Tweedy, une bête de mode ? Ah non, certainement pas. Il suffit de la regarder une demi-minute pour se rendre compte qu'elle n'avait pas le moindre goût vestimentaire. Okay, il pouvait lui arriver de porter quelques fringues pas trop hideuses, mais c'était assez rare malheureusement. Car la plupart du temps, il fallait bien admettre qu'elle ne faisait pas beaucoup d'efforts pour être présentable. Et croyez bien qu'elle l'assumait, puisqu'être une jeune femme particulièrement fashion ne l'intéressait pas le moins du monde, si vous voulez savoir. Elle était comme elle était, avec son style bien à elle, et que ça plaise ou non aux autres, ou en tout cas à Andreas, elle s'en fichait pas mal pour dire vrai. Par la suite, voilà que la jeune femme en était venue à parler, une fois encore, de l'homme parfait selon elle. Décidément, elle allait finir par croire que ça intéressait véritablement Andreas, puisque c'était la seconde fois en une semaine qu'elle en discutait avec le jeune homme. Curieux. Il sembla alors se moquer d'elle quand elle lui fit part de sa vision du corps agréable chez un homme : un corps ni trop menu, ni trop musclé. « Tu sais Andreas, plus j'apprends à te connaitre, et plus je te soupçonne d'embrasser les miroirs, si tu vois ce que je veux dire ... » Oh oui, bien sûr qu'il voyait où elle voulait en venir. Du moins, elle l'espérait pour lui s'il ne voulait pas lui donner raison quant à sa précédente remarque au sujet des muscles et de ce qui manquait probablement à ceux qui en étaient trop pourvus, hm. En tout cas, Tweedy se réjouissait véritablement du fait que son camarade ne prenne pas mal les petites piques qu'elle pouvait lui adresser, et qui n'était évidemment pas énoncées dans le but de le blesser. Un sourire prononcé gagna alors les lèvres de la petite brune. « Et bien, je ... merci. Je ne suis pas du genre à prendre de telles choses au sérieux, mais ça me fait très plaisir d'être appréciée. Ma sympathie à l'égard de mes camarades semble réciproque, et c'est plaisant à constater. » Oui voilà, donc si Tweedy n'était pas du genre à boire à son statut de "candidate la plus populaire", elle se réjouissait tout de même d'être à priori appréciée au sein de ce jeu. Quant à son rangement, et bien, il est vrai qu'il prenait un peu de retard ... « Ça, c'est de ta faute. Tu me distrais. » Ah ben oui, c'est tellement commode de reporter la faute sur les autres, hein. « Pour te faire pardonner, tu te dois de me donner un coup de main. » Et s'il osait refuser, et bien, ça allait barder. Elle ne savait pas encore comment, mais elle le lui ferait payer. Absolument.

