Lendemain de prime, le réveil était difficile, même si j'étais qualifié pour la finale, Andrea n'étant pas très en forme, la nuit à été longue. Je m'étais levé bien tard pour une fois, profitant d'une grasse matinée bien méritée. J'avais mes affaires, et était parti dans la salle de bain, après avoir pris mon petit déjeuner au lit avec ma petite amie. Tout sourire, j'entrais donc dans la pièce pour prendre une douche. Mon sourire s'estompait très vite, voyant la tronche de Zayne. Il était toujours dans mes pattes celui-là. Puis je repensais à mon petit coup de pute du prime, fier de moi, je souriais mesquinement, en m'approchant des lavabos, me passant un coup d'eau sur le visage. Je me tournais ensuite vers l'anglais, toujours aussi décontracté. « Alors le british, comment tu vas aujourd'hui ? J'espère que tu ne me tiendras pas rigueur pour ton handicap, tu es tellement génial, ça ne te posera pas de problèmes pour être qualifié ! » balançais-je, sur un ton plus que moqueur. Je savais qu'il me détestait, surement encore plus depuis hier soir, mais de toute manière, je m'en foutais. Evidemment,je ne pensais pas un mot de ce que je venais de dire, j'espérais sincèrement qu'il soit éliminé, j'avais des priorités dans la vie, et il n'en faisait clairement pas parti.

Lendemain de prime. Comme d'habitude depuis des semaines maintenant je m'étais levé assez tôt, aux alentours de 9h du matin. Et encore ça restait relativement tard pour moi. Une fois mon petit déjeuner englouti, je m'étais rendu dans la salle de sport, pour mon entrainement quotidien. Après deux heures d'entrainement intensif je me rendis tout naturellement à la douche. En maillot de bain, je profitais tranquillement de l'eau qui coulait sur mon corps. Malheureusement je ne fus pas très longtemps seul, Caleb débarquant dans la pièce. Je comptais l'ignorer, sauf qu'il en avait décidé autrement. Il venait parader, complètement fier de son coup de la veille. Putain, il pouvait pas me lâcher la grappe 5 minutes celui là ? Je ne comprenais pas son besoin constant de s'en prendre à moi. Il faisait sa vie de son côté, je faisais la mienne, qu'on en parle plus. Mais non, il insistait encore et encore. Ce mec n'avait pas une once de délicatesse. N'importe quel moyen pour m'enfoncer encore plus, il le prendrait avec plaisir. La connerie était apparemment génétique. Micah l'avait aussi, mais ça semblait encore plus prononcé chez l'aîné.  « Tu me fatigues Caleb. » Aujourd'hui je n'avais pas envie d'entrer dans son jeu.  « C'est quoi ton trip ? J'ai besoin de comprendre. Je vous laisse tranquille avec Andréa non ? Alors c'est quoi ton problème sérieux ? » Je commençais sérieusement à en avoir ras le bol, peut être serait il temps que j'arrête d'essayer d'être sympa.

Voir la tronche de Zayne me faisait toujours le même effet. Je ne pouvais pas rester sans lui lancer un petit pique, c'était plus fort que moi. Qui aime bien, châtie bien. Ouais, non, pas là en fait. Je ne pouvais pas le voir. C'était physique. Je crois que même s'il n'y avait pas eu les problèmes et nos sentiments communs pour Andrea, ça n'aurait rien changé. C'était juste un détail de plus. Je souriais mesquinement, le regardant de la tête aux pieds. « Pourquoi tu prends toujours tout mal. Tu vois le mauvais côté partout. Ce n'est pas contre toi que j'ai fait ça. C'est pour aider les autres, tu ne comprends pas. Il n'aurait eu aucunes chances sinon. » répondais-je, sur un ton totalement détaché. Evidemment, je me foutais de sa gueule, c'était uniquement contre lui, même si par logique, ça aidait les autres demi-finalistes, mon frère et Andrea surtout. Je posais ma serviette, avant de me diriger à mon tour vers les douches. Je lui lancer un clin d'oeil. Quel connard ce Caleb, mais j'aimais ça sur ce coup-là. « Alors, tu comptes rester après ton élimination ? » demandais-je, pour une fois, intéressé par sa réponse. Même si je me doutais qu'il resterait, pour Andrea, ou pour Lylou, avec lui, je ne savais plus trop.

Caleb insistait sur cette histoire de voix. Mais j’en avais rien à foutre, comme si c’était ça le problème. On lui avait donné l’opportunité de m’handicaper, normal qu’il l’ai saisi, j’aurais fais pareil. C’était son attitude qui me gonflait sérieusement. En plus je lui offrais une chance de se comporter en adulte, mais il préféra continuer dans sa connerie. Grand Dieu ce type était désespérant. « Wouaaah où comment l’art d’éviter les vraies questions. Tu fais pareil avec Andréa ? » Apparemment il semblait impossible d’avoir une conversation sérieuse avec lui. Dès qu’il ouvrait la bouche c’était pour avoir ce petit air d’enfoiré. Il voulait savoir si je comptais après mon élimination. Comme si j’étais obligé de perdre jeudi. Bon c’était ce que je pensais aussi – surtout avec mon handicap - mais je ne lui donnerais pas cette satisfaction de l’avouer. « T’en fais pas, je sais que ça t’inquiètes que je ne pourrais être plus là, alors je vais te rassurer, quoi qu’il arrive je resterais jusqu’au bout. » En réalité ma décision n’était pas encore prise. J’étais assez indécis quant au fait de rester si je venais à me faire éliminer. Si on avait à venir là, je ferais mon choix le moment venu, pas avant. « Plus tu t’en prends à moi, plus tu passes pour un connard, et moins sont tes chances de gagner. C’est tout bénef’. »

