Ohlala. Ça tourne, c’est épouvantable. La soirée avait été amusante. Je n’aurais pas pensé qu’elle aurait tournée ainsi et moi qui en avait été quelque peu réticente, j’avais bien aimé le moment passé en compagnie de tous les candidats. Maintenant, je n’avais qu’une envie. Dormir. Je ne savais quelle heure il était, mais ma tête était tellement lourde et l’alcool était tant présent dans mon sang, que j’avais de la difficulté à marcher droit. Mettre un pied devant l’autre, en voilà une activité périlleuse. Lourdement et en chantonnant seule, je finis par réussir à monter les escaliers arrivant enfin à ma chambre. Je ne pris pas la peine d’ouvrir la lumière sachant exactement où était situé mon lit. Titubant, j’enlevai ma robe, la laissant trainer sur le sol. J’étais donc maintenant en sous-vêtements, m’avançant vers mon lit. Et BOOM. «aouuuutch !» hurlais-je, ma tête me faisant affreusement mal. Je m’étais couché sur Cooper ? Mais quelle connerie, je ne comprenais absolument pas ce qui se passait. «Cooper, t’es de mon côté du lit !» lui dis-je fortement, roulant sur le côté pour me rendre compte que j’étais entre deux personnes. Deux ? What the fuck ! «Heeeeeey Maddie !!!!!!!» dis-je en me rendant compte que c’était la demoiselle qui était à mes côtés. Je rigolai fortement, attrapant la taille de cette dernière. «C’est quoi, vous faisiez des cochonneries dans mon lit ?» demandais-je, trouvant la situation très très drôle.

Le sommeil me gagne, sa présence m'apaise et je me sens m'endormir enfin. C'est sans compter sur sa main contre ma hanche qui vogue impunément sur sa courbe, de haut en bas. Je garde les paupières closes un instant pour faire semblant de dormir et le décourager de continuer. S'il n'a plus rien à attendre de moi, il laissera tomber et s'endormira à son tour à mes côtés. Seulement voilà, ses doigts sur ma peau se font plus doux et insistants à la fois, je finis par craquer et glisse ma paume sur son torse, jusqu'à cette main baladeuse dont je m''empare avec fermeté. Nos regards se croisent, je fronce les sourcils pour lui signifier qu'il ne devrait pas trop en profiter, qu'il n'obtiendra rien de plus que cette proximité entre nous. J'ai chaud, mais cette chaleur est agréable. On se fixe dans la pénombre, je sens cette envie nouvelle de l'embrasser poindre en moi et me pince les lèvres en imaginant la scène. Je pèse le pour et le contre dans mon esprit, je sais qu'il en a envie aussi et ce depuis le début. Après tout qui pourrait m'en vouloir de céder? J'ai ma petite idée sur la question et avant que je n'ai pu dire ou faire quoique ce soit, j'entends quelqu'un entrer dans la pièce. Je n'ose pas tourner la tête de peur d'être reconnue et me serre un peu plus contre Cooper. Je reconnais la voix d'Esther quand cette dernière s'écrase lourdement sur le lit dans un cri. La française nous sépare très vite en se glissant au milieu du bloc que nous formions quelques secondes plus tôt, je ris nerveusement et me manifeste d'une petite voix. « En personne... » Elle me tire les cheveux, coincés sous son corps, mais je ne dis rien de peur qu'elle remarque ma tenue. J'essaye de retirer mon bras mais elle est affalée dessus de tout son poids, si bien que ma main est toujours nouée à celle du brun que je ne vois plus. « Des cochonneries?! Dis plutôt ça à ton partenaire moi je ne faisais rien du tout!! » Je m'empresse de répondre dans la précipitation à la demoiselle alors qu'elle émet des hypothèses quant à ma présence sous sa couette. Je rougis et décide de changer de sujet, humant sans discrétion son parfum. « Mais tu pues l'alcool ma vieille! »

Je doutais que Madeleine réussisse à faire abstraction longtemps de ma main baladeuse. Elle pourrait très bien me frapper une nouvelle fois, mais vu que c'était elle qui m'avait forcé – contre mon gré vous vous en doutez bien – à avoir ma main sur sa hanche, elle ne le ferait pas. De toute façon, je suis sur que ça lui faisait plaisir. D'ailleurs voilà qu'elle finit par s'emparer de ma main. Nos regards se croisèrent. Elle crevait d'envie de m'embrasser, c'était obligé. Pour ma part, la question ne se posait même pas. En revanche, elle, on pourrait presque voir son cerveau fumer, tant elle semblait réfléchir. Et alors que je sentais qu'elle était sur le point de céder, une ivrogne pénétra dans la pièce. Et merde. Je sentis la blondinette se serrer un peu plus contre moi. Et avant que je n'ai pu faire quoi que ce soit, un poids mort s'écroula sur moi. Esther. Complètement saoule à n'en pas douter. Si elle venait de se faire mal, qu'est ce que je devrais dire ? J'avais même eu le droit à son coude enfoncé dans les côtes. Aouch. Encore heureux, mes bijoux de famille avaient été épargnés.  « P'tain Esther, fais attention ! T'as failli me tuer ! » Non non pas du tout dans l'exagération. En attendant elle s'était roulée sur le côté, pour constater la présence d'une intrus. Tout ceci semblait l'amuser grandement. En même temps normal, au vu de son état. Madeleine semblait gênée. Moi j'étais plus agacé ou frustré qu'autre chose. Si près du but, snif.  « Moi des cochonneries ? Voyoooons, pas mon genre » dis je innocemment.  « C'est Maddie qui essaye de me violer depuis tout à l'heure » Haha. En attendant, je venais d'apprendre son prénom. Oui parce qu'avec tout ça, je ne le connaissais pas jusque là.

