Tous les habitants doivent se réunir au salon !

Il y a quelques jours, Ennio a déclenché l'alarme des secrets. Il pense avoir découvert le secret d'Irène. A-t-il raison ? A-t-il tord ? Ennio, quel est ce secret ?

Décidément, Tweedy allait finir par penser qu'elle était en vaine en ce moment. Voilà deux révélations de suite où elle avait pu se rendre sans arriver en retard, ou même carrément à la fin. Miracle. Ainsi donc, la jeune femme n'avait pas tardé à s'installer sur l'un des canapés du salon. Elle comprit bien vite qu'Ennio avait buzzé Irène. Hm, intéressant. Ayant récemment obtenu une "information" sur le secret de cette dernière, elle était curieuse de savoir ce que leur camarade avait bien pu buzzer. Pour cela, il faudrait assurément attendre encore un petit moment, ne serait-ce que le temps que tout le monde daigne arriver. Quoi que, elle n'allait pas blâmer ses camarades, vu qu'elle arrivait une fois sur quinze à être à l'heure pour sa part, hm. Sagement, elle resta donc assise et guetta l'arrivée des autres candidats. L'impatience - mais surtout la curiosité - pouvait sans doute se lire sur le visage de la petite brune.

Cupidon aime bien nous faire chier juste avant le prime on dirait, parce que bon mine de rien dans deux heures on est supposé être tout beau, trop pimpants et surtout sur le plateau du prime. Alors c'est cool de nous coller une révélation, mais on se prépare quand nous ? Je vous le demande. Bref, j'vais quand même dans le salon, en remettant mon tee-shirt que j'étais sur le point d'enlever pour aller sous la douche. Je soupire, en espérant trouver de la place et surtout de l'eau chaude après la révélation. Elle concerne Irène et Ennio. Ah oui forcément, elle est nominée la nana alors sûrement qu'il prend ses précautions le chérubin. Je peux pas la saquer la petite Irène, néanmoins, j'suis curieux de savoir ce qu'elle peut cacher. Alors je m'installe sur l'un des fauteuils et attend qu'Ennio ne dévoile sa théorie. En espérant qu'elle ne va tout de même pas s'éterniser.

Et une nouvelle révélation, une. Une fois encore nous fûmes tous conviés à rejoindre le salon au plus vite pour assister à celle-ci, et d'ailleurs cette dernière concernait Irène. J'avais donc fait le déplacement, des questions plein la tête. La première était la suivante : qu'est ce qu'Ennio avait bien pu buzzer concernant la blonde ? Bah, je le saurais bien assez vite. Je fis alors mon entrée dans le salon, avant de ne m'asseoir près de Slavin et non loin de Tweedy. Ennio arriva peu après nous, et énonça son idée. « Alors je pense qu'Irène aurait eu un accident quelconque, aurait frôlé la mort, et après avoir compris que la vie ne tenait qu'à un fil, tout ça, elle aurait radicalement changé de mode de vie. Elle serait un genre miraculée, donc. » Ouais, alors là... Honnêtement, à mon sens c'était tout à fait possible. Et cela expliquerait d'ailleurs pas mal de choses. Mais je ne m'avançais pas, et n'étais sur de rien bien. Nous n'avions plus qu'à attendre la réponse de la principale intéressée pour en avoir le cœur net. Une chose était certaine, s'il s’avérait qu'il s'agissait bel et bien du secret d'Irène, ma façon de la voir ne serait plus la même à partir de ce soir.

Irène c'est à toi de répondre...

Un peu plus de deux heures avant le prime, alors que déjà, certains sont en train de se préparer, Cupidon annonce une réunion au salon. Une révélation, qui oppose Ennio à Irène. D’ordinaire, je ne suis pas tellement intéressée et me pointe à ces rendez-vous obligatoire un peu à reculons, mais là, comme ça concerne à la fois une personne dont je suis proche (Ennio) et une que j’apprécie moins (Irène), je ne peux m’empêcher d’être curieuse, et je me rends au lieu de rencontre dans les premiers, m’installant sur l’un des sofas, attendant que la révélation se fasse. J’écoute Ennio énoncée son idée. Hm, ce n’est pas bête… Maintenant, toute mon attention est portée sur la candidate. Que va-t-elle répondre ? Vrai, ou faux ?

