Au moins une bonne chose de faite, j'avais passé l'entretien avec succès. Ou non. Quoi qu'ils décident, j'avais tout simplement été moi-même, et généralement les gens m'appréciaient plutôt bien. Alors pourquoi pas eux non plus ? Oh, oui, j'avais toujours été plutôt confiant, mais c'était toujours mieux que de douter sans cesse. Au pire des cas, je ferais demi-tour en Thaïlande, ce qui ne me dérangeait aucunement vu comment j'aimais ce pays. D'un côté, qui n'aimait pas la Thaïlande ? C'était sûrement l'une des destinations les plus paradisiaque où je m'étais rendu dans ces 27 ans de vie. Qu'importe, que je sois pris ou non, je trouvais toujours de quoi rebondir. En attendant, la production me dirige vers une salle où plusieurs candidats sont déjà présents. La concurrence, donc. Je souris, comme à mon habitude, observant et détaillant le plus de personne possible, sans pour autant chercher à être indiscret. Et finalement, je m'avance. Moi aussi je veux mon cadeau. Je regarde minutieusement les paquets, comme si je pouvais voir en travers avec mon regard laser, et finalement j'en pioche un. « C'est le numéro 3 pour moi. » Aller, c'est quoi ? Un voyage gratuit aux îles Fiji ? Je passe ma main dans ma barbe de 3 jours, mon regard filant d'un candidat à un autre. Ce mec tatoué de partout m'intrigue, comme presque toutes les personnes ici en fait.

On nous avait tous réuni dans la salle de détente. Moi qui pensais reprendre rapidement l'avion, j'allais de toute évidence devoir attendre, heureusement que je n'avais réservé aucun vol, hm. Mes prunelles évasives s'égaraient sur les paquets cadeaux, ne portant que très peu d'attention au reste des personnes qui m'entouraient. A vrai dire, j'avais toujours du mal à me concentrer sur plusieurs choses à la fois et ce depuis tout petit. Mes parents m'avaient expliqué que j'avais un problème de ce côté là, oui, que j'avais la capacité de concentration d'un enfant de cinq ans. Je ne m'en rendais pas compte, non, il fallait simplement me répéter les choses parfois, claquer des mains pour attirer mon attention. Mais là tout de suite, j'avais bel et bien compris la consigne, et autant vous dire que j'adorais les cadeaux. Mon père m'en faisait souvent, oui, pas forcément du meilleur goût cela dit, mais c'était l'intention qui comptait, du moins c'est ce que tout le monde me répétait. J'étais toujours un peu déçu, je n'avais jamais ce que je souhaitais, mais que voulez-vous, personne ne connaissait aussi bien mes goûts que moi-même. Sauf que là, je ne pouvais pas choisir. Ou plutôt, si, mais je risquais de m'en vouloir si jamais je choisissais le mauvais nombre. Je n'étais pas très chanceux, moi, alors autant demander à quelqu'un autour de moi de m'aider, oui, ça me semblait bien. Comme ça je pourrais remettre la faute sur lui si jamais il s'agissait de quelque chose de très très mauvais... Je supposais qu'ils n'allaient pas me donner un mois d'abonnement supplémentaire à Wildstar là dedans. C'est dommage. J'aurais bien aimé. Mais bon, ils ne s'y connaissaient probablement pas dans le domaine. A vrai dire, il n'y avait certainement que moi qui m'y connaissait, dans cette pièce. Je me sentais totalement à côté de la plaque. C'était mal ? Certainement. Un peu perdu, je tentais de raccrocher mon regard au premier venu. (LIBRE) « Tu pourrais me choisir un cadeau ? Que je puisse me laver de toutes culpabilités si jamais il était vraiment très nul. » lâchais-je, le plus naturellement possible alors que mes grands yeux dévisageaient littéralement la personne en face de moi. Elle pouvait bien penser ce qu'elle voulait, cette personne, moi je ne lui demandais rien d'autre que me choisir un cadeau. Elle pouvait même lâcher un nombre au hasard, ça m'irait parfaitement. Ça serait sa faute.

J'ouvrais donc le cadeau que j'avais pris un peu plus tôt, et dévoilait ainsi ce que j'avais remporté. C'est à ce moment précis que Cupidon révéla lui même le contenu des paquets. Ce que j'avais gagné me fit largement sourire. Ça me correspond tout à fait à vrai dire, j'avais l'impression que ce cadeau avait été fait exprès pour moi. C'est fou ce que Cupidon me connaissait bien. Il fallait maintenant que je choisisse quelqu'un pour ce fameux baiser, Cupidon attendait ma réponse. Je regardais un peu tout le monde, fin surtout les mecs. Je cherchais plus précisément quelqu'un qui correspondait à mes gouts, histoire de faire connaissance, vous voyez le genre. L'homme tatoué ? Non, je n'avais pas envie d'embrasser un squelette. Mes yeux s'arrêtèrent donc sur un beau brun, musclé comme j'aimais voir un peu trop. Je mordillais doucement l'ongle de mon index en regardant Lou, il était vraiment sexy cet homme. Je souriais donc, j'avais trouvé ma victime. «Je choisis celui là, Cupidon» dis-je en montrant Lou car je ne savais pas encore son nom.

