J’avais eu du mal à dormir cette nuit là, allez savoir pourquoi. Le prime de la veille fut quelque peu dur pour les nerfs et riche en « émotions » si je puis dire. Et j’avais beau être complètement morte après ce dernier que même à la vu du confortable lit, que je partageais avec Carter, ne réussit pas à me transporter au pays des rêves.
Le réveil affichait 7h48 et je décidais de me lever. Tant pis, au pire je serais d’une sale humeur et fatiguée. Je m’extirpais du lit et me dirigeais vers la salle de bain. Douche froide obligée avant d’enfiler un short et un énorme pull avec le blason de l’Australie centré surmonté de sa mention en grande lettres capitales: « Australia ». J’adorais ce pull, une grande histoire d’amour, mêlée à d’agréables souvenirs dans mon pays natal. Je soupirais alors que ces souvenirs « heureux » -presque tous- défilaient dans ma tête puis finit par esquisser un sourire en me retrouvant dans la cuisine. La cafetière contenait déjà du café préparé et au vu de la fumée qu’elle échappait ca ne datait pas de très longtemps. Je tirais la chose et m’en versais dans un verre. « Eurk » lâchais-je en repoussant ensuite la tasse. « Trop serré » me parlais-je en grimaçant. Je vidais ensuite le contenu de ma tasse dans l’évier, ne le finissant évidement pas puis entendit d’étrange bruit, ou plutôt « coup » venant de la cave. Quoi ?! La maison enfermait un monstre en plus ou alors l’alcool d’hier me jouais des tours. Pourtant j’éliminais vite l’alcool. Les coups se répétèrent à battement réguliers et fronçais les sourcils perplexe. Non impossible, ce n’était pas mon imagination. J’allais me pincer échappais un  « aie » puis avançais vers la porte de la cave. Posais une main sur la poignée, un sentiment d’excitation s’éprit rapidement de moi, curieuse à l’idée de ce que j’allais bien pouvoir y découvrir. D’autant plus que je n’avais pas eu l’occasion d’y mettre un pied dans c’te cave depuis que j’étais là. Je souriais donc puis actionnais la poignée et y entrais sur la pointe des pieds, descendit lentement quelques marches pour ensuite m’y asseoir. Et là, juste devant moi, j’avais le spectacle le plus inattendu en ce beau matin. Alcéo entrain de.. De faire quoi au juste ? Taper dans un matelas torse nu ? Ouais c’était ca.
« Je ne crois pas que ce pauvre matelas ait mérité un tel sort » lançais-je après quelques minutes le sourire aux lèvres toujours assise sur les marches.

Sa technique était pas mal. Ok j’y connaissais strictement rien mais l’enchainement des mouvements qu’il exécutait était fluide et rapide que j’en concluais que c’était une habitude, du moins, il n’était pas débutant. « Baisse ta garde Champion. Je ne compte pas t’agresser » lançais-je ensuite tout sourire, amusée, alors qu’il se retournait vers moi les bras devant son visage, pour parer à une éventuel menace. Je vis ensuite les muscles de ses bras se décontracter ensuite alors qu’il s’avançait vers moi un sourire aux lèvres. « Je n'ai pas de sac de boxe, je fais avec ce que je trouve. » dit-il ensuite en s’appuyant contre l’escalier. « Je vois ca.. » commençais-je en vrillant mon regard sur le pauvre matelas. « Hmm.. je pense malgré tout qu’il doit y avoir d’autres utilités à donner à ce pauvre matelas » finis-je malicieuse avant de reporter mes prunelles vers les siennes. Non sans sous-entendu voyons. Pourquoi me prenez vous. D’ailleurs, qu’est-ce que foutais un matelas dans une cave ? Une cave, qui plus ai, sombre, presque glauque, et un peu flippante je l‘avoue, comme celles des films d’horreur vous savez. Passons. « Je m'entraîne simplement comme je m'ennuyais. » ajouta-t-il l’air de se justifier ce qui me fais encore plus sourire. « ha.. ha.. Et dans une cave ? » l’enfonçais-je un peu plus pseudo perplexe. A vrai dire que ce soit dans une cave, dans le jardin ou un grenier je m’en fichais éperdument c’était juste histoire de le chambrer un peu plus face à cela.
Je continuais de le dévisager, mes prunelles scrutant son expression, finissant par tenter de l’interpréter. Il affichait une expression qui semblait vouloir dire « Qu’est-ce que tu fous là toi aussi » avec un mélange de scepticisme qui lui donnait, je vous le concède, un air d’autant plus séduisant que lorsqu’il souriait. J’esquissais ensuite un petit sourire. « C’est que je t’ai suivit » répondis-je à ses cogitations intérieure, retenant un rire, me donnant l’air sérieuse. Évidement que ce n’était pas la vérité. J’étais là tout aussi par hasard que je m’étais réveillée exceptionnellement très tôt ce matin. Ouais coïncidence. Encore.

