« A ton avis? » Elle me demandait vraiment mon avis ? J’aurais pensé qu’elle m’aurait simplement envoyé balader ou quelque chose dans le genre. Elle n’avait pas l’air d’aimer que quelqu’un s’intéresse à elle, mais ça, je l’avais compris à notre première rencontre. C’était ma naïveté qui m’avait mené à elle, maintenant, j’avais se sentiment de toujours avoir besoin de venir lui parler. D’apprendre sur elle. Bien qu’elle ne veule pas. « Si tu veux mon avis. Je crois que ça te faire peur. Et que ça te fais bien chier. Mais qu’au fond, très très bien caché au fond de toi, t’aimes ça. » Oui, elle aimait ma compagnie, si ce n’était qu’un tout petit peu. Sinon, elle ne resterait pas à mes côtés tout le temps. Elle fuirait. Et cela aurait l’effet que je finirais surement par la laisser tranquille. Mais non, je m’acharnais. Je la fixai du regard, alors qu’elle regardait droit devant, je ne sais quoi. « Et là, tu dois te dire que t’es entrain de parler avec la fille la plus chiante et emmerdante de toute l’univers. Et t’as peut-être raison. Mais je vais quand même continuer à venir te parler lorsque je vais tomber sur toi. Alors, fais-toi à l’idée tout de suite. » Je l’avertissais. J’étais franche avec elle. Je méritais bien qu’elle le soit avec moi. Non ?

Rectification: elle n'avait pas réellement demandé son avis à sa camarade, c'était plus une question censée lui faire comprendre que, bien entendu, c'était étonnant. Mais soit. Si elle souhaitait donner son opinion sur la question qu'elle fasse. Elle commença par dire que malgré l'ennui que lui procurait la présence d'Esther, elle l'appréciait tout de même. Elle comprenait visiblement mal les signaux que la blonde envoyait. Et certes, celle-ci pourrait éviter toute conversation avec sa camarade en fuyant, mais ce n'était pas là son habitude. Síomha ne fuyait pas. C'était les autres qui le faisaient. Pourquoi changer cette bonne habitude? Et ça marchait bien sur le reste du monde, mais pas avec Esther. Non, elle, elle s'accrochait. Qu'est-ce qu'elle espérait en tirer? Bonne question. Peut-être croyait-elle qu'il y avait quoi que ce soit de bien dans la blonde. Un bon sentiment, une belle attention. Non. Elle était froide, elle était vide et blasée. C'est tout. Elle confirma alors son envie de continuer les conversations à sens unique avec Síomha. « Tu ne comprends donc pas? Je n'ai pas envie d'avoir à te parler, Esther. Tout comme tu n'apprendras rien sur ma vie ou sur ma personne. Peut-être que tu es là pour afficher ta vie insignifiante à la télévision, mais ce n'est pas mon cas. Je suis personne. Je ne mérite pas d'être connue, ma vie encore moins. Et je n'ai pas envie de t'en faire part. Je n'ai pas non plus envie de te connaître et ne te méprends pas, je n'apprécie pas ta présence. » Sa voix était aussi douce qu'elle était tranchante. Et son regard, plongé dans celui de la jolie poupée, restait impassible. Elle espérait franchement que sa camarade allait comprendre qu'elle devait arrêter de s'acharner. Il n'y avait rien à tirer de la blonde et si elle tentait d'obtenir quoi que ce soit, c'est qu'elle était stupide. Alors, si elle pouvait voir en elle que la trainée qui va sans doute baiser avec la moitié du château avant de le quitter, si elle pouvait la voir comme les autres candidats la voyaient, ça serait sympa. Parce qu'elle ne voulait être rien de plus.