Nominé... Le mot s’imprime dans mon crâne comme un tatouage visant à me qualifier aux yeux du monde. Nominé, ça rime avec Mal-aimé... J’imagine. Mais c’est pas ce qui me traumatise le plus... Je suis nominé, certes, mais je le suis face à Sive, Adie et Valentina. Pourquoi ? Pourquoi on m’impose ça ? Quelque soit le résultat de ce soir, je sais d’avance qu’il ne me conviendra pas. J’ai enfilé mes fringues les plus confortables et habituelles, mon jean fétiche, mes baskets hors de prix offertes par cupi pour je ne sais plus quelle soirée, et que j’enfile en partant du principe que je n’aurais pas tout perdu en sortant ce soir, et mon tee-shirt le plus loose possible... J’sais plus trop d’où il provient celui-ci, Rome ou Vérone, peut être. Et mon épée de Damoclès au-dessus de la tête, j’ai pris, pour la dixième et peut-être dernière fois, le chemin du bâtiment abritant le plateau... J’ai allumé une cigarette, j’ai fumé la cigarette, j’ai écrasé la cigarette, comme d’habitude. Et puis je suis entré dans l’enceinte, j’ai cherché Nora des yeux, comme d’habitude... Mais contrairement à d’habitude, pas dans le but d’aller la rejoindre sur l’un des canapés, non. Je l’ai juste fait par habitude, avant de poursuivre mon investigation à la recherche d'une tête blonde que je trouve facilement. J'allonge le pas dans sa direction, et m'installe à ses côtés, ma main venant directement se loger dans la sienne. J'veux pas te perdre.

C’était presque devenu une habitude que de passer le prime en compagnie d’Andreas. Si la semaine dernière, cela m’avait fait rudement chier, j’ai l’impression que pour ce prime-ci, sa présence ne m’incommoderait pas. À moins qu’il le veuille me chercher, je pense qu’il est même le seul avec qui je veux passer le prime. Autrement dit, les autres me sont tellement éloigné que, même si l’on s’est surtout engueulé jusqu’ici avec l’allemand, c’est bien l’une des personnes les plus proches de moi, dans le nid. C’est impossible à admettre, mais je le faisais quand même. Je le regardais alors s’asseoir à côté de moi, sans lui sourire, mais en ne montrant aucune hostilité pour une fois. « Dis quelque chose, n'importe quoi. » Je tournais légèrement ma tête vers lui, un sourire en coin pendant que je le reluquais, avant de lui répondre : « Quelque chose… n’importe quoi. » Bah quoi ? Il me dit de le dire ? Bon je savais qu’il fallait que j’arrête de rigoler parce que ça ne prenait pas avec moi, mais je me devais de le faire. Je tournais alors un peu ma tête sur le côté pour regarder les autres arriver, avant de reposer mon regard sur lui. « Qu’est-ce que Cupidon va nous faire faire ce soir ? »

Le quinze juillet, c'est une date particulièrement importante pour moi, une date qui à bouleversé ma vie à tout jamais. Ce qui fait que j'sois là aujourd'hui. Et quelque part je me dis que c'est sans doute pour cette raison que ce prime a une saveur particulière. C'est celui qui risque de faire changer ce que cette date importe pour moi. Y'a trois ans, je vivais un jour parfait, ce soir, ce jour était empli d'angoisse. Je me retrouvais sur le banc des nominés, avec des gens que j'appréciais énormément. Et quoi qu'il arrive, l'issue serait sans doute douloureuse. Alors pour marquer le coup, j'ai décidé de soigner ma tenue. Jeans, chemise cintré négligemment ouverte au col avec cravate noué librement, j'ai mis une veste par dessus tout ça, le genre de tenue que je n'aime pas habituellement. J'suis entré sur le plateau après la cigarette de circonstance. Celle qui m'aidera à ne pas afficher une mine de six pieds de long. J'entre, passablement tendu, mais j'fais comme si de rien était, j'sais faire ça, parfaitement. J'cherche ma partenaire, mais je ne la vois pas. Alors je m'installe et guette la porte.

J’avais remarqué la présence de Finnick, mais évidemment que je n’allais pas m’installer à ses côtés. Je n’étais pas suicidaire. En revanche je ne m’attendais pas à ce que Tweedy vienne me rejoindre. Je pensais qu’elle serait aller retrouver son petit ami. Mais non. Ce qui n’était pas forcément pour me déplaire, voyez-vous. Bien que je savais combien le jeune homme pouvait être susceptible, alors je n’avais pas tellement envie de créer de problèmes. M’enfin je n’allais pas jeter la jeune femme non plus. « Je boude toujours. Mais puisque tu es là, je viens t'embêter. » Mais elle boudait toujours, insista t’elle. Bien sur, c’était pour ça qu’elle venait à mes côtés. Très logique tout ça. J’esquissai un sourire. « J’avais félicité tes talents d’actrice, mais je crois que je t’ai surestimée finalement. T’es pas très crédible. » Même pas du tout. « D’ailleurs, il me semblait même qu’on était plus amis. » N’était ce pas ce qu’elle m’avait dit ? Ah oui très crédible la Tweedy.En attendant, les autres candidats arrivèrent peu à peu. Je lançai un sourire à Anabel, toujours aussi en beauté ce soir. J’aurais aimé qu’elle nous rejoigne, mais elle alla s’assoir un peu plus loin. Probablement qu'elle serait rejointe par Laoise à un moment donné ou un autre, on prenait les paris ?

