Tu l'avais même dit lors de ton entretien, que tu ne voulais pas tomber sur un partenaire qui râlait tout le temps et qui faisait la gueule. Alors bien, sûr, t'étais content de voir Babou tout sourire, comme ça. Et tu le lui dis. « Oh je t'assure que ce n'est pas ça qui va me faire fuir ! » C'était même plutôt le contraire en fait. En tout cas tu te rappelles de ce qu'elle avait pu dire sur ses ressentis de l'interview, et ça se révèle faux puisqu'elle est là, à tes côtés. Donc tout ce qui était noir dans ses fringues ne lui avait finalement pas porter préjudice. Même si tu trouvais ça un peu bizarre de penser qu'un vêtement de tel ou tel couleur pouvait porter malheur pour un entretien. Enfin bref. « Il vaut mieux oui, peut-être que tu ne serais pas ici si tu avais mis quelque chose d'une autre couleur. » tu fais remarquer dans un sourire. Bon, c'était peu probable qu'ils jugent pas les vêtements, mais bon. Surtout que tu n'étais pas très bien fringué, toi, quand tu étais venu pour passer les castings. En fait, t'es jamais vraiment bien fringué, c'est pas ton truc. T'es gardien d'île, et un gardien d'île ça reste en maillot de bain sur la plage, tout seul, à attendre... Bref. Vous arrivez finalement dans la salle de réception, et il y a de plus en plus de monde qui se joint à vous. Tu restes à côtés de ta partenaire, et Chanel lui fait une remarque. Enfin Chanel.. peut-être que c'était Louboutin. C'était juste un prénom ridicule d'une marque. Est-ce qu'il y avait quelqu'un qui s'appelait Kiabi, aussi ? N'importe quoi. Ils devaient être sonnés, ses parents, à cette machin chose qui parlait du bracelet de Babou. Enfin tu ne fais pas de remarque parce que tu ne comprends pas trop ce qu'elle raconte, elle a l'air un peu hautaine. Et il y a un autre blond qui se joint à vous. Jouko. Tu l'apprends parce que ta partenaire vient de prononcer son prénom. Toi tu te contentes de sourire, en observant les personnes qui pénétraient dans la salle au fur et à mesure, intéressé de voir les nouvelles têtes. Et puis Babou s'adresse à toi. Quelque chose à manger ? Non, pas vraiment. « Hm.. non merci, ça ira, t'embêtes pas pour moi. » C'était gentil de sa part, mais tu n'allais tout de même pas l'envoyer prendre quelque chose pour toi. Elle n'avait pas à se déranger pour toi. Et puis, quelqu'un se frotte contre toi sans que tu t'y attendes. Une blonde. Tu sursautes légèrement, vu que tu ne t'y attendais pas. Elle te parle comme si vous vous connaissiez déjà, et l’incompréhension peut se lire sur ton visage. Est-ce que tu la connaissais ... ? C'était affreusement gênant d'avoir oublié quelqu'un comme ça, tout de même. « Yit.. quoi ? » t'as déjà oublié son prénom, tellement il est dur à prononcé. « On se connaît.. ? » tu oses demandé, prenant le risque de passer pour un crétin qui oubliait les gens comme ça, en moins de deux secondes.