Une nouvelle révélation a lieu. Pour une fois, je ne suis pas loin du salon. Je suis dans la cuisine entrain de me contacter un sandwich pour être exact. J’ai besoin de manger un peu avant le prime. Mais celui-ci n’étant pas tout à fait terminé, je décide de le laisser sur le plan de la cuisine pour rejoindre le salon. J’apprends que l’investigateur du buzz est Ennio. Tss, ça me donne envie de retourner à ma place. Mais non, je décide de rester puisque la personne buzzé est Irène. Je suis donc curieux. J’écoute attentivement sa piste. Je dois avouer être septique. Mais après tout, pourquoi pas. Je ne peux être sûr de rien dans ce jeu. Maintenant, j’attends un peu comme tous les autres candidats qu’Irène rende son verdict. Je décide alors de marmonner quelques mots dans ma barbe pour qu’elle accouche. « Allez Irène, montres nous tes fesses. Allez Irène, montres nous ton cul. Fais nous bander avec tes grosses fesses. Fais nous bander avec ton gros cul. » Bien évidemment, à part Andreas qui est assis juste à côté de moi, personne ne m’entends chantonner. Il vaut mieux d’ailleurs.

Une alarme retentissait. Ennio avait finalement confirmé son buzz. Je ne branlais rien sur mon lit, mais puisqu’il s’agissait de moi et qu’ils n’attendaient tous que moi, je pris tout mon temps. Evidemment autant les faire chier jusqu’au bout. Imaginez une seconde que je partais ce soir, je n’aurais pas eu temps de les emmerder une dernière fois. J’arrivais alors tranquillement faisant l’entrée la plus digne de moi, oui, en passant juste devant leur nez, bougeant mon cul qui s’écrasait dans le fauteuil face à Ennio, à qui j’adressais un sourire. « Alors je pense qu'Irène aurait eu un accident quelconque, aurait frôlé la mort, et après avoir compris que la vie ne tenait qu'à un fil, tout ça, elle aurait radicalement changé de mode de vie. Elle serait un genre miraculée, donc. » Mon sourire s’élargissait au fur et à mesure qu’il énonçait son idée. Mes yeux balayèrent l’assemblée, puis se posa sur mes mains, légèrement tremblantes. Mon sourire s’effaçait peu à peu. « Je ne vivais pas avant. » Commençais-je, en esquissant un sourire à moi-même, haussant les épaules. Finalement je posais mes yeux dans ceux d’Ennio. Je ne cherchais pas à les attendrir, à les faire changer de regard sur moi. Ca ne changeait rien : je restais une grosse salope, prête à les emmerder tous sans vergogne. « L’intitulé exacte de mon secret est : Un attentat m'a fait changer radicalement de vie. Je n’ai pas décidé d’abandonner mes études supérieures plus qu’excellente, d’une perspective de carrière brillante, tout ça pour me retrouver à mentir sur mon âge pour pouvoir danser au Crazy Horse. C’était insensé et évident. Le sept juillet 2005, j’ai survécu aux attentats de Londres. Le métro dans lequel je me trouvais avec ma meilleure amie a explosé. J’ai eu une partie de mon visage brûlé et des millions de morceaux de verres coincés dans ma peau. Ma meilleure amie a eu ses jambes coupées. Je ne m’en suis pas sortie indemne, mais vivante. Ca m’a ouvert les yeux. J’ai compris que la vie ne tenait qu’à un fil oui. C’est là que j’ai compris que je perdais mon temps, que ma place n’était pas à Science Po, que je pouvais vivre ma vie comme je l’entendais et que personne ne pourrait s’opposer à ça. M’amuser. Baiser… » J’avais toujours une sorte de sourire, entre mélancolie et joie. Personne ne pouvait comprendre ça, ce moment de libération que fut cet attentat pour moi. « Mais je n’ai pas simplement changé de mode de vie. J’ai radicalement changé. J’ai changé mon caractère. J’ai changé ma vision de l’avenir. J’ai changé ma vision de l’amusement. J’ai changé de centres d’intérêts… » Mes mains tremblèrent plus, parce que ce que je m’apprêtais à leur révéler était bien plus important que ça. Je ne voulais plus mentir, mais pour une fois, j’avais réellement peur de leurs regards sur moi. J’avalais ma salive, avant de me lancer, sentant mon cœur battre la chamade. « J’ai changé… de sexe aussi… »