Bonsoir et bienvenue sur ce septième prime de Fake Lover. Voilà déjà six semaines que les candidats ont fait leur entrées dans le nid. Un peu moins de deux semaines pour les petits nouveaux et rassurez vous, plus personne ne devrait faire son entrée d'ici les prochaines semaines. Non au contraire, les candidats vont commencer à quitter le village qui va se vider peu à peu. D'ailleurs ce soir trois candidats vont quitter le jeu. Les deux premiers de la manière traditionnelles, les deux candidats qui auront reçu le moins de votes pour eux. Et le dernier sera celui qui aurai récolté le plus de voix contre lui. Dagga a été la maitresse des nominations cette semaine, voici les candidats qu'elle a choisi de mettre sur la sellette avec elle et Asmaa. Pour Siana, c'est le 1, pour Dagga le 2, William le 3, pour Tris c'est le 4, pour Danny le 5, pour Asmma le 6, Arès le 7, et enfin pour Jimmie c'est le 8. Leur destin est entre vos mains c'est le moment ou jamais de les départages. Je rappelle également que le destin d'Elliot est lié à celui d'Arès si bien qu'il se peut qu'il n'y ait pas trois, mais quatre départs. Allez, je vous laisse avec Cupidon qui a des choses à vous raconter comme toujours...

Ce soir, j'étais partagée entre l'excitation et la peur. Oui, j'avais peur de partir bien évidemment ; je n'étais pas assez sûre de moi pour pouvoir arriver sur le plateau les mains dans les poches. Nous étions beaucoup de nominés et trois d'entre nous allaient s'en aller. Autant dire que je ne le sentais furieusement pas très bien. Et me dire que, même si je m'en allais ce soir, j'aurai fait un beau parcours, ne me réconfortait pas. Je n'avais aucune envie de quitter les autres, j'en étais bien trop attachée, comme j'étais attachée au village. D'ailleurs, pour ce soir, j'avais décidé de faire un peu d'effort et de bien m'habiller... Sauf que c'était plus fort que moi. Je ne pouvais pas mettre une belle robe et débarquer sur le plateau, comme le font en générale les nanas. Non, j'enfila simplement un jean noir et une débardeur fleuris, recouvert par une veste en jean, pour faire la traverser du village jusqu'au plateau. J'ai quand même fais un bel effort, en mettant des hauts talons ce soir, chose que je n'avais pas fait depuis longtemps ! En hommage à Malik, je m'attachais les cheveux très haut sur ma tête, laissant quelques mèches folles s'en échapper, et le tout agrémenté d'un énooooorme noeud en bandeau s'arrêtant sur le côté de mon crâne. Au moins, si je m'en allais, je pourrais le lui donner, en souvenir. Je marchais tranquillement dans le village. Ce soir j'avais pris quelque chose, mais je ne pouvais deviner à l'avance si ça me ferait quelque chose ou non. J'en avais pris peu, pour avoir simplement le goût, pour me rassurer, pour avoir juste la pointe d'assurance qu'il fallait pour affronter ce prime qui sera, sûrement, aussi long que les autres. Passant le pas de la porte du plateau, je remarquais que celui-ci était vide, mais aussi que le prime commençait à ce moment là. J'allais m'asseoir, pliant une jambe au dessous de mes fesses, attendant à la fois l'annonce de Cupidon et l'arrivée des autres candidats.

