Vingt-quatre heures, voilà plus d'une journée que nous étions tous entrés dans le nid d'amour. Personne n'allait en ressortir à moins d'avoir été éliminé, le plus tard serait le mieux pour chacun d'entre nous. Personne n'était venu dans l'optique de repartir après deux ou trois jours d'aventure, nous n'étions pas sur une croisière. Si cette journée avait été relativement calme, les derniers fêtards de cette nuit aillant surement dormi toute l'après-midi, cette nuit ne le serait pas. Après un repas copieux, quelques minutes de lecture comme je le faisais chaque jour je m'étais décidé à explorer le château, quelqu'un m'avait parlé d'une chapelle. La porte était fermée de l'intérieur, personne n'y était entré jusqu'à maintenant. Ne me considérant pas comme monsieur tout le monde je voulais être celui qui trouverait un moyen d'y pénétrer. Marchant tranquillement jusqu'au lieu dit, je regardais cette fameuse porte qui... En effet ne s'ouvrait pas. Je l'aurai un jour... Je l'aurai. Faisant un petit état des lieux rapide, quelque chose m'apparaissait comme une illumination. Aurai-je vu la vierge ? Raté, c'est peut-être l'endroit qui prêtait à confusion. Une fenêtre était brisée, surement un tour de la production, si sadique qui est peut-être fétichiste des cascades pour rejoindre l'intérieur. Content d'avoir trouvé l'entrée que certains ont surement déjà remarquée, je me préparais à passer par cette fente quand un bruit vint me retenir. Une jeune femme se situait juste derrière-moi, je lui adressais un petit sourire amical. « Hey... Tu veux entrer ? » Si elle le voulait je lui viendrais bien sûr en aide. Mon côté gentleman.

La chapelle, toute la journée elle m’avait intrigué, c’était le seul endroit inaccessible que j’avais trouvé dans ce château (ou plutôt à l’extérieur dans ce cas-ci) et je me demandais ce qu’elle recelait comme secrets. Ca et puis une chapelle restait un endroit de culte alors j’avais encore plus envie d’y pénétrer. C’est pourquoi après avoir mangé et discuter avec encore quelques candidats je décidai d’enfiler ma tenue d’hiver (encore une fois, pour une sud africaine c’était relativement difficile de passer à l’été qui régnait chez moi à l’hiver irlandais, moi qui croyait que nous serions sur une île !) et de me rendre à la chapelle. Je vis alors un jeune homme qui avait manifestement la même idée que moi, il se tourna alors et me demanda si je voulais entrer, je souris. « Oh, oui, mais euu… » J’hésitais, si elle était fermée c’était pour une bonne raison, non ? « Je sais pas trop si on est censé entrer. » précisais-je. Rabat-joie moi ? Non, juste prudente, je n’avais pas tellement envie de m’attirer les foudres de cupidon dès le premier jour surtout que ce n’était pas mon genre.

Intrigué par cette chapelle je n'attendais plus qu'une petite compagnie pour découvrir les lieux, j'avais toujours entretenu ce petit côté fouine, prêt à foncer tête baissée dans un endroit logiquement interdit, comme ici quoi. J'étais incapable de résister et je l'assumais, peut-être que ce bon vieux Cupidon me détruirait pour avoir osé franchir les barrières de ce temple religieux, mais honnêtement... Je m'en moquais, ça ne pouvait faire que de l'animation et puis, j'aurais mis ma main à couper qu'il y avait des dizaines de caméras ornées dans la chapelle pour filmer les candidats qui pourraient aussi s'y cacher pour faire des choses... Justement... Pas très catholiques. Constater qu'il y avait quelqu'un d'autre qui cherchait à entrer dans cette vieille chapelle me réconfortait, je n'étais donc pas le seul qui n'aimait pas les mystères de ce genre. Lui proposant gentiment de venir avec moi sa réponse entrainait un léger sourire on ne peut plus amusé par la situation. Zhara, serait-elle tout compte fait une trouillarde ? Dans mon désir d'embêter les gens, je lui répondais du tac au tac. « T'as peur de rentrer ? T'inquiètes pas, j'ai passé un coup de fil à mon ami le yeti et... Il est parti en vacances, il n'y a personne là-dedans. »

Il sourit, amusé par ma réaction et me lança un « T'as peur de rentrer ? T'inquiètes pas, j'ai passé un coup de fil à mon ami le yeti et... Il est parti en vacances, il n'y a personne là-dedans. » Cette réplique me fit sourire et je secouai la tête. « Non c’est pas ça mais je suppose que si la production laisse cette chapelle fermée c’est pour une bonne raison non ? » flute, j’étais quand même venue pour me débrider, non ? Mais on ne change pas en un jour et je fis une petite moue hésitante en fixant le trou dans la fenêtre. « Tu le sens comment ? » demandais-je, si il sentait le coup pas trop mal peut être viendrais-je… Qui sait ?

