Sydney a écrit:

J'avais été distante, beaucoup trop distante, je pouvais le reconnaître seulement j'ignorais comment me comporter à présent. J'avais moi même imposé des limites, pourtant je ne pouvais m'y tenir, puisqu'ayant simplement agit sous le coup d'une impulsion que j'avais regretté à peine l'avoir prononcé. Je n'avais pu ôter ma main de son bras, faisant glisser légèrement celle-ci jusqu'à la paume de sa main, que je caressais des doigts. Tandis que nos iris ne se quittaient plus, instaurant un silence pesant et presque gênant, il ne tardait pas à s'avancer vers moi déposant un baiser sur mon front, ajoutant qu'il était désolé. Un fin sourire se forma aussitôt à la commissure de mes lèvres. « Tu sais tu n'étais pas forcé de t'excuser ... » murmurais-je alors que mes mains allèrent se nicher directement sous son t-shirt caressant lascivement ses flans. « On peut mettre tout ça de côté ? Juste pour ce soir .... s'il te plaît ? »

Je n'eus d'autre choix que d'abdiquer à la demande de Sydney. Peut-être était-ce préférable de remettre à plus tard le problème, je sentais que la jeune femme avait besoin de respirer ce soir. J'en avais besoin aussi, peut-être allais-je partir Vendredi après tout, et cette soirée était l'occasion pour moi d'approcher une dernière fois Sydney avant le prime, sans règles ni limites. Je sentis ainsi ses mains sur ma peau nue et, frissonnant aussitôt, je glissais mes doigts sur ses joues chaudes, caressant sa lèvre du bout de mon pouce avec délicatesse.

Je suis heureux de pouvoir te toucher.

Je ris, léger. C'était en soi une révélation absurde mais j'étais tout à fait sérieux, l'Irlandaise m'avait manqué. Mes paumes glissant ainsi sur sa nuque, je me penchais doucement. Après tout, n'étions-nous pas en couple pour la soirée? Sans la laisser riposter, mes lèvres se fondirent contre les siennes tendrement.

Leone était étrangement différent, je louais les effets de l'alcool en cet instant, me permettant de voir le jeune homme sous un autre angle. Alors qu'il me proposait, un brun provocateur, de me vendre son âme, je paru désolée, lui apprenant rapidement « Mon âme est vendue depuis bien longtemps » Je lui fis un clin d'oeil, posant un instant mon verre sur le buffet, attrapant trois cacahuète que je balançais nonchalamment dans ma bouche. Il ne tardait pas à m'imiter et à lever son verre, trinquant à mon désespoir, cette phrase me fit tout simplement rire, je m'approchais de son visage, glissant à son oreille « Le désespoir n'existe pas dans cette maison, ni aucun autre sentiment » Je me redressais alors, repris mon verre dans la main et le leva une dernière fois pour en vider le fond qu'il restait. Mon regard se faisait plus perçant, je souriais à Leone, ne détachant pas mon regard de ses yeux azur

« Tu t’es faite arnaquer. » Répondit-il dans un sourire moqueur. En effet la demoiselle semblait endurer une épreuve infinie.

Leone ignorait ce qu’elle cherchait dans ses yeux, elle devait y trouver son bonheur pour ne pas le quitter du regard. Sur le moment il la trouva intrigante, sans doute encore l’effet de l’alcool.

« Tu te trompes. Désespoir, jalousie, rage et chagrin sont omniprésents. Si l’amour ici n’est qu’illusion, les dommages causés eux sont bien réels. N’est-ce pas ? » Il ne pensait pas se tromper, elle pourrait d’ailleurs confirmer ses dires.

Leone semblait convaincue que je m'étais faite arnaquer, je haussais les épaules puis nous servit un autre verre, sans lui demander la permission, cette fois ci. S'il croyait vraiment que j'étais fidèle à mes souffrances, que j'étais cette ingénue dépourvu de sang froid se laissant se faire violer l'esprit et le corps par le premier imbécile qui venait, il se trompait, j'étais bien plus mauvaise qu'il ne pouvait l'imaginer, bien plus calculatrice que je ne le laissais paraître. Ce n'était ni le lieu, ni le moment de lui dévoiler tout cela, il n'était pas non plus la personne à qui je voulais tout dire.
Une nouvelle fois, il me dit que je me trompais, alors qu'il partait dans un fondement sans réelle preuve, je souris, avalant une nouvelle gorgée de ma boisson, lui expliquant ensuite « Je ne suis pas de ton avis ... Pour ressentir le désespoir, la jalousie ou encore la rage, pour être empli d'un chagrin véritable, il faut aimer ... Si l'amour n'est qu'illusion, le reste l'est tout autant » Elle continuait de soutenir son regard, ajoutant ensuite « Le mensonge est la plus belle des passions. Mentir, trahir, jouer et continuer encore et encore, sans éprouver d'autre sentiment pour l'être humain qu'un parfait dégoût, cet être humain qui nous a pourri, celui qui nous a abandonné et sali. Non, l'être humain ne mérite pas d'autre passion. » Je posais alors mon verre, me sentant quelque peut nerveuse après ces révélations qui ne m'illustraient pas

Amusé, il écouta sa camarade philosopher sur les grandes passions de la vie et les sentiments humains. Il fallait reconnaître qu’elle était partie loin. Il respectait cependant son avis mais ne put s’empêcher de répliquer, moqueur, afin de la faire redescendre sur Terre :

« Je ne saurais dire si tu as trop bu ou pas assez. »

Il accepta volontiers le verre qu’elle venait de lui resservir et le but, comme le précédent, d’une seule traite. Il allait d’ailleurs peut-être s’arrêter là avec l’alcool. Sa tête commençait légèrement à tourner et une certaine chaleur gagnait son corps peu à peu.

