VALENTINA

Mon ipod branché, mes oreilles à l’affût du moindre son s'en échappant, reliées à des oreillettes, j'avais revêtu ma tenue de sport, soit un simple débardeur blanc et un pantalon jogging en laine, gris pale et bien entendu des baskets blanches. C'était la première fois que je décidais de me remettre à mes jogging matinaux, sauf que pour le coup, j'avais choisi de le faire la nuit tombée, lorsque les habitants tomberaient de sommeil. C'était peut-être étrange, je dois vous l'avouer, mais j'étais souvent bien plus productif le soir que le jour en lui même, c'est d'ailleurs certainement pour ça que j'excellais en tant que serveur, lorsque les salles se tendaient à être pleines. Oui, dans ma vie, je jonglais avec pleins de jobs, que ce soit livreur, serveur, barman, ou même plombier amateur, j'avais réellement tout fait. Sauf curer les chiottes, non ça je ne m'y résoudrais jamais, j'avais une certaine dignité due à mon milieu de naissance. Mais puisque j'avais tout quitté, je me devais maintenant d'être polyvalent, de maîtriser la moindre chose, puisque je vivais seul la plupart du temps. Mon passage dans la rue, dormir sous un carton m'avait très certainement aidé, quelque part, peut-être que cela m'avait renforcé, peut-être que j'me sentais mieux maintenant, que plus rien ne pouvait m'atteindre. Et peut-être n'était-ce pas forcement une bonne chose au final. Chacun a ses faiblesses après tout, les miennes ne sont que parfois trop visibles. Dévoré par la musique dans mes oreilles, je traversais la forêt à vive allure, rien ne pouvait m'arrêter, j'tranchais l'air comme un sabre, d'enjambée en enjambée, j'avalais les sentiers qui se dressaient devant moi. J'étais instoppable.

Elle était parti dans la forêt en fin d'après midi vers 18h00 peut être. Malo lui a prêter un livre, de la littérature française. Guy de Maupassant. Il lui a assuré qu'elle aimerait, ça fait bien longtemps qu'elle n'a pas lu de livre en français, alors elle était un peu dubitative sur l’exercice tout en étant excité à l'idée de s'y mettre pour voir si elle n'a rien perdu. Parce que parler français ça va, lire du français d'un bouquin de grande littérature c'est autre chose. Elle l'a déjà fait il y a quelques années en lisant du molière ou du Zola. Maupassant, elle connaît de nom mais n'a jamais jeté un coup d’œil à Bel Ami. Ce sera sa lecture de l'après midi. Elle s'engouffre dans la forêt et une fois avoir trouvé un bon endroit pour pouvoir s'y poser elle s'adosse à un arbre. Elle ouvre le livre et commence la première page. Elle ne peut pas donner une grande opinion de la chose sur deux page, tout ce qu'elle peut dire c'est que c'est facile à lire pour son cerveau plurilingue. Arrivé à une dizaine de page de la fin, elle est prise d'un coup de barre pas possible. Elle ferme le livre, baille fortement et adosse sa petite tête blonde sur l’écorce de l'arbre. Elle laisse ses paupières lourdes se fermer doucement et se laisse bercer par les odeurs de la forêt et la petite brise qui chatouille son nez. Rapidement, trop rapidement.. elle s'endort. Cinq. C'est le nombre d'heure durant lesquelles elle sombre dans les profondeurs d'un sommeille sans fin tel la belle au bois dormant. Son corps est tombé sur le coté et ses cheveux sont entremêlées à des feuilles et à des herbes. C'est son nez qui la réveillé, une touffe d'herbe la chatouille depuis quelque temps maintenant. Elle éternue et maintenant elle est réveillé. Elle à perdue toute notion du temps et de l'espace, elle se retrouve dans le noir dans une forêt qui d'un seul coup devient très inquiétante et surtout seule. C'est grâce au livre et sa couverture de cuire qu'elle se rappelle qu'elle est dans fake lover et non de la projet Blair Witch. Elle se lève précipitamment ramenant avec elle tout un tas de feuille dans ses cheveux et collé à son jean et à ses chaussures. L’œil hagard elle cherche un point de repère, le sentier.. oui le sentier. Elle commence à courir et le trouve rapidement trop rapidement. Elle se retrouve percuté par elle ne sait quoi et propulsé à peu être un mètre sur le sol. Un coureur nocturne, elle vient de coupé la route à un coureur nocturne. « Ouch. » dit-elle dans un souffle. Elle regarde le fameux coureur et quand elle se rend compte que sa vision est troublé d'un oeil et clair de l'autre elle comprend qu'une lentille vient de se perdre dans la forêt. « Désolé. » dit-elle. A l'inconnu qu'elle ne reconnaît pas avec ce noir. Oui elle s'excuse, lui n'a pas bougé d'un poil elle.. elle est au sol.

