IN THIS 
MAZE WITH YOU.
I just can't crack your code
One day you screaming you love me loud
The next day you're so cold
15H06
Après la bague c'est les boucles d'oreilles. Mais bon après tout c'est pas très grave parce que c'est du toc, elles reste jolies tout de même. C'est des petits cœurs couleur argenté, les boucles d'oreilles que je porte tout le temps quoi à part pendant le prime ou j'essaye d'être un peu plus apprêté. Mais le reste du temps je porte ces boucles d'oreilles. Et c'est même pas un cadeau, rien de sentimentale non je me les suis offerte à Paris dans une petite boutique que je trouvais mignonne. Je vous raconte ça parce que c'est important pour comprendre pourquoi là tout de suite je suis entrain de ramper sous mon lit à la recherche du coté cœur de la boucle. Je trouve de tout, des moutons de poussière, des pinces à cheveux, dès fois des morceaux de gâteaux, je soupçonne quelqu'un de venir manger sous notre lit ! J'ai l'aire fine là mais pas pire que quand j'étais entrain de faire la spéléo sous les couvertures. Les lunettes sur le bout du nez je m'en sert de loupe histoire de pouvoir distingué la différence entre une paillette et la boucle. Je continue de ramper en mode commando sous le lit deux place que je fréquente toutes les nuits et même durant le jours quand je suis malade ou que je décide de rien faire. Et d'ailleurs c'est exactement ce que je faisais, avant de me rendre compte qui me manquait un cœur. C'est con quand même et c'est pas si important mais je me suis donné comme quête de la retrouver coûte que coûte malgré le faite que je ne sois pas du tout attaché à ce bijoux que je pourrais certainement retrouvé en douzaine dans un tas d'autres magasins de Paris à New-York. Je me retrouve à l'air libre, sans lattes au dessus de ma tête et du coup plus de risque de me cogner. Enfin... c'est ce que je croyais avant de me prendre une cheville dans la la tête ce qui fait tomber mes lunettes au sol. Je les retrouve sans me lever et les met sur mon nez. Je lève ma tête en direction de la personne à qui appartient cette cheville. Celse je crois. Je souris. « Désolée, je crois qu'on est entrée en collision. » Je dis en me massant le front, j'ai pas mal je vous rassure, je vais m'en remettre. Je me relève à l'aide de mes bras avant de me hisser sur mes jambes. J'ai ramené toute la poussière, sur ma chemise et encore plus sur mon jean foncé. J’époussette avec mes mains mes habits, rapidement sans trop m'y attarder. « Je cherchais ma boucle d'oreille. » je lui dis en lui montrant mon lobe droit nu de toute décoration. « T'as les chevilles fermes en tout cas. » J'ajoute comme commentaire totalement superflus, la petite touche Judith comme on me l'a dit si souvent.

Mais sérieusement, on va se poser deux secondes là : est-ce que je suis vraiment en train de me casser le cul à chercher une chemise alors que j’en ai encore une vingtaine en stock dans le dressing ? Qu’est-ce que ça peut me foutre de paumer une chemise dans l’aventure ? D’un seul coup, comme frappé par la foudre de l’évidence, je stoppe mes recherches. On s’en fout, de la chemise, Celse, quelqu’un l’a peut-être prise pour lui parce qu’elle lui plaisait, tant mieux, toi t’en as d’autres, arrête de chercher parce que là, perdre plus d’un quart d’heure de ton existence à ça, ça frôle l’indécence. Je me masse la nuque, fort de cette décision, et décide d’abandonner l’entreprise. Cette chemise est perdue, je fais une croix dessus, après tout, qu’est-ce que c’est, l’attachement aux choses matérielles, si ce n’est de la superficialité ? J’en suis là de ma réflexion quand quelque chose vient cogner ma cheville, et je fais un bond sur le côté en m’imaginant déjà dans un remake de film sur les zombies. Il n’y a pas d’animal dans Fake Lover, alors si vous voulez, la seule chose qui peut surgir de sous la terre et venir cogner ma jambe, à part un être surnaturel et passablement dégueulasse, c’est… Judith. Je la regarde, perplexe. C’est marrant, j’ai justement parlé d’elle pour la première fois depuis le début de l’aventure la veille, lors du prime, avec Orson. Je n’en sais pas plus que ce que les caméras nous ont révélé, si ce n’est qu’aux yeux de mon ami, l’affaire est plus compliquée qu’il n’y parait. Amis, juste amis, qu’il a dit. Ou peut-être est-ce réducteur : ils ne peuvent être qu’amis, contrairement à ce qu’ils aimeraient. Peut-être une sombre histoire d’éthique et de moralité… Vous m’en direz tant. Toujours est-il que Judith masse son front avec un sourire adorable et remet ses lunettes droites sur son nom. La scène est tellement surréaliste que je mets quelques secondes à me remettre de ma perplexité, avant de me précipiter sur elle pour l’épousseter. « Ça va, je ne t’ai pas fait mal ? » Je demande, soucieux de son bienêtre. Je n’ai pas pour habitude de me heurter contre une femme, c’est assez dramatique comme situation. Elle explique qu’elle cherchait sa boucle d’oreille tandis que je passe deux mains sur ses épaules, contre son pull, pour en retirer la poussière. Détail qui a son importance : Judith n’était donc pas en train de faire une sieste sous le lit, bon à savoir. Elle ajoute que j’ai les chevilles fermes, ce qui m’arrache un sourire. « Pas que les chevilles », j’ajoute à mon tour au tac-au-tac, avant de me mettre à quatre pattes et de regarder moi aussi sous le lit et les environs, à la recherche d’un objet brillant. « Attend. » Je me parle presque tout seul, en fait, tant je suis concentré. Rien sous le lit si ce n’est de petites peluches poussiéreuses. Je pense stratégique : il y a des tapis de moquette devant nos commodes respectives. Je me rapproche de celle de Judith, avant d’apercevoir, entre les fils de laine, un minuscule objet doré. Je l’attrape entre deux doigts et me redresse, le lui montre. « C’est ton cœur ? » Je demande dans un sourire en posant les yeux sur elle.