C'est ridicule. Mon âme n'est pas prédestinée à ce genre d'événnement et je crois que mon corps en a conscience. Il me menace. Mes jambes tentent de prendre le chemin du retour. C'est une soirée comme une autre. Une soirée où nous sommes sensés jouer le jeu. Seulement être au coeur de cette soirée ne me plaît pas particulièrement. De cette manière, en tout cas. Mes mains se cherchent, elles se lient et se délient en signe de nervosité. Asmaa et Nicole arrivent. Et la seconde ne manque pas de faire une remarque sur ma tenue et ma façon de me tenir. Moi stressé ? Absolument pas. J'affiche une moue contrariée. « Et toi t'es à l'église, pas dans un bordel. » je réponds un sourire aux lèvres pointant mon visage sur sa tenue des plus.. des plus pauvres en tissus. Je reprends ma place initiale. J'embrasse l'église du regard. Ces lieux ne m'inspirent absolument rien. A part peut-être un frisson. Il y fait froid. C'est impersonnel. C'est glauque. Je n'arrive pas à comprendre l'engouement qu'on les mariés à l'idée de célébrer le plus beau joue de leur vie dans un endroit pareil. Raphaël m'interpelle et sa remarque à le don de me faire rire. Il dépose un baiser sur ma joue et je secoue la tête. « Elles se dirigeront vers toi, t'es canon.» je réponds à son clin d'oeil et le laisse s'en aller. Voler de ses propres ailes. Le voir sourire me fait chaud au coeur. Et je n'aurais pas pu rêver meilleur témoin que lui pour ce faux mariage théâtral. Une main délicate se pose sur mon épaule. La voix d'Elliot parvient jusqu'à mes oreilles. Son accent est adorable. Elle sait qu'il me fait un effet fou. Mon échine frissonne. Je me tourne afin de lui faire face et mes mains embrassent les courbes de son visage avec tendresse. « Et que dire de cette robe.. » Elle est magnifique. La plus belle des mariée, bien que je doute de ses envies à son sujet. Elliot me ressemble, je crois. Le mariage n'est pas une option dans sa vie. Du moins, pas pour l'instant. Sa présence m’apaise. J'embrasse doucement son front, furtivement avant que Candace - ma mère d'un soir - ne fasse son apparition. Elle la fait filer et je souris, tendrement. Elle joue son rôle à merveille et, l'espace d'un instant, je rêve d'une mère tel qu'elle. Je ne suis pas certain que la mienne daigne se présenter à mon mariage si un champ d'archéologie se présente. Le dilemme ne sera pas compliqué. Enfin elle touche à mon noeud de cravate. Il était temps. Je ressemble enfin à quelque chose de.. potable dirons-nous. Les costumes ne sont pas ce que je porte le mieux il me semble. « Je suppose que tu sais de quoi tu parles. » je réponds, comme adoucit par sa présence. Candace à beau paraître froide et distante, il émane d'elle une sorte de douceur qui à le don de m'apaiser, totalement.

Soirée mariage, pourquoi pas. Néanmoins j'apprends que je suis supposé être le père de la future épouse. Ouais, si elle avait à peine dix-huit ans ça pourrait plus ou moins être crédible mais ça ne l'est pas. Ce qui l'est encore moins, c'est que ma femme, ma véritable femme à moi se retrouve mère également. C'est particulièrement drôle. Néanmoins j'aime les mariages, j'ai aimé mon mariage bien que personne ne s'attendait à ce qu'on se marie aussi rapidement, elle et moi. Bref, je suis particulièrement enthousiaste pour cette soirée. Je suis sans doute en retard, j'ai simplement enfilé un costume traditionnel noir avec chemise blanche. Le hic c'est que je n'ai jamais adressé la parole à Elliot, qui est supposé être ma fille. C'est peut être une bonne occasion. J'arrive au moment où Candace demande à Elliot de s'éloigner du futur époux. Ouais normalement, la tradition veut que les futurs mariés ne se voient pas avant le jour J, et on sait tous que c'est faux. Je rejoins rapidement la demoiselle. « Bonjour, tu es superbe... » C'est vrai, cette robe lui allait à ravir, ce n'était sans doute pas la plus belle robe de mariée que j'avais vu, mais de ce côté là, je crois que je ne suis pas objectif, mais elle semble être dessinée pour elle. « Comment te sens-tu ? Il est encore temps de partir tu sais ? Je peux faire diversion. » Je lui souris, bon ce n'est pas de cette manière qu'un père est supposé se comporter avec sa fille sur le point de se marier. « Je plaisante, le mariage c'est pas si terrible, c'est plutôt sympa au bout du compte. » Et là, c'est moi qui parle, pas son supposé père qui n'a vraisemblablement plus de femmes. « Tu sais quand la cérémonie doit commencer ? »

