pour emrys

Castiell avait quitté le plateau avant la fin du prime, bien trop agacé par les événements qu'il y avait eu. En colère, l'anglais s'était posé dans un coin de la maison, à l'abris des voix et de l'alarme aux défis. Il voulait juste la paix. Ses vêtements étaient toujours trempés, et il décida de retirer au moins la veste. Il n'avait en réalité, pas apprécié le geste d'Emrys et de Wendy. Deux d'un coup, c'était trop. Personne ne pouvait comprendre sa manière de penser. Il pouvait parraitre difficile. Et tout. Mais ce qu'il avait entendu à son encontre, de la part de la candidate qu'il apprécie le plus, l'avait laissé perplexe.

Cependant, un sentiment plus puissant que la colère commençait à l'envahir : la culpabilité. Il se sentait coupable d'avoir été aussi froid et méchant avec la pauvre Emrys. Elle n'avait rien demandé. Juste, elle avait juste répondu à un défi. Castiell sourcilla, et décida qu'il devait mettre sa fierté de côté, et d'aller lui demander son pardon. Lorsqu'il rejoignit la suite Don-Juan, le prime était définitivement terminé, et il n'avait pas repéré l'habitante ailleurs. Il la trouva couchée sur son lit, seule, et il se demandait s'il devait la réveiller. Dormait-elle au moins? Le trentenaire s'approcha, et timidement, secoua l'épaule d'Emrys.

Emrys... Em, je voudrais m'excuser pour..

J'avais quitté le plateau aussi vite que je l'avais pu allant directement rejoindre le lit que je partageais avec Hermès. Je n'avais pas eu le temps, ou plutôt l'envie, de me changer, et étais restée dans mes vêtements trempés, me laissant tomber par-dessus la couette. Je me plaçais sur le côté, me recroquevillant en repensant toujours et encore à ce qu'il s'était passé ce soir. Je fermais les yeux, mais je savais pertinemment que je ne trouverai pas le sommeil aujourd'hui, pas cette nuit. Par miracle, j'arrivais à déplacer mes pensées sur un tout autre sujet, et c'est à ce moment-là que quelqu'un vint se placer à mes côtés, je pensais d'abord à mon partenaire, mais la voix qui résonna n'était clairement pas la sienne.. j'en étais presque déçue. Je ne bougeais pas, restant dans la position dans laquelle je me trouvais. « Tu m'as littéralement.. » Je ne terminais pas ma phrase, il savait pertinemment ce qu'il avait fait, et de quelle façon, également pourquoi aussi, j'imagine. « Roh.. c'est rien.. je suis la gentille fille qui pardonne tout.. » lâchais-je sans me retourner pour autant. Ce que je venais de dire sonnait faux, je n'y croyais pas moi-même. Enfin, je me tournais vers lui, reprenant. « Tu sais, j'ai hésité avant de le faire, j'ai vraiment, vraiment, hésité avant de venir vers toi.. » Cette fois-ci, c'était on ne peut plus vrai. Adorant Adam, j'avais rapidement du faire un choix. Et bêtement, c'est vers l'anglais que je m'étais tournée, question de logique, sans doutes. Je ne le regardais pas vraiment, je n'avais pas le courage de l'observer, pas pour me remémorer ce regard qu'il m'avait fait quelques temps avant. « Mais bon sang ! je me suis dit : vas-y, fais-le ! Comme ça il saura qu'il est celui que tu apprécies le plus. Et puis merde, c'est qu'un défi il devrait pas le prendre mal.. » Je baissais les yeux vers le lit, jouant avec mes mains un instant. « Je pensais vraiment pas que tu le prendrais comme ça.. Et tu.. laisse tomber.. » terminais-je par dire avant de me remettre dos à lui.

Castiell pouvait comprendre qu’elle soit en colère contre lui. Leur relation avait déjà commencé sur les chapeaux de roues, avec le comportement étrange qu’avait eu l’anglais envers elle, mais à présent, il était sûr qu’il avait tout foutu par terre. Pourtant, dieu sait qu’il appréciait la jeune femme, elle qui a toujours été gentille et prévenante envers le trentenaire. C’était un ingrat. Hésitant, il vint s’assoir de l’autre côté du lit, restant à une distance raisonnable d’elle. Il ne voulait pas la secouer plus qu’elle ne l’était déjà. Les mots qui sortaient de ses lèvres étaient un coup à chaque fois pour lui. Coup qu’il méritait amplement.

Je suis désolé... J’ai été surpris et.. Je sais pas...

L’anglais ne savait pas quoi lui dire. Il voulait la réconforter, lui dire de ne plus s’en vouloir et que de toute façon, si ça n’avait pas été elle, ça aurait été quelqu’un d’autre.

Y’a des moments où je réfléchis pas et..