Son idéal masculin ? Tout le contraire du type que j'étais. Elle ne portait pas d'intérêt particulier aux muscles, et donc peu à l'apparence. Dommage. D'un autre côté, les beaux mecs, on en trouvait pas partout en Irlande. On en trouvait même très peu, et l'effectif des candidats masculins de cette saison en était la preuve. Les beaux gosses, ils étaient contraints d'aller les chercher jusqu'en Angleterre, et encore fallait qu'ils soient allemands pour avoir une belle gueule et une tête bien remplie. « Tu sais Andreas, plus j'apprends à te connaitre, et plus je te soupçonne d'embrasser les miroirs, si tu vois ce que je veux dire ... » Bah ouais, j'étais du genre vaniteux, et alors ? Où était le problème ? Il n'y avait aucun mal à s'aimer un peu plus que la normale. Cela traduisait juste d'une très grande confiance en moi, et donc d'un bien être. Je ne me reprochais rien, et les autres devraient faire de même au lieu d'émettre critique sur critique, jugement sur jugement. « Je vois parfaitement ce que tu veux dire. Et je te donne même raison. » Oui, je ne m'en cachais pas, Tweedy voyait clair dans mon jeu. En même temps, qui ici n'avait pas encore remarqué mon très grand narcissisme ? Mais au fond, Tweedy et moi on se taquinait plus qu'autre chose. Comme elle le précisait elle-même, cette demoiselle n'était aucunement méchante. Bien au contraire, Tweedy était adorable et pas qu'à mes yeux. Après tout, elle n'était pas la plus populaire du château pour rien. « Et bien, je ... merci. Je ne suis pas du genre à prendre de telles choses au sérieux, mais ça me fait très plaisir d'être appréciée. Ma sympathie à l'égard de mes camarades semble réciproque, et c'est plaisant à constater. » Tu m'étonnes. Se savoir populaire, c'est en quelque sorte se savoir en sécurité. Quelqu'un d'apprécié par tous a très peu de chances de se retrouver nominé. Mais je m'en réjouissais pour elle, honnêtement. Personne ici ne méritait ce titre sinon elle. « Mais tu t'y attendais ou pas du tout ? » Parce que bon, on le savait tous ici que Tweedy était d'une gentillesse inégalable. Alors je pense qu'une telle place lui revenait de droit, en toute légitimité. Moi en tout je n'avais aucunement été surprise de la voir en haut du classement... comme je n'avais pas non plus été étonné de me voir en bas de celui-ci. Logique, toujours. Mais au fait, qu'en était-il du rangement qu'elle se devait d'effectuer cet après-midi, hm ? « Ça, c'est de ta faute. Tu me distrais. » Bah voyons, maintenant c'était de ma faute. J'eus un léger rictus. « Pour te faire pardonner, tu te dois de me donner un coup de main. » Et à l'entente des propos de Tweedy, mon rictus se transforma bientôt en un rire des plus francs. Elle était... sérieuse là ? « Te... donner un coup de main ? Je crois pas, non. Et puis tu te débrouilles très bien toute seule, je t'assure. » Attendez, j'étais pas venu pour l'aider, moi, à la base. Surtout qu'il était question de ranger les affaires des autres, et ça je me l'interdisais formellement. Dans la mesure où certains se permettaient de foutre du fromage blanc dans mes chaussettes, j'allais peut-être éviter de rendre ce genre de services.

Bien sûr qu'Andreas était du genre à embrasser les miroirs. Chez Tweedy, ou disons dans son langage si particulier, cela signifiait que ce jeune homme s'aimait tellement qu'il serait tout à fait capable d'embrasser son reflet dans le miroir. Effectivement, Tweedy le soupçonnait d'avoir de l'amour propre à revendre, ce qui n'était pas vraiment une bonne chose à ses yeux. Après tout, cela le faisait passer pour un grand narcissique, et les narcissiques n'étaient jamais très bien vus par Tweedy, c'était l'évidence même. Heureusement qu'elle le trouvait attachant en fin de compte, parce que sans ça, elle lui aurait très vite fait comprendre qu'il l'horripilait, ce qui n'était donc pas le cas. « Du moment que tu assumes ce que tu es, c'est une chose qu'on ne peut pas tellement te reprocher. » Voilà, du point de vue de Tweedy, toute personnalité était acceptable - même la pire - tant qu'elle était admise et assumée. Du coté d'Andreas, c'était bel et bien le cas. Le jeune homme enchaina ensuite en lui parlant du fait qu'elle avait fini première à la côte de popularité, ce qui faisait visiblement d'elle la candidate la plus populaire. Très honnêtement, Tweedy ne savait pas tellement comment prendre la chose, n'étant pas le moins du monde habituée à être ainsi appréciée. Au moins, pour une fois, l'affection qu'elle pouvait donner lui était rendue, et c'était grandement agréable évidemment. « Non, je ne m'y attendais pas. Évidemment, comme tout le monde, j'espérais être appréciée au sein de ce jeu, mais tout cela m'a beaucoup surpris tout de même. Je n'aurais pas pu m'attendre à tant d'affection. » Et c'était bien vrai. Tweedy ne s'était évidemment pas attendue à finir première. Comment l'aurait-elle pu, sachant qu'elle doutait jusqu'ici d'être appréciée par la majorité des candidats ? C'était l'un de ses majeurs défauts : le fait de douter de tout en permanence. Bon, avec tout ça, le ménage de Tweedy prenait beaucoup de retard. Pour preuve, ça n'avançait plus depuis qu'elle discutait avec son camarade. Du coup, il pouvait peut être l'aider, histoire de se faire pardonner ? Sauf que non, Monsieur ne semblait pas très partant. Comme c'est étonnant, hein. « Roh allez, à deux ça ira beaucoup plus vite, et tu pourras retourner vaquer à tes occupations ... » reprit-elle alors, le suppliant quasiment du regard. Est-ce que ça suffisait ? Hm, pas sûr. « ... par pitié Andreas, aide moi, je n'en verrai jamais le bout toute seule. » Là, ça devrait suffire.

