La loose, tu ne supportes plus cet endroit, ça te sort par les yeux. La nature, tout ça. C'est fou ce que tu n'étais pas faite pour ce genre de vie. Tu te souviens encore de ton petit loft à New York, douillet, moelleux. Tu ne pouvais même pas te coiffer convenablement, c'était à peine si tu pouvais te laver. Tu as signé pour Fake Lover pas pour Koh Lanta, mince ! C'est quoi leur délire à la production ? Tous nous tuer d'ici la fin de la semaine ou comment ça se passe ? Tu étais plus qu'énervée par tout ce petit délire et l'extinction du feu hier soir par Cupidon n'avait pas arrangé les choses. Tu rêves simplement d'une chose, une bon lit où bien dormir, où bien ronfler et rien d'autre. Il n'y avait même pas d'eau sur le camp, tu devais aller le chercher par toi-même. Tu te promets qu'en sortant d'ici, tu porteras plainte pour erreur dans le contrat et pour maltraitance, voila. Et qu'il ne vienne pas se plaindre après. Tu te diriges donc vers le puits, ayant pris quelques gourdes du camp pour les remplir d'eau. Tu espérais bien que quelqu'un allait te suivre, tu n'est pas non plus la boniche dans cette aventure. Tu y arrives donc, commençant peu à peu à remplir les gourdes une par une, soufflant quelque peu par l'ardeur de la tache.

Il n'est même pas encore assez tard pour que le soleil n'entame sa course vers la décroissance. Ranja désespère, cette première journée est lente, trop lente. C'est pas qu'elle ne s'amuse pas le moins du monde, non, c'est seulement qu'elle s'était attendue qu'à défaut de les avoir enfermés dans une prison dorée, les membres de la production aurait pu leur donner une activité distrayante. De retour au puit dont elle a trouvé le chemin le matin même, Ranja est témoin malgré elle de la rencontre entre Tia, une fille de son groupe et un garçon, plutôt joli garçon d'ailleurs, qui veut probablement devenir un acteur et reprendre le rôle du plus célèbre des aventuriers. Ce qui leur aurait été plutôt utile. Sortant de l'ombre, Ranja ne peut s'empêcher d'intervenir, surfant sur la vague de la plaisanterie. « Tu préfères qu'on te pousse ou qu'on retienne la corde ? » demande-t-elle avec un sourire taquin ses longs cheveux blonds volants devant son visage. Elle les attache entre eux en un chignon et se décide à s'approcher, il faut bien aider un minimum. « Tia c'est ça ? On est dans la même équipe. Toi par contre, t'es dans le camp adverse. Et en infériorité numérique. » commente-t-elle décidément amusée par la situation. C'est fou ce que lorsque l'ambiance est un peu morose, ou du moins molle, un rien finit par distraire et égayer le moral de Ranja. « Moi c'est Ranja et toi Indiana, tu t'appelles comment ? » s'enquit-elle avec un petit sourire, pas pressée de mettre les mains à l'ouvrage.

Tu te tues à la tache, littéralement, tu sens que les gourdes vont tomber si tu relâches légèrement la pression. Allez, tiens encore un peu. Peut-être que quelqu'un viendra t'aider. Heureusement, tu sentais la présence d'un gars qui se pointa rapidement. Au lieu de t'aider, le mec commençait à papoter. Tu galères à tirer les machins qui permettent de boire avec la corde et l'autre type se la coule douce. Tu grognes légèrement. «Comment ça se passe ? Si tu m'aides pas de suite à remonter les gourdes, je te passe par dessus le puits.» Avec l'aide de l'autre, elle finit par remonter les gourdes, bien essoufflée. Tu respires, le temps que la blonde qui se pointe se présente. Tu en profites pour distinguer un peu tes deux compagnons. Fallait avouer que le mec était pas mal, c'était peut-être ça qui le sauvait, la fille quand à elle, à l'air d'une petite bourge, mais elle était dans ton équipe. Et dans une équipe, on se sert les coudes. «C'est ça, je m'appelle Tia.» Tu te relèves un peu, regardant le pseudo-Indiana Jones. Certes il avait une belle gueule, mais c'est pas la parlote qui allait remplir nos gourdes. «Montre-nous l'étendue de tes talents tiens.» dis-tu en montrant du doigt les gourdes avec un petit sourire.