Une jeune femme plutôt jolie vient répondre à la brunette donc les joues ne tardent pas à s’empourprer légèrement. « Bien sûre, ma jolie. » Elle semble douce et gentille, tout ce qui faut pour redonner confiance à Tifenn qui semble sur le point de faire un arrêt cardiaque. Ce n’est pas facile pour elle de faire le premier pas avec des inconnus. Sa camarade lui fait signe d’approcher et elle s’exécute immédiatement de peur de rater une occasion en or de faire connaissance avec les autres. Elle se présente et dit s’appeler Sido. Ce n’est pas commun comme prénom mais cela reste doux à l’oreille. Un sourire timide sur les lèvres, la petite allemande se présente à son tour. « Tifenn. » Elle n’en dit pas plus. Elle a peur de trop en dire et de passer pour une idiote. Alors qu’elle pense que la discussion est close, Sido l’interroge sur son partenaire. « Il est où ton partenaire ? » C’est une très bonne question ça. Tournant légèrement son buste, l’étudiante laisse ses pupilles parcourir la salle pour venir se poser sur un homme élégant traînant tout seul dans un coin de la pièce. « Là-bas. » réponds la belle d’une voix douce en le désignant d’un bref signe de la main. « J-je … ne sais même plus comment il s’appelle. » qu’elle vient lui confier en baissant la tête comme si elle était honteuse de ne pas se souvenir. Après tout, les deux partenaires n’avaient pas échangé le moindre mot alors comment se souvenir de son prénom. « Et toi, qui est ton partenaire ? » demande Tifenn pour essayer de faire plus ample connaissance.

En vrai, elle est peut-être pas si mal, cette nana. J'sais pas, en fait. J'l'ai peut-être jugée un peu trop vite, paf d'entrée tout ça. Mais c'est pas de ma faute si elle a un look de pute non plus. J'y suis pour rien, moi. Mais en même temps, je me dis que j'ai rien contre les putes. Je préfère les petites nanas, simples, discrètes, mais je me suis promis de laisser une chance à n'importe qui. Alors si Cupidon estime qu'on ferait un couple assez intéressant, alors je me plierai à ses ordres, et puis v'là quoi. Au pire, si elle me gave, la nana, j'la balance du lit, et on en parle plus, quoi. Non, je blague, je suis pas violent. Sauf si elle commence, alors là ce serait de la légitime défense, hein. Enfin soit, après pénétré dans ce lieu remplit de couleurs plus vomitives les unes que les autres - bah fallait l'avouer les gars au bout d'un moment on va plus mentir quoi -, je m'étais directement, avec ma partenaire, dirigé vers une brune, que je n'avais jamais vu à vrai dire, mais bon tant pis, hein. On est là pour faire connaissance, n'est-ce pas. Je me présente rapidement à la demoiselle, et tente de faire de même du cas de ma partenaire sauf que ! Mince ! j'ai plus son nom en tête. Bah tant pis, hein, et puis au pire elle a qu'à le dire, son prénom, non ? La brune trouve qu'on est plutôt bien assortis. Ah. Ah ? « Quoi, tu trouves ? » je regarde Dior, de haut en bas, je la toise. « Elle est pas terrible physiquement quand même. » je souris et je la pousse un peu avec mon épaule. Je ne le pense pas, elle est très jolie, faut dire ce qui est. Bon par contre, ce qui est vrai aussi c'est que je commence à être lourd, et le pire dans tout ça c'est que j'ai pas encore avalé un verre d'alcool. Ni une ni deux et Dior me dirige à l'extérieur du petit groupe qui vient de se former, et j'en profite pour choper deux flûtes de champagne au passage en en glissant une dans les mains de la jeune femme. Elle en profite pour me demander qui je suis. Ah, réellement ? Donc maintenant elle veut faire connaissance. Bon. « J'ai vingt-et-un an et je suis nageur. Et je suis finlandais aussi. Helsinki, tout ça. Le froid, les putes. Ce genre de game. » bon. « Mais j'bouge de pays des fois, pour les compet' et tout. Et j'baise des meufs. J'ai pas de vie stable, c'est triste non ? T'en penses quoi ? T'as soif ? » que je dis en levant mon verre en sa direction, sauf qu'entre temps t'as une nana qui débarque de nulle part et puis elle l'embarque. Ah, ok. Bah t'es gentille mais on dirait que t'as douze ans donc tu vas te calmer, voilà. « Ouais c'est lui son partenaire. » Elle veut quoi ta pote ?