Pourquoi reporter à plus tard ce que l'on pouvait régler maintenant ? Je n'avais jamais été partisane de cette vérité, pourtant ce que je m'efforçais à faire ce soir. Après tout c'était peut être la seule soirée où nous pouvions profiter pleinement l'un de l'autre. Vendredi tout serait beaucoup plus clair. S'il partait - ce que je ne souhaitais pour rien au monde - notre discussion serait plus qu'inutile et s'il restait, nous aurions dans ce cas tout le temps de mettre les choses à plats, et peut être d'y voir un peu plus clair. Franz me sortit de mes songes alors qu'il affirmait être heureux de pouvoir me toucher, je ne pouvais que sourire d'avantage, heureuse de ce genre de révélation qui signifiait beaucoup. « Raison de plus pour en profiter pleinement. » Lançais-je sensuellement, alors que je ne quittais pas ses iris des yeux. Mes caresses ne faiblissaient pas, et d'ailleurs je frissonnais alors qu'il déposait ses mains sur mes nuques. Il vint ensuite déposer tendrement ses lèvres sur les miennes, sans que je ne m'y attende réellement, baiser auquel je répondais avec tendresse. Lorsque nos lèvres se descellèrent l'une de l'autre j'ajoutais sur le même ton employé quelques minutes plus tôt. « Je pense qu'on devrait aussi profiter de ça aussi. Personne ne trouverait étrange de voir une cheerleader pendu aux lèvres de son très séduisant petit ami footballeur ... » Répliquais-je alors que j'attrapais une nouvelle fois les lèvres de mon petit ami pour la soirée.

La réponse de Leone me tira un sourire, je haussais les sourcils comme simple réponse avant de poser définitivement mon verre sur le buffet, arrêtant pour un moment les dégâts de l'alcool. Je posais mes mains sur le buffet et lui tournais le dos, admirant prodigieusement les pseudos couples se former, les geek et les gleek se retrouver seuls, tout comme Cassandre qui était accoudé au bar, semblant s'ennuyer profondément de cette soirée qui ne l'amusait plus. Je tournais mon regard pour suivre le sillage du sien, aperçu Austin et sourit à pleines dents, vraiment, la soirée était signe de renouveau. Tournant de nouveau la tête vers Leone, je lui annonçais :« Tu crois qu'on soit capable de beaucoup plus, toi et moi ? » Pour lui éviter tout soupçon bizarre, j'ajoutais rapidement « Je parle de danse, après tout, il serait dommage de voir la star de l'équipe se retrouver seule » Un sourire narquois se dessinait déjà sur mon visage, attendant la réponse de mon camarade

Le jeune homme parcourut également la salle du regard, ses yeux bleus vinrent finalement se poser sur Cassandre. Décidemment ce dernier se sentait tellement bien dans son rôle de victime. Il faisait peine à voir, pourtant Leone ne parvint à cacher son sourire narquois. Il reporta son attention sur Alice, celle-ci lui fit part d’une invitation plus qu’étrange.

« Il n’y a pas de toi et moi, je ne veux pas danser. » Répondit-il avec naturel, sans aucune once d’agressivité. Leone lui donnait peut-être la sensation d’être accessible ce soir, il veillait toutefois à ce qu’elle ne prenne pas ses rêves pour une réalité. Elle ne lui était d’aucun intérêt.

La phrase de Leone me tira un rire. Allez savoir pourquoi, j'aimais rire de tout et de rien, je haussais les épaules. Lui tournant le dos alors, je riais une nouvelle fois devant la tête déconfite de Cassandre, vraiment, j'avais appris à le connaitre et voilà qu'il s'agissait là d'un parfait idiot, j'avais mal choisis mes compagnons de routes, j'en étais désolée pour moi même. J'attrapais le verre que j'avais posé, le terminant d'une traite avant de le reposer, espérant simplement ne pas y retoucher avant la fin de la soirée. « Je préfère ça » Je riais une nouvelle fois, trop absorbée par l'alcool présent pour me rendre réellement compte que Leone avait lui aussi ce faible, me tournant de nouveau vers Cassandre, je lui murmurais à l'oreille « Ton chéri embrasse à merveille, peut être sera-t-il suspendu aux lèvres d’Héléna après cette soirée » Fouteuse de merde? Juste un peu, oui, certainement.