«Ok, ok, alors que penses-tu de : ‘j’ai frôlé la mort et me suis réveillée tétraplégique. Je suis une miraculée. Et en plus, je suis sexy à damner un saint.’ ?» Je souris, bien joué. Je ne fais pas de commentaire. Il m'a fait sourire c'est déjà beaucoup. Il est temps pour moi de quitter cette pièce. Il se redresse alors et me relève et sans que je m'y attende une seule seconde il me prend dans ses bras. Je sais à quel point ce genre de geste est difficile pour lui. A-t-il pitié de moi ? Je ne crois pas alors je le laisse faire. «Tu peux encore garder ton secret, Dochka... Personne ne le trouvera.» Je souris une seconde fois j'étais sûr qu'il allait dire quelque chose de ce genre. Il a trouvé mon secret, il a vu des indices là où quelqu'un aurait vu un simple détail insignifiant. Il a réussis à me faire me confier à lui ce qui est en soi un exploit. Il peut récupérer ma cagnotte et dévoiler mon secret je m'en remettrais. « C'est le jeu. » dis-je simplement ne m'éloignant pas pour autant de son corps. Je ne peux pas rester indéfiniment dans cette pièce loin de tous et lui non plus il est temps pour moi de quitter tout ça. « Je serais capable de me mettre à pleurer et crois moi ni toi ni moi ne voulons d’un moment pareil. » Je souris et m'éloigne de son étreinte. Je lui lance un regard brillant, un dernier sourire et je quitte la pièce. J'ai assez de chemin à faire entre le château et ici pour retrouver un visage aussi neutre que d'habitude.

En signant pour ce jeu, je n’aurais jamais imaginé avoir un subir pareille émotion. Je pensais bien que mon cerveau au fonctionnement bizarre m’aiderait à dégoter des secrets, mais je m’imaginais les éliminer un à un sans remord, comme un automate. Finalement Pinocchio est devenu petit garçon, et je ne suis pas sûr d’aimer ça. Elle s’échappe de mon étreinte, celle où j’aurais souhaité la garder captive à vie, et utilise le seul argument qui me fait la laisser s’éloigner. Elle ne veut pas pleurer devant moi. Et je ne veux pas être responsable de ses larmes. Je garde sa main dans la mienne un instant, puis la porte à mes lèvres pour en baiser la paume. Cette force qu’elle a en elle, je voudrais pouvoir lui en dérober un peu pour mon usage personnel. Elle me sourit une dernière fois, puis disparaît. Je ne me suis jamais sentit aussi con de ma vie. Foutu cerveau de merde ! Au milieu d’une dizaine de secrets pourris, il a réussi à détecter le seul qui avait une raison d’être, et maintenant on me demande de le dévoiler... Je ne suis pas réellement sûr d’en avoir la force. «Bon, Cupidon, c’est maintenant que tu ramènes ton petit cul ailé ?» A croire que Moore déteint sur moi, je me mets à parler comme elle. Ça m’arrache un sourire. Elle peut déteindre sur moi autant qu’elle veut, c’est un honneur.

Moore, tu peux quitter le confessionnal !

Syssoï, tu as le choix, tu peux confirmer le secret et ainsi engager 5 000€ de ta cagnotte ou bien te rétracter. Que choisis-tu ?