Ce soir, Raphaël était pour le moins bouleversé. Quelques heures auparavant, il avait été amené à parler de sa vie, de son père, de ses troubles mentaux, parce que son secret avait été découvert, parce qu'Arès avait tapé dans le mile. Le fait de n'avoir plus de secret, ni le moindre sou, n'avait rien de dramatique à ses yeux. Il avait tendance à penser qu'il était tranquille désormais, que ce qu'il n'avait plus, personne ne chercherait à le lui prendre. Mais avoir tant parlé de ce qui avait toujours rendu son existence douloureuse et pathétique, cela lui avait beaucoup couté. Il avait eu mal à chaque mot qui s'était échappé de ses lèvres, n'avait même pas osé pleurer autant qu'il l'aurait voulu, autant qu'il en aurait eu besoin. Et il avait passé plus d'une heure à se demander s'il aurait la force de se rendre au prime, d'endurer celui-ci pendant plusieurs heures. Rien n'était moins sûr. Tant de choses s'étaient réveillées en lui, il craignait de lire de la moquerie, ou pire, de la pitié dans le regard de ses camarades. De même, il gardait à l'esprit qu'Arès pouvait très bien sortir ce soir, Elliot étant en plus liée à celui-ci, et à cette simple pensée, il paniquait horriblement. Il avait tant besoin de lui, plus encore maintenant que le jeune homme avait découvert son secret. C'est finalement en larmes que Raphaël décida de se préparer pour le prime auquel il comptait finalement assister, estimant que ça n'était pas maintenant que des efforts n'étaient plus à faire. Au contraire, il devait se battre d'autant plus contre l'altérité maintenant que tout le monde savait ce qu'il cachait. Alors il revêtit une tenue étonnement claire, contrastant de ce fait avec son humeur, son état, ses ressentis. Il arriva sur le plateau fébrile, tremblant et hésitant. Prenant place dans le coin qui demeurait bien souvent le sien, le suisse ne savait plus quoi attendre de ses camarades. Peut être décideraient-ils de le fuir, pensant que c'était préférable. Il n'en savait rien, et il ne savait surtout pas combien de temps il tiendrait ce soir, avec ou sans compagnie.

Comme lorsque j’avais été libéré de mon handicap à la soirée, retirer mon bandeau était… douloureux. Mes yeux s’étaient réhabituer au noir mais cette fois-ci j’avais pris mes précautions, entrouvrant lentement les paupières pour ne pas me brûler littéralement la rétine. Au bout de quelques minutes je pouvais rester à la lumière sans trop souffrir, alors j’enfilai un pull gris et un jean avant d’enfiler mes éternelles baskets et me dirigeai vers les souterrains pour me rendre sur le plateau. Pour une fois que j’y arrivais tôt ! Je m’installai sur un siège encore vide, peu de personnes étaient présentes et j’attendis donc que quelqu’un se pointe.

J'allais revivre, renaitre, enfin. Je n'en pouvais plus. Marre, assez, stop ! Je voulais parler bon dieu ! Je voulais retrouver l'usage de la parole, me faire entendre, ne serait-ce que pouvoir murmurer quelque chose. Mais j'avais besoin de savoir que ma voix ne m'avait pas abandonné pour de bon, oui j'en venais à craindre de ne même plus savoir comment parler. C'était peut-être stupide - bien sûr que ça l'était -, néanmoins il me tardait de voir levée cette interdiction car vraiment, j'étais à deux doigts de craquer, d'exploser. Il fallait le vivre pour savoir ce que ça faisait, et les répercutions que cela pouvait avoir sur le moral. Le mien n'était pas bien fringuant, toutefois l'idée de pouvoir à nouveau parler à partir de ce soir me mettait en quelque sorte de bonne humeur. Infligez-moi ça une fois encore et j'étais susceptible de tout abandonner, non mais sérieusement, j'étais de ces personnes qui avaient le besoin vital de s'exprimer via la parole. Cette semaine qui s'achevait avait été éprouvante. J'avais quand même pu compter sur le soutien de mes camarades, qui à grands renforts de carnets, feuilles de papiers et stylos avaient maintenu le dialogue... mais j'étais pressé que tout cela cesse, enfin. Empruntant le chemin menant au plateau vêtu d'un ensemble simple et moderne sur lequel j'avais glissé un manteau, tous les évènements marquants de ma semaine me revinrent brutalement à l'esprit : la déclaration de Dagga, le passage à l'acte avec Nicole, les adieux d'Asmaa et les gamineries qui les suivirent... Je sentais que les prochains jours allaient être pénibles, que certains comptes allaient être réglés. En particulier avec ma partenaire, avec qui j'allais forcément avoir une discussion prochainement. Pour le moment, l'heure était au prime. Une fois sur le plateau, j'entrepris de m'assoir sur le premier siège à ma gauche et me mis à attendre patiemment que l'on daigne me confirmer que mon calvaire était bel et bien terminé. Je guettais tout de même l'arrivée de Nicole. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est elle que mes yeux se mirent à chercher d'emblée. Pour le moment, ils ne la trouvaient pas. Ce qu'ils trouvaient en revanche, c'était mes camarades arrivant les uns après les autres. Point de Nicole pour le moment. Bien. Dans un haussement d'épaules je reportais le regard sur le présentateur. En voilà un qui avait du charisme, et beaucoup de prestance. Et il n'était par ailleurs pas désagréable à regarder, on va pas se mentir.

