W/ DION,
15NOV. 15H02.

Keziah n'était pas très doué. Vraiment pas très doué. C'est pour qu'il venait de passer dix minutes à quatre pattes, nettoyant le sol de la salle aux milles et une merveilles, qu'il avait investit pour l'une des premières fois depuis le tout début. Aussi affamé que désireux d'intercepter un indice - ça changerait de d'habitude, tiens, et puis il était dans le mood pour trouver un secret, là - le jeune homme avait allié repas et observations, son bol de céréales en main, le regard balayant la pièce. Alors qu'il se retournait, la cuillère dans la bouche, il s'était pris les pieds dans on ne savait trop quoi - peut-être bien ses propres pieds - et s'était ramassé le sol dans la figure, renversant tout son déjeuner intemporel par terre. Désespéré en voyant le résultat, il s'était tout de même résolu à aller chercher de quoi nettoyer à l'eau. Parce que le lait chocolaté, ça ne sentait pas vraiment la rose. Bref, dix minutes plus tard, il avait terminé de ramasser toutes les petites boules au chocolat, et avait passé un coup d'eau sur le chantier, observant son travail d'un air satisfait. Arriva alors quelqu'un, car des bruits de pas se firent entendre. « Non atteeeeeeends ! » s'exclama-t-il à Dion en se retournant. Il allait ruiner tout son dur labeur ! « C'est encore mouillé, tu risques de te casser la figure, comme moi » précisa-t-il, sérieux et pragmatique. Effectivement, le sol brillait encore d'humidité.

Inévitablement, l'imagination de Keziah se mis en marche, et il ne pu s'empêcher de s'imaginer le pauvre Dion, surpris par le sol humide, glisser et retomber sur les fesses, comme dans un dessin animé. Un sourire naquit sur son visage, si bien qu'il dut pincer les lèvres pour s'empêcher de rire. Plutôt, il secoua la tête avec tristesse et nostalgie. Mince, il avait faim. « Parce que je suis nul et que j'ai renversé mon trois heures. » Parce que oui, pour les habitants du nid de fake lover, il était devenu tout à fait normal de se taper un goûter à toute heure de la journée, qu'on soit sur le point d'avoir un repas officiel ou pas du tout. Quoi que Keziah n'avait pas eu besoin d'intégrer la villa pour ça. Baissant le menton, il balaya le sol du regard, assez fier de son travail. Aucune trace de son méfait ne persistait. « D'ailleurs, si tu vois des petites boules brunes, non, ce ne sont pas des crottes de lapin. » Encore une fois, il se pinça les lèvres, mais il ne put retenir un petit 'hmrpf" de rire. Lui revint en tête son but initial. Soupirant, il joignit ses doigts dans son dos, et s'étira la colonne vertébrale, comme s'il sortait d'une longue session de travail. Se grattant vaguement la joue, il pivota vers le mur. « Oui, mais je crois que la patience n'est pas mon fort » se renfrogna-t-il. Bon. Ça faisait en tout et pour tout dix minutes qu'il était là. Effectivement, la patience n'avait jamais été le fort de Keziah. Non, jamais.