C'était l'heure du prime. Le quatrième à ce qu'il parait. Ouais car en fait j'avais arrêté de compté à partir du second, me disant que le fait de ne pas pouvoir évaluer la durée de ma présence dans ce jeu pourrait me rassurer lorsque je viendrais à quitter le jeu, puisque le temps pouvait parfois nous sembler bien long entre les murs du nid d'amour. Inutile de préciser qu'étant nominé, et malgré ce que pouvaient penser les autres, je me devais d'être légèrement stressé, voire anxieux. Je ne savais pas réellement ce que le public pensait de ma personnalité pour le moment, ou si il souhaitait me voir continuer le jeu, me voir évoluer. Tout ceci était légèrement stressant oui. Le fait de ne pas savoir ce que les autres pouvaient penser de vous. En plus j'm'étais choppé un sale virus en fin de semaine, ce qui fait que ma présence n'avait pas été aussi imposante qu'à son habitude. Alors déjà qu'elle ne l'était pas en règle générale... habillé le plus simplement du monde, j'avais finalement fait mon entrée sur le plateau, attendant la suite d'une nervosité palpable.

Ce dimanche soir, comme tous les autres, un prime avait lieu. Un prime où Tweedy se réjouissait une fois de plus de se rendre et où elle espérait passer un bon moment. Il faut dire que la jeune femme était encore et toujours de bonne humeur et qu'elle estimait que rien ne pourrait entacher celle-ci. Bien sûr, le fait de savoir que deux de leurs camarades quitteraient ce soir l'aventure avait tendance à la troubler légèrement, et ce, même si elle ne connaissait pas tous les nominés, mais la petite brune avait tendance à profiter de chaque instant, et donc de chaque prime. Après tout, nul ne sait ce qu'il adviendra au sein de cette aventure, hm. Quoi qu'il en soit, la jeune femme n'était - une fois de plus - pas tellement en avance. Tweedy avait trainé dehors tout l'après midi et avait commencé à se préparer un peu la bourre, si bien qu'elle n'en ferait pas des tonnes pour être un tant soit peu présentable ce soir. De toute manière, avec la jeune française, la simplicité était toujours de mise. Ainsi donc, la jeune femme revêtit une TENUE DES PLUS SIMPLES, dans des couleurs qui l'étaient tout autant. Elle laissa ses cheveux ondulés - qu'elle ne devrait pas tarder à couper au niveau des pointes - retomber sur ses épaules, après les avoir brièvement peignés. Son maquillage se voulait quant à lui des plus naturels. Bref, rien de bien particulier ce soir encore au niveau de son apparence. Une fois qu'elle estima être prête, Tweedy prit la direction du plateau. Arrivée sur place, la jeune femme adressa un sourire aux candidats déjà présents et songea à aller prendre place dans un coin, comme à chaque début de prime. Mais voyant que LAOISE se trouvait assise non loin de là où elle se trouvait encore debout, la jeune femme préféra prendre place à ses cotés. « Acceptes-tu ma compagnie pour ce soir ? » demanda-t-elle gentiment, le sourire aux lèvres, avant de reprendre « Ou préfères-tu t'en aller maintenant ? » Elle ne disait pas cela sur un ton de reproche, soyons clairs. Vous savez bien qu'elle était capable de s'amuser d'à peu près tout.

Quelques minutes avant le début du quatrième prime, la production m'a fourni une nouvelle veste, signée Alexander McQueen - sous ma demande - pour compléter ma tenue de ce soir. Je décide de ne pas mettre une cravate cette fois-ci encore. La décontraction avant tout. Je me sens plus à l'aise dans ces vêtements. J'avoue avoir hésité plusieurs fois concernant le costume adopté pour cette soirée. J'ai opté pour un ensemble gris clair (veste et pantalon assortis) et chemise blanche. Je place mes boutons de manchette portant le sigle de sa marque de luxe préférée, Vuitton. Je m'asperge un peu de parfum. Je m'occupe de mes cheveux où je passe simplement mes mains pour les mettre en arrière. Je m'observe une dernière fois dans le miroir avant de saisir sa canne noire. J'arrive dans les coulisses du plateau où l'attend la maquilleuse pour masquer les imperfections sur mon visage. Je discute avec elle sur les prochaines tendances maquillage pour les défilés avenir. Je lui demande des conseils sur comment appliquer correctement un fard à paupière couleur mauve pour donner un effet aquarelle. J'écoute ses conseils avec attention quand elle achève son travail. Je la remercie avant de faire mon entrée sur le plateau. Les applaudissements, la lumière aveuglante des projecteurs. Quelques candidats sont déjà arrivés. J’aperçois Sochanna au loin, sur un des canapés à notre disposition. Je me dirige vers elle et la salue avec un sourire doux aux lèvres. Je m'assois à ses côtés et se penche vers elle pour lui murmure : - Vous êtes très belle ce soir, Mademoiselle. Je garde ma canne à la main, en observant la réaction de mon interlocutrice.

