Ils en étaient venus à parler d'Opaline, la nouvelle partenaire de Lena. Evidemment, le biélorusse ne pouvait pas faire comme s'il ne la connaissait pas... puisqu'en effet, il la connaissait 'bien'. 'Bien' n'était peut-être pas le terme approprié, peut-être était-ce ce qui expliquait donc la présence de ces guillemets. Ils évoquèrent les affinités de la jeune femme, qu'elle pouvait avoir avec eux. A vrai dire, elle ne les aimait pas. Lena semblait, d'ailleurs, surprise par cette révélation, par le fait qu'Opaline n'appréciait pas Valeri. Elle pensait le contraire, elle. Ah ? Vraiment ? Il ne comprenait pas pourquoi elle pensait ça. Pourquoi elle pensait « le contraire ». Il voulut comprendre pourquoi cette pensée. La danoise semblait réfléchir. Réfléchir à ce qu'elle allait bien pouvoir lui répondre, ou peut-être tout simplement aux raisons qui lui avait poussé à dire ça. Peut-être avait-elle dit ça, sans vraiment y réfléchir. Elle prit alors la parole. Elle évoqua alors certaines images. Des images d'Opaline et de lui. Des images qui lui auraient laissé penser l'inverse. Oh ? Il sourcilla légèrement. Elle n'était pas certaine du fait que les deux gens ne s'appréciaient pas. Ah ? C'était une opinion personnelle, souligna-t-elle. Et celle-ci n'engageait qu'elle... en effet. Il se sentait quelque peu gêné par les paroles tenues par la danoise. Il avait cru qu'elle remettait en question ce qu'il venait de lui dire -ce qu'il avait pu lui confier lors du prime. Il se contenta alors de rester sans voix face à ses propos, puis il souleva le problème que la jeune femme pouvait avoir avec lui. Son accent. Il y avait certaines personnes qui ne devaient pas l'apprécier, et qui devaient le maudire. Peut-être qu'elle faisait parti de ces gens-là, Opaline. Quant à Lena, elle, elle disait l'apprécier ou tout du moins, elle le trouvait chouette. Elle était bien là, la seule au sein de ce nid qui lui avait fait une remarque à ce sujet. A croire qu'elle était la seule personne qui l'apprécier, son accent. Certainement. En tout cas, son commentaire lui fit grandement plaisir. C'est certain. Lena et Valeri continuèrent à parler de la nouvelle partenaire. Elle lui demandait comment se comportait-elle avec lui. Il lui dit donc qu'elle n'était pas méfiante, mais plutôt gênée et mal à l'aise lorsqu'elle était en sa présence. Oui, voilà. Il la voyait comme ça lorsqu'ils se trouvaient dans la même pièce. Cela était peut-être dû aux situations quelque peu 'gênantes' dans lesquelles ils se trouvaient. Valeri ne trouvait que ça comme explication. Peut-être y avait-il autre chose, mais il en doutait très fortement. Et qu'est-ce que ça pourrait être d'autre ? Lena disait alors 'voir'. Ah ? Valeri resta sans un mot, lui proposant alors finalement si elle voulait un verre de lait, de thé ou bien de tisane avant de se coucher. Il ne savait pas vraiment pourquoi il venait de lui demander ça. Peut-être parce qu'il avait peur de l'oublier. Oui, d'oublier cette idée qui venait de s'ancrer à son esprit. Lena lui confia alors qu'elle avait déjà eu des difficultés pour s'endormir, et que Sully lui avait conseillé des infusions. Parait-il que ça avait été très efficace. Elle pensait donc que ça ne pourrait donc lui faire que du bien. Le biélorusse hocha vivement la tête. « Eh bien tu sais quoi ? Je vais aller t'en préparer une et pendant ce temps, tu n'auras qu'à t'installer. » lui fit-il remarquer. Elle pourra aller revêtir son pyjama -ou nuisette- pendant son absence. Et lui, il lui préparera donc cette fameuse tisane. Après que la jeune femme ait acquiescé, il se leva donc du lit et prit la direction de la cuisine pour la confection de cette tisane. Ce n'était pas sorcier à faire. Il suffisait juste de mettre de l'eau à bouillir, puis de laisser infuser dans une tasse. Tout le monde pouvait donc faire ça. Le plus difficile à trouver était donc les fameuses tisanes. Il en découvrit tout un tas dans un des placards. Il prit quelques boites et tenta vainement de lire les inscriptions qu'il pouvait y avoir. Il avait beau lire, il ne comprenait rien. A part sur cette boite où il y avait inscrit 'valeriane'. C'était peut-être parce que ce nom lui rappelait vaguement le mien. Il finit donc par préparer cette fameuse tisane. Il déposa la tasse dans un petit plateau, et y ajouta deux petits gâteaux. Une fois la chose faite, il revint donc dans la chambre. « C'est moi ! » s'exclama-t-il avant d'entrer dans la pièce. Il vint lui déposer le plateau sur sa table de nuit, lui adressant un petit sourire. « Une tisane de valeriane... hum, j'y ai vu comme un signe ! ». Valeri... valeriane. Cette remarque était un peu idiote, certes. « Et deux petits biscuits aussi. ».