Il me fixait avec cet air, ce regard joueur presque de défi qui avait le don de m’amuser, de poser les espèces de bases du jeu, de « notre » jeu. Et j’affichais automatiquement à mon tour un air malicieuse, un petit sourire aux lèvres. « Je ne peux pas taper contre un tronc d'arbre, donc le matelas justement était pas mal. » répondit-il en venant s’asseoir à mon côté sur la marche. « Petite nature » le provoquais-je sciemment en esquissant un nouveau sourire. Oui je ne me gênais pas pour chercher les gens, aller les provoquer, cependant mais je savais que lui le prendrait plus à la rigolade quelque chose et c’était tout aussi bien ainsi.

« On échange les rôles donc.... un fantasme réalisé » J’appréciais sa perspicacité, sa façon d’entrer et de répondre à mon jeu, au moins, nous étions sur la même longueur d’onde. En effet, c’était ce petit sourire qui s’était dessiné sur ses lèvres après ma pseudo explication sur ma présence ici et sa réponse qui me le firent comprendre. « un fantasme tu dis.. » répétais-je un sourcil s’arquant alors que j’affichais un sourire mutin. « C’est qu’il doit encore en rester.. » finis-je en lui lançant un fin clin d'oeil, contenant un rire.

Il prit ensuite soudainement mes mains et se redressa alors que je levais les yeux vers lui perplexe. « Tu as déjà fait du karaté? » demanda-t-il ensuite me levant. « Humm.. pas que je sache.. » répondis-je en fronçant les sourcils, m’imaginant, moi Rusty m’essayer au sport de combat puis j’éclatais de rire à cette image. « Mais je veux bien m’essayer » ajoutais-je en descendant les marches. « Après tout je dois bien pouvoir lever les gambettes comme tu le faisais précédemment » le taquinais-je en tirant la langue espiègle, me pseudo-moquant de ce que j’avais vu quelques minutes plutôt. « Alors ?! Je suis sensée faire quoi » demandais-je ensuite après qu’il m’ait entraîné non loin du matelas qui lui servait de « sac à machin » -je n’avais pas retenu le nom technique whatever- affichant toujours un sourire.

« Beaucoup » souffla-t-il à mon oreille concernant ses fantasmes et effleura ma peau de ses lèvres puis mes lèvres s’étirèrent en un petit sourire malicieux. C’était psychique, c’était un jeu, c’était de la provocation ouverte, c’était attrayant et amusant tout simplement. Mais plus encore, y’avait juste pas besoin de se prendre la tête, ce qui était encore mieux. Et je le suivis au milieu de la pièce sans trop de résistance puis il leva mes bras vers mon visage. « Tu attaques et je pare. Pour les coups de pied, tu fais ainsi. » dit-il en me montrant les mouvements. Je plissais les yeux et détaillais sa façon de faire, histoire de pouvoir sans trop réfléchir reproduire ses gestes plus tard. J’avais fais de la danse ça allait m’aider pas vrai ? espérais-je en arquant un sourcil concentrée, poings toujours levés. « Ok, j’ai compris » lâchais-je ensuite plutôt sure de moi. Au pire qu’allait-il arriver ? Me ridiculiser, ouais et après. Je n'étais pas le genre qui avait peur de se péter un ongle, oh non loin de la, j'étais plutôt le genre à tout tenter en guise d'adrénaline ou simplement de jeu.