Je ris à la remarque de la femme du puit, on va l’appeler comme ça pour le moment. Genre c’est dur de tirer sur la corde, ça me fait sourire, mais je m’en vais quand même l’aider. Les gourdes sont remontées, et surgit de nulle part une belle blonde qui de par sa remarque, montre qu’elle a entendu mon intervention. Je souris à sa première remarque sans plus, occupé avec les gourdes. Elle semblait connaitre la femme du puit qui se nommait Tia, elles étaient dans la même équipe, et d’après elles en supériorité numérique. « Haha, et je suis censé m'inquiéter ? » Petit sourire, au pire moi j'en vaux trois des comme elles, du coup c’est moi qui me retrouve en supériorité numérique. Non plus sérieusement, de toute façon, qu’elles soient dans mon équipe ou non, je vois pas trop la différence, car pour le moment je vois pas trop où on peut mettre de la concurrence en fait, c’est juste une histoire de tente, ça évoluera peut-être dans la semaine, pas besoin qu’on s’entretue pour le moment. « Ben, enchanté. » La seconde se nomme donc Ranja. Pas des prénoms trop compliqués, pour avoir suivi de loin, très loin les anciennes saisons, j’avais peur qu’il y ait que des noms compliqués, mais pour le moment ça allait à peu près. Tia me demanda ensuite de montrer l’étendue de mes talents en remplissant les gourdes, ça me fit rire. « Si remplir des gourdes étaient un talent tu serais pas très talentueuse..» Je fis une petite moue, mais je la taquine un peu, c’est vrai, elle semblait avoir un peu galérer pour remonter les gourdes, mais bon ça me fait rire. Bon je cesse de faire la mariole, et je montre mes talents donc, j’accroche les gourdes à la corde, et commence à les descendre. « Ca va je suis talentueux ? » demandai-je en riant légèrement.

« Tu devrais j'ai vu Tia monter une tente avec une main dans le dos et en utilisant juste deux doigts ! » Bon, ok, c'est un mensonge, mais elle a bien dû participer au montage de tente non ? Quoiqu'elle est avec le type qui voulait pas qu'on le touche mais qui a dit qu'il savait monter une tente, alors peut-être que Ranja se fait des idées. Qu'importe, c'est plus pour que le seul mâle ne se sente pas pousser des ailes qu'elle a dit ça. Elle espère juste que Tia entrera dans son petit numéro et qu'elle foutra pas tout en l'air en mettant les pieds dans le plat. « Un génie, tu veux un trophée ou une médaille ? » taquine Ranja une fois que le prénommé Ben part à la pêche au compliment pour son exploit. C'est tellement masculin de débarquer au dernier moment, de croire qu'on sauve la donzelle en détresse et de chercher à récolter les fruits du travail d'une autre... Ranja aime piquer, gentiment, les petits égos des hommes. C'est une façon de les remettre à leur place. « Tu fais quoi dans la vie porteur d'eau pour les cyclistes de compétition ? Tu peux pas être aussi doué sans avoir eu un bon entraînement ! » charrie-t-elle. Il lui plaît bien le Ben, il est mignon, il a l'air d'avoir un sens de l'humour et surtout, il se prend pas au sérieux. Ça fait du bien de souffler un peu, de ne pas être dans la réflexion intense.

Censé t'inquiéter ? Sachant qu'il était en infériorité numérique et que nous étions des femmes, tu penses qu'il avait toute raison de s'inquiéter oui. Tu tournes la tête vers Ranja alors, la fixant avec un regard complice. Oh oui, tu te ferais un plaisir de rentrer dans son jeu. «Écoute Ranja, elle dit la vérité. Tu devrais faire attention oui.» Tu regardes maintenant avec un petit sourire. Bon en vrai, c'était Tecum qui avait monter la tente. Tu l'avais quand même bien aidé ... bon, t'avais rien foutu en fait. Tu passes ta natte devant tes épaules, riant légèrement à la remarque de Ranja qui suit. Remplir des gourdes dans de tels conditions relevaient du talents oui. C'est fou quand même ce qu'on travaillait pour les autres. Tu le voyais déjà faire son fanfaron. «Je suis impressionnée. J'applaudis franchement.» Tu commençais à applaudir doucement pendant quelques instants d'une manière pas du tout naturelle montrant ton ironie. Tu le regardes faire son affaire avec les gourdes puis tu te tournes à nouveau vers Ranja. «Je pense qu'il peut nous apprendre beaucoup de choses sur comment remplir une gourde. Attends, c'est vachement passionnant.» Ironie du jour, bonjour. Tu ris légèrement en tournant ton regard vers Ben une nouvelle fois.

