J'avais envie de me laisser aller en fumant un bon petit joint que j'avais réussi à cacher entre mes strings et mes pantalons. Oui, c'est le mal, surtout qu'on est à la télé et que je ne donne pas une bonne image devant les familles puritaines, mais bon, je vais pas me cantonner à une image façonnée par la télé, j'ai dix-huit ans, j'arrêterais certainement mes conneries dans quelques années. C'est donc sur le toit que je me suis réfugiée pour me fumer ça tout en discrétion. On a le droit à une magnifique vue, franchement cet endroit est vraiment pas mal. Je dirais pas que c'est inoubliable, j'ai finis dans des palaces beaucoup plus impressionnant que ici, mais ça n'en pas moins plaisant. Je reste donc dans mon coin pour fumer ça discrètement. Dès que le tout est entamé, je jette le mégot dans le cendrier prévu à cet effet et je finis par reprendre l'ascenseur. La tête qui tourne légèrement -l'un des effets du joint- je m'assois sur le sol de l'ascenseur et en vérité, j'aime bien être ici. Je reste donc là sans toucher au moindre bouton. Bon, la lumière qui s'éteint au bout d'un moment c'est moins cool, mais je m'y ferais. Je reste là à peine une minute que l'ascenseur redémarre. Je n'arrive pas à repérer s'il monte ou s'il descends, mais je sais que dans moins de dix secondes je serais rejoins par quelqu'un. Dès que les portes s'ouvrent, je laisse alors entrevoir mon plus grand sourire, tandis que je suis toujours assise en tailleur sur le sol. « Bienvenue dans ma demeure privée. Bon c'est assez petit, mais bon on va pas faire la fine bouche, on est à Hawaii quand même. » Ouais, j'ai l'air stupide, mais c'est pas grave, moi je trouve ça drôle.  

Vous aviez un ascenseur à votre disposition pour pouvoir aller d'un étage à un autre. Avec 32 personnes dans le même endroit, ils avaient bien fait d'en mettre plusieurs, sinon il aurait fallu attendre 3h à chaque fois pour pouvoir utiliser la machine. Enfin bref. L’ascenseur, donc. Tu ne savais pas vraiment où tu voulais aller, mais t'en avais marre de rester au même endroit. Tu allais bien trouver de quoi t'occuper, de toute manière. Et lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrent, tu y découvres une candidate aux cheveux multicolores assise en tailleur, tout sourire. Pourquoi pas, après tout. « Bienvenue dans ma demeure privée. Bon c'est assez petit, mais bon on va pas faire la fine bouche, on est à Hawaii quand même. » Tu souris, amusé, tout en pénétrant dans la fameuse demeure privée. Tu ne savais pas trop que le nid faisait guise d'asile aussi, mais bon. Toi, ça ne te dérangeait pas, elle avait l'air sympathique cette petite. « C'te chance, si seulement j'avais su qu'on pouvait squatter dans les ascenseurs ! » tu dis ironiquement, avant de rajouter : « J'suppose que tu ne peux pas te permettre de m'offrir un verre, c'est au dessus de tes moyens dans cette petite demeure ? » Pourquoi est-ce que tu disais tant de conneries, toi ? Sans cesser de sourire, tu appuies sur un bouton de l'ascenseur au pif, sans savoir où il allait te mener.

Ouais, si j'aurais vraiment habité un ascenseur, je l'aurais certainement personnalisé. Il aurait été si cool qu'il serait certainement plus intéressant que cet immeuble en lui-même. Hélas, en attendant j'ai la même cagnotte que tout le monde et les sous que j'ai à l'extérieur ne peuvent rien changer à mon état dans le nid présentement. Lorsqu'un candidat me rejoins, je l'interpelle en lui disant qu'il s'agit ici de mon domicile, ce qui est totalement ridicule, mais assez drôle ... Ou pas. Il me réponds que j'ai de la chance, qu'il ne savait pas qu'on pouvait squatter dans les ascenseurs, je me mets de nouveau à rire. « Sache que dans cet immeuble, tu peux squatter n'importe où. J'ai même vu une candidate squatter les toilettes, j'ai trouvé ça assez glauque. Et dégueulasse aussi. » Ouais je suis une mauvaise langue, je peux pas m'empêcher de faire la commère à tout prix, mais bon ils finiront tous par avoir l'habitude. Il me dit alors qu'il suppose que je ne peux pas lui payer de verre vu ma petite demeure. Si on aurait été à l'extérieur, je lui aurais payé bien plus qu'un verre, mais au sein du jeu il devra se contenter de ma compagnie. C'est pas la mer à boire. « Je peux peut être faire quelques choses si tu me dis comment tu t'appelles ! » Ouais je trouve que c'est un échange de bon procédé. « Assis-toi, je vais pas te manger. Enfin je pense pas. » Et je lui fais un clin d’œil, tandis que l'ascenseur arrive au troisième étage. Je suis pas prête de descendre maintenant que j'ai de la compagnie.

