Bon, y’a vraiment rien à dire au juste à propos de ce prototype qui est encore plus taré que moi, ou bien qui fait semblant de l’être je sais pas. Vraiment je sais pas. Sérieux je viens de me trouver quelqu’un à mon image qui arrive à résister face à mes conneries et lui il vient de trouver quelqu’un qui résiste aux siennes. Vous imaginez, vous, une alliance, petit Kinder et moi, genre l’ennemi public n°1 avec l’ennemi public n°2, deux gros connards de la pire espèce, l’un avec zéro émotions et zéro sensitivités, et l’autre avec un cœur en plomb… Oulaaa ça foutera le sbeul dans le nid c’est sûr, c’est genre pire que l’alliance des pays de l’axe, avec deux gros calibres… Le moment ou ça arrivera, les autres devront avoir peur pour leurs culs franchement… Mais je crois qu’ils peuvent souffler quand même, car devoir être pote avec ce gros connard m’intéresse pas du tout, mais pas du tout. Je note quand même une grande ressemblance, une très grande même malgré nos très gros différents. Si les ressemblances ont bien été citées plus haut, les différences sont quant à eux délimité dans une petite liste, une liste qui regroupe les attributs physiques : Peau noir, peau blanche, grosse bite, petite bite, musculature développée, musculature moyenne etc... Puis dans une autre, genre plus large avec des attributs moraux : Moi j’ai peur de rien, lui à peur pour son image, moi je recule devant rien, lui se modère, moi j’hésiterai pas à cramer les cheveux d’une pouffe, lui ne s’exécutera jamais ; certainement à cause de son éducation ou bien des ses traditions genre ouais j’touche pas aux femmes même si elles osent l’ouvrir j’vais les leur fermer en haussant le voix patati patata… Mais mec si y’a une grosse pouffe qui l’ouvre, faut la planter pour qu’elle parle plus, franchement c’est des foutaises leur truc dans ce continent, l’obéissance par la peur vous connaissez pas ? Et c’est le genre d’attributs moraux qui rendent petit Kinder faible, moins percutant et moins méchant que moi : Il passera jamais à l’acte le pauvre, il a trop peur de salir son slip avec le sang d’une conne. Sinon il s’est planté je crois, je chie pas par ma bouche moi… Je chie par derrière, lui c’est par devant donc il doit pas faire de son cas une généralité le p’tiot. Et puis il vient de dire qu’il a… mangé un sandiwich au thon !?? Sérieux ? Ce mec vient de bouffer la Tweedy les gars, ce mec vient de foutre la Tweedy dans un sandwich et l’a mangé…. Oulaa c’est l’hystérie intérieure chez moi et j'ai envie de crier… Quoi… Pourquoi vous le nominez pas d’office comme moi ? Il a bouffé ma partenaire cet abruti… Il remonte ? Il remonte ? Recrache la Tweedy gros porc…recrache là… Maintenant ! Ironie. Bouffe là je m'en fiche. Bon assez jouer les guignols intérieurs et place au… foot ! Ma passion favorite qui vient après le sexe, la baise et le sexe. Après il parle trop, même trop je dirais car là il me donne des détails qui servent à rien, à rien j’vous dis. Il se compare à un joueur périmé qui n’est plus à la hauteur, et qui n’est même pas titulaire en sélection cette année, franchement… T’es ancien mon gars. Donc lui, c’est plutôt un attaquant c’est ça ? On va voir, question de foot, il me dépassera jamais ce gros guignol. « C’est pas assez. Ton surnom est naze. Jérôme Boateng, tu visualises ? Le gros mec ghanéen de la nationalmannschaft… » Le colosse, le pilier j’dirais de la défense allemande, un vrai géant taillé lui aussi comme moi dans les montagnes solides du Ghana. J’porte mon pouce à mon niveau et je le dirige vers mon torse, avec tant d'assurance qu'a un gamin lorsqu'il se compare à Messi. Sauf que là c'est Boateng, mais bon bref... « Bah lui, c’est moi. Le genre de mec qui laisse rien passer, ni le ballon, ni le joueur. » Un mec qui n’hésiterait pas aussi à enfoncer ses crampons dans le tibia de l’adversaire pour sauver sa patrie d’un but à la dernière minute…Un killer calme et placide qui ne parle pas beaucoup. Lui, ce même joueur, c’est mon profil atypique, que ça soit mentalement, ou physiquement. A nous voir de cette manière discuter, on aurait dit deux gosses qui sont entrain de se voir dans la peau de deux joueurs célèbres, et je dirais que ces discussions m’ont manqué, à un temps ou j’avais toujours mes sentiments… et puis ouais, ce petit Kinder est pas mal dans son genre ; je partage avec lui ce que je ne pourrais jamais partager avec… la Tweedy ou Valentina par exemple… Si j’aime pas le foot ? C’est une blague non ? J’ai grandi dans une nation de foot, j’ai immigré vers une nation de foot, donc ce n’est pas un ballon crevé qui va arrêter toute cette passion hein. « Non, mais mes potes et moi, on a crevé l’œil du barbier. » ça donne un aperçu de notre génération non ? Moi je suis pire, vu que j’ai été passablement modifié, voir, amélioré…