Ils étaient bien loin de leur conversation au sujet des peurs cachées de la jeune femme, et des monstres de la nuit. Cette conversation mettait assez mal à l'aise le biélorusse, il est certain. Même s'il ne savait pas comment l'expliquer. Il avait conclut maladroitement cette conversation en disant qu'il ne pouvait pas plaire à tout le monde. C'était certain. La preuve... Sully. Ils ne s'entendaient pas, alors une preuve qu'il ne plaisait pas à tout le monde. Valeri vint alors demander à la jeune femme si elle voulait boire un truc avant de s'endormir. Un verre de lait, de thé ou même de tisane. Il était prêt à aller lui chercher ça, si elle le désirait. Elle laissa donc entendre qu'elle voulait une tisane. Sully lui en aurait conseillé, il y a de cela quelques semaines, lorsqu'elle avait déjà des troubles du sommeil. Le biélorusse lui proposa alors de lui en préparer une, le temps qu'elle s'installe dans son lit -et notamment qu'elle puisse revêtir son 'pyjama'. D'ailleurs, dans quelle tenue pouvait bien dormir la jeune femme ? En pyjama ? En nuisette ? Toute nue ? Oh, non peut-être pas. Il ne savait même pas pourquoi. Pourquoi il en venait à spéculer sur la tenue de la jeune femme. Cette dernière lui fit remarquer qu'il était adorable. Adorable, elle était bien la première à lui dire ça. Et ce, depuis la première fois, de sa vie. Peut-être que sa mère lui avait déjà dit ça, qu'il était adorable... lorsqu'il était bébé. Adorable, personne ne lui avait dit ça jusqu'à présent. Personne, sauf Lena. Un mince sourire étira ses lèvres alors qu'il prenait l'issue vers la cuisine. Il ne perdit pas de temps, et mit aussitôt de l'eau à bouillir. Il chercha alors dans les placards les infusions... il y avait tellement de boîtes, qu'il ne savait pas laquelle choisir. Jusqu'à réussir à lire « valeriane ». Il ne savait pas trop ce que c'était, mais ce nom lui rappelait étonnamment son prénom... tout du moins, il ne pouvait pas s'empêcher d'en faire le rapprochement. Après avoir préparé un plateau quelque peu garnis, il se rendit dans leur chambre où Lena devait certainement l'attendre. Avant de pénétrer dans la pièce, il préféra marquer sa présence d'un enjoué « c'est moi ! », puis vint lui apporter jusqu'à elle le plateau. Il lui dit alors ce qu'il s'y trouvait dessus. Une tisane de valeriane. Il ne fallait pas qu'elle lui demande ce qu'était exactement la plante 'valeriane', il ne savait pas vraiment lui... si ce n'est que son nom lui rappelait drôlement le sien. Il y voyait comme un signe, lui. Cette remarque ne manqua d'ailleurs pas de faire rire la jeune femme. Elle était alors certaine que c'est très bon. Il l'espérait... il ne manquerait plus qu'il lui ait faite une infusion qui n'était pas bonne du tout. Alors là, il s'en voudrait terriblement bon. « Tu m'en diras des nouvelles ! ». Il lui indiqua par la même occasion les deux petits biscuits qu'il lui avait apporté avec, au cas où elle aurait un petit creux. Sait-on jamais, il préférait être prévoyant. Elle trouvait ça 'trop gentil'. Allant même lui dire qu'il était un amour. Oh ? Valeri fut quelque peu surpris de ses mots... ou peut-être de son geste. Elle venait de déposer un très bref baiser sur sa joue. Bien assez pour le faire légèrement rougir. Était-ce baiser ou plutôt les mots qu'elle avait employé pour le décrire être 'un amour'. Ou bien les deux. Il ne savait pas vraiment... c'est alors qu'elle vint lui montrer le pyjama qu'elle avait revêtu pour passer sa nuit. Une tenue pour le moins surprenante. Il se retint de prime abord de pouffer de rire. Il était certain qu'il n'avait pas imaginé la danoise vêtue d'un... d'un tel habit. Il aurait imaginé un habit plus... plus féminin, qui la mettrait plus en valeur... il ne savait même pas pourquoi il l'imaginait dans une pareille tenue. Rêvait-il d'avoir le même qu'elle ? Un léger sourire amusé se fraya un chemin sur ses lèvres. « En effet... je crois que je suis jaloux de toi, même ! » lança-t-il un brin amusé. Clairement, ce n'était pas le cas. Lui, il était très bien avec le sien... il n'en avait pas à vrai dire. Il dormait en simple boxer dans son lit. Cette tenue ne semblait pas déranger Jaileen, alors à quoi bon en mettre un de toute façon. « Tu me le prêteras, j'espère ! Quoique.. je suis peut-être un peu trop grand pour rentrer dedans. » reprit-il. Il partit ensuite à la recherche de son livre. Finalement, il n'eut moins de mal qu'au départ à le trouver. Il se trouvait tout simplement sous son oreiller. « Hum, tu voudras peut-être que je m'installe sur une chaise à côté de toi, non ? Je doute que ça fasse... hum plaisir à Sully de savoir que je me suis installé dans ton lit... » souffla-t-il, alors.