On ne pouvait trouver plus narcissique que moi en ces lieux. Je le reconnaissais moi-même d'ailleurs. Tweedy avait parfaitement cerné ma personnalité parallèlement à ça, en supposant que j'étais du genre à embrasser les miroirs. Mais parfaitement madame, d'ailleurs j'étais éperdument amoureux de ma propre personne, également. Non non, sans déconner. « Du moment que tu assumes ce que tu es, c'est une chose qu'on ne peut pas tellement te reprocher. » Ah mais j'assumais tout, absolument tout madame. Elle pouvait en être certaine, ça ne serait pas demain la veille qu'on me verrait regretter quelque comportement que j'aurais pu avoir, ici ou ailleurs. Et ma façon d'être me convenait à moi, qu'on se le dise. Si elle gênait quelqu'un, c'était les autres. Et l'opinion des autres n'étant pas la mienne, je n'avais juste aucune raison de m'attarder sur celle-ci. « C'est une chose qu'on ne peut pas du tout me reprocher, tu veux dire. » Cherchez-pas, j'aimais bien avoir le dernier mot. Et concernant sa popularité, comment vivait-elle le fait d'être la plus appréciée de tout le château ? Bien, visiblement, car elle rayonnait littéralement. Après, restait à savoir si elle s'y attendait ou si, au contraire, tout ceci était arrivé comme un cheveu sur la soupe. « Non, je ne m'y attendais pas. Évidemment, comme tout le monde, j'espérais être appréciée au sein de ce jeu, mais tout cela m'a beaucoup surpris tout de même. Je n'aurais pas pu m'attendre à tant d'affection. » Elle semblait avoir la victoire modeste, mais qui en aurait douté ? Il s'agissait de Tweedy, ne l'oublions tout de même pas. Et la demoiselle n'était pas appréciée pour rien. C'était juste tout à fait logique à mon sens qu'elle se retrouve première. Vous connaissiez quelqu'un de plus altruiste ici, vous ? Non, on est bien d'accord. Donc cette place qui était la sienne me paraissait amplement méritée. J'esquissais un sourire, tandis que bientôt il fut question du rangement de Tweedy. Rangement qui n'avançait pas, depuis tout à l'heure. Elle me demanda alors de l'aider, et vous me connaissez... j'avais refusé. Eh oui. « Roh allez, à deux ça ira beaucoup plus vite, et tu pourras retourner vaquer à tes occupations ... » Le pire c'est que je n'avais vraiment rien d'autre à faire à une heure pareille. J'avais juste une flemme monstre. « ... par pitié Andreas, aide moi, je n'en verrai jamais le bout toute seule. » Rah merde, elle me prenait par les sentiments maintenant. Oh mais attendez, j'étais pas censé en être totalement dépourvu ? Ah bah là, désolé, mais y'avait pas moyen. Et si elle pouvait mettre fin à ses supplications, j'avoue que ça m'arrangerait. Dernière feinte, la montre invisible. Je fis alors mine de regarder mon poignet, totalement nu celui-ci, avant de ne relever rapidement la tête vers Tweedy, limite affolé. « Roh mais... mais tu as vu l'heure ?! Faut que j'aille voir... heu... faut que j'y aille quoi, mince ! » Quel acteur fantastique, vous en conviendrez. Je me saisis alors rapidement d'une chemise dans ma penderie, avant de ne faire un pas vers Tweedy pour déposer un baiser sur sa joue. Mon regard, sur l'instant, signifiait "désolé cocotte, mais tu vas devoir te débrouiller seule". Puis je quittai la pièce en trombe, sans ajouter un mot de plus. Sauve qui peuuut !