Comment je pouvais savoir qu’il y allait avoir une couple sur le point de forniquer dans mon lit. Bon, j’exagérais peut-être la situation légèrement, puisque rien ne prouvait qu’ils étaient en train de faire des cochonneries. Mais sérieusement, ça m’amusait vraiment. Pas de quoi se prendre la tête pour ça. Tout en me massant la tête pour faire fuir la douleur, je rigolai en entendant Cooper se plaindre que je l’avais presque tué. «Oh pauvre petit chou !» dis-je alors en allant déposer un baiser sur sa joue pour me faire pardonner. «Maddie est une bonne fille, ça m’étonnerait qu’elle veuille te violer ! Toi par contre Coop'....» répondis-je alors, me retournant vers la demoiselle. C’était plutôt serré, trois dans le même lit, il faut se l’avouer. C’est pourquoi mes fesses se collèrent contre le bassin de mon partenaire sans que je n’y fasse réellement attention, alors que mon visage se nicha dans le cou de ma nouvelle amie. «Tu pue l’alcool aussi honey !» murmurais-je alors, les yeux fermés, ma tête me criant de les garder ouvert tant elle tournait. «Vous auriez pu me le dire que vous continuez la fête ici !» Rien à ce moment même me dit qu’ils avaient peut-être envie que je les laisse seuls et que je les avais réellement empêcher de faire des rapprochements. Ma raison c’était envolée.

Cooper affirme que c'est moi qui essaye de le violer depuis tout à l'heure, ce qui est bien entendu complètement faux puisque je n'ai jusque là fais aucune allusion qui puisse porter à confusion... ou presque. Je redresse la tête, m'apprête à protester avant qu'Esther ne rétablisse de par elle-même la vérité. « Voilà, Maddie est une bonne fille, chaste et exemplaire! » Je répète sur un ton catégorique avant de lui tirer la langue, puérile. Quel gros menteur, j'suis sidérée. On est un peu à l'étroit dans le lit, mais sentir quelqu'un contre moi me rassure et le fait que ce soit la jolie française qui me serre entre ses bras ne me dérange pas tant que ça. Je la laisse ainsi plonger son nez dans mon cou tandis que je libère ma main de celle de son partenaire pour venir lui caresser les cheveux. Elle se sent obligée d'ajouter que je pue l'alcool, je ne peux m'empêcher de rougir à cette idée. Mon dieu, et mon haleine alors? Et dire que... « C'est pas vrai, je sens toujours la fleur d'oranger moi! » Je réponds en gloussant bêtement. Je sens un regain d'énergie m'habiter de nouveau, je n'ai plus vraiment envie de dormir ou du moins de rester allongée malgré la fatigue. « Techniquement on ne faisait pas la fête, c'est Cooper qui est venu m'embêter alors que je t'attendais... » La balance. J'esquisse un sourire aguicheur à mon amie. « Si seulement on avait un peu de musique, j'me serais bien mis à danser tiens.. » Bien entendu je ne suis pas sérieuse, je ne compte pas non plus me la donner alors que je suis presque à poil. L'idée me parait néanmoins amusante, dans mon imagination seulement.

Oui pauvre petit chou, elle m'avait fait mal avec ses 40 kilos tout mouillé !  « C'est ça, tu rigoleras moins quand je mourrai des suites d'une hémorragie interne » Sur ce, elle déposa un baiser sur ma joue. Mouais, je préférais ça, c'était beaucoup mieux ! Étrangement Esther ne me crut pas lorsque je déclarais que c'était sa copine qui cherchait à abuser de moi. Elle alla même jusqu'à m'accuser !  « Quoi moi ? Je suis sage comme une image » dis je en lui faisant un sourire innocent.  « Et puis chaste je sais pas, mais bonne fille, oui » J'avais quelque peu insisté sur le mot bonne. Mais ne croyez pas que je voulais dire par là autre chose que le fait, que ça soit une fille bien. Pas mon genre. En tout cas, à trois, nous étions bien serré là dedans. Non pas que ça me dérangeait en fait, il fallait l'avouer que j'étais quand même plutôt chanceux. Maintenant ce n'était plus Maddie collée contre moi, mais ma partenaire. Que voulez vous, elles sont toute folle de mon corps ! La blondinette m'accusa de l'avoir embêté alors qu'elle attendait sagement Esther. Genre.  « Ouais ouais. Il a bon dos le Cooper » Elle déclara ensuite qu'elle se mettrais bien à danser tiens. Oh mais c'était une excellente idée. « Cuuuuuupidon ! Si jamais tu m'entends, ça serait le moment où jamais de mettre de la musique ! » criais je au plafond. Allez quoi, un petit geste...