Valeri n'était pas obligé de faire tout ça. A vrai dire, il ne forçait pas à le faire, il en avait envie. Tout cela partait d'un bon sentiment. Un peu trop bon, certainement. Il ne savait pas. Il faut dire qu'il n'était pas du genre à être attentionné auprès de ses proches. Peut-être ne l'avait-il jamais été. Il ne se souvenait pas de sa dernière attention qu'il avait pu avoir à l'un de ses pairs. Ainsi, il lui avait apporté une tisane de valeriane et deux petits biscuits. Au fond, ce n'était pas grand-chose. Il espérait juste que ça lui fasse plaisir. Et en effet, ça avait l'air de lui faire plaisir à l'écoute de ses dires et de ce bref baiser qu'elle venait de lui adonner. Un baiser qui le mit quelque peu mal à l'aise, ou... gêné, il ne savait pas vraiment. Il sentait juste ses joues prendre un peu de couleur -ou tout du moins, un peu de chaleur. Personne ne s'était montrée aussi démonstratif avec lui. Non. Jamais. Personne. C'était bien une première. Elle vint alors lui présenter son pyjama, ou plutôt ce qui ressemblait être à un pyjama. Clairement, ce n'était pas le genre de 'vêtement' de nuit qu'il s'était imaginé... Non. Clairement non. Il laissa alors qu'il en était jaloux et qu'il lui piquerait bien, mais il y avait évidemment un problème de taille. Du haut de son mètre quatre-vingts-huit, il est clairement qu'il ne pourrait pas rentré dedans. Evidemment, il n'était pas sérieux dans ses dires. Il s'en amusait. Valeri ne porterait jamais une grenouillère de la sorte. Il ne portait rien lorsqu'il dormait, ou tout du moins, un simple boxer. Il était bien loin de ce pyjama. Lena lui confia alors qu'elle lui donnerait l'adresse du magasin où elle l'avait acheté... avant finalement de lui dire d'oublier. Il ne saura donc jamais où était ce magasin, mais il se doutait bien qu'il n'y mettra jamais les pieds. Tout simplement parce qu'ils ne vivaient pas dans la même ville, et encore moins dans le même Etat. Il hocha alors bêtement la tête, avant finalement de soulever un léger problème. Celui de Sully. Ou plutôt du fait que ça ne lui ferait pas plaisir de voir le biélorusse installait dans le lit de Lena. Pourtant, ils ne feront rien de mal dans ce lit, mais il était presque sûr que l'américain y trouverait à redire. Comme souvent. Il laissa alors entendre qu'il s'installera sur une chaise, juste à côté d'elle. Elle lui donna d'ailleurs raison. Ce serait mieux, lui dit-elle alors. Ah ? Elle reprit alors. Il paraît que si ça ne tenait qu'à elle, elle l'autoriserait à s'installer à ses côtés, dans ce lit. Mais ce n'était pas raisonnable... il ne voyait pas vraiment ce qu'il entendait par 'raisonnable'. Il haussa alors tout doucement les épaules, avant finalement de hocher vaguement la tête. Oui, ce n'était pas raisonnable, certainement, même s'il ne comprenait pas cette expression. Il se pinça les lèvres, avant finalement de chercher du regard une chaise. Il n'eut guère de difficulté à en trouver une. Il ne perdit pas une seconde, et alla la récupérer. Il l'installa donc au côté du lit de la jeune femme. Cette dernière ajouta quelques mots. Sully ne faisait pas forcément ça de gaieté de cœur. Peut-être cherchait-elle une justification aux geste de l'américain. C'est étrange parce que lui aurait pensé le contraire. « Je me doute bien... » souffla-t-il dans un soupir, un peu à contre-sens de ses pensées actuelles. « … mais j'ai un peu de mal à comprendre cette certaine hostilité à mon égard. » reprit-il. Après tout, il ne faisait rien de mal à Lena. Ensemble, ils ne faisaient rien de mal, du tout. Alors pourquoi devait-il rester perpétuellement méfiant à l'égard du biélorusse. Il lâcha un soupir. « Enfin si tu en ressens le besoin, je suis là. ». Oui. Si elle avait besoin qu'il soit à ses côtés, dans son lit, parce qu'elle avait trop peur, il serait là. Oui, il serait là pour elle.

