.