S'il y avait quelque chose pour lequel j'étais bon, c'était surement pour faire sourire les gens. Je sortais toujours des boutades qui, sur le coup n'étaient pas marrantes, mais, grâce à ma façon de le dire faisaient quand même sourire. C'était encore le cas aujourd'hui, la voyant sourire je me demandais si elle finirait par venir avec moi. Elle avait peut-être raison d'hésiter, mon impulsivité m'empêchait d'avoir ce réflexe, mais peut-être qu'un jour je prendrais le temps de réfléchir moi aussi, ça m'éviterait de me mettre dans le pétrin. « Non c’est pas ça mais je suppose que si la production laisse cette chapelle fermée c’est pour une bonne raison non ? » Passant ma main contre mon menton je me laissais une petite seconde pour considérer son argument et, justement trouver un contre-argument de taille. Affichant une petite moue boudeuse comme si son idée avait fait mouche j'ajoutais ensuite d'une manière un peu ironique. « Pas con... Mais... Si la production voulait vraiment nous empêcher d'y aller elle n'aurait pas laissée une fenêtre brisée. Avec l'argent qu'elle possède c'est tout simplement incensé. » C'est vrai et puis... Il aurait suffit d'un petit claquement de doigt pour que cette chapelle soit tout simplement supprimée si elle n'était pas destinée à être visitée. « Tu le sens comment ? » Lui répondant du tac au tac. « Plutôt bien pour être franc. »

Mon argument semblait le faire réfléchir et après quelques instants de réflexion il me répondit « Pas con... Mais... Si la production voulait vraiment nous empêcher d'y aller elle n'aurait pas laissée une fenêtre brisée. Avec l'argent qu'elle possède c'est tout simplement insensé. » il marquait un point là, la production avait surement bien plus d’argent que mes parents et je peux vous dire que ce n’était pas la chose la plus facile à faire au monde, le compte en banque de mes parents étaient très bien remplis ! « Oui, c’est vrai ça… » Dis-je, songeuse. C’est à ce moment là que je lui demandai comment il le sentait et le jeune homme répondis assez rapidement « Plutôt bien pour être franc. » Je souris, très bien dans ce cas… « Ok, je viens. » dis-je alors que je m’approchai de la fenêtre à mon tour.

La production, à mon avis bénéficiait chaque année d'un peu plus de budget. Il suffisait de voir à quel point les gens suivaient cette émission. Je ne pouvais pas leur en vouloir, j'avais fait comme toute la population française et irlandaise, j'avais commencé par allumer ma télévision par simple curiosité après avoir entendu parlé de l'émission et puis... J'avais fini par suivre la plus grosse partie des primes lorsque je ne bossais pas au McDonald, c'est à dire une ou deux fois par mois maximum. Pour en revenir à la production elle ne laissait donc rien au hasard, si cette chapelle était là c'était bien pour quelque chose, il ne restait plus qu'à savoir quoi. Trouvant un argument de taille pour la convaincre, j'étais maintenant persuadé qu'elle viendrait avec moi. « Ok, je viens. » Un petit sourire aux lèvres, je m'approchais de la fenêtre. Il y avait quand même un ou deux bons mètres à escalader pour se retrouver devant cette fameuse fenêtre cassée. Regardant Zhara je décidais qu'elle rentrerait en première, par galanterie bien sûr. « Je vais te porter, tu n'auras plus qu'à te trouver une ou deux prises pour atteindre la fenêtre d'accord ? Fais attention aux bouts de verre qu'il peut y avoir sur la fenêtre ou sur le mur. » J'attendais qu'elle me fasse savoir qu'elle était d'accord avant de bouger le moindre petit doigt.

Je levai la tête en même temps que… Euu… ? Je ne savais même pas son prénom à vrai dire. Bref, je levai la tête vers la fenêtre me rendant compte qu’elle était quand même assez haute mais j’avais fais de l’escalade étant petite, j’étais plutôt sportive comme fille même si la plupart des gens ne s’en doutaient pas. « Je vais te porter, tu n'auras plus qu'à te trouver une ou deux prises pour atteindre la fenêtre d'accord ? Fais attention aux bouts de verre qu'il peut y avoir sur la fenêtre ou sur le mur. » J’acquiesçai et me plaçai alors près de lui de manière a ce qu’il me fasse la courte comme on dit. « Ok, espérons que la production aura été assez sympa pour retirer les bouts de verre… » dis-je en faisant la moue.

Observant la fenêtre qui était plus haute que prévue, je me disais qu'il était peut-être utile que je lui vienne en aide. Pas uniquement pour bien me faire voir, je me moquais bien de ce que les gens pouvaient penser de moi en réalité. Non, mais elle ne pourrait peut-être pas monter si je ne lui donnais pas un petit coup de pouce, je lui proposais donc de la porter pour qu'elle soit un peu plus haute, elle semblait être d'accord puisqu'elle approchait de moi. Me baissant pour lui faire la courte échelle, je créais une prise avec mes deux mains lui laissant mettre le pied dessus pour remonter au maximum. « Ok, espérons que la production aura été assez sympa pour retirer les bouts de verre… » Je n'étais pas persuadé qu'ils avaient bien pris le temps d'enlever chaque morceau de verre, mais logiquement c'était fait. « Je pense qu'ils l'ont fait, ils ne veulent surement pas faire un remake de massacre à la tronçonneuse. » La soulevant jusqu'à ce qu'elle atteigne la fenêtre j'attendais maintenant qu'elle me fasse signe de la rejoindre.

« Je pense qu'ils l'ont fait, ils ne veulent surement pas faire un remake de massacre à la tronçonneuse. » oui, il avait raison. En tout cas ce serais vraiment idiot d’avoir laissé de quoi se blesser par la seule entrée de la chapelle. Le jeune homme se baissa et me fit la courte échelle pour que je puisse grimper. Une fois en haut je posai mes mains sur la brique m’assurant au passage qu’il n’y avait pas de verre et me hissai. « C’est bon, tu peux venir, il n’y a pas de verre ! » dis-je en tournant la tête à l’intérieur de la chapelle. J’avisai alors un meuble juste en dessous de mes pieds et les posai dessus délicatement, je testai un peu la solidité du meuble, ça semblait aller alors je décidai de passer par là pour descendre dans la pièce, on pourrait ressortir par là. « Ca va, tu t’en sors ? » demandais-je en haussant un peu la voix, je l’entendais s’activer dehors, ça devait surement être plus difficile pour lui de venir que pour moi puisque personne ne l’aidait.