Zayne semblait énervé, je ne comprenais vraiment pas pourquoi. Qu'est ce qu'il manquait d'humour sérieux. Tu m'étonnes qu'il ai divorcé deux fois. Elles devaient se faire chier avec lui. Il commencer à parler d'Andrea, pas étonnant. « Non, je ne suis comme ça qu'avec toi, tu devrais être flatté ! » répondais-je, toujours aussi serein. Je n'allais pas me démonter devant cette abruti. Et puis, c'était si facile de le faire chier. Il n'avait qu'à avoir de la répartie, peut-être que j'arrêterais. Enfin, non, mais ça serait encore plus drôle. « Ça me rassure en effet, tu me manquerais trop si tu partais. » rétorquais-je. A vrai dire, qu'il décide de rester ou pas, ça n'allait pas changer grand chose pour moi. « Je ne suis pas sûr de ça. » répondais-je seulement, haussant les épaules. Il croyait être meilleur que moi. Mais bon, vu ses agissements avec Lylou, je ne pensais pas qu'il soit non plus le plus apprécié dans le Nid. Et je ne me faisais pas de soucis. En même temps, je n'attendais rien. Que je gagne ou pas, ça ne changerait pas grand chose dans ma vie. J'avais déjà réussi mon aventure, de par mon parcours, mais également parce que j'avais retrouvé la personne qui comptait le plus pour moi. Je tournais le robinet afin de faire couler l'eau, avant de me glisser sous la douche.

Oh non je n’étais pas énervé. Si je l’étais réellement il l’aurait senti passer croyez moi. Non j’étais juste fatigué par autant de connerie. Ça en devenait complètement ridicule. Je lui proposais de lâcher les armes, mais il insistait. L’intelligence ne faisait apparemment pas parti de ses qualités. « Tant d’honneurs pour moi c’est trop, en effet ! » Voilà maintenant que j’allais lui manquer. Ooooh je n’en doutais pas, sinon après qui il airait emmerder ? Il n’y avait que ça qui semblait le mettre de bonne humeur. « C’est vrai, tu n’aurais plus personne pour fanfaronner devant. » Ce qui m’embêtait le plus chez lui était son changement de comportement. A la limite il aurait toujours agi ainsi avec moi, d’accord. Mais non, c’était seulement depuis sa relation avec Andréa. Ça en disait long. En tout cas je n’avais qu’un souhait, qu’il ne gagne pas cette pt’ain d’aventure, j’aurais les boules. Je préférerais encore que ça soit son frère qui ai le titre. « On verra bien. » Sur ce je continuai de me shampooiner la tête. Puisqu’il n’étais pas prêt pour avoir une vraie discussion, je n’avais rien d’autre à lui dire.

Voilà qu'il faisait dans la dérision lui aussi. Parfait. On allait pouvoir jouer à deux. Même si je m'attendais plutôt à ce qu'il m'envoie chier royalement, ou qu'il veuille m'en mettre une. Chose que j'aurai bien voulu voir d'ailleurs. Ça aurait pu être marrant, mais je ne pensais pas qu'il en ai réellement le cran. « Ouais, c'est vrai, ça fait peut-être un peu trop d'attention à ton égard. Tu vas te prendre pour le centre du monde après, mais c'est comme ça, je t'aime beaucoup tu sais.» rétorquais-je, accompagnant mes paroles d'un large sourire ravageur et d'un clin d'oeil faussement complice. Mon dieu, j'étais de plus en plus comme Micah, c'était marrant. « Ecoute moi bien Zayne. Arrêtes de croire que tu as autant d'importance ou que tu m'effraies au point de devoir fanfaronner devant toi, comme tu dis si bien. Je t'aime pas, c'est physique, tu es peut-être un mec cool, mais je ne t'aime pas, et ça ne changera jamais. Dès que j'ai vu ta tronche lors de ton arrivée dans le Nid, j'ai compris que j'allais pas pouvoir t'encadrer. D'ailleurs, qu'il y eu Andrea ou pas, ça aurait été pareil. Je t'aime pas, mais j'aime te casser les couilles, c'est jouissif. » répliquais-je, cette fois, beaucoup plus sérieusement et sincèrement. Autant bien mettre les choses au clair. Après, il me croira s'il veut, moi j'avais dis ce que je pensais. « C'est tout vu, mec. » répondais-je, une grimace au coin des lèvres, montrant bien à quel point je doutais que les gens me jugent sur mon comportement avec lui, surtout après ce qu'il à fait à Lylou, même si elle l'a pardonné, uniquement parce qu'elle pensait quitter l'aventure. J’attrapais ensuite mon gel douche afin de commencer à me frotter le corps, ayant dis ce que j'avais à dire.