Bon, à première vue, Arachide a l’air plutôt sympa. Pas le genre foufou, mais convenable en tant que partenaire. On risque bien de se marrer en tout cas, ou de s’éclater la tête contre les murs, j’ai pas encore décidé, mais j’aurais pu tomber sur pire. Il est direct, en tout cas, j’aime bien, ça me plait. Je voulais pas tomber sur quelqu’un de passif ni de trop chiant, je crois que je suis tombée sur la bonne personne. On se lance même des blagounettes, si c’est pas merveilleux. « Je te trouverais bien un remplaçant. » Que je dis en haussant les épaules, après sa remarque. Il est plutôt pas mal, mais c’est pas le seul dans le coin, ça pue le beau gosse élevé à la pub Calvin Klein dans la pièce, alors je lui trouverais bien un remplaçant pour me faire du bien de temps en temps. En tout cas, lui, il est tombé sur la bonne personne. Ah ah, elle est bonne celle-là. Enfin, il découvrira bien assez vite mes défauts j’en doute pas, alors faisons-le rêver un petit peu, même s’il semble pas être de mon avis. Il a trouvé mieux que moi, le goujat. Je zieute la nana qu’il me montre. « Si te taper du douze ans est ton kiffe, alors oui, elle est carrément canon. » C’est pas méchant faut pas croire. C’est juste qu’une femme n’accepterait jamais de reconnaître qu’une autre est plus canon qu’elle, à condition que ce soit Natalie Portman ou Scarlett Johansson. Or, aucune des deux ne se trouvent face à moi. Douze ans n’est pas canon, pas le genre à coller contre un mur pour lui faire sa fête. Elle est chou ceci dit, le genre de gamine à qui on a envie de mettre des paillettes dans les cheveux, et ça s’arrête là.  Quant au fait qu’un partenaire canon a des avantages suivant les domaines, haha, il est drôle. « Toi tu m’as pas encore vu en action dans mes domaines privilégiés. » Que je lui lance. Ouais, j’aime bien faire genre, parce que si ça se trouve je parle d’un truc au-dessous de la ceinture, mais ça peut aussi bien être des concours de pets dans ce cas-là. Enfin non, s’il y a un avantage à être en ‘’couple’’ avec moi, c’est que je suis pas dégueulasse, alors là jamais, je déteste ça chez les autres alors je le ferais pas personnellement, il est trop bien tombé. Si j’ai envie d’aller les voir ? Euh ouais, non en fait. « Pas vraiment, non. » Ouais, je suis pas très sociable, et puis là il y a trop de monde, j’arriverais pas à suivre, ça me plait pas du tout cette histoire. « Tu es un grand garçon, alors si tu veux te mélanger à la foule, va mon enfant, et vole de tes propres ailes. » Je sais pas trop s’il regardait à moi, mais s’il veut faire connaissance avec les autres, il y a pas de raison qu’il se retienne, il est grand, il peut faire ce qu’il veut, hein. « Maman va aller de ce côté-là si tu la cherches. » Le buffet, enfin surtout le buffet de boissons, c’est le plus important. Je m’empare d’un verre au contenu inconnu, m’enfin ça descend et c’est l’essentiel. Je continue de zieuter les candidats, peut-être qu’une ou deux têtes va sortir du lot et me donnera envie de les connaître un peu plus, ce serait pas plus mal.  

