Avec Ruben j’avais mis en place la première partie de mon super plan pour faire partir la douleur, celle que j’avais au cœur (ça rime) a cause du départ de Baptiste. Je me tenais devant un de ces sacs pour la boxe et enfilai les bandages sans mettre les gangs par-dessus. C’est partit. Je tapais une fois, une deuxième fois, plus vite, plus fort, la sueur perlait sur mon front mais je m’en fichais, je frappais encore plus fort. La violence n’est pas une bonne chose, a dit Jesus, ou un truc du genre. Je m’en fou, je m’en fou, je m’en fou. Qui est-il, ce Dieu, pour me l’avoir enlevé hein ! Et finalement je m’en veux d’avoir pensé ça alors je tape encore plus et je m’écorche la main. Aie. Je me retourne, quelques mèches de mes cheveux sont détachés de ma queue de cheval et je vois Franckie, qui est là depuis je ne sais quand. Je tente un souris, mais il est crispé, ma main me pique. « Salut Capitaine. » je dis alors, je l’aime bien Franckie, il fait partie des gens que je voulais voir rester. Je retire mon bandage et porte ma main à ma bouche. La salive est excellente contre les microbes, comme l’urine par exemple mais ça c’est dégoutant. Finalement je laisse tomber ma main contre mon flanc.« Tu viens faire du sport ? Je t’avoue que je ne t’imaginais pas… Ici. » ban quoi, il est tout fin, on dirait un spaghetti en fait.

Cela faisait un petit moment que je me trouvais là, à attendre, je ne sais trop quoi d'ailleurs. Peut-être que la simple idée de voir Zhara arpenter la salle de sport m'amusait, vous savez il m'en fallait peu, ce qui était aussi navrant qu'exaspérant. Moi, faire du sport ? Non vous avez rêvé, je détestais particulièrement ça, premièrement parce que je n'étais pas doué, et deuxièmement parce que l'idée de faire quelque chose de collectif autre que la console m'était insupportable. Alors, je servais de pot de fleurs, fonction qui me convenait parfaitement. Après tout ce n'est pas comme si j'avais un jour servi à autre chose. « Salut Capitaine. » m'adressa t-elle, d'un oeil fermé et d'une moue grimaçante. « Yop matelot » « Tu viens faire du sport ? Je t’avoue que je ne t’imaginais pas… Ici. » quoi ? Qu'est ce que ça voulait dire exactement ? Non mais j'étais un p'tit gars comme les autres moi, un vrai bonhomme, n'allez pas croire, haha. Non sérieusement j'en venais presque à me contre dire. Soulevant légèrement mon tee shirt, une partie de mes abdos se dévoilait « C'est clair que ce n'est pas ici que j'irai marquer mon territoire, mais hey, je m'en sors plutôt bien ! » dis-je en référence à ma masse musculaire. J'avais beau être fin, j'étais tout de même assez bien construit, du aux sports d'auto-défense que mes parents m'avaient fait pratiquer. « Par contre, je devrais plutôt te retourner la question ! T'as pas l'air d'être le genre de fille à faire beaucoup de sport... aux vues de ta main ! »

« Yop matelot » en référence au mot Capitaine j’imagine qui lui, si je me souviens bien, avait été lancé en référence au film ‘le cercle des poètes disparus’ mais oui on connait tous cette scène mythique ou les étudiants montent sur leurs chaises pour saluer leur prof en proclamant la phrase culte ‘ô capitaine, mon capitaine’. Anyway. « C'est clair que ce n'est pas ici que j'irai marquer mon territoire, mais hey, je m'en sors plutôt bien ! » dit-il alors qu’il venait de soulever le bas de son t-shirt de quelques centimètres et moi, pauvre masse féminine, j’avais rivé mes yeux sur ses abdos. Hey, je ne suis qu’un être humain hein mais Franckie me connait surement assez pour savoir que je ne matte pas et que je n’ai absolument aucune idée derrière la tête, beurk, beurk, beurk. « Je dois bien l’admettre, comment tu t’es fais ça ? » dis-je en pointant ses abdos du doigt, mon regard étant retourné sur le visage du candidat. J’avais parlé comme si il s’agissait d’une blessure de guerre ou d’un truc dans le genre alors que c’était juste des muscles. « Par contre, je devrais plutôt te retourner la question ! T'as pas l'air d'être le genre de fille à faire beaucoup de sport... aux vues de ta main ! » Je lâchai un petit rire et jetai un œil a ma main qui ne me piquait plus tellement. « Grillée, d’habitude je nage, mais là j’avais envie de frapper. Et comme je ne frapperai jamais quelqu’un, je me suis défoulée sur ce sac. Remarque, il a gagné. » Dis-je en faisant une grimace. Bouh, je me suis fait battre par un truc qui ne vit pas, ne bouge pas (même pas a mon contact, aha) et qui ne pense pas. Nullité level infini.

« Je dois bien l’admettre, comment tu t’es fais ça ? » mes yeux se mirent à briller alors qu'une moue d'enfant triste et choqué se dessinait sur mon visage « Que... comment je me suis fait... quoi ? » lâchais-je quelque peu surpris, ayant peur d'avoir une soudaine et quelconque blessure à un endroit particulier sur le torse « Où ça ? » lâchais-je bêtement quelque peu gêné. « Grillée, d’habitude je nage, mais là j’avais envie de frapper. Et comme je ne frapperai jamais quelqu’un, je me suis défoulée sur ce sac. Remarque, il a gagné. » erk, nage, déjà que j'avais peur de l'eau, une peur à en faire peur le moins peureux des hommes -ce qui n'était bien entendu pas moi- alors nagé pendant plus de vingt minutes ? Très peu pour moi. En fait oui, c'était pour mon bien, que je n'approchais que rarement les bassins d'eau de plus de vingt centimètres de profondeur. Vingt centimètres c'était bien, vingt centimètres, c'était raisonnable. « Ne jamais sous-estimer la puissance des sac... » dis-je tel un grand sage, agitant la tête de haut en bas les yeux fermés et les bras croisés sur ma poitrine « Regarde, y'a bien des gens qui meurent étouffé avec... et les sacs en plastique polluent la planète et donc la détruise... J'te jure c'est des vrais bonhommes ces mecs là. » oh oui, bien plus que tous les garçons de ce nid réunis.

« Que... comment je me suis fait... quoi ? » Je fronçai les sourcils, je ne pensais pas qu’il le faisait exprès pourtant si il était blessé il devait surement le savoir, non ? Enfin, il m’était déjà arrivé de découvrir des bleus sur mon corps sans savoir comment ils étaient arrivés là. Weird. « Où ça ? » je secouai la tête. « Non, non, t’inquiètes, t’as rien. Je parlais de tes abdos. » Dis-je en riant. Alors que j’avais parlé de natation j’eus l’impression que le visage de Franckie se décomposait. Flute, je disais bêtises sur bêtises ? Mais franchement, je ne voyais pas ce que j’avais dis de mal… « Ne jamais sous-estimer la puissance des sac... » Dit-il alors, ce qui me fit rire bien que ma main, elle, rirait moins (si elle pouvait, bien sur). « Regarde, y'a bien des gens qui meurent étouffé avec... et les sacs en plastique polluent la planète et donc la détruise... J'te jure c'est des vrais bonhommes ces mecs là. » je hochai la tête. « De vrais coriaces, j’aurais du m’en douter, d’ailleurs c’est toujours écrit dessus de ne pas laisser les enfants jouer avec ! J’ai risqué ma vie en fait. » oui oui et on a la Foi en ce qu’on raconte, en plus !