Dans toutes ces attentions à l'égard de Lena, il venait d'y avoir une certaine révélation. En effet, il savait que Sully ne l'appréciait pas tant que ça, et surtout n'appréciait pas le fait qu'il soit proche de Lena. Peut-être trop proche, selon lui. Il ne savait pas. Alors il laissa entendre que l'américain ne serait pas très content de savoir que Valeri avait pris place à côté de Lena, dans son lit. De quoi le faire sortir de ses gans, et de tenter, une fois de plus, d'éloigner la jeune femme de lui. Évidemment, ce n'était pas dans ces intentions, de faire en sorte que Sully l'éloigne d'elle. Clairement, non. Ainsi, il lui proposa de s'installer sur une chaise, juste à côté d'elle. Elle jugeait cette idée bonne. A vrai dire, ce fut la seule qu'il eut à cet instant, à moins qu'il décide de s'installer par-terre -comme un pouilleux. Non. Sully ne faisait pas ça de gaieté de cœur, lui disait-elle. Sûrement. En tout cas, il était bien trop souvent dans ses pensées environnantes lorsqu'il se trouvait en compagnie de la jeune femme. Il avait toujours cette même crainte, celle qu'il débarque à n'importe quel moment. Pourtant, Valeri ne comprenait pas cette obsession qu'il pouvait avoir pour lui, cette certaine hostilité à son égard. Il ne faisait pourtant rien de mal. Aucun de ses mots ni de ses gestes pouvaient être mal interprétés. Certes, la mission primaire de l'américain était de surveiller la fidélité de Lena, mais là, il n'y avait aucun danger. Aucun. Nada. Nothing. Tout cela le laissait un bref perplexe. La danoise lui expliqua qu'il aurait été comme ça avec n'importe quel candidat garçon, ce fut lui – Valeri – parce qu'ils s'entendent (trop) bien. Elle ajouta alors quelques détails qui l'intriguèrent. Il serait celui qui... ? Il arqua un léger sourcil, avant finalement qu'elle se reprenne. Il était celui avec lequel elle serait la plus susceptible de... ? Mais ça n'arrivera pas, reprit-elle. Elle n'avait terminé aucune de ses phrases. C'est longues phrases avec des points de suspension qui éveillent la curiosité de tous... Il avait peut-être une vague idée de ce qu'elle voulait lui dire. Mais, ça n'arrivera jamais comme elle lui avait si bien précisé. Oui. Rien ne pourra se passer entre eux, de toute façon. Rien du tout. Il se contenta alors de hausser fébrilement les épaules. Il ne savait plus quoi penser de tout ça... pourtant tout semblait clair entre eux, n'est-ce pas, point d'interrogation. Valeri reprit alors, lui disant que si elle avait besoin, il serait là. Il sera toujours là, pour elle. Tant qu'elle sera au sein de ce jeu, avec lui. Oui. Elle lui répondit alors qu'elle n'était pas sûre. Une réponse qui ne le rassura pas. Il baissa les yeux, quelques secondes. Avant de reprendre un peu de contenance. « Si tu changes d'avis, je serai sur ma chaise ! » reprit-il, en appuyant docilement ses mains sur le dossier de ladite chaise. Oui. Si elle changeait d'avis, si finalement, elle le voulait à ses côtés – et ce, malgré l'opinion de Sully – il sera là. Là, assis sur cette chaise. Il finit par se laisser se tomber dans cette dernière. Lena décréta finalement qu'elle allait attaquer cette tisane. Il hocha vivement la tête, comme pour l'encourager à le faire. Qu'elle y goûte, oui. Il la regarda alors boire une gorgée, tant dit qu'elle le regarda avec une certaine insistance déconcertante. Il posa ses yeux dans ces pupilles au couleur noisette. Après quelques minutes, il entrouvrit la bouche comme pour tenter de prendre la parole. « Alors comment est la potion de Valeri ? » lui demanda-t-il, tentant alors d'esquisser un sourire et de mettre derrière lui cette conversation qu'il avait pu avoir avec elle, au sujet de Sully.