Castiell se rapprocha d’elle et posa sa main sur son épaule pour la tourner vers lui. Même s’il n’aimait les contacts visuels, et qu’il était le premier à fuir le regard des autres, il voulait qu’elle lise sa sincérité dans ses yeux. Il voulait qu’elle voit qu’il était peiné de lui avoir fait ça.

Excuse-moi, Emrys, dit-il en murmurant.

Je restais couchée sans savoir quoi faire de plus. J'apportais toute mon attention aux paroles du candidat, même si j'étais toujours un peu plus perdue, et si je ne savais quoi en penser.. Sa main se logea sur mon épaule, et je me tournais vers lui, une fois encore. J'arrivais difficilement à le regarder, vraiment, mais je terminais par le faire. J'avais peur que le regard qu'il m'avait jeté tout à l'heure me revienne doublement en mémoire, c'est pourquoi je ne m'attardais pas à le fixer, regardant ailleurs après qu'il se soit excusé. Je le croyais, là n'était pas la question, je l'ai toujours cru, d'ailleurs, mais rien ne me prouvait que ça n'allait pas se reproduire, une nouvelle fois.. et autant être franche, j'étais loin d'en avoir envie, j'en étais réellement très très loin. « Non.. arrêtes de.. tout ce que je veux c'est que.. » Je soupirais avant de lever les yeux au plafond. « J'en sais rien.. » Je me perdais clairement dans mes paroles. C'était gênant, mais pour une fois, je ne m'attardais pas là-dessus, me fichant bien d'avoir l'air bête. « J'en sais rien de ce que je veux.. j'en sais rien.. absolument rien.. » Je me mordais les lèvres. J'avais du mal à me l'avouer mais j'étais contente qu'il soit là, à s'excuser, en fait, non, je m'en moquais bien de ses excuses, sa présence seule me faisait.. plaisir, en quelques sortes.

Emrys avait fuit son regard, après l’avoir soutenu seulement quelques secondes. Étrangement, cela le toucha plus que d’habitude, lui qui pourtant, n’arrive même pas à regarder les gens quand il leur parle. Il avait l’impression qu’elle fuyait une chose. Mais il n’arrivait pas à mettre la main dessus. Blessé, mais compréhensif, il se contenta de l’observer en silence alors qu’elle lui faisait part de ses pensées. L’anglais ne préféra rien ajouter, et se contenta de se tenir à côté d’elle, la main toujours sur son épaule. Les minutes s’écoulèrent, où ils ne pipèrent mot. Il sentit alors sous ses doigts, l’humidité des vêtements d’Emrys, et il ne put s’empêcher de lui faire remarquer.

Tu vas attraper froid.. souligna le trentenaire en se rapprochant d’elle.

Il ne voulait pas qu’elle s’enrhume ou qu’elle ne tombe malade, alors il entreprit de la dépêtre de ses habits mouillés. Néanmoins, avant de tenter quoique ce soit, il lui lança un regard prévenant, comme s’il lui demandait s’il pouvait se permettre.

Le silence envahit la pièce pendant quelques instants. Je soutenais son regard avant de faire un signe positif de tête. A l'aide de mon bras, je me redressais, m'asseyant sur le lit en poussant mes cheveux sur mon épaule, ce qui me fit justement frissonner. Je passais d'abord mes mains dans mon dos, tentant d'attraper la fermeture éclair de ma robe. Tentant simplement, puisqu'apparemment j'étais incapable de pouvoir la saisir, peu importe la façon dont je m'y prenais. Quand enfin j'arrivais à la tenir du bout de mes doigts, elle ne voulu pas se descendre, elle semblait coincée. Décidément, c'était loin d'être mon jour. Je soupirais, de nouveau, commençant légèrement à m'agacer sur cette satanée fermeture. Je tentais un nouvel essai. « Et merde ! » Je lâchais l'affaire, tant pis. « Tu.. tu voudrais bien.. tu sais.. m'aider ? » Je repassais mes yeux à sa hauteur. « S'il te plaît.. » ajoutais-je, poliment, le regardant toujours. J'avais beau essayer de me défaire de cette fermeture par moi-même, rien n'y faisait.. Et vu que je m'énervais dessus, ça ne valait pas non plus le coup que je retente. Enfin..

Castiell n’a pas toujours été ainsi. A se soucier des soucis et de la santé des personnes qui l’entourent. Cela peut paraître égoïste, mais l’anglais n’a jamais été inquiet pour quelqu’un d’autre. Ni même pour lui même, en réalité. Il est de l’avis de beaucoup : chacun pour soi. Mais étrangement, il ne se comportait pas pareil avec Emrys. En fait, depuis le début du jeu, il ne se conduisait pas comme il était réellement avec elle. A part leur premier contact, il était plus agréable, plus ouvert. Plus réceptif. Castiell regarda la candidate batailler avec sa robe, jusqu’à ce qu’elle lui demande un coup de main. Il hocha simplement la tête et saisit la fermeture éclair, pour la faire descendre vers le bas. Difficilement, il réussi à l’ouvrir et timidement, il l’aida à la retirer. Ses doigts frôlèrent des fois la douceur de sa peau, sans trop s’y attarder. Il rabattit les cheveux de la jeune femme sur son dos, touchant leurs pointes humides. Le naturel revint au galop, et pour lui laisser un peu de pudeur, il détourna ses yeux.