Ah bah c'est pas trop tôt ! Je croyais qu'il m'avait oublié le Cupidon. Non mais heureusement j'entends finalement mon prénom, Esteban, si c'est pas beau ça. Franchement je suis fier de moi, de ma gueule, de mon entretien. J'avais raison de croire en moi lors de l'animation, même si tout compte fait c'est peut-être pas le fait que je sois espagnol qui ait intéressé le jury, c'est peut-être ma  superbe personnalité, n'est-ce pas. De toute façon maintenant que je suis dans le jeu j'en ai strictement plus rien à faire de ce qui les a aidé à se décider à finalement me prendre. Bon, heureusement ma partenaire, Becca, est plutôt jolie, enfin il y a pire comme il y a mieux, Jasmine par exemple, mais je vais pas repousser la rousse non plus, elle me plait bien quand même, de toute manière je ne suis pas difficile, il y a peu de filles qui ne me plaisent pas. J'esquisse un léger sourire alors qu'elle se présente pendant qu'on se dirige vers l'ascenseur dans lequel on nous fait signe d'entrer. « Esteban, encantado. » Voilà, elle sait qui je suis, que je suis beau et que je parle espagnol, c'est pas mal déjà. Je ne dis plus rien jusqu'à ce qu'on arrive à l'étage où son tous les autres. Je commence à laisser mes yeux vagabonder entre les costards et les robes, repérant certaines personnes, me remémorant les noms d'untel ou unetelle. Tout le monde a déjà l'air plus ou moins occupé, j'ai pas envie de m'imposer. Je me contente de prendre un verre et de le siroter tranquillement en regardant ma partenaire de haut en bas. « J'en ai de la chance, t'es ravissante. » Ouais, j'aurais pu tomber sur un laideron ou un mec. Je suis conscient que cette approche, cette espèce de drague est carrément minable, mais bon, on fait avec ce qu'on a. Elle a qu'à pas me répondre si elle me trouve ringard, je m'en fous, j'irais chercher d'autres gens à qui parler dès que j'aurais finis mon verre.

J'attendais sagement. Sagement, le mot qui respirait l'ironie à lui seul. Mais disons que je restais dans mon coin sans emmerder personne, me mettant lentement mais sûrement dans la peau de l'observateur que j'avais prévu d'être, au moins jusqu'à nouvel ordre. Certains visages se démarquaient parmi les appelés, soit parce que vaguement familiers de la seconde partie des castings, soit parce qu'il s'en dégageait un charisme difficile à ignorer. Je laissais trainer mes oreilles, j'essayais de retenir quelques noms, voir même quelques brides des portraits, quand bien même il serait difficile de tout retenir, même avec une mémoire aussi entraînée que la mienne. J'avais quand même retenu le nom Bear Grylls, dans le petit questionnaire d'une nana croisée pendant les castings justement ... Bear Grylls quoi. Cette fille me plaisait bien décidément. Bref. J'étais en tout cas tellement concentré qu'il m'avait même fallu deux ou trois secondes pour réaliser que ce nom, cette profession, cette ... photo ? Ah mais, c'était moi ça ! Ce que j'étais con, je m'étais regardé sans me voir, et sans me reconnaître. J'étais satisfait en tout cas, j'étais là pour ça après tout, et j'avais pris quelques secondes pour grappiller au passage quelques informations sur non pas la mais le partenaire qui se trouvait être le mien. Mickael, je notais, fallait que j'essaye de retenir au moins celui-là, hein. Sortant enfin de mon immobilité - j'avais bien cru que j'allais prendre racine - j'avais suivi le même chemin que tous les autres avant moi en tout cas, vers un ascenseur où j'étais rentré sur les talons du dénommé Mickael « Bonso ... Ah, quoi, ooooh. » Politesse, surprise, incrédulité, attendrissement. Tout ça dans la même phrase, oui. Mais ce n'était aucunement ma faute, c'était surtout celle du mec de la production, là, qui venait de me coller dans les bras rien de moins qu'un ... Chat. « Je l'avais presque oublié celui-là. T'es pas allergique, j'espère ? » Que j'avais alors demandé en reposant mes yeux sur Mickael. Je ne sais pas comment cela avait pu me sortir de la tête, Tixy, la petite bébête que j'avais gagné lors de la tombola de Cupidon et qui était supposée me suivre jusqu'à mon élimination. Docile le chat, pour l'instant, il ronronnait déjà dans mes bras ... J'adorais les chats, de toute façon, j'en avais déjà deux à la maison. Voilà enfin l'ascenseur qui arrivait à destination, et tandis que nous arrivions dans une salle à la décoration chargée - un peu - et douteuse - BEAUCOUP - je lançais à nouveau « Bonsoir. » tout en souriant, et sans aucune intention de reposer Tixy. Pour l'instant. Bah oui, fallait bien que je l'apprivoise, cette pauvre bête.