Je tranchais tout ce qui se dressait devant moi, laissant même une branche me fouetter le visage un instant, ce qui me fit plisser de l'oeil, manquant par la même occasion de perdre l'équilibre. Pourtant rien ne pouvait maintenant m'arrêter, rien ou presque. Oui mais voilà, ce que je ne m'attendais pas, c'était cette énorme masse noire me percutant. Enfin énorme, elle m'avait parut comme telle certainement à cause de la vitesse à laquelle je venais de lui rentrer dedans.. ou qu'elle venait de me rentrer dedans... Enfin voilà, maintenant la masse noire prenait forme après s'être retrouvée à terre. et un point pour Jamie-l'éclair -référence stupide et enfantine, mélangeant une sorte de buzz l'éclair et flash, vous savez, le héros dans x-men, ok j'me tais. Je secoue un instant la tête comme pour me remettre de mes émotions lorsque la masse noire se met subitement à s’éclaircir, dévoilant de longs cheveux blonds qui aussi étrange que cela puisse être, me semblaient familiers. Et puis bientôt, elle parlait. « Désolé. » là, je reconnus la voix de l'innocente Valentina alors que ses traits continuaient à se dessiner sous mon oeil interloqué.Je me baissais alors à son niveau, lui tendant la main pour l'aider à se relever. « C'est moi qui suis désolé, j'aurais du mieux ouvrir l'oeil. » et j'le pensais. Je veux dire, quel abruti s'amusait à courir à presque minuit du soir sans même regarder où il va et où il pose les pieds ? Au moins ça me servirait de leçon tien, j'avais limite envie de me fouetter là. « Tu vas bien ? » je marquais une légère pause avant de froncer un instant les sourcils, fermant mes yeux « Bien entendu qu'tu vas pas bien, je viens de te foncer dedans, j'suis stupide, désolé. » ouais vraiment stupide, y'avait que moi pour sortir des absurdités de la sorte. « Tu faisais quoi toute seule ici ? » et aussitôt, je pensais à débrancher mes écouteur et éclairer l'endroit grâce à mon ipod histoire de s'y retrouver. Bon, comme quoi, j'étais pas totalement inutile.