Je me lançais donc. J’inspirais avant de lever mes yeux vers les siens, nos regards s’accrochant, alors que j’esquissais un petit sourire en coin qui se voulait malicieux puis je balançais mon poing droit sans crier gare, et pourtant il l’évita, je faisais ensuite de même avec le poing gauche et l’évita de nouveau. Je refaisais la même chose, rapprochant la cadence, le rythme, de mes mouvements de plus en plus. D’autres attaques suivirent, je restais concentrée, le but était bien de le toucher non ? Et je m’attelais à cette tâche. Il ripostait de temps à autres, assez imprévisiblement, puis soudainement je m’accroupissais brusquement évitant son poing qui se dirigeais dangereusement vers moi avant de me relever tout sourire contente de mon coup avant d’attaquer de nouveau, tentant d’être de plus en plus rapide histoire qu’il ne puisse voir les coups venir. Cependant trop d’expérience, tue l’expérience, c’était comme s’il savait à l’avance ce que j’allais faire. Je fronçais les sourcils comme agacée de ne pas y arriver mais n’abandonnais pas pour autant. Hors de question, j’aimais trop le jeu et la compétition pour ca. Les mouvements, nos mouvements en l’occurrence, devinrent plus rapprochés, quelques peu plus rapides et vifs alors que je m’essayais à lui filer un coup de pied, l’image mentale de lui le faisant me revenant à l’esprit. Ainsi, je levais ma jambe droite facilement, la fléchissant légèrement, pivotant rapidement, trop vivement manquant alors de tomber mais je me ressaisis de justesse sans reposer pied à terre, en équilibre sur une jambe, restant au final debout à mon plus grand étonnement, puis j’atteignais sa hanche « Touché ! » m’exclamais-je alors un sourire presque vainqueur aux lèvres, contente, de ma prouesse et rebaissais inconsciemment, complètement, ma garde.

Ma jambe droite était toujours dans les airs, « au cas où » qu’il n’en profite pour contrer ou quoi plus il finit par applaudir, je le fixais toujours de mes iris couleur noisette avant de lui décocher un sourire et de reposer pied à terre. J’irais remercier plus tard mes parents pour m’avoir poussé à continuer la danse. Si si, pour une fois qu’ils faisaient quelque chose d’utile. Passons. « Je te tire mon chapeau bas. » dit-il alors qu’il s’inclinait légèrement affichant un sourire et je lui accordais une gracieuse révérence en guise de réponse toujours le sourire aux lèvres cependant quelque peu essoufflée. « Tu es souple, tu as fait quel genre de sport? » demanda-t-il alors que je m’asseyais au sol, inspirant pour reprendre un rythme normal, relevant mes cheveux qui me tenaient chaud. Souplesse naturelle en plus, contrairement à d'autre j'avais eu de la chance. De la chance, surtout concernant les longues heures de tortures, auxquelles je fus épargnée, qu'on appelait "assouplissement" dans certains sport. Puis je relevais les yeux vers le jeune homme, me mordillais la lèvre inférieure violemment pour éviter de sortir la connerie qui me brûlais les lèvres à cet instant quant au sport que je pratiquais. « Je surfais.. et je danse » répondis-je tout sourire. Ouais je ne surfais pas encore en Irlande, sur quelles vagues surtout, bref, c’était donc inutile de le préciser mais les souvenirs remontaient du temps de l’Australie, de très bon souvenir par ailleurs, et puis c’était aussi un sport fuck. Un sport qui m’avais également permis de m’endurcir, parce que se prendre des espèces de claques par d’immenses et violentes vagues fallait tenir mais surtout oser recommencer encore et encore malgré les ratés jusqu’à tenir sur c’te foutu planche.
« Et toi, pourquoi tu te bats ? » le questionnais-je ensuite quelque peu pensive. Eh bien oui, je partais du principe qu’on pratiquais un sport pour une raison. Certains dansaient pour s’exprimer car ils ne savaient comment faire autrement ou ne le pouvaient qu’au travers de cet art, d’autres se battaient justement pour se défouler, relâcher une pression, les tensions d’une vie, d’un quotient, ou quelque chose dans le genre. Ou encore par pur plaisir qui sait. Bref, j’imaginais qu’il y’avait sûrement une raison (ou pas) quant à ce choix. « Tu n’as pas peur d’abîmer ta gueule d’ange (?) » ajoutais-je espiègle en souriant reprenant mon air taquine.