S'il y a bien un endroit où je ne voulais poser les pieds, c'est bien la salle de musique. En effet, je ne suis pas une excellente chanteuse, on peut même dire que je chante très mal, cependant je suis une très bonne violoniste, sans la moindre vantardise. Si j'aurais voulu en faire mon métier, j'aurais très bien pu intégrer un vrai orchestre, mais voilà, je suis une fille plutôt délurée et j'ai l'impression que d'avouer que j'aime le violon, c'est comme une honte. Cependant, lorsque j'entends quelques candidats parler de tout les instruments qui se trouve dans la salle de musique, je me demande si je peux y trouver un violon. C'est un peu comme une drogue comme moi, j'adore y jouer. C'est comme ça qu'un soir, je décide quand même d'y faire un tour. J'emprunte l'ascenseur en priant intérieurement que celui-ci ne tombe pas en panne, puis une fois au troisième étage, j'avance jusqu'à cette fameuse salle qui m'est inconnue. Lorsque je pousse la porte, je suis un peu émerveillé par les lieux. C'est surement l'une des plus pièces au sein du nid. La pièce est illuminée et chaleureuse, puis surtout remplie de jolie chose. J'avance jusqu'au piano qui se trouve dans un coin et j'appuie sur deux/trois touches pour jouer "au clair de la lune", la seule chanson que j'ai retenu depuis mes cours de musique dans cette super école de riche qui me faisait chier à mourir. Et alors que je vois tout les instruments, je tombe sur la boite qui contient le violon. Personne n'y a touché, l'instrument est archi neuf. Je le frôle du bout des doigts, tentée de jouer, mais je ne veux être surprise par personne. Sérieux, Apolline l'arc en ciel rebelle qui joue du violon, ça gâchera pas mal mon image. J'ai pas beaucoup de pote à l'extérieur qui le savent non plus. Cependant l'attraction est trop forte, je l'attrape et me place au milieu de la pièce, face au miroir pour avoir une meilleure acoustique. Je place le violon sous le menton et je ferme les yeux. Sans contrôler vraiment mes gestes, dans un automatisme qui pourrait en effrayer plus d'un, je me mets à jouer ma mélodie préféré. Cette chanson qui commence en douceur et qui ensuite accélère, tapant alors aussi du pieds en rythme. Un sourire s'installe alors sur mes lèvres. Je ne peux rien faire contre le fait que le violon me rend vraiment heureuse.

Je joue du violon, comme absorbée par les notes qui en ressortent. A vrai dire, je ne vois plus rien dans la pièce, j'ai même l'impression de ne plus y être. Je suis précise dans mes gestes, moi qui ne suis pas une personne très disciplinée, lorsque j'ai un violon en main, je reste très droite en ce qui concerne cet instrument. Lorsque je finis mon morceau, quelqu'un se mets à applaudir et je suis à deux doigts de faire tomber le violon. Non mais il est sorti d'où lui ? J'étais tellement concentrée dans ce que je faisais que j'ai même pas entendu la porte s'ouvrir. Gênée, je repose l'instrument à sa place presque comme s'il s'agissait d'un objet volé. Non, je n'aime vraiment pas qu'on me voit jouer du violon, mais bon, c'est trop tard maintenant. Il me dit que je lui ai caché mon talent pour le violon, je me contente alors de hausser les épaules. « Tu ne m'as jamais demandé non plus. » C'est surtout parce que je ne suis pas du genre à étaler mon savoir en matière de musique, j'ai vraiment l'impression que sa casse le mythe de la rebelle aux cheveux colorés pour le coup. Il continue de me complimenter, mais je n'aime vraiment pas qu'il sache ça, d'ailleurs il me demande si d'autres secrets du même genre. « Ouais, pleins d'autres dont ta même pas idée. » Je retrouve quand même un sourire malicieux. « Ta intérêt de parler de ça à personne sinon je t'arrache une oreille et je la donne à bouffer au chat. » Pas sûr que ça donne quelques choses de bon. « Et toi, alors, t'es doué pourquoi ? » que je lui demande, maintenant face à lui.

Et oui, le violon n'est pas mon seul secret. Heureusement d'ailleurs, sinon j'aurais une vie assez monotone quand même. Monsieur veut les savoir. Je me pince les lèvres, réfléchissant. Est-ce que je peux vraiment lui dire mes secrets ? Bon, après tout, maintenant qu'il sait que je joue du violon, je vois pas pourquoi je lui cacherais le reste. « Je sais toucher mon nez avec ma langue. » Bon ouais, je vois pas pourquoi c'est secret, ça me semble être tellement un truc inutile. Je lui fais quand même une démonstration en touchant le bout de mon nez en sortant ma langue au maximum. J'ai tellement l'habitude de le faire pour amuser mes amis que pour ma part, c'est quelques choses de normal. Je cherche alors un autre secret possible et là un sourire presque vicieux s'installe sur mon visage. « Une fois, j'ai fais un pari avec un pote tatoueur. J'ai dû me tatouer toute seule. Je devais écrire espiègle, mais c'était tellement la galère que je me suis contenté du "e" et mon pote a fait le reste. Je te l'aurais bien fait montrer, mais ça risquerait de devenir obscène. » A vrai dire, le tatouage se situe en bas du ventre, un peu trop près d'une partie que je ne peux pas faire montrer aussi facilement. Après ma menace digne d'une grande psychopathe, il me dit qu'il me trouve tordue. C'est vrai, je le suis. « Oui, je serais capable de le faire » Enfin peut être pas, faut pas exagérer. Il me dit alors qu'il ne va pas en parler, c'est tout ce que j'attendais. Je lui demande à mon tour s'il a des talents et bien sûr monsieur fait référence à ce qu'il a entre les jambes, je rigole alors. Je me mets ensuite à tourner autour de lui, comme un lion guettant sa proie. « C'est la troisième fois que tu fais allusion à tes fantasmes sexuelles, mais j'ai rien vu depuis. Y a bien un moment où va falloir qu'on baise. » Je dis ça en gardant bien entendu un sourire sur mes lèvres, continuant de le fixer.