Dans la tradition ce sont les parents de la mariée qui raquent. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. C'est une tradition ancestrale un peu vieillotte à mon goût. Par conséquent je suppose que dans le cas de cette cérémonie fictive je suis celui qui a tout payé. Donc je ne peux pas m'empêcher de sourire face à la remarque de ma fille. « Avec le salaire qu'elle réclame elle ferait mieux de se taire... » Je rétorque amusé. Il ne m'est pas bien compliqué de savoir dans l'état qu'elle peut se trouver. Je suis passé par là moi aussi et même si je ne suis pas du genre à stresser, que mon mariage est réel en comparaison de celui-ci, le symbolise est identique d'autant qu'elle est très proche d'Arès si je ne m'abuse. Je lui confesse que le mariage n'est pas aussi horrible qu'on peut le prétendre. Que le mien est plutôt heureux, il nous a rapproché même. Et puis après je lui demande si elle sait quand la cérémonie doit débuter. Sans doute lorsque la musique retentira. Je ne sais pas trop. En attendant, je me tiens prêt à la conduire. Je ne pense avoir l'occasion de le faire un jour alors c'est peut être l'occasion ou jamais. Et puis, elle se penche et me glisse quelques mots à l'oreille. Des mots auxquels j'étais loin de m'attendre. Des mots qui me touchent profondément. « Je... Merci. Je ne sais pas quoi te dire. Ça me touche... Sincèrement. » Surtout que finalement, on est loin d'être proche elle et moi, et je sais qu'il en est de même pour Candace, alors oui vraiment, ce genre de compliment me ravie totalement. Nous ne sommes pas un couple typique, clairement pas, on est même plutôt à part dans notre genre, mais on est proche, on est soudé et on est là l'un pour l'autre. « J'espère que tu trouveras la personne qu'il te faut et que tu connaîtras ce bonheur à ton tour... C'est le plus beau qui puisse exister. » J'ai conscience que je suis légèrement plus fleur bleue que j'en ai l'air derrière mon allure je-m'en-foutiste. Néanmoins, je suis prêt à tout pour ma femme, prêt à tout, vraiment. « Tu crois à l'amour dans une télé réalité ? » Je demande ensuite, c'est légèrement indiscret je le conçois mais c'est une manière polie de lui demander si c'est sérieux avec Arès, et surtout si ça risque de le devenir.

« Et toi t'es à l'église, pas dans un bordel. » Et il ose sourire cet Arès de mes fesses (et si ça rime c'est pas une coïncidence); je lui en dégaine un en retour tiens. Et bien faux-cul s'il vous plait.« Va donc soulever la robe de ta mariée.» Et va te faire foutre! Joshua me tire de tout ça pour se rassurer quant à sa tenue vestimentaire et forcément je lui demande pourquoi il se fait autant de soucis. Pour qui. « Pour toi, bien sûr. » Oh c'est trop chou. [icolor=deeppink]]« Waw j'en suis flattée. »[/color] Regard de tigresse powaaa. « J'ai pas voulu mettre le costume pourri qu'ils m'ont refilé, en fait. » Il a bien raison, ceux qui n'ont pas jeté leurs costumes supers laids aux ordures sont des moutons. « Je te comprends, il sont voulu me refiler une jupe qui arrive aux genoux. Trop cheap quoi. » J'en était outrée. La main à plat ayant coupé l'air, je fais mine d'être super atteinte par leur attribution quand finalement une gentille donzelle transparente vient nous interrompre. Je déconne, je sais qu'elle s’appelle Sïana. J'ai révisé avant de venir, deuh. « Yo. Je me sentais un peu toute seule là-bas, je vous dérange pas ? » "Yo"? Elle sort du Bronx ou bien? « Non pas du tout, en plus si tu restes seule ça va faire échouer le super mariage que j'ai organisé. Genre il serait select tu vois, alors qu'il est ouvert à tout le monde. » Même aux gueux, hihi. Mais ça je me garde de le lui dire sinon elle le prendrait pour elle... et elle aurait raison. Ah cet enfermement me fait craquer.