Elle ne fait pas attention à qui entre, à ceux qui manque. Son regard se perd et se stoppe sur une petite lumière rouge qui émane d'un appareil non identifié de la production . Elle bloque, ne cille pas. Elle se transforme en poupée de cire. Sa respiration est si lente qu'on croirait presque qu'elle n'est plus capable de faire cette chose humaine et surtout vitale. Une main se glisse dans la sienne avec cette facilité réconfortante. Sans même regarder à qui elle appartient, elle la serre un peu plus parce qu'elle sait de qui il s'agit et parce qu'elle sait ce que cette main signifie. Elle veut pas le regarder parce qu'elle a arrêté de pleuré là et qu'un simple regard en sa direction pourra refaire partir la machine. Alors elle ferme les yeux, respire un peu plus fort et s’imprègne de sa présence. Comme si c'était la dernière fois. Le silence s'étire entre eux deux, elle en a besoin. Parce que chaque parole dite ce soir pourra être la dernière avant un long moment et qu'elle ne veut pas dire de banalité. Chaque parole devra être d'or ou d'argent. Elle finit par ré ouvrir les yeux et affronté son regard. Elle sent l'émotion la gagné mais la somme de s’arrêter là où elle est. Elle plonge son regard dans le sien une intensité nouvelle s'en émane. Elle veut lui montrer comment elle le voit, comme quelqu'un d'unique, de cher à son cœur. Elle l'aime, elle l'adore... et pas besoin de parole pour le lui montrer.

Parce que je ne souhaitais pas passer le prime seul et dans mon coin, et aussi pour m'assurer que j'avais bien gagné en maturité la semaine passée, j'entrepris de rejoindre Irène avant de lui demander de me dire quelque chose, n'importe quoi, histoire de vérifier qu'elle n'avait pas à nouveau perdu sa voix.« Quelque chose… n’importe quoi. » Le ton était visiblement donné, Irène était d'humeur joueuse et n'avait rien perdu de son humour. Pour changer, elle se moquait de moi. Mais ça va, c'était gentillet. Si ça restait comme tel, y'avait moyen pour qu'on passe une bonne soirée. Néanmoins je soupirai, comme pour lui faire comprendre qu'à la longue, ses petites blagues ne faisaient plus rire qu'elle. « Qu’est-ce que Cupidon va nous faire faire ce soir ? » Et alors quoi, j'étais supposé le savoir peut-être ? Je fis mine de réfléchir un instant, avant de tourner brusquement la tête vers elle comme pris d'une illumination soudaine. « Divorcer, probablement. » Vous saisissiez l'image ? Jeudi nous avions passé la soirée en robe de mariée et costard pingouin, alors pourquoi ne pas mettre fin à cette union, hm ? Okay, c'était pas prêt d'arriver. Reprenant mon sérieux, je rétorquai « Je sais pas, c'est aussi pour ça qu'on l'attend. Pour connaitre le programme de la soirée. » Il nous tardait à tous de savoir quel en serait le thème, si des rebondissements auraient lieu au cours de celle-ci... L'annonce de Cupidon ne tarderait probablement pas de toute manière.

Oui bon, Tweedy aurait sans doute été supposée rejoindre Finnick, mais elle n'avait pas nécessairement souhaité le faire. D'accord, ils formaient aujourd'hui un "couple" véritable, mais ça ne voulait pas pour autant dire qu'elle devait le coller sans arrêt, être sur son dos en permanence ... Non, certainement pas. Ainsi donc, elle n'avait pas souhaité prendre place à ses cotés, et était plutôt partie en direction de Keelan, à qui elle faisait plus ou moins la tête depuis quelques jours. Il faut dire qu'il n'avait pas été cool avec elle lors de leur dernière entrevue. Bah non, il avait carrément refusé de se montrer honnête avec elle, après avoir pourtant prôné l'honnêteté entre amis. Honteux, n'est-ce pas ? Parfaitement. Mais faut-il croire que Tweedy n'était pas si rancunière que ça, en fin de compte. Quoi que, si. Quand même. « Pas très crédible, dis-tu ? On pense à moi pour un oscar, mais je ne suis pas très crédible ? On voit que tu n'y connais rien ... » Oui, un oscar. Absolument. Tout le monde la croyait. « Oui, j'ai tiré un trait sur notre amitié. Tu n'avais qu'à être sincère avec moi. » Et donc ? Bah, elle restait là, assise à ses cotés. Elle lui faisait la tête, mais elle restait là. Oui.

Chers habitants du nid, Bonsoir,

Cupidon, dans son immense mansuétude, a décidé de vous permettre de gagner un peu d'argent. Il en a marre d'entendre Adie chouigner à longueur de journée, Keelan végéter, ou encore Loxias avec la même cagnotte depuis 63 jours. Donc, mes agneaux, nous allons jouer à "qui a dit quoi ?" et voir si vous connaissez vraiment bien les gens avec qui vous vivez depuis plus de deux mois. Chaque bonne réponse rapportera 500€. Mais, attention, évitez de parler à tort et à travers, Cupidon veut une réponse par participant, pas 122, et une réponse relativement construite, montrez au monde que vous avez du vocabulaire... Cupidon vous laisse entre les mains viriles et puissantes de Connor, et vous souhaite bonne chance.