Je savais pas trop quoi penser de notre discussion tout à fait honnêtement. En fait je ne comprenais même pas ce que je foutais encore ici, à ses côtés dans ce parc. Ne m'étais-je pas juré, la toute première semaine d'aventure, de ne plus lui adresser la parole ? Il me semblait également que nous avions décrété, lui et moi, que le mieux à faire était encore de ne plus nous croiser à l'avenir. Et pourtant nous étions là, à papoter et à parler de tout et n'importe quoi. Enfin, surtout de n'importe quoi à vrai dire. Car le coup du caca, je ne m'en remettais toujours pas je dois dire. Je pensais n'avoir aucune classe dans ma façon de m'exprimer - pour contraster avec ma façon de me vêtir - mais pour le coup il était encore pire que moi ce garçon. On aurait dit un gosse. Remarquez, nous avions tous les deux l'air de gosses sur le moment. On parlait de foot comme dans un cour de récré, de nos joueurs favoris, de ceux auxquels on s'identifiait. Pour ma part c'était Miroslav Klose, ancien grand du Bayern désormais à Lazio Rome. Un génie du ballon rond ce type. « C’est pas assez. Ton surnom est naze. Jérôme Boateng, tu visualises ? Le gros mec ghanéen de la nationalmannschaft… » Mon surnom était quoi ? Naze ?! Non, je ne pouvais pas y croire. Il voyait pas de qui je parlais, là, c'était pas possible autrement. Et puis il me parlait de ce joueur de vingt-trois ans qui ne comptait, il me semble, aucun but à son actif en équipe nationale depuis 2009. Bah allez, qu'il remballe son Boateng le gars, ça ne valait clairement pas mon Klose. « Bah lui, c’est moi. Le genre de mec qui laisse rien passer, ni le ballon, ni le joueur. » Non, sans blague ! J'aurais jamais cru. En fait j'avais Jérôme Boateng en personne devant moi depuis plusieurs minutes, et j'avais rien remarqué. Bordel, fallait vraiment que je m'achète une paire de lunettes moi. J'étais censé aller le buzzer là ou ?... « C'est pas assez ?! Le mec il a marqué 63 buts à la Mannschaft depuis 2001, c'est un dieu ce type. Ton Boateng, il gagne tout juste à être connu et encore... Mais bon, celui qu'il faut surveiller de près de cette année, c'est Mario Gómez. J'serais pas étonné qu'on entende beaucoup parler de lui prochainement. » Lui il avait tout : le talent, et le physique. Il avait quasiment mon âge, et faisait quasiment ma taille. Je devrais peut-être penser à m'identifier à lui à l'avenir. Ôtez-moi d'un doute, c'était pas genre l'euro de football en ce moment ? Dire qu'on ratait tout de cette formidable compétition en restant ici. Merde quoi, on était même pas mis au courant des résultats des matchs vu qu'on avait pas accès au net. Néanmoins je ne me faisais aucun soucis pour l'Allemagne - elle devait cartonner, comme toujours. Je n'en revenais pas de parler football avec le grand black. C'est que notre discussion virait presque au débat en fait. Incroyable, non ? Là, aucun doute possible, il aimait toujours le foot malgré l'incident du ballon crevé. « Non, mais mes potes et moi, on a crevé l’œil du barbier. » Hm, je n'en attendais pas moins de lui à vrai dire. Crever l’œil du type qui avait crevé son ballon, belle vengeance. Je faisais pitié moi avec mes bourreaux jetés dans la benne à ordures du lycée. Mouais. D'un autre côté je n'étais pas dérangé moi, et je n'avais jamais levé la main sur une femme. Il ne pouvait pas en dire autant le grand black. Non, il était certain qu'il avait fait des choses dont, à l'heure actuelle, il n'avait vraiment pas de quoi être fier. « C'est con qu'il n'y ait aucun ballon ici. On aurait pu s'improviser une p'tite coupe du monde, et tout... » Bah quoi, je faisais ça quand j'étais gosse moi, je me rêvais grand joueur de foot et je killais tout le monde aux tirs aux buts. Ma spécialité. Avec les tricks, bien sur. Non vraiment, si il y avait vraiment quelque chose qui nous manquait à tous ici, c'était un ballon de foot. Et je n'en démordrais pas. C'était inadmissible. « Non attends, j'te vois venir à quinze kilomètres. Y'a pas moyen de se servir de ma tête comme ballon, je t'arrête tout d'suite. » Je commençais à le connaitre, le bonhomme. Il n'aurait en effet pas été étonnant qu'une telle idée lui ait traversé l'esprit. Il était tordu, je vous dis. Mais au fond je le trouvais... sympa.