Non, en fait, peut-être que tu préfères tout de même un lit et une chambre plutôt que de loger dans un ascenseur. Pourtant, tu fais le mec jaloux, juste pour rigoler. Et rainbow cake t’apprend qu’on peut squatter n’importe où ici, et qu’il y avait même quelqu’un qui l’avait fait dans les toilettes. Sur ces mots, tu arques les sourcils, plutôt étonné. Pourquoi quelqu’un irait squatter les toilettes ? « Peut-être qu’elle avait mangé trop épicé. » tu dis en riant, rien qu’à l’idée qu’un candidat soit obligé de rester toute la journée dans les toilettes parce qu’il avait la chiasse. Breeef. Tu lui demandes si mademoiselle peut te payer un verre. Après tout on est ici chez elle, n’est-ce pas ? Ou pas. « Faust, je m’appelle Faust. » tu annonces dans un beau sourire, puis tu finis par t’asseoir à côté d’elle, suivant ses conseils – ou ses ordres ? Quoi qu’il en soit, tu n’avais rien d’autre à faire que de rester ici avec elle. « Comment t’as fait pour qu’on le remarque pas ? » On ne la faisait pas à toi, elle puait la beuh. Tu reconnaîtrais cette odeur entre mille. « C’est franchement égoïste de ne pas partager… » tu fais la moue. « Tu me devras plus qu’un seul verre pour te faire pardonner, rainbow cake. » Ouais rainbow parce qu'elle avait les cheveux de toutes les couleurs, et cake parce que tu la mangerais bien. ahah.

Je m'imagine mal m'enfermer dans les toilettes, ça doit puer la mort. Après tout un seul toilette pour trente-deux personnes, on s'imagine bien l'état à la fin. Bref, la blague du brun me fait rire. Ah, il a quand même un nom. Faust. Je m'excite alors d'un coup. « Faust, comme dans Shaman King ? » Je me calme alors d'un coup, me doutant qu'il ne doit pas connaître. Mes mangas et moi, une vraie histoire d'amour, faudrait vraiment que je pense à me calmer. « Enfin tu dois pas connaître, mais j'aime bien ton prénom. » Ouais vaut mieux que je me rattrape parce qu'il doit me prendre pour une folle. Il s'assoit alors à côté de moi et là il me demande comment j'ai fais pour ne pas qu'on me remarque. De mes yeux bleu cyan, je le fixe, étonnée par ses propos que je ne comprends, puis quand il me dit que je suis égoïste de ne pas avoir partagé, je saisie et un sourire s'installe sur mes lèvres. « Il m'en reste un, mais celui là c'est pour les cas d'urgence. » Puis je lui fais un clin d’œil, complice. « Tu comptes pas me dénoncer quand même ? » ai-je dis, en faisant alors une tête de chien battue qui marche à tout les coups. Il me dit alors que je lui devrais plus d'un verre, puis il m'appelle rainbow cake. « Je m'appelle Apolline. » je souligne avec un fin sourire avant de repenser à ce surnom assez drôle qu'il m'a donné. « Pourquoi rainbow cake ? » Je me doute que rainbow, ça fait référence à mes cheveux, c'est sûr, mais je ne comprends pas l'histoire du cake. Je ressemble tant que ça à un gâteau ?

Shaman King ? Tu ne vois pas du tout de quoi elle parle, et ça doit bien se voir à l’expression de ton visage. Enfin, finalement elle le devine toute seule, que tu ne dois pas connaître. « Non, effectivement, je connais pas… qu’est-ce que c’est ? » tu l’interroges, curieux de savoir où est-ce qu’on pouvait avoir le prénom de Faust. En tout cas, toi, tu n’avais jamais croisé un autre Faust de toute ta vie. « Merci. » tu rajoutes, parce qu’elle a dit qu’elle aimait bien ton prénom. Plus tôt dans la semaine, Yityish t’avait gentiment dit qu’elle trouvait ton prénom moche. Quoi qu’il en soit, tu finis par t’asseoir par terre, comme elle, et tu décèles bien sûr le fait qu’elle n’était pas clean. Eh, tu étais loin d’être con. « Il m'en reste un, mais celui là c'est pour les cas d'urgence. Tu comptes pas me dénoncer quand même ? » Tu fais une moue pensive mais tu ne peux pas t’empêcher de rire lorsqu’elle essaie de t’amadouer. On ne pouvait pas t’acheter comme ça, tout de même. Quoi que… « Que si tu partages la prochaine fois ! » Une menace ? Ça y ressemblait. Et pourtant tu ne lui mettais pas un couteau sous la gorge, ou quoi que ce soit. Mais après tout, un joint pouvait bien être comme un Kinder Bueno. Il fallait partager, voilà tout. Apolline, donc. « Apolline, noté. » tu annonces, pour montrer que tu mettrais ça dans un coin de ta tête pour ne pas oublier. Et tu ne peux pas t’empêcher de lâcher un rire à sa question sur le surnom que tu venais de lui attribuer. « Parce que tu m’as l’air délicieuse. » tu dis en souriant comme un nigaud, fier de ta blague, aussi pourri soit-elle.