Et un nouveau prime. Honnêtement, je trouvais que je ne m'en sortais jusqu'ici pas trop mal. J'avais échappa à toutes les nominations jusque là, et avais pu sauver mon partenaire de l'une d'elles, non, vraiment, je n'avais pas de quoi me plaindre. Bien évidemment, l'aventure était loin d'être terminée et quelque chose me disait, une petite voix me murmurait que je ne tarderais pas à être soumis aux votes du public. Mais d'une manière ou d'une autre, on finirait de toute façon tous par passer par cette case, alors quoi qu'il arrive, mon destin n'était qu'en suspend , attendant le jour où mon heure serait venue. Oui, d'accord, la formulation était peut-être un peu dramatique, je vous l'accorde. J'avais choisi de renfiler un de mes manteaux de cuir, un pantalon bordeaux et des bottines marrons accordés à un débardeur blanc. Le tout m'était plutôt familier, oui, c'était une tenue comme une autre dans ma garde robe. Septième prime donc, et de nouveau c'était à Connor d'ouvrir le bal. Bien. Ce soir trois candidats allaient quitter le jeu, de ce que j'avais pu comprendre. Je ne les connaissais pas tous très bien, mais esperais au fond qu'Arès et William nous reviennent. J'appréciais également la compagnie de la jolie Sïana et celle d'Asmaa. tris me semblait être une fille cool et pour tout vous avouer, je l'avais mis un peu par défaut sur le banc des nominés. Quant à ce qui était de Danny et Jimmie, je ne savais honnêtement pas quoi en penser. Prenant place sur l'un des sièges, j'attendais alors la suite.

Dimanche, prime. Nous y sommes. Et pour une fois, je ne suis pas des plus détendus en pensant à celui-ci. Je ne sais pas ce qui m’attend ce soir, je ne sais pas si c’est la dernière fois que je mets les pieds sur ce plateau. Et je crois que ça me fait peur. D’une certaine façon, je sais que j’ai une tonne de fans à l’extérieur qui doivent voter pour moi, mais je ne peux en être sur. Je ne sais pas ce qui se passe à l’extérieur, et ça m’angoisse légèrement. Évidemment, je ne le montre à personne, je suis détendu, on dirait presque, je dis bien presque, que cette nomination ne m’affecte pour rien au monde. Je suis habillé simplement, chemise blanche, pantalon noir, et j’ai mes lunettes de vu sur le bout du nez, plus pour le look qu’autre chose puisque je vois très bien sans elles. Je fume, comme une cheminé. J’en profite parce que je sais que je ne pourrai pas le faire de la soirée et ça a le don de m’énerver. Pourquoi on a pas le droit de fumer sur un plateau de télévision ? C’est con. Si ce n’était que de moi, j’enlèverais ce règlement. Bref, je fais mon entré, jetant un regard d’ensemble à la pièce. Je me demande si Dagga finira par venir me voir, parce que je suis orgueilleux et ce n’est certainement pas moi qui ira vers elle le premier. D’ailleurs, je pose mon regard sur cette dernière le temps de quelques secondes avant de me tourner et de m’asseoir dans mon coin, prêt à connaître mon sort. Non en fais, je suis loin d’être prêt, mais j’essaie de me convaincre moi-même du contraire.