Forcément, il faut que la chèvre se décide à mettre bas quand je traîne dans le coin. Du coup, je panique ne sachant pas quoi faire. Je cours à droite à gauche cherchant des membres de la production mais rien. Je décide alors d’aller faire un tour dans le parc histoire de voir si y’a pas des candidats qui pourraient venir. Je vois qu’il y a quelqu’un dans une attraction. Je fais de grands signes paniqués histoire que la personne accélère et vienne me voir. Zélie se ramène et je lui tends mon bâton de barbe-à-papa vide. Pas très classe je sais, mais j’savais pas quoi en faire. « Il y a Bella qui accouche, vite !!! Faut faire quelque chose ! » Primo, je suis pas vétérinaire et deuxièmement j’ai pas envie d’une mort sur ma conscience. Je veux que la chèvre mette bas correctement et qu’il y ait deux petits comme prévu d’après Sega. Du coup je tire sur le pull de Zélie pour qu’elle se presse et qu’elle me suive quand on tombe face à Salomée en chemin. « Toi ! Viens tout de suite ! Y’a urgence ! » Cette fois-ci, je traîne de force la blonde qui n’a rien demandé à personne et je l’embarque dans la galère. Du coup, on se retrouve tous les trois sur les lieux pour assister à l’accouchement de la chèvre. « Qui s’y connait ? Faut faire quoi ? » Peut-être préparer un lit douillet pour l’animal ou lui donner de la nourriture ou à boire, j’en sais rien. « Toi, t’as bien dû lire des bouquins là-dessus ? » Je me tourne vers la libraire avant de me dire au final que c’est peut-être la plus jeune qui sera le plus calée. On sait jamais.

Ce qui était bien dans Fake Lover, c'est qu'on expérimentait des choses que l'on aurait jamais pensé faire avant. Par exemple, si on m'avait dit qu'un jour j'aiderai à faire accoucher une chèvre, j'aurais surement ris au nez de la personne. Sauf que voilà, là la situation était bien réelle. Salvador était venu me voir alors que je descendais de la pas si grande roue et que je rentrais vers le manoir. Il semblait extrêmement paniqué et au vu de ses paroles cela pouvait se comprendre :
Hein..; Heu… Quoi… Maintenant… Mais, moi ! Mais je ne suis pas véto moi, mais bon si c'est pour aider.. Je veux bien essayer.
Je le suivais donc jusqu'à l'enclos en question. On récupérait au passage Salomée, ayant eu le droit à une aussi alpague aussi violente que moi. Arrivée sur place, j'étais assez stupéfaite par la scène qui se déroulait sous mes yeux. Mais, bordel qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire moi. Un chevreau ça sortait par le même trou qu'une femme ou est-ce qu'il fallait l'ouvrir pour récupérer, les chevreaux jumeaux, si j'en croyais Sega, qui se trouvaient à l'intérieur. Salvador se retournait vers nous nous demandant ce qu'il fallait faire, supposant même que j'avais surement dut lire un livre sur le secret. Ce qui me fit éclater de rire :
Dans les textes médiévaux que j'étudie on parle très peu d'accouchement animal. Mais déjà je pense qu'il faudrait isoler Bella de Edward histoire qu'elle puisse faire ce qu'elle a à faire sans être dérangé. Ensuite, il faudrait surement la faire s'allonger afin que les petits ne tombe pas du ventre en sortant.
Ce n'était que des idées, de vagues suppositions sans aucun fondement réel, mais bon… Vu l'urgence il fallait bien qu'on fasse quelque chose. Sinon ça risquait de finir mal et ça je n'étais pas sûr que Cupidon nous le pardonne.

Oui. Je l’avoue. J’ai honte. Je suis retournée aller choper des bonbons au stand de Margaret. J’arrête pas. C’est bien connu que le sucre appelle le sucre mais je me laisse prendre au piège comme une débutante. Ca me relaxe, ça m’occupe, c’est bon… que demander de plus. Mis à part l’indigestion. La semaine dernière j’ai trop forcé, au point de m’être vraiment sentie mal pour le reste de la journée. Du coup maintenant je tempère… enfin j’essaie. J’ai pris un petit sachet et toute heureuse je commence à y plonger la main lorsqu’un cri semble me rappeler à l’ordre. Mon père ? Non, Salvador. Je ne comprends rien, Zélie lui court derrière et il a l’air tout affolé avec sa crinière. « Quoi ? » Je fronce les sourcils, perdue. En fait si je n’étais pas aussi prise au dépourvue j’aurais ris au éclats face à l’image qu’ils m’offrent. Pourtant la situation n’a pas l’air drôle à les entendre. « Eh ! » Je me fais embarquer, mes jambes forcées de courir dans un instinct de survie. C’est que j’ai pas envie de me faire trainer par terre par monsieur le sauvage ! « Mais qu’est-ce que vous avez ? Dites-moi au moins ce qu’il se passe ! » Le nid prend feu ?! Je tente de trouver des réponses à mes questions pendant notre folle course mais j’ai rapidement la réponse. Merde. J’écarquille les yeux, impuissante comme nous tous. « Oula j’en sais rien moi. » De rien. Zélie se lance dans une explication et tout ce que j’en retiens c’est le prénom des bêtes. Sérieusement ?! J’avais jamais capté ! « Non mais attendez, ils s’appellent Edward et Bella ? Genre comme dans Twilight ? » Oui, c’est bien Salomée. Deux mois plus tard, brillant. A leur regard je comprends que ce n’est pas trop le moment. « Oui bon ok on y va alors. C’est pas comme si on avait le temps d’y réfléchir. » Enlevant mon manteau, je remonte les manches de ma chemise en me rapprochant de la bête. Pas le temps d’élaborer quarante théories, hein, il faut s’y coller. A trois ça va le faire. « Il faut l’allonger c’est ça ? » Je ne me souviens plus de la phase A du plan de Zélie alors autant demander. Je me suis aventurée bien vite, oubliant que je n’avais pas la force ni la technique requise. Mais je vais essayer ! Au moins je pourrais dire que j’aurais aidé une biquette à accoucher. Tout en me penchant pour l’aider à s’installer je ne peux m’empêcher de souligner un élément TRES important et absolument REVOLTANT. « N’empêche c’est inadmissible que ce soit à nous de faire ça. Imaginez si vous ne l’aviez pas vue à temps elle aurait accouché avec peine devant des caméras qui s’en foutent d’elle. La production est vraiment irrespectueuse ! J’espère qu’ils auront des associations au cul que ce soit pour la biquette ou pour nous avoir fait passer par la case prison. » On continue ? Parce que maintenant que je suis partie je peux énumérer tout ce qui me scandalise ici.