with FRANZ :98:

J'étais couchée depuis plus d'une heure à présent, seulement comme depuis quelque temps, j'avais beaucoup de mal à trouver le sommeil. Quelque chose m'occupait l'esprit, ou plutôt quelqu'un puisque je n'arrêtais pas de penser à Franz. Il me manquait c'était indéniable, nos escapades nocturnes également. Ni une ni deux, je me levais de mon lit, puis cherchais celui que je considérais à présent comme mon partenaire sexuel, avant de me rendre compte qu'il dormait dans l'autre chambre. Je ne mis quelques minutes à le trouver puisque les lits étaient en grande partie inoccupés. Je m'approchais doucement, pour constatais qu'il dormait à point fermé, j'esquissais un petit sourire. Puis balayais la pièce du regard, les autres candidats semblaient également être endormi, parfait, j'ôtais alors mes vêtements puis je me glissais doucement dans les draps complétement nue en prenant garde de ne pas le réveiller pour le moment. Appuyée sur l'un de mes coudes, je l'observais mais ne résistais pas longtemps avant de caresser doucement son visage, il semblait si paisible que j'en aurais presque des scrupules lorsqu'il se réveillerait. Je m'arrêtais néanmoins, m'approchant d'avantage contre lui, puis je commençais à couvrir son corps de baiser, afin qu'il se réveille tout en douceur, son visage, ses lèvres, son menton, son cou, ses pectoraux, ses abdominaux ... Je ne m'arrêtais que lorsque j'arrivais à l'élastique de son boxer, désormais recouverte par la couette qui me dissimulais aux yeux de tous.

J'avais enfin réussi à trouver le sommeil après environ deux heures d'insomnies à tourner en rond dans mon lit. Maussade, je me détestais d'être aussi abattu après la déclaration de Sydney au prime. C'était ce que j'avais cherché depuis le début, que nous restions de simples partenaires, et je n'avais cessé malgré mes sentiments flagrants de la repousser. C'était ce qu'il y avait de mieux non? Pourtant, la déception était bien là, je ne comprenais pas pourquoi je ne parvenais pas à me satisfaire de cette situation. Cette idée m'habitant pendant une bonne partie de la nuit, j'étais finalement parvenu à rejoindre les bras de Morphée pour de bon je l'espérais. Plongé dans mes rêveries, étalé sur le dos comme à mon habitude, je sentis alors, fait plutôt étrange, des baisers venir couvrir mon visage. J'ouvris aussitôt les yeux sans un mot, relevant la tête en silence pour finalement tomber sur la brune qui tourmentait toutes mes nuits depuis quelques semaines, nue, de surcroit.

Sydney...

Je ne comprenais plus. Je me souvins alors de ses paroles à la soirée du prime, et fronçai aussitôt les sourcils alors que la jeune femme déposait déjà ses lèvres sur mon bas-ventre. Ni une ni deux, je soulevai la couette afin de lui découvrir la tête.

Qu'est-ce que tu penses venir faire ici?

J'étais tellement occupé à satisfaire le jeune homme bien qu'endormis que j'avais même pas remarqué qu'il s'était réveillé jusqu'à ce que j'entende mon prénom. Je ne me faiblissais pas pour autant dans mes baisers, je commençais d'ailleurs à descendre le vêtements qui me gênait dorénavant. Lorsqu'il soulevait déjà la couette, m'interrogeant sur mes intentions. Je m'arrêtais quelques secondes, c'était on ne peut plus clair pourtant. « Je suis venue prendre mon pied. Tu n'y vois pas d'objection ? » murmurais-je afin de ne pas réveiller les autres habitants et risquer de compromettre notre nuit d'amour tandis que je reprenais mes baisers sans me laisser déconcentrer. Je mettais peut être trop de cœur à l'ouvrage, seulement j'étais plus que déterminée, il m'avait manqué, son corps m'avait manqué, ses caresses m'avaient manqués. J'avais beau dire que je ne ressentais rien pour lui, l'attraction était quant à elle toujours bien présente et tout aussi addictive.

Je sentais mon caleçon glisser sur mes jambes, l'excitation monta soudainement en moi, autant que l'angoisse peut-être qui paralysa ma respiration. Elle me répondit qu'elle ne venait que coucher avec moi, ou plutôt baiser, au ton qu'elle venait d'employer. Aucun sentiment, aucune affection, juste un échange brut et vulgaire, j'étais presque offensé de cette réponse. Je ne parvenais plus à cerner Sydney, jouait-elle, cherchait-elle à me blesser? J'étais d'une part tellement heureux de pouvoir la toucher de nouveau, de revivre un moment que je croyais ne plus jamais connaitre, que je n'osais même plus poser cette question si simple pourtant. Saisissant son bras, je la fis se redresser, mes lèvres se scellant aux siennes aussitôt dans un long baiser passionné. Comme une bouffée d'air après la noyade, je ne voulais plus m'arrêter, je sentais mon estomac exploser en moi sous l'émotion. Me reculant, je ne pus pourtant m'en empêcher, il fallait que je sache, que j'en ai le cœur net.