Cette parenthèse conversationnelle, autour de Sully et de son rôle au sein de ce nid, ne mettait guère à l'aise Valeri. Sûrement parce qu'il avait toujours cette minime crainte. Sully pourrait le reprocher à Lena de ne pas être assez raisonnable, d'être trop proche avec le biélorusse. Il le percevrait comme un candidat masculin hostile. Avec lui, elle serait la plus susceptible de... de craquer ? Mais... ce n'était pas possible ça. Elle semblait très attaché à son Dean, alors il ne pourrait rien se passer entre eux. Juste de l'amitié, avec une certaine complicité. Ils ne pouvaient pas freiner leur relation. Relation amicale, évidemment. Par la suite, il laissa entendre que si elle avait besoin, il serait là. Si par exemple, elle avait peur, elle pouvait lui demander de venir à ses côtés. Lui, il restera à sa place, pour le moment. Assis sur cette chaise. Si elle avait changé d'avis, il sera là sur cette chaise, lui fit-il remarquer. Elle ne changerait peut-être pas d'avis, et n'aura tout simplement pas besoin de lui près d'elle, si près d'elle. Oh. Il ne lui en voudra si elle ne voulait pas et si elle campera sur ses positions. Lena laissa entendre qu'elle allait attaquer cette tisane -celle que le biélorusse lui avait préparé, il y a de ça quelques minutes. Alors qu'elle le regardait avec ce regard quelque peu insistant, il lui demanda comment était la 'potion de Valeri'. Il tenta tant bien que mal de détendre l'atmosphère. Potion de Valeri, il faisait référence à la tisane de valeriane qu'il lui avait concocté. Il espérait qu'elle allait aimer... il ne manquerait plus qu'elle lui dise qu'elle n'aime pas, qu'elle déteste le goût de cette boisson. Oui. Il attendit alors avec une certaine hâte la critique de la danoise. Elle souffla alors quelques mots. Un mot, dit-elle alors. Il sourcilla quelque peu surpris. Succulente, conclut-elle. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, presque soulagé par ces trois mots articulés par la jeune femme. Cette dernière ajouta que ce fut la touche 'Valeri' qui faisait toute la différence. Ce commentaire ne manqua pas de faire sourire le jeune garçon. Elle disait que cette touche n'était pas déplaisante, bien au contraire. Il était très ravi de cette critique (très) positive. Il accueillit ces mots énoncés avec un léger sourire. Un sourire quelque peu intimidé, ou ravi. « Je te donnerai mon petit secret, un jour, si tu aimes.  » souffla-t-il alors. Il n'y avait pas de grand secret, à vrai dire. Il avait juste dosé à vue d’œil puis y avait ajouté une petite cuillère de miel. Il avait souvent vu sa mère le faire, lorsqu'il était plus jeune -enfin avant qu'il ne parte du nid familial. Il l'observa attentivement, remarquant notamment faire un pas vers lui, puis déposer la tasse sur la table de nuit. Il y eut aussi ces quelques mots qui avaient accompagnés ces gestes. Elle voulait lui dire quelque-chose... c'était tout simplement ce qu'il en avait déduit par son 'aussi'. Il releva doucement la tête, posant son regard sur les pupilles de la danoise. Elle le remerciait. Le remerciait pour tout. Un mince sourire étira ses lèvres. « Tu n'as pas à me remercier pour ça... ». Si c'était pour cette tisane qu'il lui avait préparé, ou tout simplement le fait qu'il lui délivrera ce 'secret' de confection, ou alors le fait de rester là, à ses côtés... ou... peut-être était-ce tout ça en même temps, il ne savait pas. Mais elle n'avait pas à le remercier, tout simplement.