Je.. heu, voila, bafouilla-t-il en s’écartant.

Il se retrouva au bord du lit, dos à elle. Même si il l’avait déjà vu à moitié-nue, dans la piscine, il ne pouvait s’empêcher de se détourner.

Au fait, je n’ai pas eu l’occasion de te le dire tout à l’heure, mais tu étais très belle, ce soir..

« Merci.. » Il se tourna, puis j'en fis de même avant qu'il ne me complimente sur ma tenue du prime. « Oh, euh.. je te remercie à nouveau.. » Je ne su cette fois-ci pas m'empêcher de sourire, flattée par sa remarque. Il ne le verrait pas, mais au moins, j'étais contente. Sous mon oreiller, j'attrapais ce que j'avais l'habitude d'enfiler pour dormir, puisque cela me paraissait idiot de renfiler une tenue de jour, dirais-je, pour la troquer un peu plus tard. Je retirais ma robe, ainsi que le restant de mes vêtements puis me changeais. « Voilà ! » lâchais-je une fois prête, tel une petite fille, fière d'avoir accompli ma mission, qui ne consistait finalement qu'à enfiler mon pyjamaainsi qu'un gilet noir. Je traversais suite à ça le lit avant de venir m'asseoir près de Castiell, sans trop avoir l'air de me coller à lui non plus. « Bon beh, c'est clair que je dois pas avoir la même allure là-dedans.. » J'attachais alors mes cheveux en une queue de cheval, même si je savais que ça n'était pas forcément une bonne idée de les attacher lorsqu'ils étaient trempés, puis laissais mes mains retomber sur mes jambes. « Et, félicitations, pour ta première place.. dans la côte de popularité. » Je comblais le vide de paroles avec la première chose qui me tomba en tête.

L’avantage de ne jamais parler, ou presque jamais, c’est qu’on a énormément de temps pour observer. Castiell passait le plus clair de son temps à détailler ce qu’il entoure. De pluis, doté d’une mémoire photographique, il arrive a retenir chaque détail qu’il voit. Et l’anglais n’avait pas manqué de remarquer Emrys ce soir. Sa courte robe bleu et gris argenté épousait ses courbes a la perfection et elle était plus rayonnante que jamais. Son compliment était donc sincère. Castiell restait immobile alors qu’il entendait la jeune femme s’activer derrière lui. Lorsqu’elle s’installa a ses côtés, il osa un regard vers elle et remarqua qu’elle avait passé une tenue de nuit.

Tu es ravissante, même la dedans.

C’était plus simple comme vêtements mais ce qu’il aimait chez elle, c’était son visage. Les traits fins, presque angéliques. Et ses yeux. Elle avait un regard magnifique. C’était une très belle femme, en somme. Mais il se gardait bien de le lui dire.

Oh, merci, même si je reste septique quant à ma place dans le top 3 des prochaines semaines, dit-il en rigolant brièvement.

Il n’avait pas l’etoffe d’un type populaire. Beaucoup trop discret pour ça. C’était juste par chance qu’il se trouvait à la première place cette première semaine. Voila tout. Castiell s’allongea sur le dos, en poussant un long soupir.

Si je suis premier, c’est parce que j’ai scotché les gens en te faisant une prise d’art martial, j’crois.

Un rire lui échappa lorsqu’il repensa au visage perdu d’Emrys, à leur première rencontre.

« On verra bien. Je te souhaite de savoir conserver ton titre tout de même. » J'avais également été surprise de la place que l'on m'avait attribuée, en quelques sortes, sur la côte de popularité des candidats pour cette première semaine. Moi qui pensais avoir été si peu intéressante, peut-être m'étais-je trompée ? ou peut-être avais-je simplement eu un coup de chance ? La chose est, je me voyais déjà avoir bien dégringolée dans le classement pour le prime suivant. Je joignais mon rire à celui de l'anglais lorsqu'il déclara penser qu'il avait eut ce titre grâce à la prise d'art martial qu'il m'avait faite quand nous nous sommes rencontrés, devant la porte interdite. « Oh oui ! alors c'est certainement ça qui m'a valu ma place aussi ! » Je souriais toujours, il avait probablement raison, de toutes façons tous nos faits et gestes compte pour ce genre de choses, j'imagine. « Tu devrais m'en refaire une pour sauvegarder ta place tu sais, préviens-moi juste avant, cette fois. » Je m'allongeais à mon tour, mais sur le côté, la tête tenue par ma main, elle même tenue par mon coude. « Ou alors je peux t'en faire une à mon tour ! » riais-je. A mon avis, mémorable sera le jour où je saurai faire voltiger Castiell tel qu'il l'avait fait pour moi.