« Impressionnant.. » Ca me fait rire. Perso je l’imagine plutôt galérer, ou rien faire, mais bon je vais pas m’avancer sur la personne non plus. Le pire c’est que Tia aussi rentre dans le jeu, je les regarde toutes les deux avec un grand sourire. « Dès que les femmes sont en surnombre, ça y est elles se sentent plus ! » Ouais je sais pas j’ai cette impression, qu’à chaque fois que je suis tout seul, avec deux femmes ou plus, elles font les malines ensemble, mais c’est marrant de voir que ça fonctionne toujours pratiquement pareil. Au final, moi tout seul avec une femme, et moi avec mes potes je suis pas le même non plus. Ranja me proposa une médaille pour mon talent, elle est sérieuse ? « Je vais en faire quoi de ta médaille ? Fais-moi un gros chèque ce sera mieux ! » Genre 50, 60 000 euros, je pense que je le mérite, tout talent mérite salaire, et un chèque aussi gros serai à la hauteur de mon talent. Sa dernière remarque me déclencha un rire assez affirmé. « Oui exactement je suis porteur d’eau pour les cyclistes, toi j’imagine qu’avec ta tête de bonne famille, t’es plus du genre à te faire apporter l’eau, qu’à l’apporter.. » J’enchaine les gourdes, et après avoir rempli plusieurs gourdes je m’arrête enfin, me tournant vers Tia. « Je vous apprendrai, mais ça demande de la persévérance, de la motivation et du temps, et pour vous particulièrement la tâche sera dure ! » Par contre ça demandera rémunération aussi, genre 70€ par cours. Je me retourne vers Ranja, et lui lance une gourde vide, elle croit quand même pas qu'elle va y échapper non plus. Il y a déjà assez de personnes qui glandent rien ici, pour que quelqu'un se la coule douce sous mon nez. « Allez au boulot ! ».  

Les mecs, tous les mêmes, dès qu'une femme ne se plie pas bêtement à leur moindre caprice, elles sont hystériques. C'en serait pathétique si ce n'était pas aussi ridicule. « Oh détrompe-toi, on se sent très bien, c'est juste qu'il faut savoir remettre les messieurs à leur place et que vous avez tendance à ne pas écouter à moins qu'on ne soit en surnombre. » rétorque Ranja pas agacée pour un sou. Le jeunot a clairement dû avoir une maman soumise à l'autorité maritale qui lui a transmis une éducation dans laquelle la place de la femme est à la maison à faire la popote et le ménage pendant que les hommes regardent le sport à la télé, bière à la main. Voilà qu'il veut de l'argent... les gens sont vraiment à l'ouest. « Un gros chèque hein ? T'en feras quoi, t'acheter une grosse voiture pour frimer avec tes potes ? Une chaîne en or pour te la jouer gangster ? » se moque-t-elle gentiment. Le simple fait qu'elle soit riche ne veut pas dire qu'elle dépense son argent dans les causes perdues. C'est d'ailleurs parce que les riches savent comment dépenser leur argent qu'ils restent riches et que les parvenus font faillite, l'argent leur monte à la tête, ils le claquent et se retrouvent à la case départ. « Tu me sembles bien intéressé par le fric, complexe d'infériorité ? » répond une Ranja navrée par l'obsession que Ben semble clairement développer quant à son rang social à elle. Alors elle cherche à comprendre, c'est qu'elle est bienveillante Ranja quand elle voit quelqu'un qui lutte pour exister. La réplique suivante la fait sourire, mais elle préfère ne pas relever, jusqu'à ce qu'il lui jette une gourde en lui « ordonnant » de se mettre au travail. Hm... « Tiens, on va faire un exercice. Je te rends la bouteille et tu me la donnes comme tu le ferais à une personne, pas comme à un chien. » S'il veut les former à remplir des bouteilles Ranja ne voit pas de raison de ne pas échanger cet enseignement contre un cours de bonnes manières, il en a clairement besoin.