Vous voyez vous, les deux gamins qui sont entrain de se comparer à Cristiano Ronaldo ou à Messi, ce genre de gamins qui n’ont rien à faire de leur vie et qui sont entrain de relater le palmarès de leurs joueurs favoris, leurs exploits, leurs dribbles, leurs charmes, leurs styles vestimentaires, leurs sponsors, leur but du week , leur nouvelle coupe de cheveu, tout ceci dans une cours de primaire avec chacun un maillot de foot avec flocage, les débats inspirant la rivalité, les cris qui s’élèvent pour un joueur, d’autre pour un autre ; genre ces gamins coupe Justin ou Neymar que t’arriverais à repérer facilement à cause de leurs shorts de foot qui ne dépassent même pas la cuisse et leurs mercurials d’une couleur rose fluo ou une couleur trop flashy signée par un motif trop extravagant pour attirer l'attention… fin c’est plutôt ce qu’on est maintenant, des gamins de cet échantillon, qui parle foot alors que les producteurs veulent voir en nous une discussion sur le sexe, la baise, les vagins et autres choses que moi et monsieur visitons chaque jour. Parler de la merde, puis de moi, puis de sa salope de femme et son connard de père, c’était négligeable comparé à ce qu’on est entrain de débattre. D’une autre manière, on est entrain de s’échanger des baffes, genre mon joueur est meilleur, le tiens est plus naze et ça continue, et ça ne s’arrêtera jamais vu que le débat est long, même très long. « T’es con Boateng c’est un latéral gauche, lui il ne marque pas, son job c’est d’éviter qu’un gros connard marque contre lui. » C’était clair non ? C'est que je suis pas très doué en science communication et mes phrases sont hachés, du coup ça me permet pas de m'exprimer comme je le veux, c'est à dire, pleinement... Eh oui j'suis limité les gars. Pour moi là j’viens de l’achever, KO le mec il va pas se relever après, comme lui il vient de m’achever lorsqu’il m’a débité que son Klose est une machine à marquer, là j’respecte vu qu’il a vu juste avec ses statistiques, et aussi Mario, super Mario qui me fait rappeler mon Mario Balotelli, impulsif et un point d’exclamation quant à son rendement avec la squadra, Ghanéen lui aussi mais qui joue en Italie, mon second profil atypique… Dire que tout ses ghanéens qui immigrent vers des nations et qui sont entrain de briller, comme Boateng, Balo, Welbeck et moi d’ailleurs… « T’es pas con petit Kinder. » Dans mon langage bizarroïde ça veut dire : T'es pas mal dans ton genre gros. J’viens de trouver mon frère les gars, il est là, et il est pas con, culture foot bien sûr. Il me sort qu’il aurait bien aimé organiser une coupe, et là j’ai envie de lui sauter dessus tellement j’ai eu la même idée. Une coupe du monde avec un ghanéen, un allemand, trois français, une italienne, une conne brésilienne ou philippine je sais plus, et treize irlandais j’crois ça le ferais, ça le ferais largement. Dommage qu’il y’a pas de ballons, mais j’crois que je peux nous fournir ça, pas nous le fabriquer non, mais obliger les producteurs de se soumettre à nos exigences... Y'a un con qui a commandé une nouvelle brosse à dent et on la lui a ramené, donc j'vois pas pourquoi on nous donnerait pas notre foutue babal. « Le ballon ils peuvent nous le fournir. Mais je sais que tu veux pas, t’as rien dans les jambes… » Ouais p’tits Kinder à peur qu’on nous parachute un ballon et qu’il ne sache quoi faire avec… Je le sens c’est un poulet avec des paroles c’est tout… Ma spécialité à moi : les dribbles, les passements de jambes et les coups francs. Mon seul problème, je blesse beaucoup les autres dans mes interventions