Quatrième prime, je ne connais même pas la moitié des candidats pour dire, à part le poisson, je crois que c’est tout. Je me demande si je dois m’en alarmer un peu, je crois que oui. Bref, je dois me préparer, encore une fois, c’est une séance de torture qui commence, c’est l’éclate pour moi. Je suis très ironique dans mes propos. Bon je file à la douche avant l’armée de candidats déchainés, ça me fait peur parfois. Je me douche tranquillement, à l’eau froide, parce que je suis en train de mourir de chaud, et ce, depuis quelques jours. Je sors, et j’attrape ma serviette, j’enfile mes sous-vêtements et je vais dans les chambres. Je discute un bon moment avec Katell, sur leur lit avec Sami, qui lui s’est barré à la douche. J’ai d’ailleurs bien mouillé leur lit en m’y asseyant. On parle peu, et on se regarde, on pense la même chose je crois. Finalement elle m’aide à me coiffer, merci mon chat, un chignon entouré d’une fine tresse. Je la remercie et je me barre, pour aller m’habiller, j’enfile une robe orange pâle, plutôt simple avec une légère ouverture dans le dos, pour avoir une petit originalité quand même. J’accompagne la robe d’une simple paire d’escarpins noirs, et je suis parée. Je me rends sur le plateau, et je prends place sur un des canapés encore libre.

Mon regard s’attarde un moment sur Andreas, qui semble avoir chassé un mouton afin de s’en faire un pull, puis sur Loxias qui n’a pas fait beaucoup d’efforts pour l’occasion. Je remarque alors la petite tâche sombre qui s’est formée sous ses fesses, et à moins qu’il ne soit précocement incontinent –tiens ça pourrait être son secret, non ?-, il vient tout droit de la plage. Je comprends mieux les grains qui tombent de ses orteils sur le plateau, et je laisse échapper un sourire en m’apprêtant à l’inviter généreusement à mes côtés. Cependant je suis devancée par Sochanna, aussi je garde le silence en attendant patiemment la suite, saluant le commentaire de Sami à propos de la tenue du géant d'un signe de tête. Heureusement que Malo est là pour remonter le niveau . . . Ah ces candidats alors, aucune classe vestimentaire !

Je vois des personnes titiller là-bas, ça ressemble plus à la préparation pour le prime non ? Maquillage, essayage de tenues et tout le tralala qui va avec… Bon bah moi, je me suis déjà préparé à l’avance. J’ai pas besoin de maquillage, ni des conseils venant de cette pouffe que la production nous colle au cul pour qu’on soit un minimum présentable. Pour moi, y’a pas de soucis à faire, je suis toujours propre et potable dans les grands jours, c’est pas moi qu’il faut conseiller les gars, y’a d’autre mec plus terrible. Par contre, je ne serais pas contre si on me mettait en communication constante avec un connard du type high-standing genre Malo qui m’enverrais les choses à dire par oreillette, comme ça, je fous pas de boulettes en direct. J’en ai déjà parlé avec le producteur, mais il disait que les conneries que je balance intéresse la tranche d’âge situé entre 2-5 ans qui regarde l’émission, ouais, car Fake Lover, c’est open pour tout public, on ne prend même pas le temps d’avertir les téléspectateurs qu’il y’aura deux cons qui baiseront à poil dans une baignoire… Bref, je suis enfin prêt à me dévoiler au grand public. Je me dirige vers l’endroit ou se tiens le prime, bien ficelé, comme toujours. Donc c’est avec cet accoutrement léger (Polo rayé, short call of’ et chaussure marron/bordeaux) que j’arbore les canapés un à un pour me diriger vers le miens, le fameux et célèbre ‘canapé Ezéquiel’ situé dans le coin ouest de la salle, à 30° de la caméra numéro 2 (ça m’permet de passer inaperçu) mais non, ce soir, je vois qu’on a déplacé le canapé de cinquante cinq centimètres pour que la caméra N°4 m’intercepte… Fichu producteur de merde. Je m’enfonce donc, n’ayant plus le choix. Je n’aime pas le changement. Le changement, je déteste ça, c’est même contraire à mes habitudes et ça peut altérer mon humeur pour ce prime, faut voir... j'ai pas encore décidé comment j'vais réagir…

Une chemise en jean entre-ouverte sur un torse nu imberbe, la peau couverte par un chapelet en bois sombre plutôt imposant, j'arrive sur le plateau d'une démarche nonchalante et dégingandée. Les mains enfoncées dans les poches de mon chino étroit, j'affiche une moue photogénique mais boudeuse avant de m'installer sur un fauteuil encore libre. Les souvenirs du prime dernier ne véhiculent pas en moi une humeur propice à l'enchantement. L'idée d'une nouvelle soirée à l'épilogue aussi désastreux que la précédente me laisse perplexe, ce pourquoi je m'abstiens toutes réflexions ou salue en pénétrant dans la pièce, me contentant de m'installer confortablement entre les coussins mis à notre disposition au cas où l'envie nous prendrait de faire une bataille en plein direct. Les candidats affluent, endimanchés dans leurs tenues de soirées aussi luxurieuses... qu'exubérantes et originales. Pour ma part, je me contente de croiser les jambes, la cheville en équilibre sur le genoux voisin, mes biker boots se balançant allègrement au rythme de la fiévreuse danse qui anime ma jambe.

Et une autre soirée de prime s’annonçait. Après la révélation ayant eu lieu au salon, qui s’était terminée sur la découverte du secret de Santiago, voilà que nous devions à nouveau nous rassembler, tous ensemble, mais cette fois-ci, c’est le plateau qui nous accueillerait. J’avais été forcé de me préparer en quatrième vitesse, enfilant la première robe à me tomber sous la main, et coiffant mes cheveux en un chignon plus ou moins ordonné, mais qui au final, rendait plutôt bien. Bref, sans être une beauté éclatante – ce que je n’étais jamais de toute façon, j’avais bonne allure pour une soirée comme celle-ci. J’allais donc rejoindre les autres sur le plateau, et me posait au côté de Keelan « Bonsoir à toi. » fis-je, en lui offrant un sourire sincère.