Titi arrive au prime, mais elle a une crainte, maintenant. Que ce soit aussi nul que la semaine dernière et encore, nul est un euphémisme. Elle a peur de se prendre encore en pleine figure autant de méchanceté que la dernière fois. Enfin, ce n’est pas vraiment de la méchanceté, mais plutôt des vérités qu’elle aurait préféré ne pas savoir. Elle est ignorante en temps normal, elle aurait préféré l’être aussi sur ces sujets-là. Mais on va dire qu’elle a un peu tourné la page ou elle est en court, autant pour Jasmine que pour Maxence. Pour ce dernier, elle n’y pense même plus. Elle est trop attachée à lui pour ne plus lui parler rien que pour ça. Non, elle adore Maxence plus que n’importe qui alors elle ne va rien changer… En ce qui concerne Jasmine c’est autre chose. Elle ne sait pas encore bien encore ce qu’elle pense d’elle, tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle a envie d’être un peu loin. Elle ne lui en veut pas à mort, encore moins la détester au final parce qu’elle est trop gentille. On va dire qu’elle est encore très peinée par la demoiselle. Ce n’est pas pour autant qu’elle ne se prépare pas bien pour ce prime. Non, elle choisi même une robe bien rose, bien pétante, qu’elle assortie à des bijoux et des chaussures couleur or. Elle laisse ses cheveux blonds libre sur une de ses épaules. Elle opte pour un maquillage nude, tout ce qui a de plus simplement et naturel. Elle croise en tout cas ses doigts pour ne pas être mise en avant durant celui-ci. Elle adore ça en temps normal, mais là elle n’en a nullement envie. Elle arrive sur le prime, en toute vitesse, pour venir écraser ses fesses sur la première place libre.

Septième prime, dites donc, c'est que ça passait sacrément vite tout ça. Je me demandais même comment j'avais pu arriver jusqu'ici, d'autant plus qu'ayant été malade en cette fin de semaine, je n'avais pas franchement pu défendre ma place jusqu'ici. Enfin, je n'allais pas non plus me plaindre, oh non, loin de là. Juste qu'il faudrait que je redouble d'attention lors des semaines à venir. J'avais donc décidé de me vêtir de mes habits de lumière -ouais je trouvais que ce petit surnom était cool, pas vous ?- et encore une fois, j'avais choisi de me faire un smoothie mais à la pomme cette fois. Et devinez quoi, j'en avais même fait un second pour la personne qui aurait le privilège de devoir me supporter lors de cette nouvelle soirée. Oh, non, j'avais pas encore choisi ma victime, mais je le saurai bien assez vite, une fois positionné dans sur le plateau. J'empruntais donc l'ascenseur en priant le ciel qu'il ne me plante pas entre deux étages, et avais finalement mis les pieds sur le prime. Il n'y avait pas énormément de monde, alors je m'étais dirigé vers Krisjana. Lui tendant mon -enfin, son, du coup- smoothie, je lâchais tout en prenant place à ses côtés. « Tiens, j'avais légèrement pitié de toi donc je me suis dit qu'au cas où, tu devrais faire comme n'importe quel candidat de téléréalité qui se respecte, et prendre quelques kilos. » bien oui, au cas ou, je la préparais à sa peut-être sortie, voyez comme je pensais à elle. « Enfin, j'espère tout de même que t'auras encore quelques semaines pour grossir, avant de sortir d'ici. » c'était une façon comme une autre de lui exprimer mon soutien, hm.

Ce n'est un secret pour personne ; je n'aime pas les primes. Je trouve ça chiant, en fait. Oh, je ne critique pas le travail fourni par la production, non non loin de là, mais à vrai dire les soirées où on est tous réunis comme ça ça tourne souvent mal et même si j'aime bien le conflit parfois, je ne l'aime qu'à petite dose. On a bien vu à quoi ça a mené la semaine dernière entre Jasmine et Yityish par exemple.. non non sérieux ce n'est clairement pas le genre de soirée que j'aime par dessus tout, mais malheureusement on est obligés de s'y rendre, ne serait-ce que par respect pour la production en elle-même et puis pour les nominés. Oh ! je ne suis pas nominé cette semaine. Pour une fois.. non sérieusement je suis ravi. Bon évidemment il y a des gens que j'apprécie tout particulièrement qui le sont, notamment Jorah, mais je ne me fais pas de soucis pour lui, ou bien également Jarek mais qui se fait peut-être un peu trop absent ces derniers temps.. j'espère que ça ne va pas le desservir. Oh évidemment il y a mes deux grands amis de toujours à savoir Esteban et Krisjana, mais même si je ne les porte pas nécessairement dans mon coeur je ne suis pas spécialement pour qu'ils partent non plus. Soit ! Me foutant presque des coups de fouets à l'arrière train pour ne pas être en retard, je me pointe quelque minutes après la douche sur le plateau, habillé. Ma foi je pense que c'est pas trop mal. J'aurai pu faire pire. Je me trouve même classe, un peu. Bon évidemment c'est du vert et ça ne va pas plaire à tout le monde mais, eh, je m'en fiche. Le vert c'est l'espoir et.. j'espère quoi au juste ? Je me pointe devant Jorah à qui je fais une tape sur l'épaule avant de m'asseoir à ses côtés. « J'espère que ta coiffure ne va pas les dissuader de voter pour toi » je rigole il sait que je rigole c'est mon pote Jorah.

Je suis entrain de vider mon paquet de clope. Une après l’autre, je fume, le regard vide, confronté à la réalité que je ne peux plus faire semblant que les évènements d’il y a dix ans ne se sont jamais produits. Le fait est que sans jamais oublier, puisque je n’en serai jamais capable, j’avais réussi à vivre au travers de mes voyages, sans ne dévoiler cette facette de mon passé. Je gardais Rosie dans mon cœur, mais je n’en parlais à personne. Alors qu’ici, avec les retrouvailles entre Amy et moi, y’a un tas de souvenirs qui me sont revenus. Et maintenant que mon secret est connu, je ne saurais dire comment je réagirai, avec des gens autour de moi qui seront au courant de ce que j’ai fait. Ils me poseront des questions, mais je ne sais pas si je serai en moyen de leur répondre. Je sens que ça va rapidement m’agacer. Je regarde l’heure sur ma montre, cette dernière m’indiquant que le prime a déjà débuté depuis un moment maintenant. Je devrais peut-être m’y rendre. L’envie n’y est pas. Mais je me décide finalement à y faire acte de présence. Au moins je pourrai profiter du bar. Écrasant ma dernière cigarette contre le sol, je prend la direction vers le plateau, n’accordant un regard à personne lorsque j’y fais mon entré, allant directement me chercher un verre de whisky avant de prendre place dans un fauteuil à l’écart de tous les autres candidats.