Une nouvelle semaine vient de s'achever, et un nouveau prime est sur le point de débuter, je suis là dans mon costume impeccable pour lancer le début de prime. « Bonsoir et bienvenue sur ce septième prime de Fake Lover l'émission la plus regardée d'Irlande et de France. Cette semaine l'alarme des secrets a encore retentit mais est resté sous silence. Des cris, des larmes, des règlements de compte, de la passion ardente, c'est ce que vous verrez ce soir... » Et là, il y a la fameuse image des nominés qui apparaît à l'écran. « Cette semaine les candidats ont choisi de nominés quatre d'entre eux. Pour sauver Nadan c'est le 1, pour Israel c'est le 2, pour Carmen le 3 et enfin pour Fitz c'est le 4. Ce soir deux d'entre eux quitteront définitivement l'aventure, en attendant leur sort est encore entre vos mains. » On m'hurle dans l'oreille de ne pas trop faire durer le suspense et de lancer Cupidon. Oui, je sais, je connais mon travail. « En attendant que tout le monde finisse par s'installer, je vous laisse avec Cupidon qui va vous annoncer le programme de la soirée... »

Carmen s'était fait peu présente cette semaine au sein du nid, préférant de loin l'invisibilité afin de réfléchir à cette aventure qu'elle commençait à juger quelque peu longuette. Excessive et lunatique, n'ayant pas apprécié toutes les histoire tombées sur ses épaules frêles (excessive, oui), elle avait préféré s'effacer et attendre la sentence. Cela dit, c'est tout de même enjouée qu'elle prépara l'arrivée de ce nouveau prime pouvant lui être fatal. Partagée entre l'envie de rester et celle de retrouver son Italie, elle enfila une tenue plutôt simplette et, constatant de l'heure avancée, se dirigea vers le plateau à pas de loup.Plateau vide, pour l'instant. Négligemment, sans réellement faire attention aux quelques candidats déjà présents, la belle fila tout droit jusqu'au buffet, chaque dimanche le même, et attrapa un verre, alcoolisé, peu importe à quoi, avant d'aller s'asseoir. Ses jambes fines et frêles se croisèrent en un mouvement d'une sensualité maîtrisée et la belle laissa ses océan embrasser l'endroit, espérant ne pas passer sa soirée (dernière, peut-être) soirée seule.

Emilien avait passé sa fin d’après-midi en compagnie d’Alecia. Dans l’espoir que cette dernière lui donne quelques conseils vestimentaires. Il savait bien que ce n’était pas la meilleure personne à qui demander cela, mais tant pis. Et il l’interpela au mauvais moment. A la sortie de la douche, quoi. Finalement, Emilien avait fini par opter par un simple tee-shirt imprimé qu’il avait jamais porté, cadeau de son frère ainé, il fallait bien qu’il fasse l’honneur de le porter. Une veste histoire d’être un minimum habillé, puis un jean. Une tenue banale en soi. Tant mieux, il agrémentera le décor du plateau comme cela. A tout cela, il avait ajouté un petit détail, ses lunettes de vue. Lunettes qui, depuis presque six semaines, dormaient songeusement dans sa penderie. Elles n’avaient rien à faire là, et pourtant leurs absences ne semblaient pas l’avoir déranger tant que cela. Si ses frères avaient été là, il se serait pris un savon depuis belle lurette. Bref, tout cela pour dire qu’il s’était préparé. Comme chaque dimanche. C’était devenu la routine. Il avait rejoint la salle de bain pour finir de se préparer, où quelques candidats se bousculèrent déjà. Il avait juste à se recoiffer, très brièvement, et à se parfumer un peu. Enfin, ce dernier détail était un peu inutile. Quoiqu’il était important de savoir qu’il sentait bon quand même. Oui, c’était important cela. C’était important de sentir bon. Après son bref passage dans la salle de bain, il retourna dans sa chambre où il enfila ses chaussures. Il n’allait quand même pas aller rejoindre le plateau pied-nus. Nan, mais allo quoi ! Un gars qui va sur un prime sans chaussures. N’importe quoi. C’était donc chaussé qu’il alla jusqu’au plateau. Endroit où il rejoindra donc les autres.
Lorsqu’il entra sur le plateau, il balaya du regard rapidement les quelques canapés déjà pris d’assaut par certains de ses camarades. Il ne chercha guère longtemps où s’installer. Il n’allait pas chercher des heures pour savoir où s’installer. Alors au lieu de rester debout comme un idiot, il s’approcha d’une place libre. Parfait ! Installé à sa place d’un soir, il tira légèrement sa veste afin de faire disparaitre les quelques plis qui venaient d’apparaitre et finalement, il se mit à jouer avec les boutons de cette veste. Comme pour s’occuper avant le début de ce prime.