S'endormir dans la forêt c'est franchement stupide vous ne trouvez pas ? Et bien ça touche même les plus intelligents d'entre eux, même la plus jeune prix nobel au monde. Alors.. c'est peut être pas si stupide que ça au final. Ce qui est bête c'est de ne pas regarder ou on va de se sentir effrayé part une forêt noire, pas des bruits inquiétant et de finir part percuter ou se faire percuter c'est un peu flou part une espèce de fuser. Elle se retrouve au sol sans vraiment voir ce qui il s'agit elle s'excuse immédiatement parce que c'est dans sa nature. « C'est moi qui suis désolé, j'aurais du mieux ouvrir l'oeil. » Dit-il en s'approchant lui tendant sa main. Elle le reconnaît c'est un des frères là. Jamie elle croit. En faite c'est un totale inconnu pour elle. A part le commentaire sur sa possible virginité qu'il a posté sur un blog elle n'a jamais vraiment eu affaire au jeune homme. « Il fait nuit. » dit-elle timidement pour lui dire qu'au final même s'il avait fait plus attention il ne l'aurait certainement pas vu. Elle attrape sa main non sans hésitation et le laisse l'aider à se relever. Elle passe une main dans ses cheveux et se rend compte qu'elle a des feuilles au bruit que produit le contact de sa main avec sa chevelure blonde emmêlé par sa sieste impromptue. « Tu vas bien ? » Elle va bien, elle cligne de l'oeil droit à cause de sa perte de lentille.  « Bien entendu qu'tu vas pas bien, je viens de te foncer dedans, j'suis stupide, désolé. »  Elle arque un sourcil pourquoi il dit qu'il est stupide ce n'est pas une chose à dire même si c'est le cas. Et elle doute que ce soit le cas. Elle plisse ses lèvres. « Je vais bien, j'ai juste perdu une lentille, ne t'inquiète pas. Et toi rien de casser ? » dit-elle avec douceur. Bon ok c'est pas son petit corps qui risque de lui faire mal mais on sait jamais.. Elle continue sur le même ton. « Tu n'es pas stupide. » Non il ne l'est pas. Elle ne le connaît pas mais elle est certaine qu'il n'est pas stupide. Elle sourit. « Tu faisais quoi toute seule ici ? » Lui demande-t-il éclairant les alentours de son ipod. Elle hausse les épaules, c'est stupide ce qu'elle faisait. D'ailleurs son livre ? Enfin le livre à Malo il est passé où ? Elle baisse la tête pour essayer de le retrouver remettant ses cheveux blond derrière son oreille. « Je... je lisais et je me suis endormie. » dit-elle toute penaude c'est un peu stupide oui. « J'ai perdu le livre en plus d'une lentille, tu m'aide ? » dit-elle relevant sa petite tête blonde vers le jeune homme.

« Il fait nuit. » me répondit-elle comme pour m'excuser. Paroles qui me firent sourire, un de ces sourires gênés, ne sachant réellement trop comment interprété ça en fait. Faut dire que foncer dans quelques un parce qu'on est trop obnubilé par sa musique, c'est très moyen, vous ne trouvez pas ? J'avais du mal à m'excuser. Ouais. Je l'aide à se relever avant de passer une main sur mon pantalon, comme pour chasser les quelques poussières qui sont atterries dessus. Un sourire éclaircit mon visage lorsque je vois la jeune femme se battre avec sa chevelure, essayant de chasser les feuilles qui s'y sont perchées. Innocemment, j'en saisissais une placée non loin de son oeil clignotant et la lui retirait délicatement. « Voilà. » finalement un de ses sourcil s'arque à mes prochaines paroles alors qu'elle ne tarde pas à reparler « Je vais bien, j'ai juste perdu une lentille, ne t'inquiète pas. Et toi rien de casser ? » je baisse mon regard, balayant mon corps des yeux avant de les reposer dans ceux de la jeune femme, haussant les épaules. « J'crois que ça va. » me contentais-je de dire. Après tout c'était elle qui s'était retrouvée sur le sol, pas moi non ? Alors à moins que je ne sente pas encore l'os de ma jambe droite s'être brisé, j'pense que je pouvais m'en remettre. « Tu n'es pas stupide. » continua t-elle. Je fus dans un premier temps surpris, puis finalement, un léger et timide sourire avait trouvé mes lèvres, une sorte de remerciement muet de ma part, ne me voyant que très mal reprendre la parole pour lui apporter de nouveaux arguments, comme quoi elle se trompait. Car oui, j'en avais un paquet. « Je... je lisais et je me suis endormie. J'ai perdu le livre en plus d'une lentille, tu m'aides ? » « C'est ma faute si tu les as perdu, bien entendu que j'vais t'aider. » continuais-je avant de reprendre « Et puis... j'ai d'la lumière ! » magicien avec ça, j'vous jure. Je commence alors à éclaircir le sol tout en m'agenouillant, pensant que la lentille serait très certainement plus importante que le livre en lui même.