un peu trop sévères, mais chez nous, rare ou on utilise les règles, donc je m’y suis habitué et jouer de cette manière et devenu un code de vie. Puis là, il m’arrête… Comme s’il lisait dans mes pensée… Sa tête, on aurait foutu un ballon, mais non, y’a un détail qui lui échappe. « Non ta tête est vide. Nous faut quelqu’un avec une grosse tête. » Soyez pas con, j’veux pas jouer avec un ballon qui flotte, ça m’énerve, j’prefère que le cuire soit stable et pesant sur terre… Et quand je parle de grosse tête, je parle de… « Tu connais la blondie ? Valentina… Elle aurait fait un très bon ballon. » Sa tête est grosse, elle est lourde c'est de la qualité moi j'dis. Je m’étends sur le sol. Valentina, un ballon… ouais ça le fait ça. « On lui arrache les cheveux pour pas que ça nous gêne dans les dribbles… » J’pense aussi aux procédures… Donc lui arracher les cheveux… quoi d’autre ? Bah oui je prends les choses très à cœur moi… Donc… Mais à cet instant, mes idées ingénieuses furent coupées par une brunette et un vermisseau de taille moyenne, nu, déambulant dans le parc… Ils sont vraiment cons ses habitants… Vous voyez, comparé à eux, je suis pas un taré j’vous jure. « Il a une petite bite le gars. Il la cache comme un noob. » Là dans la logique des choses faut que je me marre mais je peux pas car j'ai pas les outils émotifs pour le faire. Bah ouais, s’il était fière de la montrer, il l’aurait pas caché non ? Fin là je parle à Petit Kinder qui est censé être mon frère, donc… J’pars du principe qu’il a un pénis de taille moyenne, ouais… moyenne car je crois pas qu'il m'arrive à la cheville, la mienne si, elle arrive à ma cheville, ou presque... Fin j'exagère un peu mais, vous pouvez demandez à Irène, elle vous dira... Big up Irène, ça fait plaisir...

Notre discussion avait fini par s'orienter sur le football - eh oui, entre hommes, un vrai classique. Une passion que nous semblions partager, le grand black et moi. J'en étais pas forcément ravi, mais pour une fois que je trouvais quelqu'un avec qui en parler, je n'allais quand même pas m'en plaindre. Et ça parlait joueurs allemands, bien entendu, car autant parler des meilleurs. Klose, Boateng ; chacun son joueur fétiche. « T’es con Boateng c’est un latéral gauche, lui il ne marque pas, son job c’est d’éviter qu’un gros connard marque contre lui. » Il venait de me traiter de con, sérieusement ? Mais pourquoi il s'obstinait avec son Boateng de malheur ? Et qu'est ce que j'en avais à foutre qu'il soit latéral gauche d'ailleurs ? Klose était attaquant, ce qui n'avait rien à voir certes, mais moi je n'en faisais pas toute une histoire. « J'te permets pas. Et puis Philipp Lahm est aussi latéral gauche et lui ça l'empêche de marquer tu vois. » Au Bayern notamment. J'aimais pas particulièrement Lahm mais c'était le premier nom de défenseur latéral gauche allemand qui m'était venu sur le moment. Alors pour cet exemple, il conviendrait parfaitement. De toute façon dans ma tête c'était clair et net, le type à surveiller cette année c'était Mario Gómez. La nouvelle star allemande du ballon rond, oui mesdames. « T’es pas con petit Kinder. » Oh mon dieu, devais-je le prendre pour un compliment ou ?... Bah ça ne semblait pas bien méchant d'un autre côté, hein. Donc je n'étais pas con. Mais ça je le savais déjà bien sur. Après, peut-être qu'il venait juste de s'en rendre compte en fait. Comme on dit, mieux vaut tard que jamais. Il y avait mis le temps mais l'évidence avait fini par lui sauter aux yeux. « Tu m'apprends rien mon gars. » Eh oh, j'étudiais le droit moi monsieur, sans parler