J'ai l'impression d'avoir des références pourries quand je vois l'expression de son visage. Non, mais sérieux, je dois être la seule à connaître Shaman King. Il me demande comment ce que c'est. Je lui souris alors avant de répondre. « C'est un mangas pour gosse. Par contre ne le dit à personne, on me traite déjà comme une enfant ici. » Ouais comme une vraie gamine de douze ans, alors que j'en connais autant de la vie que chacun d'entre eux. Il me remercie, après avoir dit que j'aimais son prénom. On en vient ensuite à parler de mon péché mignon et il semblerait que Faust en soit un adepte aussi, c'est plutôt cool ça, dommage que je n'en ai pas pris plus du coup. Je lui demande de ne pas me dénoncer et il me répond seulement si je partage la prochaine fois, ce que j'accepte d'un hochement de tête. Je finis par lui donner mon nom aussi, mais je veux quand même savoir ce que signifie le surnom rainbow cake. Et sa réponse me plaît. Ouais, c'est surement une blague, mais c'est pas grâce, ça me plaît beaucoup. « Je te laisserais croquer un morceau si t'es sage. » Puis alors que les portes de l'ascenseur s'ouvre de nouveau, je lève mon bras pour appuyer sur un bouton pour que l'ascenseur remonte. Les portes se referment, mais l'ascenseur ne bouge pas. Pire, les lumières s'éteignent. Bah tiens, à force de jouer avec l'ascenseur fallait bien qu'il finit par rendre l'âme. « Oh non, pas ça. » J'attrape alors la main de Faust sans lui demander son consentement. « Le truc le plus pathétique au monde, c'est que j'ai élu domicile dans cet ascenseur alors que je suis claustrophobe. » Ouais, je pense qu'on peut pas faire aussi idiot que ça. « Moque toi de moi si tu veux, mais par pitié dis quelques choses. » Ouais rester dans le noir et en plus dans un calme olympien, c'est pas bon du tout.

Tu arques un sourcil à sa réponse. Un manga pour gosse, donc. Hm, ok. T’avais jamais vraiment été fan de manga. D’un côté, tu n’en avais jamais lu, non plus. « Je garderai ton secret jusque dans ma tombe. » tu fais remarquer dans un sourire. D’un côté tu n’irais pas te foutre dans le salon pour gueuler « Eh, vous saviez qu’Apolline kiffe les mangas ???! » Ca n’avait aucun intérêt. Ni pour les autres, ni pour toi. Et puis, t’étais un gentil garçon, tu n’allais pas faire quelque chose qui ne lui plais pas. Et puis, tu lui expliques la raison pour laquelle tu l’as surnommé rainbow cake, et franchement tu n’es pas peu fier de ton idée. Certes, c’est débile, mais tu n’y peux rien. Tu souris à sa réponse, et tu rajoutes « Je suis toujours super sage.. » Histoire qu’elle soit au courant, hein, sait-on jamais. Il fallait bien informer les gens, hm. Quoi qu’il en soit, tu ne sais pas trop à quels boutons elle touche, mais c’est d’un seul coup le noir total dans l’ascenseur, qui cesse aussi de monter par la même occasion. Ok, génial, une panne dès la première semaine. Pfiou. Apolline s’agrippe alors à toi, et tu la laisses faire. Elle n’a franchement pas l’air d’aimer cette situation, et semble être prise de panique. Une claustrophobe, donc. Une claustrophobe qui avait décidé de vivre dans un ascenseur, on aura tout vu. Tu ne peux pas t’empêcher de lâcher un léger rire amusé face à cette situation. « T’inquiète pas, tout ira bien… Quelqu’un va bien nous sortir de là. Flippe-pas. » Tu ne savais pas trop si tu étais bon pour réconforter les gens, mais en tout cas tu n’avais pas lâché sa main. Ca la rassurait sûrement de savoir qu’il y avait quelqu’un avec elle. « Qu’est-ce que tu veux qu’il t’arrive de toute manière ? Ça va aller. » Évidemment que ça irait, pourquoi est-ce que ça n’irait pas ?