On est dimanche, dans quelques minutes aura lieu le prime. Mais ce n'est pas ce qui m'importe le plus, puisqu'en plus d'être dimanche, on est le dix mars. Et c'est un jour très important pour moi. Puisqu'il y a dix neuf ans de cela, j'ai mis au monde ma fille. C'est donc l'anniversaire d'Harlow et je ne sais pas si ça me rend heureuse ou si justement je dois être très triste. C'est son anniversaire, le premier en dix-neuf ans auquel j'assisterais, c'est de ma faute, je le sais. Je me suis préparée avec une boule au ventre. J'ai choisi une robe, et j'ai fait attention à ne pas la choisir rose, une fois ça m'a suffit. Elle est marron elle est très échancré dans le dos, au moins elle ne laisse pas place à l'imagination, mais n'est pas vulgaire pour autant. J'imagine qu'on trouvera toujours à y redire mais peu importe. Je coiffe mes cheveux cette semaine, je les attache pour dégager ma nuque. Je rejoins rapidement le plateau. Un petit écrin a la main. Le cadeau d'Harlow que je tiens précieusement contre moi. Comme d'habitude, je fumer avant d'entrer. Et comme d'habitude, je suis dans les premières arrivées sur le plateau. Je m'installe un peu au hasard. Je garderais bien une place pour Myles mais je ne l'ai pas croisé depuis un moment, il n'avait pas l'air en forme ce matin. Mais bon, s'il arrive et qu'il veut de ma compagnie, il saura où me trouver de toute façon, je ne m'en fais pas pour lui.

Cette semaine fut plutôt compliqué. D’abord le départ d’Isis, puis la semaine accrochée à Enora. Ça n’avait pas été simple. Déjà parce que tu n’avais pas pu parler à Mado, que tu n’étais pas libre de tes mouvements, et qu’Isis te manquait. Affreusement. On pouvait dire que tu avais vécu mieux au sein du nid. Clairement, oui. Une fois que tu as eu l’autorisation de te détacher d’Enora, dans l’après-midi, tu t’étais directement dirigé vers ta chambre, et t’avais instinctivement rejoins Mado. C’était certes bizarre, mais tu avais eu assez de mal à ne plus la voir aussi régulièrement que les semaines précédentes. C’était une habitude brisée pendant la semaine, en quelque sorte. Tu te rendais donc compte à quel point elle t’était indispensable, en quelque sorte, dans cette aventure. Bon. Pour cet enième prime, tu t’étais donc préparé avec ta partenaire. Tu avais enfilé un t-shirt rouge/bordeau, un jean foncé, et le tour était joué. Quant à tes cheveux, et bien… et bien ça restait les cheveux de Bob. Hum. Et c’était alors en compagnie d’une belle jeune femme que tu te dirigeas vers le plateau. Oh oui, Mado était belle. Comme d’habitude, de toute manière. Une fois sur place, vous vous asseyez sur un des canapés. Mais tu te lèves aussitôt. « Je te sers quelque chose ? » lui demandes-tu alors. « Je tenterai de ne pas te droguer, promis. » réplique-tu avec amusement.

On est déjà dimanche, le temps passe vite quand même, c’est fou. Ca passe plus vite qu’à la maison en tout cas. J’espère en tout cas qu’on va s’amuser parce que je m’ennuie pendant les primes. Je m’ennuie moins dans le chalet alors pourquoi on nous oblige à y aller d’abord hein ? On devrait pouvoir faire la grave ou quelque chose comme ça d’abord. En tout cas je suis content je suis pas nominé, mais Carmen si à cause de moi du coup je m’en veux un peu. J’espère qu’elle partira pas parce que sinon ce sera de ma faute. Et j’ai pas envie qu’elle m’en veuille quand même. C’était difficile comme dilemme quand même, j’espère que je devrais pas faire un choix aussi difficile cette semaine. Peut-être qu’on pourra faire un jeu rigolo pour une fois. J’aimerais bien, mais bon je crois que je peux rêver. Alors peu enthousiaste, je suis les autres en direction du plateau. Une fois arrivé là-bas je m’assois sur un canapé, je prends une place au hasard. Je m’en fiche un peu de qui je suis assis à côté tant que j’ai une place, peut-être que je pourrais faire la sieste en fait si je m’ennuie trop. Oui ça c’est une bonne idée, des fois ça m’arrive.

C’est l’heure du prime, comme tous les dimanches. Bien que ce dimanche est particulier, si on lui donne l’attention qu’on veut. Et donc moi, je m’en fous un peu. Mais c’est mon anniversaire. J’ai dix-neuf ans aujourd’hui. Bref, ça change pas vraiment quelque chose. Je suis restée couché une bonne partie de la journée, parce que j’avais une gueule de bois plutôt intense, mais aussi parce que je n’avais pas nécessairement envie de voir qui que se soit. Toute façon, personne ne savait que c’était mon anniversaire, sauf Everleigh. J’ose espérer qu’elle s’en souvient. Comme je ne peux pas me résoudre à rester au lit et ne pas aller au prime, je me décide donc à aller prendre une douche et me trouver une tenue de soirée. C’est difficile, je n’arrive jamais à me décider. Et surtout, je me trouve grosse et moche dans tout ce que j’essaie. Sauf que bon, je n’ai pas non plus dix heures devant moi, alors je me décide donc finalement pour une robe, parce que je porte toujours une robe sur le prime. Elle est blanche, très simple. Surement trop courte, mais bon, je n’ai plus le temps de changer. Je remonte mes cheveux rapidement, me maquille et je suis prête. Et c’est en soupirant que je me rend sur le plateau, les traits du visage neutre, alors que le stresse m’envahie. Ce qui s’est passé cette nuit risque de passer dans la rubrique de Sydney. C’est certain. Je ne devrais pas m’en faire avec ça, mais bon. Ça ne va surement pas m’aider à modifier l’opinion qu’on les autres de moi. Bien qu’au fond, je ne désir pas vraiment la changer. Je m’assois, silencieuse, prête à ce que le prime débute.