«Sage, sage... tu vois, je reste un peu perplexe !» dis-je, la voix déraillante, un sourire con sur les lèvres. Il ajouta qu’il trouvait la jeune française bonne, le jeu de mot passa cependant inaperçue à mes oreilles. Faut pas me demander d’être une lumière et de tout comprendre dans cette état tout de même. Je profitai de la main de Madeleine dans mes cheveux, en profitant pour déposer un léger baiser dans son cou. Non, je ne suis pas aux filles. Mais quand je bois, je suis très aimante et j’aime donner un peu d’affection autour de moi. Je me mis à rigoler en les entendant parler de musique. Ouf, je n’avais plus trop d’énergie pour danser moi. C’était plutôt une blague l’histoire de la fête qui continuait, je n’avais plus l’intention de faire la fête. Et puis, c’est pas quand Cupidon met de la musique qu’on est obligé de s’embrasser. «Coop’ t’es pervers. Tu veux juste de la musique de Cupidon pour avoir une occasion facile de nous embrasser !» dis-je alors, bien contente d’avoir compris son petit jeu. Il n’y avait peut-être même pas pensé, mais pour moi, c’était clair comme de l’eau. «Pas besoin de musique si c’est ce que tu veux !» ajoutais-je en rigolant déposant une main sur ses fesses. Oups, ça c’était peut-être déplacé comme mouvement !

Je fusille Cooper du regard. Est-ce qu'il me cherche ou bien? Je ne préfère même pas répondre à son premier sous-entendus puisque ce serait me trahir, concentrée sur le sac à vin que je tâche de dorloter depuis son intrusion dans le lit. Si on peut parler d'intrusion puisqu'en réalité c'est moi qui de nous trois n'est pas à la place qui lui a été assigné. L'irlandais s'empresse de demander à Cupidon de mettre de la musique dans la chambre pour nous voir danser Esther et moi, je le soupçonne d'avoir une autre idée en tête et la demoiselle dans mes bras appuie mes doutes aussitôt. De toute façon il est presque deux heures du matin, c'est pas vraiment le moment de pousser la techno à fond dans la baraque. Je ne fais qu'hocher la tête avec véracité à l'entente des accusations de la française à l'encontre de son partenaire. « Il s'est grillé tout seul. » Je rajoute, plus pour moi-même que pour le garçon en question. C'est sans compter sur l'ivrogne qui, toujours sur sa lancée, lui propose très explicitement de s'exécuter maintenant. Je louche sur cette main qu'elle dépose sur les fesses de Cooper, visiblement elle a l'air d'en vouloir après son cul, je suis tellement choquée que ma bouche s'ouvre avec béatitude. Seuls pourquoi pas, maintenant je ne suis clairement plus intéressée. « Embrassez-vous si ça vous chante, tant que je ne risque pas d'y perdre de l'argent ce sera sans moi. » Je marmonne en me tournant sur le dos. Je crois que je vais vite m'échapper de l'emprise de ces deux grands malades avant qu'ils ne se mettent à forniquer sur moi.

Esther m'accusa aussitôt de quémander la musique de Cupidon, juste pour avoir à les embrasser. Non mais oh ! Le pire, c'est que pour une fois, je n'étais même pas coupable de telles pensées. Je voulais juste qu'il balance du son, pour que Madeleine puisse danser, rien de plus. J'en avais même carrément oublier le fait que lorsque Cupidon passerait une chanson spécifique (laquelle d'ailleurs), il faudrait embrasser son camarade le plus proche. Voilà même que Maddie s'y mettait. Non mais franchement, quelle injustice ! Moi qui pour une fois n'avait pas d'arrières pensées. Autre que de voir la blondinette se trémousser en sous vêtements bien sur.  « Mais non ! Je proteste ! Ce n'est même pas vrai » C'est alors que contre toute attente, Esther décréta que je n'aurais pas besoin de la musique pour ça. Voilà même qu'elle déposa une main sur mes fesses ! Déchaînée la jeune femme. Carrément saoule surtout. Pendant ce temps Maddie marmonnait. Je voyais ce qui était en train de se tramer. Elle était jalouse voilà tout ! Je tapai alors sur la main baladeuse d'Esther.  « Vilaine fille » Parce que malgré tout, je n'avais pas la moindre intention de profiter de la situation.  « En tout cas, c'est pas cool Cupidon de me laisser tomber ! Je retiens »