Ose me dire que tu n'es venue chercher que cela... Sans me mentir, dis-le moi, évitons de faire cette énième erreur.

Une fois encore, je fus interrompu puisque sans que je m'y attende Franz m'attrapait le bras, et m'embrassait passionnément. Ce baiser était si différent des autres de par son intensité, sa longévité et l'énergie qu'il y mettait. Il était rempli de bons sentiments, tous sauf le genre de baisers que deux partenaires sexuels s'échangent habituellement. J'y répondis néanmoins, peut être avec moins de vigueur que je ne l'aurais finalement souhaité en réalité, seulement je ne voulais pas lui faire croire que tout était gagné pour autant. J'étais agréable, très agréable même, j'avais commencé à me faire au fait que je n'aurais plus jamais l'occasion de goûter de ci-tôt à ses lèvres et pourtant c'était bien le cas ce soir. Il traînait en longueur, si bien que j'en avais presque le souffle coupé, je mis plusieurs secondes avant de reprendre mon souffle lorsqu'il se détachait enfin. Je le regardais incrédule, qu'est ce qui lui prenait ? Il avait tant d'énergie à me repousser, me blesser que son attitude me laissait sans voix. « Écoute Franz, je ne sais pas ce que tu cherches ce soir, mais moi j'ai vraiment très envie de toi. Mais ça s'arrête là, je te l'ai dit, alors si tu n'es pas d'humeur il suffit de le dire, et je te laisserais dormir. » J'étais plus douce que précédemment, même si je me montrais quelque peu impatiente, puisque déjà, mes doigts caressaient à nouveau son torse. J'étais odieuse, sans coeur et dépourvu de toute compassion dans le seul but de me protéger de l'ouragan Franz qui menaçait de me lancer une énième phrase cinglante.

Ses paroles contrastèrent avec sa réaction, il semblait étonné que je sois aussi incisive dans mes propos, mais n'est-ce pas ce qu'il attendait depuis le début ? Il est vrai est que mon attitude était le parfait opposé de celle de la semaine dernière, pour être honnête, j'étais presque étonnée de faire preuve d'autant de dédain le concernant. Mes sentiments étaient loin d'avoir disparus seulement ses paroles assassines n'avaient cessé de résonner dans ma tête, et je m'étais convaincue que notre relation était vouée à l'échec avant même d'avoir commencé. J'avais eu envie de lui dire que si j'étais là c'est parce qu'il m'avait manqué, que je ne supportais plus d'être loin de lui pourtant je lui avais menti, comme il n'avait cessé de le faire ces dernières semaines, c'était un cercle vicieux qui ne s'arrêterait sûrement que lorsque l'un de nous quitterait l'aventure. Mais au moins, nous pouvions à nouveau être l'un avec l'autre d'une certaine façon. « Oui tu as raison, c'est mieux ainsi finalement. » Je n'avais que très légèrement souris. Il m'embrassait de nouveau, avec moins de vigueur néanmoins. Je m'abandonnais complétement à lui, préférant occulter toutes ces pensées néfastes qui me traversaient l'esprit. Nos langues se mêlèrent dans un ballet harmonieux tandis que je remontais déjà la couette nous accordant le peu d'intimité qui nous restait à présent.

Il n'y avait de toute manière plus rien d'autre à faire que profiter. La jeune femme s'était accrochée, je n'avais cessé de nier mes sentiments, il était désormais déplacé et de toute manière trop tard pour m'imposer de nouveau dans son coeur. Je ne parvenais pas à accepter qu'elle puisse m'avoir oublié ainsi, mais si c'était le cas, il ne me restait plus qu'à passer ce cap moi aussi. Je gardais cet espoir au fond de moi que ce ne soit qu'une passade, qu'une fois sorti, tout rentrerait dans l'ordre, que l'ambiance de la maison me faisait inévitablement véhiculer ce genre de sentiments envers la candidate avec qui j'avais flirté depuis le début de l'aventure. Nous n'étions inévitablement pas fait pour être ensemble, c'était la seule conclusion plausible à toute cette histoire. C'était plus dur à avouer qu'une semaine plus tôt désormais, et même si on se mentait l'un à l'autre mutuellement, je me devais de lâcher définitivement l'affaire. Pourtant, mes lèvres brûlaient de la faire revenir à la raison. Ne faiblissant pas dans mes baisers, je glissais ainsi mes mains sur les hanches de l'irlandaise, caressant sa peau aussi brûlante que la mienne, m'allongeant sur le dos sans la lâcher. Plaquée ainsi contre moi, j'avais l'impression de pouvoir faire abstraction du reste, j'avais besoin de la sentir contre moi avant tout, consolation inestimable en soi. C'était au fond tout ce que nous pouvions nous accorder. Couvrant son cou de baiser, mes doigts vinrent rapidement flirter contre son intimité, mes lèvres glissant sensuellement sur sa poitrine battante.

Spoiler: