Lena avait la preuve qu'il serait là pour elle. Il était prêt à chasser les monstres de la nuit, et même de s'installer à ses côtés si elle le voulait – puisque finalement, il avait décidé de prendre place sur une chaise – et lui avait préparé cette tisane. Une tisane qu'il avait préparé, il y a de cela quelques minutes. Une tisané préparé avec 'amour', certainement. C'était ce que l'on disait lorsque l'on faisait quelque-chose pour faire plaisir à quelqu'un, on disait qu'on l'avait fait avec 'amour'. Il ne savait pas vraiment s'il l'avait avec de l'amour. Il l'avait certainement fait avec amitié. Enfin, il l'avait fait avec un sentiment teinté d'une certaine sincérité. En tout cas, Lena trouvait ça succulent. Oui. Elle la trouvait succulente. Cette critique positive fit très plaisir au biélorusse. Il lui confia d'ailleurs qu'il serait prêt à lui délivrer son secret. Un secret qui n'était pas si exceptionnel que ça, juste un petit truc de 'mama'. Lena lui avoua alors qu'elle espérait qu'il la mette dans la confidence, un de ces quatre. Qu'elle se rassure, il lui délivrera la clé de cette succulence. Si elle était si friande de cette tisane, il ne se voyait pas pourquoi il ne lui fera pas part de sa petite 'touche' personnelle. De sa 'patte' comme on le dit si couramment. Après tout, ce n'était pas comme si Lena n'était une personne avec qui il se jugeait proche. Il est certain qu'il ne ferait pas ces propositions avec n'importe quelles personnes, au sein de ce nid. Elle était celle avec qui il était certainement le plus proche, si l'on devait noter ou attribuer un degré entre 'plus' ou 'moins' à leur relation. La danoise prit alors la parole, le remerciant pour tout. Il ne savait pas vraiment pourquoi il la remerciait. Elle l'avait déjà bien assez remercié comme ça, depuis le début, non. C'était tout du moins ce que Valeri en pensait, puis elle n'avait pas à se sentir obligée de le remercier. Il le faisait par ce qu'il en avait envie et que ça lui faisait (très) plaisir de le faire. Elle vint alors à évoquer leur rencontre. Notamment lorsqu'il s'était présenté comme étant une sangsue. Ce bref souvenir fit sourire Valeri. Il s'en rappelait comme si c'était hier, de leur rencontre et de ce premier contact que le jeune biélorusse avait fait avec elle. Il s'était présenté comme étant une sangsue. Elle évoqua ensuite le supermarché et lui confia qu'elle ne pensait pas devenir aussi proche que lui, qu'ils ne s'entendraient pas forcément bien malgré le fait qu'elle le trouve gentil. Les confidences de la jeune femme étira un peu plus son sourire. Elle se disait être attaché à lui. C'était bien la première fois que quelqu'un lui disait ça, être attaché à lui. Ce fut aussi la première fois qu'il fut touché par quelques mots. Oui. Il n'avait jamais été autant touché par des mots. Elle évoqua aussi sa nomination. Que si elle devait partir dimanche, il lui manquera énormément. Elle aussi lui manquera. Mais il ne voulait pas penser à ça, puisque de toute évidence, elle ne partira pas. Elle lui dit aussi que leur relation – même si elle pouvait déplaire – lui était précieuse. Très précieuse. Valeri ne perdit pas son sourire, et n'avait pas quitté la jeune femme du regard pendant qu'elle avait pris la parole. Il tenta alors d'entrouvrir la bouche, sûrement pour lui répondre. « Je... ça me touche ce que tu me dis-là. Tu sais, je crois que c'est la première fois que j'arrive à sympathiser et à m'attacher aussi facilement avec quelqu'un... » souffla-t-il calmement. Oui. C'était la première fois. « ...Et dimanche, tu ne partiras pas, voyons. » reprit-il alors. Non. Il ne voulait pas qu'elle parte, lui. Un brin hésitant, Valeri se hissa sur ses jambes et s'approcha de la jeune femme. Il ne savait pas vraiment ce qu'il lui prenait là, mais il vint l'encercler de ses bras. Ces gestes teintés d'affection ne ressemblaient pas au jeune biélorusse. Il la serra calmement dans ses bras, profitant alors de ce bref instant. « Je crois que c'est moi qui devrais te remercier, finalement... » reprit-il.

Les mots employés par la jeune femme le touchaient énormément, même si cela ne devait pas forcément se lire sur son visage. Peut-être son regard. Un regard ne trompait jamais, qu'on le veuille ou non. Les yeux étaient la partie de notre visage la plus fourbe qui a pu être dessinée sur un portrait. Après quelques instants, Valeri tenta de prendre la parole à son tour. Il ne savait pas vraiment s'il était très adroit de prendre la parole de cette façon, mais il y tenait. Oui. Il essaierait de parler avec une certaine sincérité, pour une fois. Oui, pour une fois dans sa vie. Sa maigre vie. Il lui fit part alors de ses impressions, que tout ça le touchait. Oh ça oui, il pourrait même lui dessiner, s'il le fallait. C'était la première fois qu'il s'attachait aussi facilement à une personne, comme il venait de lui dire. Oui. La première fois qu'il se liait avec une personne -même d'amitié. Une première. Lui qui était persuadé que tout ces concepts de vie n'était plus fait pour lui. Il y fallut qu'il rencontre Lena sur sa route, et qui venait tout faire bouleverser. Il finit par se lever, et la prendre dans ses bras. Un geste certainement interdit, aux yeux des autres. Mais il s'en fichait des autres, là. Oui. Puis personne ne pourra voir ses images. Il avait une chance sur quatre-vingts-dix-neuf pour que cette séquence soit diffusée lors du prime. Alors, il pouvait bien agir comme bon lui semblait. Agir avec son cœur, pour une fois. Il la serra doucement entre ses bras. Si ce geste lui parut artificiel au début, il devenait au fur à mesure de l'éteinte quelque-chose de naturel, teinté de sincérité. Il finit par la remercier. C'était lui qui aurait dû la remercier. Oui. La remercier pour tout. La remercier de lui avoir pu ouvrir les yeux sur certains fondamentaux de sa vie. Certainement, qu'elle ne s'en rendait pas compte de tout ça, de tout ce qu'elle avait pu lui apporter jusqu'à présent. Pourtant, ça voulait dire beaucoup aux yeux du biélorusse. Alors que cette étreinte prenait fin, la jeune femme se détacha de quelques centimètres de lui et finit par lui demander un service. Il ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait lui demander, mais certainement que le suspense ne sera pas trop long. Un léger sourcil se arqua sur son visage. Elle finit alors par lui expliquer que depuis quelques jours, elle ne se sentait pas très bien. Oh ? Un petit air soucieux peignit le visage du biélorusse. Ainsi, si elle ne participait pas au prime, il devrait venir lui pour la mettre au parfum de ce qu'il en était de ce prime -certainement des résultats, notamment. Il hocha alors la tête pour montrer son approbation. S'il le ferait ? « Oui, je le ferais. Ne te fais pas de soucis pour ça ! J'espère que tu vas aller mieux d'ici-là quand même. » souffla-t-il. Oh ça oui, il l'espérait. Il ne voulait pas la savoir souffrante, et espérait que ce ne soit pas trop grave. Voilà, de quoi inquiéter le jeune biélorusse un peu plus. Tout comme, il espérait pouvoir voir la jeune femme lors du prime, et pourquoi pas passer ce prime à ces côtés. Après tout, elle était sur le banc des nominés, et rien ne pourrait prévoir si elle allait rester ou non. Évidemment, Valeri le voulait. Il voulait qu'elle reste, mais il n'était rien face aux votes du public. Juste un désillusionné. « Tu devrais aller te reposer. » souffla-t-il. Se reposer pour aller un peu mieux. Il aurait très bien pu ajouter que si elle avait besoin, il serait là... mais ça, elle l'avait peut-être compris depuis le temps. Il serait toujours -ou presque- là pour elle. Tout du moins, au cœur de cette aventure. Il vint alors déposer un bref baiser sur la joue quelque peu chaude de la danoise.

sujet terminé.