Sujet terminé pour Andreas.

Andreas, narcissique ? Ah non. Il n'était même plus narcissique à ce stade. Qu'était-il alors ? Et bien, à moins qu'on ait pensé à inventer le mot adéquate pour qualifier son attitude nombriliste et son (trop grand) amour propre, disons qu'aucun terme n'était pour le moment en mesure de décrire ce coté-ci de sa personnalité. En tout cas, Andreas était un sacré phénomène, un numéro à lui tout seul. C'est d'ailleurs bien pour cette raison que Tweedy s'était permise d'insinuer que le jeune homme devait être du genre à embrasser les miroirs, à savoir son propre reflet dans une glace. Oui oui, elle le pensait tout à fait capable de faire une pareille chose. Allez savoir pourquoi, elle visualisait même parfaitement bien la scène dans son esprit, hm. La réplique de son camarade ne manqua en tout cas pas de l'amuser, la poussant même à laisser échapper un petit rire. Ah la la. « Si tu n'existais pas, il faudrait t'inventer » répondit alors Tweedy, toujours quelques peu amusée. Par la suite, les deux jeunes gens furent amenés à évoquer la première place de Tweedy dans la côte de popularité. Comment l'avait-elle pris ? Et bien, très agréablement, vous vous en doutez. Bon, elle ne donnait pas beaucoup de crédit à ce genre de choses à la base, mais ça faisait toujours très plaisir de se savoir aimée, hein. Parce que du coup, elle avait l'impression que l'affection qu'elle pouvait porter à la plupart des candidats lui était rendue, et ça ne pouvait être qu'un constat fort agréable évidemment. En tout cas, elle était bien loin de prendre la grosse tête ou de prêter trop d'attention à ce genre de choses. Okay, c'était plaisant d'avoir le sentiment d'être assez populaire, mais elle allait s'en remettre et passer à autre chose, hein. Après tout, on assisterait assurément à un nouveau "sacre" chaque semaine, et elle ne s'accrocherait pas à la première place comme un chien à une côtelette de bœuf, hein. Ah non, clairement pas. Quant à ce rangement qui prenait décidément beaucoup de temps, ne pourrait-il pas être légèrement accéléré, ne serait-ce que par une maigre contribution de la part d'Andreas ? Bah oui, puisqu'il était là à ne rien faire, il pouvait très bien aider Tweedy à finir de ranger, non ? Mais voilà que, lorsqu'elle entreprit de le supplier de l'aider, le grand blond prétexta devoir y aller, utilisant l'heure pourtant des plus banales pour servir sa cause, et se tirer au plus vite. Bon, il prit tout de même le temps de déposer un baiser sur la joue de la jeune femme, mais roh, quel culot de la laisser en plan devant son rangement. Grr. « On ne peut vraiment compter sur personne, pff » soupira alors Tweedy, qui mit tout de même un bon quart d'heure avant de terminer de tout ranger. Note personnelle : se défiler la prochaine fois qu'Andreas aurait besoin de son aide. Eh ouais.