du fait que lorsque je n'avais pas la tête entre les cuisses d'une demoiselle, j'avais les yeux rivés sur un livre. Oui je sais, ou comment passer d'un extrême à l'autre. Bon, n'empêche que je me serais bien fait une petite coupe du monde avec le grand black. Enfin n'importe quoi si c'était encore du foot. Genre, un match Allemagne-Ghana ou un duel Klose/Boateng. Oui mais voilà, nous n'avions pas de ballon. Comment jouer au foot sans ballon, je vous le demande ! C'était comme qui dirait... problématique. « Le ballon ils peuvent nous le fournir. Mais je sais que tu veux pas, t’as rien dans les jambes… » Je ne voulais pas jouer au foot, ou je ne voulais pas demander un ballon à la prod' ? Dans les deux cas il se gourait, j'étais chaud pour l'un comme pour l'autre. Je me contentai de lever les yeux au ciel. Moi, rien dans les jambes... On aura vraiment tout vu, et puis à en juger leur longueur, franchement... Mais je le voyais venir avec ses idées tordues. Ma tête ne ferait pas office de ballon, non, y'avait pas moyen. « Non ta tête est vide. Nous faut quelqu’un avec une grosse tête. » Mais il avait pas bientôt fini de me rabaisser sans cesse ? Putain, le gars il savait même pas à qui il parlait là. Et c'était peut-être mieux quelque part - y'avait certaines choses qu'il ne valait mieux pas qu'il sache me concernant. Pas tout de suite du moins. « Oh s'te plait, j'suis sur que si je tapote sur le haut de ton crâne, ça sonne creux. » Si je n'avais rien dans la tête, alors c'était aussi son cas. « Tu connais la blondie ? Valentina… Elle aurait fait un très bon ballon. » J'ouvre de grands yeux. Je suis même pas surpris, je sais juste pas comment réagir à ça. Valentina, grosse tête, ballon de foot ? Cette équation ne me disait rien à vrai dire. « On lui arrache les cheveux pour pas que ça nous gêne dans les dribbles… » Ah mais non, j'avais pour principe de ne jamais faire de mal aux femmes. Je mis alors mes mains dans mes poches, avant de ne rétorquer « Ah nan nan nan c'est mort. Mais toi vas-y, je t'en pries. Tu touches ne serait-ce qu'à un de ses cheveux et tu vires. Ils attendent le moindre faux pas de ta part pour te dégager. » Et il ne me manquerait pas, que ce soit bien clair. Ou alors juste ses analyses footballistiques mais c'est tout. Entre nous, je crois même qu'il ne manquerait à personne. Nous n'eûmes même pas le temps de résoudre l'affaire du ballon manquant que deux protagonistes traversèrent le parc devant nous - Nora, suivie de près par un Ennio des plus dévêtus. En fait il était à poil. « Il a une petite bite le gars. Il la cache comme un noob. » Hum, je ne comptais pas aller vérifier. Mais je voulais bien le croire, car en effet le garçon semblait bien mal à l'aise en tenue d'Adam. À croire qu'il n'avait pas à être fier de ses attributs. Tout le monde n'avait pas ma chance. « J'sais pas si il en a une petite, j'veux pas le savoir d'ailleurs, mais bordel y'a vraiment pas de viande sur l'os. » Pas le moindre muscle, pas le moindre bourrelet. Ce type ne devait juste rien bouffer. Regardez-nous avec nos carrures à la Rocky, et regardez-le. La comparaison n'était même pas faisable là. Les deux loulous étaient déjà loin à l'heure actuelle, et je reportai finalement mon attention sur le grand black. « Tout le monde n'est pas outillé comme Andreas, hein. » Petite référence au cobra que j'avais dans le slip. Moi, vantard ? Oh, juste un peu. Faut dire, j'avais aussi de quoi me vanter justement. Et je ne ratais jamais une occasion pour, d'ailleurs. C'était aussi ce qui me caractérisait ça, la fanfaronnade.