C’est étrange. Un peu trop je dirais même. La sensation qui m’envahie est particulière. Je ne saurai dire si mon casting s’est bien passé ou non. Je pense et repense à ce que j’ai pu dévoiler lors de mon entretien individuel. Le principal c’est que j’ai été sincère tout du long. Bien entendu, j’ai dû me vendre donc je n’étais pas moi à 100% mais je crois que c’est tout bonnement impossible de l’être dans une telle situation. Je fais donc une sorte de constat intérieur tout en remettant mon écarteur en place devant le miroir des toilettes. Puis, j’enfile un bonnet couvrant une bonne partie de mon crane et des lunettes sombres ne laissant apparaître la couleur de mes iris. De là, je décide de rejoindre la salle de détente puisque le personnel de Fake Lover nous a précisé qu’une animation allait avoir lieu. Je ne suis évidemment pas le premier présent dans la salle. Il y a beaucoup de monde. Cela m’enchante pas vraiment. Je baisse la tête tout en m’emparant d’un jus de raisin en brique que je bois presque d’une traite. Mine de rien, ça donne soif de parler autant. Et puis, j’écoute l’annonce pour la tombola géante. En général, j’ai pas trop de chance pour les trucs comme ça. Mais bon, malheureux en amour, heureux en jeu, non ? « Numéro quarante-quatre. » Je prends un accent bizarre, juste histoire de. Ce numéro, il m’inspire.. pas grand-chose. Du hasard pur. Enfin presque. J’ai choisi la couleur du cadeau. J’en voulais un vert. Et maintenant, j’attends que Cupidon se manifeste. J’espère que je me ferai pas carotter en gagnant une connerie ou en partant avec un handicap dans le jeu. Au pire, ça sera le jeu. Faut bien des gagnants et des perdants.

Un karting ? Ce type, l'un des seuls asiatiques de la bande de futurs candidats, avait une idée absolument brillante ! Ghika trépignait à l'idée même d'avoir une piste de kart dans son jardin. Il espérait d'ailleurs que, s'il rentrait mais que le garçon qui avait commandé le karting n'en avait pas la chance, la production -et Cupidon à sa tête- leur laisserait quand même le privilège de conduire les petits bolides dans le jardin.

Alors qu'un type demandait aux gens de piocher un cadeau à sa place, chose étrange aux yeux du jeune américain étudiant en France qu'était Ghika. Haussant les épaules il se convainquit que c'est une sorte de spécificité culturelle. Fake Lover brassait des gens du monde entier, principalement des européens, relativement bons anglophones, mais ce melting-pot de personnalités et d'histoires particulières. Dans le cas de ce garçon c'était peut-être une forme de superstition... Ghika se persuada de se concentrer sur Paloma qui semblait assez désintéressée face à son cadeau et plus curieuse envers celui que lui avait reçu. « J'ai ma petite idée mais ça dépendra déjà de qui passe l'étape des castings. Si quelqu'un m'intrigue particuli... Paloma ? Mais où elle est passée ? » S'étant emballé dans une explication qu'il aurait pu développer pendant trois ou quatre minutes, il n'avait même pas entendu Paloma s'excuser et filer à l'anglaise. « Et voilà qu'elle drague ! » rigola Ghika en apercevant la petite brune parler avec l'animateur Alix Oakland.

D'un pas agile il se rapprocha d'elle et lorsqu'ils se retrouvèrent à mi-chemin, Ghika se pencha pour murmurer à l'oreille de la jolie jeune fille. « Si tu réussis à te le mettre dans la poche ou dans ton lit, tu glisses un bon mot pour moi histoire qu'on double nos chances d'entrer dans la maison hein ! » lâcha-t-il en riant avant de passer son bras autour des épaules de la brunette. Elle faisait probablement dix ou quinze centimètres de moins que lui et il la prenait métaphoriquement sous son aile en cuir. Oui, Ghika aimait bien cette fille, c'était l'une des premières qu'il avait rencontré et elle ne se prenait pas trop la tête.

J'attendais calmement d'avoir le résultat, enfin de savoir ce que j'avais gagné avec le numéro que je venais juste de choisir. Je haussais un sourcil automatiquement en voyant finalement ce que j'avais gagné. Un petit rire vient sortir d'entre mes lèvres directement en levant les yeux au ciel. « Merci beaucoup. J'en prendrais grand soin, encadrement, place précieuse dans mon appartement, ou bien au dessus de mon lit si je suis accepté dans l'émission. En tout cas, ça me permettra de beaucoup pensés à toi Cupidon. Je n'aurais pas pu rêver mieux. » J'envoyais un bisou dans le vide directement en rigolant un peu. C'était un cadeau un peu bête, c'est vrai, mais j'en suis quand même ravie. J'entendais en même temps les cadeaux des autres et je fis directement les gros yeux. Non en fait, je ne pouvais pas me plaindre de ce que je venais d'avoir. Je regardais les personnes présentent automatiquement. « Bonne chance. Franchement. » Je posais mon regard sur la jeune femme rousse juste au moment où elle se recevait le sceau sur la tête. Un frisson me parcourait légèrement rien qu'en imaginant ce que ça pouvait être. « L'effet mouillé te va pas mal. » Dis-je, finalement en plissant un peu le nez. Je ne me moque pas, j'observe juste. Je n'aurais pas voulu être à sa place, mais on ne peut pas dire que ça ne soit pas une chose agréable à voir quand ça ne nous touche pas personnellement.